À Paris, les « Arabes du coin » ferment le rideau

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  • À Paris, les « Arabes du coin » ferment le rideau
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    Philippe Pilliot connaît bien la profession. Délégué général de la Fédération nationale de l’épicerie, il a rencontré de nombreux épiciers en novembre dernier. Arrondissement par arrondissement, banlieue par banlieue, dans le but de rameuter le plus d’indépendants possible pour faire bloc contre des projets de lois ou des arrêtés préfectoraux. « Je constate depuis quelque temps que beaucoup d’entre eux ont vendu leur fonds de commerce à des chaînes. » (...)
    Autrefois situées en périphérie, les chaînes de supermarchés visent aujourd’hui les centres-villes. Selon les chiffres de l’APUR (Atelier Parisien d’Urbanisme), en 2010, à Paris, quelque 830 petites supérettes labellisées ont ouvert leurs portes. Serge Papin, PDG de Système U, n’a pas surfé sur la vague. Il analyse donc la disparition progressive de l’épicier indépendant avec un certain recul : « Dans les années 1980, on était sur du développement horizontal. Vous aviez la banlieue pavillonnaire, son centre avec les petits indépendants, et, à l’extérieur, les pôles commerciaux, les magasins de périphérie. On invitait les gens à aller faire leurs courses en voiture. Les chaînes ne s’intéressaient pas aux milieux urbains. Mais depuis une quinzaine d’années, on est sur un mouvement centrifuge. Les gens veulent de la proximité, tout en voulant des prix compétitifs. » Souvent mieux agencées, plus propres, compétitives sur les prix et toujours à la recherche de nouveaux concepts, les chaînes sont plus que jamais une source d’inquiétude pour le petit commerçant.
    #urbanisme #villes #commerces #changement #gentrification #franchises

    • Il y a aussi un phénomène de gentrification très puissant toujours à l’œuvre : même dans les supérettes franchisées déjà présentes depuis longtemps dans les centres-métropoles, il y a un recentrage commercial vers les classes moyennes supérieures… en effet, les classes populaires ont pratiquement disparu des centres urbains et les classes moyennes inférieures peinent à s’y maintenir.
      Ainsi, Franprix qui a longtemps été une enseigne plutôt populaire finit sa mue qui vise concrètement à bouffer des parts de marché à Monoprix.

    • Ma belle-sœur vit dans une des banlieues classes moyennes d’Atlanta. Des endroits où on ne peut que se déplacer en voiture, où il n’existe plus de commerces du tout, en dehors de Target, WallMart et ce genre de gros trucs. Elle qui était plutôt junkfood en France, elle s’est retrouvée à traverser toute la zone urbaine pour trouver des légumes. Il semble qu’elle ait été sauvée par l’implantation d’un épicier coréen dans son quartier. Mais il parait que c’est de toute manière assez cher.
      La malbouffe est la règle, là-bas, les produits frais, l’exception réservée à une élite…

    • Le manque d’eau, de nourriture de qualité, d’air... les libéraux transcrivent le mot « manque » en « rareté » et donc en « opportunité ».

      Le même processus est à l’œuvre pour la musique ou les films, où les libéraux font le nécessaire pour détruire les moyens de distribution en abondance que permettent dans la théorie les technologies numériques, tout cela afin de créer une rareté artificielle.

      Le temps est sans doute venu de cesser de croire que les « qui nous gouvernent » et « qui écrivent les lois » œuvrent pour le bien commun. Surtout quand tout ce qu’ils décident ne fait qu’alimenter la rareté de tout ce qui est nécessaire à la vie.