Un informaticien très connu en Syrie exécuté en détention

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  • Un informaticien très connu en Syrie exécuté en détention - L’Orient-Le Jour
    https://www.lorientlejour.com/article/1065350/un-informaticien-tres-connu-en-syrie-execute-en-detention.html

    Bassel Safadi avait été arrêté en mars 2012 dans la foulée de la répression menée par le régime du président Bachar el-Assad contre la révolte pacifique déclenchée un an plus tôt.
    Des pétitions et des appels d’ONG comme Human Rights Watch et Amnesty avaient été lancées pour la libération de l’informaticien, exécuté à l’âge de 34 ans.

    Ce dernier était très connu dans la communauté mondiale dite de l’internet libre (open internet), qui prône une utilisation non restreinte de la toile.
    Son travail était d’autant plus important dans un pays régi par un régime autoritaire depuis plus d’un demi-siècle et où la censure est reine. Internet n’a été introduit en Syrie que dans les années 2000 avec des restrictions imposées sur plusieurs sites.

    En 2016, HRW avait souligné que la détention de l’informaticien « semble être la conséquence directe de son travail légitime et pacifique pour la promotion et la protection du droit à la liberté d’expression ».

    Bassel Safadi a notamment contribué à des projets dits « open source » comme Mozilla Firefox ou Wikipedia.
    Ayant lancé à Damas en 2010 Aiki Lab -dédié aux technologies collaboratives-, il a « permis aux gens d’avoir de nouveaux instruments pour s’exprimer et communiquer », écrivait le Guardian dans un portrait de lui en 2015.

    On note au passage que, dans cette dictature, il y avait de l’open source bien avant la révolution. Je me souviens d’une conférence de Richard Stallman à Damas d’ailleurs, vers 2006 je crois. 5 ans de détention pour un militant qui manquera à son pays, avec beaucoup d’autres hélas.

    #syrie #tic_arabes

    • On ne parle des morts dans notre monde que lorsque ce mort permet de faire avancer notre agenda occidental, décidément.
      Au Honduras, on nous a parlé de toutes les misères supportées par les pauvres élites de droite en mal de liberté (de faire des affaires) jusqu’au coup d’état institutionnel.
      Depuis, plus de Honduras dans nos journaux. Plus d’indignation sur commande des éditorialistes. On ne découvre incidemment la mort d’un journaliste ou d’un écologiste que par la lecture de la Presse étrangère ou de réseaux parallèles.
      Les « opposants » ne méritent l’accès aux journaux que lorsqu’ils ont la bienséance d’être du bon côté du capitalisme...
      En ce moment, on parle du Vénézuela. On parle des morts au Vénézuela sans préciser qui tue qui. Comment décider de l’indignation légitime ?

    • Bassel était très connu à l’étranger et beaucoup de gens ont suivi sa détention et mené campagne pour sa libération.

      En ce qui concerne le Yémen, il faut nuancer ce « personne » ; Le Monde (le même qui a commis cette vidéo lamentable sur les armements français) publie depuis quelques jours les reportages de Jean-Philippe Rémy et Olivier Laban-Mattei.

    • Oui il y a des noirs et des blancs (jeu de mots volontaire) dans la « photo médiatique » des victimes.... Oui, la mort d’hommes courageux peut être exploitée par des salauds (y compris organisés en ONG). Reste que cela ne doit pas nos empêcher de mentionner les disparitions qui nous importent, et en profiter pour tenter de faire bouger un tout petit peu les lignes en disant que la Syrie, prétendu « désert numérique » comme on l’a répété à loisir en 2011, c’est juste une fable. En plus, le régime, enfin une partie du régime, avait une attitude très ambivalente sur cette question. Cela étant, pour perdre définitivement tout crédit aux yeux de certains, ce qui s’est passé, depuis 2011, confirme (mais ne justifie pas, je précise) les mises en garde des sécuritaires (éventuellement volontiers tortinnaires) clamant à l’époque que le numérique était un cheval de Troie pour une intervention étrangère, qui ne serait pas pacifique. Orient compliqué...