Frontex devrait devenir le symbole de la déliquescence morale de ceux qui se prétendent être nos élites. Cet organisme existe depuis des années, et depuis des années, cet organisme aurait dû être qualifié pour ce qu’il est par tous les contre-pouvoirs, s’ils existaient encore.
Le renvoi dos à dos est l’outil de propagande contre lequel collectivement nous ne parvenons pas à lutter. Ecoterroristes violents contre agroindustriels ; la nature on s’en fout, passeurs contre police des frontières, les migrants on s’en fout... Toi, là, qui dois juger, tu ne sais pas quoi dire, ni quoi faire. Tu zappes, tu passes à autre chose, pas trop le choix. Tu as la même chose avec les méchants chinois auxquels on coupe l’accès arbitrairement à la technologie et aux marchés, dont on met en résidence surveillée les représentants économiques sur la base d’arguties juridiques plus que douteux, et dont on ne tolérerait pas la réciprocité... On zappe, les méchants c’est pas nous. Ça ne peut pas être nous.
Les grévistes du JDD ont-ils une explication au fait qu’ils ont zappés eux aussi ce naufrage sur ordre de Frontex ? Ont-ils une explication sur leur « point de vue équilibré » dans leur compte-rendu sur les évènements qui ont ponctué la réforme des retraites ? Pourquoi vont-ils s’étonner quand ils vont s’apercevoir que plus personne n’est en mesure de les soutenir, à la façon de l’histoire du « quand ils s’en sont pris aux juifs, je n’ai rien fait, etc... » ?