Intervention de Jean-Pierre Garnier sur la culture dans le cadre de « si Marseille m’était compté »
Quelle peut être la place et le rôle de la culture alors que les rapports sociaux capitalistes ont envahi toutes les sphères de l’activité humaine ? Est-elle encore en mesure de fournir un point d’appui pour résister et élaborer des alternatives ? Répondre à ces questions suppose une clarification préalable sur ce qui se joue autour de ce que l’on nomme « culture ». Et qui, de fait, sous les effets conjugués des forces du marché et de l’État, se réduit au ’culturel’. Soit un régime de gouvernement des populations mariant le mercantile au consensuel qui désactive tout désir politique, et rêve d’un public « assis » et spectateur pour exorciser le spectre d’un peuple debout et agissant. Il y eut pourtant au cours de l’histoire des moments où s’est opérée une interactivité entre des dynamiques d’émancipation collective et la mobilisation autour d’objets ou d’enjeux culturels. D’où une interrogation : comment oeuvrer à les repolitiser ?