• La guerre de Syrie n’est pas finie
    http://www.lemonde.fr/idees/article/2017/07/26/la-guerre-de-syrie-n-est-pas-finie_5165219_3232.html

    La guerre de Syrie n’est pas finie
    Editorial. Une nouvelle phase s’ouvre en Syrie, qui voit Bachar Al-Assad consolider son emprise sur le pays. De quoi entretenir la colère de la majorité sunnite syrienne.
    S’il est vrai que la majorité du pays est sunnite, il est tout à fait faux, et l’éditorialiste le sait, de prétendre que la majorité de ces sunnites sont contre le pouvoir actuel. Même s’ils le détestent, la majorité des Syriens préfèrent encore ce mal à ceux qu’on leur offfre avec tant de générosité.

    (...) Les Etats-Unis sont confrontés à cette question : peuvent-ils laisser l’Iran s’implanter militairement en Syrie, là où le terrain est reconquis sur la rébellion syrienne et sur les djihadistes ? Pas question, répondent en chœur les capitales arabes tout comme Israël. La présence de la Russie en Syrie est une vieille tradition. Celle de l’Iran, par milices chiites interposées, ne sera pas tolérée. A un moment, M. Trump pourrait avoir à faire un choix difficile : défendre la cause de ses alliés arabes, saoudiens notamment, ou accepter la mainmise iranienne sur la Syrie.
    Et hop, dans le même paragraphe on passe de "l’implantation militaire" (thèse discutable mais on ne va pas s’arrêter à de telles broutilles) à "la mainmise irnaienne". Je suis un peu déçu qu’ils n’aient pas écrit "chiite".

    Deuxième question : « le cas Bachar ». Si personne ne pose plus son départ comme une précondition à une éventuelle discussion sur l’avenir politique de la Syrie, personne ne se fait d’illusion non plus. Américains et Russes savent que, si le dictateur dispose du soutien incontestable d’une partie de la population, son maintien à terme entretiendra la colère de la majorité sunnite du pays – source d’un perpétuel renouveau djihadiste. La guerre de Syrie n’est pas finie.
    Même tour de passe-passe : on passe de la réalité démographique de la majorité sunnite à l’affirmation, sans aucun doute fausse, que le régime est sans appuis locaux autres qu’une "partie de la population". Or, il est avéré depuis longtemps, par de multiples sources et analyses, que la majorité de la population syrienne, quelles qu’en soient les raisons, soutient le pouvoir central syrien. Le Monde a toujours beaucoup de mal à penser la question syrienne.