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  • Une « publi-exposition » Vuitton dénoncée dans une tribune du « Monde »... - Arrêt sur images
    http://www.arretsurimages.net/articles/2016-01-20/Une-publi-exposition-Vuitton-denoncee-dans-une-tribune-du-Monde-id84

    Faites ce que je dis, faites pas ce que je fais ? Une tribune publiée hier dans Le Monde dénonce une « exposition publicitaire qui ne dit pas son nom » sur Louis Vuitton au Grand Palais. Exposition qui présente une histoire de la marque de luxe expurgée de ses aspects les plus génants, comme sa proximité avec le régime de Vichy. Mais Le Monde oublie de préciser que le mois dernier, @si découvrait qu’un supplément du journal avait été commandé et payé par Louis Vuitton... sans que ce ne soit précisé.

    Après le publi-rédactionnel, la publi-exposition. Actuellement au Grand Palais deux affiches géantes indiquent les expositions du moment : « Picasso.mania » et « Volez, Voguez, Voyagez – Louis Vuitton », notait hier le fondateur du site « d’info citoyenne sur les musées », Louvre pour tous, Bernard Hasquenoph dans une tribune publiée par Le Monde. Aucune différence à part le thème, a priori, puisque la promotion, ou la mise en scène des expos sont à peu près similaires. Mais la première est payante (14€), alors que la seconde est gratuite. Et pour cause : « Un fossé invisible les sépare. La première [Picasso] est organisée par l’établissement public gestionnaire des lieux, la Réunion des musées nationaux-Grand Palais, la seconde par une entreprise privée, la marque Louis Vuitton, propriété du groupe LVMH. Pour cette dernière, il s’agit en fait d’une location d’espaces, ce que le public ignore. »

    Et pour Hasquenoph ça change tout, puisque "sous couvert de raconter « l’aventure de la Maison Louis Vuitton, de 1854 à aujourd’hui », [l’expo] masque une opération de communication à visée commerciale". Ainsi, le « conte de fée » raconté par le Grand Palais gomme tous les aspects les plus gênants de l’histoire du groupe de luxe. « L’exposition s’offre comme une ode à la famille Vuitton sur plusieurs générations, ce qui ne manque pas de sel quand l’on sait comment Bernard Arnault, en génial stratège, s’est emparé en 1989 de l’empire LVMH que celle-ci avait créé, évinçant sans pitié ses héritiers pour ne conserver dans ses murs qu’un descendant savamment mis en avant dans les médias. »

    Pire, l’expo fait aussi l’impasse sur les liens troubles entre la marque… et le régime de Vichy. « Gaston-Louis Vuitton, largement évoqué dans l’exposition, dirigeait alors la société et était acquis aux idées de la Révolution nationale. Il n’hésita pas à mettre à disposition du régime de Vichy une usine pour fabriquer des objets à la gloire du Maréchal Pétain dont ses bustes officiels. En retour, une seule boutique était autorisée à rester ouverte au rez-de-chaussée de l’hôtel du Parc où siégeait le gouvernement : Vuitton. » D’ailleurs la marque avait déjà eu recours à ce procédé, puisque le site Louvre pour tous a compté en tout cinq publi-expos de Louis Vuitton, à Paris, Pékin ou Moscou, depuis 2010.

    Les prétentions culturelles du complexe mode-beauté
    http://www.editions-zones.fr/spip.php?page=lyberplayer&id_article=149#chap03

    #culture #mode #publicité #médias

  • Confusion entre art et publicité : « Ces stars devenues égéries beauté » - L’Express
    http://www.lexpress.fr/styles/diapo-photo/styles/beaute/quand-les-stars-s-improvisent-egeries-beaute_1556893.html

    Du cinéma à la beauté, de la chanson aux parfums, les stars changent de rôle et se substituent aux muses. Retour en images sur les campagnes beauté qui mettent en scène les visages du show business.

    (Je ne comprends pas trop la logique de leur sélection : ils y ont inclus des mannequins, dont, a priori, c’est le boulot, qu’elles soient célèbres ou pas)

    Voir le chapitre sur les « égéries » dans « Beauté fatale » :

    Le triomphe des otaries : les prétentions culturelles du complexe mode-beauté
    http://www.editions-zones.fr/spip.php?page=lyberplayer&id_article=149#chap03

    #publicité #mode #cosmétiques

  • Pierre Niney et Yves Saint Laurent, du film à la pub - Miscellanees.net
    http://blog.miscellanees.net/post/2014/03/09/Pierre-Niney-et-Yves-Saint-Laurent%2C-du-film-%C3%A0-la-pub

    https://www.youtube.com/watch?v=bZAmXqCrcMI

    Yves Saint Laurent s’est offert une opé publicitaire maligne : il a demandé au comédien Pierre Niney de passer derrière la caméra, pour tourner sa vision de la nuit. On est en plein dans cette tendance du "brand content", qui consiste à mettre en scène l’univers d’une marque : la marque apparaît juste au début de la pub (pardon, du "film" publicitaire), et évidemment, aucun produit n’est mis en scène. Trop vulgaire. Là, YSL Beauté a demandé au comédien de donner sa vision de la nuit, pour façonner l’image du parfum ”La Nuit de l’Homme” d’Yves Saint Laurent - qui n’apparaît jamais à la caméra. La pub comme d’ailleurs de manière très sobre, titrée "Yves Saint Laurent Beauté présente La nuit de Pierre Niney, de la Comédie Française".

    Pierre Niney, une belle prise pour la marque de beauté : ce jeune crack de la Comédie Française a explosé à l’écran, incarnant précisément... Yves Saint Laurent, dans le biopic réalisé par Jalil Lespert, sorti en début d’année en salles. On est ainsi en pleine mise en abyme : une comédien qui a incarné un personnage au cinéma tourne, dans la foulée, une publicité pour la marque créée par ce personnage. Vertigineux. Laquelle sort un mois après la sortie en salles du film.

    (...)

    On est ici dans une logique encore différente de celle que l’on avait vue par exemple lors de la sortie du biopic d’Anne Fontaine consacré à Gabrielle Chanel, Coco avant Chanel, en avril 2009 : dans ce cas de figure, on avait vu l’actrice Audrey Tautou (qui incarnait Gabrielle Chanel au cinéma), devenir l’égérie du Chanel n°5, un des parfums les plus réputés de la marque. Par un étrange hasard, la pub mise en scène dans l’Orient Express était sortie une quinzaine de jours après le film. Le storytelling nourri par le film retraçant l’histoire de la créatrice de Chanel - et donc de la marque - assurait une promo hors pair autour de la marque.

    Sur Chanel et Tautou, et plus généralement sur l’OPA de la mode sur la culture, voir dans « Beauté fatale » :

    3. Le triomphe des otaries - Les prétentions culturelles du complexe mode-beauté
    http://www.editions-zones.fr/spip.php?page=lyberplayer&id_article=149#chap03

    #mode #cinéma #publicité

  • Une pub huée dans les salles de cinéma : Shalimar ou le parfum de l’infamie - Vodkaster
    http://www.vodkaster.com/actu-cine/cinema-Shalimar-pub-de-merde-Guerlain-3500

    http://www.vodkaster.com/var/vodkaster/storage/images/media/images/natalia-vodianova-shalimar-guerlain/29591521-1-fre-FR/Natalia-Vodianova-Shalimar-Guerlain_scaledown_450.jpg

    La scène a lieu tous les jours, à chaque séance. La mannequin Natalia Vodianova s’éveille dans une lumière évanescente tandis que, dans la salle, les sièges et les dents commencent à grincer. Les spectateurs assidus qui se sont déjà maintes fois infligé le supplice redoutent le coup fourré dès que les lumières commencent à baisser, signe de l’emplacement préférentiel dédié au spot, juste avant le film.

    Et puis le machin dure, étalant grossièrement son esthétique de grand magasin pour nous raconter... quoi ? Pas grand chose. 5 minutes 45 plus tard, le truc s’achève enfin et la salle soupire et parfois siffle. On entend quelques rires gras et des « Tout ça pour ça ! » avant que, tant bien que mal, le public rassemble ses esprits pour ce qu’il était venu voir initialement : un film de cinéma.

    (via @LadyDylan sur Twitter)

    Cf. dans « Beauté fatale » :
    Le triomphe des otaries. Les prétentions culturelles du complexe mode-beauté
    http://www.editions-zones.fr/spip.php?page=lyberplayer&id_article=149#chap03

    #publicité #cinéma

  • Cannes et les femmes : retour sur l’édition 1999
    http://www.editions-zones.fr/spip.php?page=lyberplayer&id_article=149#chap03

    En 1999, le tollé qui avait suivi l’annonce du palmarès du festival de Cannes avait constitué un quasi-aveu des critères implicites régissant la profession. Le jury, présidé par le cinéaste David Cronenberg, avait distingué "Rosetta", de Luc et Jean-Pierre Dardenne, et "L’Humanité", de Bruno Dumont : deux films âpres, situés respectivement en Belgique et dans le nord de la France, et ancrés dans une réalité très dure. Un prix d’interprétation féminine ex aequo était allé à Émilie Dequenne pour "Rosetta" et à Séverine Caneele pour "L’Humanité", tandis que le prix d’interprétation masculine récompensait Emmanuel Schotté, également pour "L’Humanité". Ce choix avait suscité des commentaires d’une rare violence, qui suintaient le racisme social : « Autant récompenser Babe le cochon », avait-on entendu. Les critiques le contestaient en arguant qu’il ne s’agissait pas d’« acteurs professionnels » – manière de dire que ces gens-là n’avaient rien à faire dans leur monde. Par la suite, Séverine Caneele a encore tourné dans trois autres films, puis elle est retournée à sa vie d’ouvrière. Émilie Dequenne, en revanche, a fait carrière. Elle était tout aussi débutante et inconnue, mais elle était mignonne, potelée, très loin de la puissance dégagée par sa colauréate ; et être mignonne, n’est-ce pas, chez une actrice, le début du « professionnalisme » ? Elle s’est en outre très vite prêtée au jeu des secrets de beauté et des bonnes adresses dans les magazines.

    Retraçant, dans le portrait qu’il lui consacrait, l’expérience cannoise de Séverine Caneele, "Libération" soulignait ses manquements aux codes du glamour local : « La robe bleue, modèle de Lanvin choisi en désespoir de cause après dix essayages au Majestic, est trop juste. Elle entrave sa marche vers la scène. » Et de rappeler la malveillance de la presse : « "VSD" a zoomé sur l’ourlet défait de la robe bleue, “et pourtant elle a un BEP de couture”. » La jeune femme n’avait aucune légitimité à être couronnée dans un festival dont l’envahissant sponsor est, depuis 1997, L’Oréal Paris. Le géant des cosmétiques n’a pas manqué d’imprimer sa marque sur l’événement : ses « égéries », actrices et mannequins, montent les marches bras dessus bras dessous, contribuant à accroître la confusion entre talent et conformité plastique ; et si Virginie Ledoyen, par exemple, fut à deux reprises, en 2000 et en 2002, la maîtresse de cérémonie du festival, on peut présumer que c’est davantage en vertu de son contrat avec la marque, signé en 1999, que de sa position dans le monde du cinéma.

    Paroles d’actrices :
    http://www.editions-zones.fr/spip.php?page=lyberplayer&id_article=149#chap07

    L’homme est un créateur, la femme est une créature : cette division des rôles a des racines très anciennes. Portemanteau à fantasmes, marionnette de ventriloque, telle est aussi la position la plus fréquemment assignée aux actrices. En 1976, Delphine Seyrig avait donné la parole à quelques-unes de ses consœurs, françaises et américaines, dans un documentaire intitulé "Sois belle et tais-toi". Toutes s’accordent sur la pénurie de rôles féminins, et, plus encore, sur leur pauvreté, sur les quelques clichés affligeants auxquels ils se réduisent. « J’avais envie de bastonner les gens qui me disaient : “Oh, tu étais formidable dans ce film !”, avoue Barbara Steele. J’aurais voulu leur répondre : “Ne me dis pas que tu m’as aimée là-dedans, je n’y étais même pas ! C’était quelqu’un d’autre !” » Seule exception, Jane Fonda déborde d’enthousiasme en évoquant le film qu’elle vient alors de tourner avec Vanessa Redgrave : "Julia", de Fred Zinnemann, sorti en 1977, qui raconte l’amitié entre deux femmes pendant la Seconde Guerre mondiale. Elle a cette formule éloquente : « C’était la première fois que je jouais le rôle d’une femme qui ne joue pas un rôle. »

    Fonda raconte son passage, le jour de son arrivée à la Warner, sur le fauteuil où atterrissaient toutes les actrices, tandis que les experts se bousculaient au-dessus d’elles pour les examiner sous toutes les coutures : « Ils m’ont conseillé de me teindre en blonde, de me faire briser les mâchoires par le dentiste pour creuser les joues – j’avais encore mes bonnes joues d’adolescente –, de porter des faux seins et de me faire refaire le nez, parce que, avec un nez pareil, je ne pourrais “jamais jouer la tragédie” ! » Maria Schneider, covedette avec Marlon Brando du "Dernier tango à Paris" de Bernardo Bertolucci, sorti en 1972, dit que, durant le tournage, Bertolucci lui a à peine adressée la parole : « Il a fait le film avec Marlon. » Elle dit aussi qu’elle aimerait bien tourner enfin avec des hommes de son âge – elle a vingt-trois ans : « Nicholson, c’est mieux que Brando, mais il a quand même quarante ans… » Une autre lui fait écho : « Tout le cinéma n’est qu’un énorme fantasme masculin. »

    #Cannes #shameless_autopromo