• Rythmes scolaires : « Le retour à la semaine de quatre jours risque de se faire aux dépens des femmes »
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    Sans prétendre parler au nom de toutes les femmes, il est important de rappeler quelques chiffres simples : plus de 40 % des femmes dont le plus jeune enfant était en âge d’aller à l’école primaire ne travaillaient pas le mercredi avant la réforme de 2013. C’est deux fois plus que pour les hommes. Notre étude a montré que si la réforme de 2013 n’a pas eu pour effet à court terme d’accroître le nombre d’heures travaillées par semaine par les femmes, elle a amené un plus grand nombre d’entre elles à travailler le mercredi, entraînant, en moins de deux ans, une réduction de 15 % de leur différentiel de participation ce jour de la semaine par rapport aux hommes.

    Et si jusqu’à présent ces effets ne se sont pas traduits en termes de hausse des salaires, il faut rappeler que les inégalités salariales sont plus importantes dans les professions qui exigent d’avoir une présence continue sur le lieu de travail et de travailler des journées longues. Changer l’organisation du temps de travail dans les entreprises est un long chemin, probablement aussi sinueux et complexe que la modification des emplois du temps à l’école.

    Il ne s’agit pas de mettre sur le dos de l’école la responsabilité des inégalités entre femmes et hommes sur le marché du travail. Celles-ci sont le reflet d’une multitude de choix, plus ou moins encadrés par les normes sociales, que les individus font de l’école jusqu’à la retraite.

    Mais les contraintes institutionnelles pèsent sur l’activité des femmes, c’est une réalité. Le retour à la semaine de quatre jours sera peut-être un soulagement pour de nombreuses communes, mais les effets de ce nouvel emploi du temps restent encore incertains pour les enfants, et pourront être coûteux pour de nombreuses femmes.