• A 93 ans, il combat sans relâche les trolls sur Internet - SWI swissinfo.ch
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    Né en 1924, Pierre Rom, qui est toujours actif au sein du Parti libéral-radical (PLR / droite) de la ville de Berne, dont il a été le secrétaire, est un « guerrier de l’Internet » d’#Opération_Libero. Le mouvement a émergé dans les milieux étudiants après le « oui » du peuple suisse à l’initiative contre l’immigration de masse le 9 février 2014.

    Il milite pour le maintien des relations bilatérales avec l’Union européenne mais aussi pour donner des impulsions libérales dans tous les secteurs de l’économie et de la société. Avec ses campagnes ciblées sur les réseaux sociaux, Opération Libero s’est immiscé avec succès dans le débat politique en Suisse germanophone.
    Les « guerriers de l’Internet » d’Opération Libero agissent dans les colonnes des commentaires des médias en ligne et participent aux débats sur les pages Facebook de leurs adversaires politiques. Cette « guerre de l’information » sur le Net est un phénomène bien connu depuis le déclenchement du conflit en Ukraine au printemps 2014. 
    Des « armées de trolls » bien organisées au service des deux parties au conflit se sont battues sans relâche sur le web, y compris sur les sites des principaux médias européens. Une tactique qui est également de plus en plus utilisée par des partis et des organisations helvétiques.

    Au sein d’Opération Libero, l’idée est née lorsque l’organisation elle-même est devenue la cible d’attaques d’internautes en colère. « Les partisans de l’initiative dite de mise en œuvre du renvoi des criminels étrangers [refusée en février 2016 par le peuple suisse] ont inondé notre page de messages », explique Adrian Mahlstein, responsable des réseaux sociaux chez Opération Libero. Il a ainsi été décidé de contre-attaquer avec les mêmes armes.
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    Lors de la dernière campagne présidentielle française, il a défendu ardemment Emmanuel Macron sur les réseaux sociaux. Il en est convaincu : les mouvements tels qu’« En Marche ! » représentent l’avenir de la politique telle qu’il l’imagine.

    Les chiffres sur les réseaux sociaux lui donnent raison. De nombreux partis populistes de droite, à l’instar de l’AfD en Allemagne, de l’UKIP en Grande-Bretagne ou du Front national en France, comptent trois fois plus de partisans sur Internet que les partis gouvernementaux établis. En Suisse, Opération Libero compte plus de 23’000 fans sur sa page Facebook. Le mouvement a ainsi dépassé en peu de temps les deux principaux partis du pays, à savoir l’Union démocratique du centre (UDC / droite conservatrice) et le Parti socialiste.

    A cet égard, la Suisse fait figure d’exception en Europe. Dans l’environnement bruyant des réseaux sociaux, ce sont généralement les populistes de tous poils qui tiennent la vedette. « L’art consiste à vulgariser des sujets complexes et à transmettre avec succès des positions modérées sur les réseaux sociaux », affirme le politologue Lukas Golder. La démocratie directe est d’une aide précieuse.