• Procès Breivik : retour sur les expertises psychiatriques

    Les deux rapports d’expertises rendus public

    Le 6 juin 2012, Le quotidien norvégien VG a rendu public les deux rapports d’expertises, que vous pourrez trouver à cette adresse et lire si toutefois vous comprenez le Norvégien :

    http://www.vg.no/nyheter/innenriks/22-juli/psykiatrisk_vurdering

    Torry Pedersen, le rédacteur en chef de VG explique qu’il est important que le public aussi puisse se faire une idée, surtout quand deux expertises donnent des conclusions opposées. Il dit que la société doit être correctement informée, car cette société doit pouvoir avoir « toute confiance dans la décision qu’elle rendra ».

    Le procès Breivik a consacré ce que certains appellent ici "la faillite" de la psychiatrie médico-légale : une quinzaine d’experts se relayant à la barre ou s’exprimant dans les journaux pour donner des avis complètement différents voire contradictoires. La question psychiatrique étant au centre du procès (Breivik est-il dément ou responsable ?) ça valait la peine qu’on revienne en détail sur les principales différences entre les deux rapports

    http://nrk.no/227/dag-for-dag/dette-er-de-sakkyndige-uenige-om-1.8183499

    Voila donc ce sur quoi les psychiatres ne sont pas d’accord

    Deux équipes de psychiatres ont observés Breivik et ont déposé des conclusions opposées. Le premier rapport le déclare irresponsable, le deuxième responsable. Voici les différences :

    1 - Différence dans le diagnostique

    Husby et Sørheim (premier rapport)

    Ces deux experts qui ont évalué que Breivik était psychotique, à la fois quand il a mené les attaques, et après, pendant toute la période de l’ enquête. Ils pensent que les symptômes ont duré plus de plus de six mois. Ils pensent à un trouble psychotique permanent. Ils pensent Breivik schizophrène paranoïaque. Ils concluent qu’il est fou.

    Torrissen et Aspås (deuxième rapport)

    Ces deux experts pensent que Breivik n’était pas psychotique, ni quand ils l’ont examiné, ni quand il a mené les attaques du 22 juillet. Ils soutiennent que l’idéologie extrême (ils parlent de "sous-culture politique...) de Breivik est connue, largement diffusée sur Internet, et qu’il n’est pas seul à partager ces opinions. Il reçoit beaucoup de témoignage de sympathie de la part de personnes qui partagent ses idées. Les Psys ne voient aucune raison de percevoir les idées extrêmes et irréalistes de Breivik comme l’expression d’un comportement psychotique. Ils pensent que Breivik ne répond pas aux critères de la schizophrénie paranoïaque, mais le pense atteint d’un trouble de la personnalité narcissique et qu’il est profondément antisocial.

    2 - Délires paranaoïaques

    Breivik a déclaré qu’il pensait être dans une guerre civile, que la Norvège est victime de l’infiltration dela culture marxiste, que les Norvégiens sont endoctrinés et que le peuple « ethnique » norvégien est en phase d’éradication. Breivik a également dit qu’il pensait être surveillé quand il a été préparé les attentats, c’est pourquoi il a recherché des caméras cachées dans sa ferme.

    Husby et Sørheim (premier rapport)

    Ils pensent que la manière dont Breivik décrit comment il voit le monde est une manifestation de ses délires paranoïaques. Ils pensent aussi qu’il a très peur d’être perçu comme un être paranoïaque. Depuis 2009, Breivik dit avoir ont craint que son téléphone a été mis sur écoute par une agence européenne de renseignement. Il pense qu’il été « surveillé ». Il avait aussi peur des infections, des maladies. Les deux experts disent que tous ces symptômes peuvent être considérés comme des délires paranoïaques.

    Torrissen et Aspås (deuxième rapport)

    Pas de délire paranoïaque chez Breivik. Tout est pensé, calculé, construit.

    3 - Utilisation du « je » et du « nous »

    Husby et Sørheim (premier rapport)

    Comme pour brouiller les pistes, Breivik utilise indifféremment le « je » ou le « nous ». Il utilise aussi bien le pluriel que le singulier.

    Torrissen et Aspås (deuxième rapport)

    Breivik utilise le « nous » et le « je » dans des situations « à-propos ». Ce n’est jamais le hasard. Il dit souvent « nous » quand il parle de son idéologie politique, comme s’il se faisait le porte-parole de l’extrêmisme militant à l’extrême droite"

    4 - Conditions des entretiens psy avec Breivik

    Husby et Sørheim (premier rapport)

    Torgeir Husby et Synne Sørheim eu des entretiens conjoints avec Breivik, avec deux gardiens de prison présents dans la pièce. Breivik était attaché par la cheville, et sa main gauche attachée à la ceinture. Trois tables séparaient les experts de Breivik [à moins que ce soit une table en bois, en norvégien, c’est le même mot « tre »]. Les experts disent que c’est la direction de l’a prison d’Ila qui souhaitait que les entretiens soient conjoints, parce qu’ils craignaient que Breivik tente la prise d’otage en particulier « avec les experts de sexe féminin ».

    Les deux derniers entretiens ont eu lieu dans le parloir, Breivik assis dans une cabine verrouillée avec des murs en verre.

    Husby et Sørheim ont mené 13 entretiens avec Breivik . La durée totale est de 36 heures.

    Torrissen et Aspås (deuxième rapport)

    Les deux experts ont effectué les premiers entretiens avec Breivik séparément, avant de commencer les entretiens conjoints.Le rapport est également basé sur les rapports du psychiatre de district et de l’équipe d’observation, qui a scruté Breivik dans ses activités quotidiennes.

    Aspaas et Torrissen Breivik ont parlé 37 heures avec Breivik. Les observations annexes à la prison d’Ila ont été faites pendant 229 heures réparties sur trois semaines.

  • Procès Breivik : combien coûtera le procès aux contribuables norvégiens ? Pour l’instant 33 millions de couronnes, mais la somme finale sera bien plus élevée (entre 150 et 200 millions de couronnes).

    Comme en Norvège tout est très transparent, on a ici les honoraires des avocats de la défense, les avocats des victimes

    Foreløpig advokatkrav på 33 millioner etter terrorsaken

    http://nrk.no/227/dag-for-dag/advokatkrav-pa-33-millioner-1.8229586

    Forsvarerne og bistandsadvokatene i terrorsaken har så langt levert krav på over 33 millioner kroner i terrorsaken.
    Publisert i dag, for 3 timer siden. Oppdatert i dag, for 3 timer siden.

    Oslo tingrett og Domstolsadministrasjonen jobber i sommer med å få oversikt over hvor mye den ti uker lange terrorrettssaken har kostet det norske samfunnet.

    Det kommer inn fakturerer fortløpende, og den endelige oversikten vil vi ikke få før i månedsskiftet august-september. Det største usikkerhetsmomentet vil være salærene til forsvarere og de mange bistandsadvokatene i saken, sier avdelingsleder Jann Ola Berget i Domstolsadministrasjonen til NTB.

  • Procès Breivik

    Les psychiatres s’attaquent au cerveau de Breivik

    De nombreux psychiatres et psychologues, en plus des quatre psychiatres officiellement nommés, sont en train de scruter, jour à après jour, les faits et gestes de Breivik en salle d’audience, ses commentaires et la façon dont il parle. Ils s’expriment dans la presse, certains comme témoins appelés par les avocats des victimes.

    Depuis vendredi 8 juin, et jusqu’au milieu de la semaine prochaine, un quinzaine d’experts en psychiatrie et psychologie vont se succéder à la barre pour tenter d’éclairer la cour sur l’état mental de Breivik. Sur cette quinzaine d’experts, deux seulement pensent qu’il était irresponsable au moment des faits : ce sont les auteurs de la première expertise qui le déclarait fou. Les autres - comme les auteurs de la deuxième expertise - pensent qu’il était plutôt en possession de ses moyens - et donc responsable - au moment de la tuerie.

    Parmi ceux qui témoigneront cette semaine :

    Randi Rosenqvist, psychiatre légiste, a vu Breivik plusieurs fois à la Prison d’Ila, n’a relevé aucun signe de psychose et doute fort qu’il soit schizophrène paranoïaque. Elle pense que le comportement de Breivik n’est pas une psychose, mais l’expression d’une idéologie extrême.

    Maria Sigurjonsdottir, psychiatre et médecin. Elle décrit Breivik comme attentif, concentré et organisé. Il parle de manière cohérente, répond en général de manière adéquate, et peut facilement faire référence à trois ou quatre personnes avec lesquelles il a discuté. Il est même capable de se moquer de lui même, en montrant "l’auto-ironie". Rien, dans le comportement Breivik, peut être associé à des hallucinations.

    Arnhild Flikke est aussi psychiatre et médecin. Elle voit, elle aussi, dans le comportement et le discours de Breivik, non pas une psychose, mais un extrémiste de droite. Par contre elle voit sa personnalité très fortement dominée par le narcissisme.

    Enfin, le professeur en psychiatrie Ulrik Fredrik Malt a très longuement témoigné vendredi 8 juin (témoignage de plusieurs heures). Son "mandat" était d’essayer d’expliquer pourquoi les deux rapports d’experts donnaient des conclusions opposées. Cet éminent professeur a bien pris soin de préciser qu’il ne s’était pas entretenu avec Breivik, qu’il l’avait seulement longuement observé, lu les rapports d’experts et certains rapports de police [particulièrement ceux qui décrivent son comportement sur Utøya et son arrestation]. Il a donc prévenu qu’il se plaçait, pour donner son avis, du point de vue académique [mais je ne sais pas exactement ce que cela veut dire]. Ulrik Fredrik Malt a longuement décrit les raisons pour lesquelles il pense que Breivik est atteint du syndrome d’Asperger, du syndrome de Tourette combiné avec fort trouble de la personnalité narcissique. Il a indiqué en fin de témoignage qu’il "était possible" que Breivik soit aussi atteint d’une psychose paranoïque sans toutefois argumenter ni prendre franchement position.

    Ulrik Fredrik Malt a dit devant la cour, en conclusion : « Quand je l’ai vu entrer dans la salle d’audience du premier jour, j’ai vu un homme profondément, profondément solitaire. Puis, il est entré en mode "show". Ce n’est pas seulement un monstre démoniaque d’extrême droite avec lequel nous sommes ici en ce moment, mais avec un autre être humain, en dépit des souffrances qu’il a infligé à beaucoup d’autres, nous que nous devons essayer de comprendre. C’est une tragédie pour la Norvège, pour nous, mais c’est aussi une tragédie pour Breivik ».

    Le témoignage d’Ulrik Fredrik Malt a été qualifié, dans la presse de « troisième rapport d’expertise » dont les conclusions sont encore différentes. Ça ne simplifie pas le problème...

    Avoir une bonne quinzaine d’expert [et en plus de nombreux autres psychiatres et psychologues qui s’expriment dans les médias) pour évaluer l’état psychologique de Breivik est quelque chose de tout à fait inhabituel pour un procès en Norvège. Mais il faut dire que la monstruosité, l’énormité des attaques justifie que la justice mette les moyens pour essayer de comprendre les raisons de ce massacre.

    Puisque les deux rapports officiels donnaient des conclusions opposées, la cour a nommé une commission médico-légale pour trancher. Mais elle n’a pas encore rendue ses conclusions, bien que le chef de cette commission a déclaré à la presse être en faveur du premier rapport (celui qui le reconnait irresponsable).

    Le psychiatre Pål Grøndahl estime que Breivik a très bien pu changer de comportement entre les expertises. Il a dit au journal Dagbladet : _« Une des explications possible, c’est que tous les autres experts ont vu Breivik longtemps après Sørheim et Husby [auteurs du premier rapport]. Entre temps, il a eu accès aux médias, à la presse, il a pu s’adapter et "apprendre" à parler aux psychiatres. Il n’y a aucune contradiction à être très intelligent et en même temps être schizophrène paranoïaque... C’est pourquoi il ne faut pas trop vite rejeter les conclusions du premier rapport. On a l’impression que Breivik est plus poli, plus modéré et plus instruit sur la psychiatrie qu’il ne l’était après les premières semaines de sa détention »

    _

    Sources :

    Débats du Procès

    "Rå kamp om Breiviks hjerne"
    [A l’attaque du cerveau de Breivik]
    http://www.dagbladet.no/2012/06/10/nyheter/breivik/innenriks/terrorangrepet/22_juli/21995575

    "Professor Ulrik Fredrik Malt mener smilet avslører Breiviks diagnose"
    [le Professeur Ulrik Fredrik Malt estime que le sourire donne des indications sur le diagnostic pour Breivik]
    http://www.dagbladet.no/2012/06/08/nyheter/breivik/innenriks/anders_behring_breivik/terrorangrepet/21995531

    Agence NTB

    « En psykotisk person ville ikke ha kunnet tatt regi i retten som Breivik har gjort »
    [« Une personne psychotique n’aurait pas tenir le coup dans un tribunal comme Breivik a fait »]
    http://nrk.no/227/dag-for-dag/psykologspesialist-svarte-leserne-1.8186684

  • Procès Breivik

    Voila ce sur quoi les psychiatres ne sont pas d’accord (suite)

    http://nrk.no/227/dag-for-dag/dette-er-de-sakkyndige-uenige-om-1.8183499

    La question de la santé mentale de Breivik est absolument centrale pour ce procès. Cela déterminera bien sur la peine, s’il ira en prison ou en hôpital psy.

    Deux équipes de psychiatres ont observés Breivik et ont déposé des conclusions opposées. Le premier rapport le déclare irresponsable, le deuxième responsable. Voici les différences :

    4 - Conditions des entretiens psy avec Breivik

    Husby et Sørheim (premier rapport)

    Torgeir Husby et Synne Sørheim eu des entretiens conjoints avec Breivik, avec deux gardiens de prison présents dans la pièce. Breivik était attaché par la cheville, et sa main gauche attachée à la ceinture. Trois tables séparaient les experts de Breivik [à moins que ce soit une table en bois, en norvégien, c’est le même mot « tre »]. Les experts disent que c’est la direction de l’a prison d’Ila qui souhaitait que les entretiens soient conjoints, parce qu’ils craignaient que Breivik tente la prise d’otage en particulier « avec les experts de sexe féminin ».

    Les deux derniers entretiens ont eu lieu dans le parloir, Breivik assis dans une cabine verrouillée avec des murs en verre.

    Husby et Sørheim ont mené 13 entretiens avec Breivik . La durée totale est de 36 heures.

    Torrissen et Aspås (deuxième rapport)

    Les deux experts ont effectué les premiers entretiens avec Breivik séparément, avant de commencer les entretiens conjoints.Le rapport est également basé sur les rapports du psychiatre de district et de l’équipe d’observation, qui a scruté Breivik dans ses activités quotidiennes.

    Aspaas et Torrissen Breivik ont parlé 37 heures avec Breivik. Les observations annexes à la prison d’Ila ont été faites pendant 229 heures réparties sur trois semaines.

  • Procès Breivik

    Voila ce sur quoi les psychiatres ne sont pas d’accord (suite)

    http://nrk.no/227/dag-for-dag/dette-er-de-sakkyndige-uenige-om-1.8183499

    La question de la santé mentale de Breivik est absolument centrale pour ce procès. Cela déterminera bien sur la peine, s’il ira en prison ou en hôpital psy.

    Deux équipes de psychiatres ont observés Breivik et ont déposé des conclusions opposées. Le premier rapport le déclare irresponsable, le deuxième responsable. Voici les différences :

    3 - Utilisation du « je » et du « nous »

    Husby et Sørheim (premier rapport)

    Comme pour brouiller les pistes, Breivik utilise indifféremment le « je » ou le « nous ». Il utilise aussi bien le pluriel que le singulier.

    Torrissen et Aspås (deuxième rapport)

    Breivik utilise le « nous » et le « je » dans des situations « à-propos ». Ce n’est jamais le hasard. Il dit souvent « nous » quand il parle de son idéologie politique, comme s’il se faisait le porte-parole de l’extrêmisme militant à l’extrême droite"

  • Procès Breivik

    Voila ce sur quoi les psychiatres ne sont pas d’accord (suite)

    http://nrk.no/227/dag-for-dag/dette-er-de-sakkyndige-uenige-om-1.8183499

    La question de la santé mentale de Breivik est absolument centrale pour ce procès. Cela déterminera bien sur la peine, s’il ira en prison ou en hôpital psy.

    Deux équipes de psychiatres ont observés Breivik et ont déposé des conclusions opposées. Le premier rapport le déclare irresponsable, le deuxième responsable. Voici les différences :

    2 - Délires paranaoïaques

    Breivik a déclaré qu’il pensait être dans une guerre civile, que la Norvège est victime de l’infiltration dela culture marxiste, que les Norvégiens sont endoctrinés et que le peuple « ethnique » norvégien est en phase d’éradication. Breivik a également dit qu’il pensait être surveillé quand il a été préparé les attentats, c’est pourquoi il a recherché des caméras cachées dans sa ferme.

    Husby et Sørheim (premier rapport)

    Ils pensent que la manière dont Breivik décrit comment il voit le monde est une manifestation de ses délires paranoïaques. Ils pensent aussi qu’il a très peur d’être perçu comme un être paranoïaque. Depuis 2009, Breivik dit avoir ont craint que son téléphone a été mis sur écoute par une agence européenne de renseignement. Il pense qu’il été « surveillé ». Il avait aussi peur des infections, des maladies. Les deux experts disent que tous ces symptômes peuvent être considérés comme des délires paranoïaques.

    Torrissen et Aspås (deuxième rapport)

    Les deux experts pensent que Breivik n’était pas psychotique, ni quand ils l’ont examiné, ni quand il a mené les attaques du 22 juillet. Ils soutiennent que l’idéologie extrême (ils parlent de « sous-culture » politique...) de Breivik est connue, largement diffusée sur Internet, et qu’il n’est pas seul à partager ces opinions. Au cours de sa détention, il a reçut beaucoup de témoignage de sympathie de la part de personnes qui partagent ses idées. Les Psys ne voient aucune raison de percevoir les idées extrêmes et irréalistes de Breivik comme l’expression d’un comportement psychotique. Ils pensent que Breivik ne répond pas aux critères de la schizophrénie paranoïaque, mais le pense atteint d’un trouble de la personnalité narcissique et enfin qu’il est profondément antisocial.

  • Procès Breivik

    Voila ce sur quoi les psychiatres ne sont pas d’accord

    http://nrk.no/227/dag-for-dag/dette-er-de-sakkyndige-uenige-om-1.8183499

    La question de la santé mentale de Breivik est absolument centrale pour ce procès. Cela déterminera bien sur la peine, s’il ira en prison ou en hôpital psy.

    Deux équipes de psychiatres ont observés Breivik et ont déposé des conclusions opposées. Le premier rapport le déclare irresponsable, le deuxième responsable. Voici les différences :

    1 - Différence dans le diagnostique

    Husby et Sørheim (premier rapport)

    Ces deux experts qui ont évalué que Breivik était psychotique, à la fois quand il a mené les attaques, et après, pendant toute la période de l’ enquête. Ils pensent que les symptômes ont duré plus de plus de six mois. Ils pensent à un trouble psychotique permanent. Husby et Sørheim pense Breivik schizophrène paranoïaque. Ils concluent qu’il est fou.

    Torrissen et Aspås (deuxième rapport)

    Ces deux experts pensent que Breivik n’était pas psychotique, ni quand ils l’ont examiné, ni quand il a mené les attaques du 22 juillet. Ils soutiennent que l’idéologie extrême (ils parlent de "sous-culture politique...) de Breivik est connue, largement diffusée sur Internet, et qu’il n’est pas seul à partager ces opinions. Au cours de sa détention, il a reçut beaucoup de témoignage de sympathie de la part de personns qui partagent ses idées. Les Psys ne voient aucune raison de percevoir les idées extrêmes et irréalistes de Breivik comme l’expression d’un comportement psychotique. Ils pensent que Breivik ne répond pas aux critères de la schizophrénie paranoïaque, mais le pense atteint d’un trouble de la personnalité narcissique et qu’il est profondément antisocial.

  • Procès Breivik

    Témoignage du pédopsychiatre Per Olav Naess qui a observé Breivik quand il avait 4 ans Breivik

    http://nrk.no/227/dag-for-dag/kallar-barnepsykiater-inn-som-vitne-1.8123579

    Résumé en Français d’un article paru sur le site de la NRK

    Les procureurs veulent en savoir plus sur l’enfance de Breivik, et appelle donc le pédopsychiatre qui a observé Breivik comme témoin.

    « Nous tenons à faire la lumière sur certains aspects de son enfance » , a déclaré à NRK la procureure Inga Bejer Engh.

    Per Olav Næss a observé Breivik lorsque sa mère, sa sœur et lui-même ont été admis au Centre national de psychiatrie pour enfants et adolescents pendant trois semaines en 1983.

    Dans le premier rapport psychiatrique médicolégal, qui a conclu que Breivik est irresponsable, l’épisode en 1983 est mentionné.

    « Nous pensons que tout ce qui peut faire la lumière sur son [Breivik] état de santé est important, et nous pensons que ce qui s’est passé pendant sont enfance est important » , a rajouté la procureure.

    Selon le premier rapport psychiatrique médicolégal, Breivik manquait d’initiative, n’avait pas l’air d’avoir de plaisir et aurait eu des difficultés pour s’exprimer émotionnellement.

    L’équipe de direction a conclu que Breivik devrait être retiré de sa famille et transféré dans un centrepour une meilleure prise en charge.

    C’est la mère de Breivik qui a contacté le centre, selon le rapport, parce qu’il montrait des "signes de solitudes" et qu’elle ne pouvait s’occuper des ses deux enfants de quatre et neuf ans. Elle se sentait fatiguée, impuissante et isolée socialement.

  • Procès Breivik

    L’avocat de Breivik, Geir Lippestad, s’impatiente et demande à la cour que soit enfin rendu public les conclusions de la commission médico-légale qui doit commenter et confirmer le deuxième rapport psychiatrique (celui de Terje Tørrissen et Agnar Aspaas qui le déclare responsable de ses actes).

    Lippestad ber dommerne rydde opp i sakkyndigrot

    http://nrk.no/227/dag-for-dag/ber-tingretten-rydde-opp-1.8152121

    OSLO TINGHUS - NRK.no - 23 mai 2012

    Det er fremdeles full forvirring i spørsmålet om Anders Behring Breiviks tilregnelighet. Forsvarer Geir Lippestad har nå bedt tingretten rydde opp i rotet rundt godkjenningen av den siste rapporten om tiltaltes mentale helse.

    Mandag ble det klart at Den rettsmedisinske kommisjonen verken godkjenner eller underkjenner rapporten til psykiaterne Terje Tørrissen og Agnar Aspaas.

    Rapporten konkluderer med at Breivik er strafferettslig tilregnelig.

    « Il règne une certaine confusion autour de la question de la santé mentale de Breivik. Geir Lippestad, son avocat, a demandé au tribunal de clarifier sa position sur l’approbation ou la désapprobation du deuxième rapport sur la santé mentale de l’accusé (celui qui le considère comme responsable de ses actes).

    Lundi 23 mai, la commission médico-légale devait approuver ou désapprouver le rapport des psychiatres Terje Torrissen et Agnar Aspaas. Le rapport conclut que Breivik est sain d’esprit et donc pénalement responsable.

    La commission médico-légale avait quatre semaines pour produire une déclaration annexe au rapport de Terje Torrissen et Agnar Aspaas. La Commission a estimé que les deux psychiatres n’avaient pas suffisamment pris en compte le fait que Breivik ait pu adapter son comportement aux questions pour faire en sorte de sembler sain d’esprit [NdT : autrement dit, qu’il ait mené les deux psychiatres en bateau]

    Mais la Commission a adressé une lettre à la Cour pour annoncer qu’elle avait décidé de sursoir à la publication de ces conclusions. Elle a listé plusieurs questions auxquelles les deux experts doivent répondre au cours de leur témoignage [à venir]. Par conséquent, Tarjei Rygnestad a dit que le tribunal ne peut pas utiliser le rapport tel quel car il n’a pas encore été approuvé.

    Geir Lippestad, plutôt irrité par réponse de la Commission, exige de la cour qu’elle prenne une décision rapide sur la responsabilité de Breivik avant que cette question ne soit abordée dans les débats.

    Si la Commission estime qu’il existe des lacunes dans le dernier rapport, elle doit préciser lesquelles et faire lune demande pour obtenir des clarifications sur ce point. Nous voulons avoir cette clarification avant que les experts commencent à témoigner, a dit Geir Lippestad

    Il souligne que la conclusion de la Commission aura une incidence sur les témoins que la défense va appeler à la barre.

    [Le journaliste de la NRK demande à Geir Lippestad s’il souhaite que soient nommés de nouveaux experts]

    Nous n’avons pas encore envisagé. Nous verrons quand la Commission aura rendue ses conclusions. Nous prendrons notre décision quand nous aurons la réponse, a dit Geir Lippestad.

    Ce n’est pas seulement inhabituel ; c’est aussi illégal. Selon le code de procédure pénal, la Commission n’a pas le droit de mettre en doute ce que disent les experts devant les tribunaux.

    Tarjei Rygnestad a déclaré qu’il pense que le premier rapport (celui de Synne Sørheim et Torgeir Husby, les deux premiers experts qui ont évalué la santé mentale Breivik, concluant qu’il souffrait de schizophrénie paranoïaque et qu’il était donc pénalement irresponsable) est mieux construit et plus solide que le second rapport.

    Geir Lippestad trouve cette opinion très regrettable car il pense que ce n’est pas du tout le travail de la Commission d’évaluer un rapport contre l’autre. Ce qu’elle fait va bien au delà de sa prérogative ».

    NdT : On est en train de friser le vice de procédure.

  • Risikerer å ikke få hel Breivik-dom - 22.juli-rettssaken

    Il est probable qu’une partie du jugement de Breivik ne soit pas rendu public

    Le Pédopsychiatre qui a observé Breivik, Per Olav Næss, quand il avait 4 ans témoignera à huis clos.

    Cela signifie que le grand public ne pourra accéder à toutes les parties du jugement contre lui

    À l’audience, mercredi, il est devenu évident que le psychiatre de l’enfant , qui a observé Anders Breivik Behring comme un enfant, l’enfance du témoin Breivik derrière des portes closes.

    Le huis clos signifie que ni les victimes, leurs familles ou le public en général ne seront autorisé de suivre les explications du pédopsychiatre.

    Les procureurs pensent que les explications du pédopsychiatre sont très importants pour l’évaluation de la santé mentale de Breivik.

    http://nrk.no/227/dag-for-dag/risikerer-a-ikke-fa-hel-breivik-dom-1.8141777

    Deler av dommen mot Breivik kan bli unntatt offentligheten

    Flere juridiske eksperter mener allmennheten risikerer å ikke få innsyn i hele dommen mot Anders Behring Breivik. Grunnen er at Breiviks barnepsykiater skal forklare seg for lukkede dører under rettssaken.

    Under rettsmøtet onsdag ble det klart at barnepsykiater Per Olav Næss, som observerte Anders Behring Breivik som barn, skal vitne om Breiviks barndom bak lukkede dører.

    Lukkede dører betyr at verken ofre, pårørende eller allmennheten vil kunne følge forklaringen fra barnepsykiateren. Dersom opplysningene fra barnepsykiateren blir lagt vekt på i en dom, kan det også få konsekvenser for hva allmennheten får se når dommen skal skrives.

    Når man lukker dørene av hensyn til privatlivets fred, vil man i dommen vurdere om opplysningene man der gjengir ivaretar hensynet til privatlivets fred. Enten kan man velge å skrive seg rundt det, slik at man ikke gir opplysninger som kan krenke det hensynet, eller så kan man sladde den delen av dommen. Da blir ikke den delen offentlig for allmennheten, sier tingrettsdommer Ina Strømstad, medlem av dommernes medieutvalg.

  • Justement aujourd’hui, le 17 mai...

    Fête nationale norvégienne. Des drapeaux, des défilés, des couleurs, des costumes traditionnels ("bunad" en norvégien), des chansons, des discours, beaucoup de discours, des célébrations, des cérémonies à la mémoire de ceux qui sont tombés pour la liberté, de ceux qui sont partis en mer et qui ne sont jamais revenus, des « gratulerer med dagen » (félicitations !) par milliers, des fanfares... Voilà à quoi ressemble le 17 mai partout en Norvège, de la plus petite communauté à la plus grande. Dans les grandes villes, certains ont trouvé qu’il y avait trop de drapeaux norvégiens, ils remplacent le leur par le drapeau des Nations unies, comme pour mieux exprimer leur volonté de garder la Norvège aussi multiculturelle et cosmopolite que possible...

    La présence des drapeaux onusiens a une signification particulière cette année. Ce 17 mai a été placé sous le signe du drame du 22 juillet. J’ai assisté aujourd’hui à trois célébrations dans le sud de la Norvège, le 22 juillet y a été longuement évoqué : défendre l’Etat de droit avec une justice digne de ce nom, défendre la constutitution, défendre les institutions, lutter contre le fascisme, se soutenir et être tous ensemble solidaires après cette tragédie.

    « Nous célébrons le 17 mai, ce que ce jour symbolise, c’est-à-dire l’indépendance, la liberté, la constitution, écrit Shabana Rehman Gaarder, journaliste à NRK à Oslo. La salle d’audience 250 au tribunal d’Oslo est vide. Sans oublier ce qui est en train de s’y passer [le jugement de quelqu’un qui a justement voulu désintégrer les institutions norvégiennes], nous célébrons le 17 mai.

    « Nous peignons la Norvège en rouge, en bleu et en blanc. Nous sommes fidèles à notre tradition festive, et nous en faisons profiter les touristes, les immigrés et nos voisins. Les enfants des écoles et des crèches défilent. Nous buvons, mangeons et chantons. Nous revêtons nos plus beaux costumes traditionnels. Nous allons faire tout cela... »

    « Mais aussi... »

    « Nous penserons à ce qui se passe dans la salle 250 du palais de justice, à ceux qui jugent celui qui a voulu détruire les principes que nous célébrons aujourd’hui. Dès la semaine prochaine, nous serons de nouveau aux côtés de ceux qui défendent la primauté du droit dans la vie quotidienne ».

    « Nous savons tous qu’après le 22 juillet, rien ne sera plus pareil. Les idéalistes sont maintenant notre conscience et notre honneur : il vont travailler encore plus activement [pour que notre société s’améliore encore plus], ceux qui ont vécu la tragédie d’Utøya] sauront aller vers le mieux car ils ont vécu le pire ».

    http://nrk.no/227/dag-for-dag/akkurat-i-dag_-17.mai-1.8142092