Revue internationale de théorie critique

http://variations.revues.org

  • La haine du prolétariat par les classes dominantes
    José Chatroussat
    http://variations.revues.org/97#tocto1n5

    « Comment s’exprime la haine des classes dominantes à l’égard du prolétariat et plus généralement des classes populaires ? Existe-t-elle encore aujourd’hui ? Et si oui quel rôle joue-t-elle dans les rapports sociaux actuels ?

    Il peut sembler au premier abord que les capitalistes, détenant tous les pouvoirs essentiels et tirant en quelque sorte les principales ficelles du jeu politique et social à l’échelle mondiale, n’ont pas besoin d’exprimer leur haine des prolétaires ni même de l’éprouver tant leur position présente semble inébranlable et indépassable si on n’accorde pas une importance exagérée au lot inévitable des grèves sporadiques, des émeutes populaires et coups de colère en apparence sans lendemain. L’indifférence ou le mépris devrait suffire.

    http://variations.revues.org/103

    #domination #lutte_des_classes #haine

    Et pourtant il n’en est rien... »

  • L’art interventionniste entre réforme et révolution : l’Internationale situationniste, l’Artist Placement Group, l’Art Workers’Coalition

    http://variations.revues.org/170

    Du travail artistique au combat de rue : l’Internationale situationniste
    L’art comme source de création : l’Artist Placement Group
    Activisme politique et art autonome : l’Art Workers’Coalition
    La perturbation dans la vie quotidienne : alors et maintenant

    Première publication sur www.theoriecritique.com, « Le choix du petit », Printemps 2010, pp. 19-42

    Après le 11 septembre la logique infléchie de la société de contrôle a fusionné avec la logique séc (...)

    1Au cours de la dernière décennie nous avons observé différentes tentatives pour utiliser l’art comme d’une plate-forme afin de discuter des problèmes politiques et sociaux. Tandis que des mouvements populistes nationaux ont laissé leur empreinte dans plusieurs nations en Europe et après la soi-disant « guerre contre le terrorisme », nous avons assisté à différentes tentatives artistiques pour interpeller l’actuel développement historique. Celui-ci se caractérise par le lancement d’une offensive globale du Capital occidental contre une « menace terroriste islamique.1 »

    #art #révolution #réforme #cartographie #visualisation #situationnistes

  • Contre la précarité et la subordination, construire le dépassement du #salariat par de nouvelles formes de gestion
    http://variations.revues.org/511

    Annotations :

    Ce mécanisme, en place en France depuis 2000 avec la prime pour l’emploi, s’apparente en fait à un report sur la société du paiement d’une partie du salaire et donc à une diminution du prix d’achat du #Travail. Indirectement, cette prime équivaut à déclarer : « Votre travail n’a pas assez de valeur pour qu’il soit rémunéré correctement. Vous êtes donc en partie à la charge de la société. Ne vous plaignez donc pas ! » Cela revient à culpabiliser (...)

    #Economie #revenus_garantis #Capitalisme #précarité #chômage #.articles_revues #::variation

  • Repenser Le Capital à la lumière des Grundrisse
    http://variations.revues.org/382#tocto1n4

    Les Grundrisse : les catégories de Marx
    10 En dépit de leurs différences, Georg Lukács, Theodor Adorno et Alfred Sohn-Rethel reconnaissent le (...)
    28Dans cette section, Marx s’efforce de trouver un point de départ adéquat à son analyse critique. Il rend évident que les catégories de son analyse ne devraient pas être comprises dans des termes économiques étroits. Au contraire, elles « expriment les formes d’être [Daseinsformen], les déterminations de l’existence [Existenzbestimmungen] (…) de cette société spécifique » (Marx 1973 : 106). En tant que telles elles sont, dans un premier temps, autant des formes de la subjectivité et de l’objectivité ; elles expriment « ce qui est donné, aussi bien dans la tête que dans la réalité » (Marx 1973 : 106). Cela signifie que les catégories de Marx proposent de saisir comment les dimensions économiques, sociales, et culturelles de la vie moderne et capitaliste sont intrinsèquement inter-reliées, alors qu’elles sont généralement traitées comme liées les unes autres autres de manière extrinsèque et contingente. Cette approche des catégories contredit la compréhension des relations entre l’objectivité et la subjectivité sociales en termes de infra/superstructure10.

    #Marx #postone #Capital

  • Jean-François Gava - Travail immatériel et postfordisme : kairos libérateur ou hypertaylorisme ?
    variations.revues.org/440
    « Et pourtant, il semble bien qu’on tienne avec la ‘descente’ des fonctions de gestion dans l’atelier le motif d’inspiration majeur des théoriciens de l’autonomisation de la force de travail et de la constitution d’un pouvoir de fabrique indépendant du commandement capitaliste (system engineering). C’est bien, en effet, la ‘Kan Ban-isation’ de l’économie, c’est-à-dire la substitution de la logique du bottom-up - de bas en haut, en réalité d’avant en arrière, du marché aux fournisseurs de pièces, sorte de rebroussement horizontal de la filière productive par le flux informationnel - à celle du top-down tayloriste traditionnel (de haut en bas, séparation décision-exécution) qui fournit la forme privilégiée du travail nouveau comme pure coopération : celle-ci s’articule par le biais du medium communicationnel. Il semble donc que le travail immatériel vienne innerver l’ensemble des fonctions productives, y compris celles jadis dévolues à la classe ouvrière d’usine, et non plus seulement celles consacrées à la conception de biens immatériels et de services nouveaux. L’ouvrier social s’incorpore le capital fixe cognitif en le valorisant à son propre compte, produisant ainsi une subjectivité autonome, irréductible à l’empire de la valeur et vidant de toute fonctionnalité la tutelle de la hiérarchie fordiste, désormais parasitaire. »
    #Jean-François_Gava #marxisme #philosophie #fordisme #taylorisme

  • La production numérique du réel, perspectives anthropologiques
    http://variations.revues.org/148
    Des effets de l’#internet sur l’#anthropologie via @prac_6

    Aujourd’hui, au contraire, à « la vie en double » que décrit si élégamment Marc Augé (2011), faite des voyages de l’anthropologue, s’est substituée une implication communicationnelle permanente, prenant appui sur un outil unique égalisant les partenaires des messages, quelle que soit la densité des rhizomes en jeu. La séparation est désormais impossible, l’ensemble des plages de communications communique et nul refuge ne s’offre à l’anthropologue comme à quiconque quelle que soit la population sur laquelle il se penche.

    Quelles conséquences épistémologiques tirer de cette transformation profonde du réel qui démasque les stratégies de repli, évacue la sphère du privé, neutralise d’une certaine manière prévalences et hiérarchies dans la sphère globale de communication ?

  • Rompre...
    http://variations.revues.org/89

    Ce texte est un extrait exclusif de Crack Capitalism, London/New York, Pluto Press, 2010, à paraître en français aux Editions Libertalia
    (http://editionslibertalia.com)

    Nous sommes fous. Du point de vue de ceux qui défendent leurs fauteuils et discutent de la disposition des meubles dans la course aux prochaines élections, nous sommes fous sans aucun doute, nous qui nous activons à repérer des brèches invisibles aux yeux de ceux qui sont assis dans les fauteuils (ou qui leur apparaissent, en fin de compte, comme des changements dans le motif du papier peint, auxquels ils donnent le nom de « nouveaux mouvements sociaux »). Le pire, c’est qu’ils peuvent avoir raison : peut-être que nous sommes fous, peut-être qu’il n’y a pas d’issue, peut-être que les brèches que nous voyons n’existent que dans notre imagination. De toute évidence la position des vieux révolutionnaires ne tient plus. Il n’y a absolument aucune garantie qu’il y ait une fin heureuse.

    L’ouverture de brèches est l’ouverture d’un monde qui se présente lui-même comme clos. C’est l’ouverture de catégories qui en surface nient le pouvoir de l’action humaine, et cela, afin de découvrir au cœur de ces catégories le faire qu’elles nient et emprisonnent. Selon les termes de Marx, c’est une critique ad hominem, la tentative de percer les apparences d’un monde de choses et de forces incontrôlables, et celle de comprendre le monde dans les termes du pouvoir humain de faire. La méthode de la brèche est dialectique, non pas dans le sens de présenter un enchaînement bien ordonné de thèse, antithèse, synthèse mais dans le sens d’une dialectique négative, une dialectique de l’inadaptation. Nous pensons le monde, tout simplement, à partir de notre inadaptation à celui-ci.

    La méthode de la brèche est la méthode de la crise : nous voulons comprendre le mur non à partir de sa solidité mais à partir de ses fragilités ; nous voulons comprendre le capitalisme non pas comme domination mais à partir de la perspective de sa crise, de ses contradictions, de ses faiblesses ; et nous voulons comprendre comment nous-mêmes, nous sommes ces contradictions. C’est une théorie de la crise, une théorie critique. La théorie critique de la crise est la théorie de notre inadaptation. L’humanité (dans tous les sens du terme) se heurte de façon croissante au capitalisme. Il devient de plus en plus dur de s’adapter tandis que le capital exige de nous de plus en plus. De plus en plus de gens ne s’adaptent tout simplement pas au système, ou alors, si nous arrivons à nous comprimer pour nous adapter au lit de Procuste toujours plus court du capital, nous le faisons au prix de l’abandon de parties de nous-mêmes, jusqu’à en être hantés. C’est la base de nos brèches et de l’importance grandissante de la dialectique de l’inadaptation.

    Nous voulons comprendre la force de notre inadaptation, nous voulons savoir comment en cognant notre tête contre le mur encore et encore, ce mur finira par s’écrouler.

  • Encre rouge - Allocution de #Slavoj-Zizek lors d’une assemblée #Occupy
    http://variations.revues.org/194

    Il ne sert donc à rien de blâmer les gens et leurs attitudes : le problème n’est ni la corruption ni l’appât du gain, le problème est le système qui pousse à être corrompu-e. La solution n’est pas « Main Street contre Wall Street » (la voix du peuple contre la voix des banquiers) mais de changer ce système dans lequel le peuple ne peut exister sans les banquiers.

  • Où l’on ne parlera pas, hélas, de La Revue des Livres (qu’il faut soutenir) par Mathieu Léonard

    « Débarrasser Marx des marxismes » animait la pensée et l’action politique de Jean-Marie Vincent (1934-2004), fondateur de Variations au début des années 2000. Aujourd’hui, la revue de théorie critique poursuit ce chemin, s’engageant à la suite de la bande à l’École de Frankfurt avec pour contributeurs, entres autres, John Holloway, Oskar Negt, la philosophe féministe Nancy Fraser, Slavoj Zizek, l’artiste Martha Rosler, Greil Marcus et autres têtes bien pleines… Variations s’attache alors à publier des textes dont les seules exigences sont la critique du monde-tel-qu’il-va et l’urgence nécessaire de l’émancipation-telle-qu’elle-vient. Après avoir quitté la forme papier en 2007 et rendu tous ses contenus en libre accès sur Internet, Variations se consulte sur http://variations.revues.org. Le numéro en cours s’exclame « Tahrir is here ! » et le prochain fourbira des armes en vue de la critique du travail.

    « Ce n’est pas la crise, c’est une arnaque », c’est sur cette bonne parole, placardée durant le mouvement dit des Indignados, que s’ouvre le premier numéro de la toute nouvelle revue L’Échaudée. Celle-ci est animée par des amoureux de la critique, de la poésie, de l’utopie et des détournements de comics américains (30,94 % de la publication), qui sévissaient déjà au sein de L’Oiseau-tempête et des éditions Ab irato. Plusieurs articles reviennent sur les mouvements des occupations, dont « Occupy wall street » qui sont venus momentanément perturber le cours du « Business as usual ». http://abiratoeditions.wordpress.com.

    Au cas où vous en doutiez, les fanzines punks ne sont pas morts et certains ont même opéré une mutation très élégante. À bloc se revendique fièrement de la tradition du fanzinat et de la scène punk anarchiste et antifasciste. Le troisième numéro plutôt copieux nous balade d’un troquet pérave parigot à la scène punk stambouliote ; nous fait rencontrer deux lutteurs du mouvement anarchiste (Lucio, faussaire espagnol à la retraite et Hellyette Besse, activiste du Jargon libre) ; nous met en garde contre les bikers néonazis et les rappers russes non moins nazebroques. En vente dans les meilleurs endroits : http://blogs.punxrezo.net/abloc.

    On ne présente plus le mensuel, disponible en kiosques, Article 11 et son équipe de sérieux déglingos (d’après une rumeur qui court dans le 9-3). À ce propos, ils nous livrent dans leur numéro 9 un entretien avec Arnaud Aubron, animateur du blog Drogues News. Il y rappelle une ironie de l’histoire : « Les militaires américains ont conduit beaucoup d’expériences sur l’usage des drogues. Avec toujours cette idée qu’ils maîtrisaient la situation. Une belle erreur, dont le projet MK-Ultra, mené par la CIA, fournit l’illustration : beaucoup de ceux qui ont lancé la vogue du LSD au début des sixties aux États-Unis sont passés par MK-ultra en tant que cobayes. […] D’une certaine manière, la CIA a ainsi contribué à l’essor du mouvement hippie. » D’autres articles sont consultables sur site http://article11.info.

    Pour les semaines d’inactivité à venir, pensez aussi à vous procurer Alternative libertaire, le mensuel d’Alternative libertaire, empruntable dans les Relais H ; la revue Z, consacrée au nucléaire et son monde (plutôt contre) ; ainsi que CheriBibi, revue populaire de culture alternative.

    http://www.zite.fr
    http://www.alternativelibertaire.org
    http://www.cheribibi.net

    Et bien sûr : http://www.revuedeslivres.fr