https://www.arte.tv

  • L’ivresse des profondeurs - Regarder le documentaire complet | ARTE
    https://www.arte.tv/fr/videos/093654-000-A/l-ivresse-des-profondeurs

    Ça c’est le résumé officiel :

    L’expédition « Gombessa V », détaillée dans le documentaire qui précède, a marqué en juillet 2019 une étape qui fera date dans l’histoire de la plongée. C’est en effet la première fois que des hommes parviennent à évoluer à leur guise, à de telles profondeurs et durant une si longue période : vingt-quatre jours, suivis de quatre jours de décompression progressive, avec de nombreuses heures d’exploration quotidiennes. Le documentaire de François de Riberolles retrace l’histoire de cette conquête « bathyale » (qualificatif de la zone située au-delà de 200 mètres de profondeur), qui pour avoir été plus discrète que la course à l’espace, a dépendu elle aussi d’une succession d’innovations techno-scientifiques et du courage mêlé d’obstination de quelques pionniers.

    Maintenant, en regardant le truc j’ai plutôt envie de dire que c’est l’histoire de l’#extractivisme des profondeurs.

    Le doc montre très bien que toute la recherche en matière d’acclimatation de l’être humain aux profondeur a toujours été guidé par l’objectif d’exploiter les ressources sous-marines (à 31’26 en particulier, il y a un speech hallucinant de Scott Carpenter (astronaute américain qu ia participé aux expériences de vie en grande profondeur initiées par les états-unis).

    #exploration_sous_marine

  • Bayan ko, Lino Brocka - ARTE, jusqu’au au 28/08/2023
    https://www.arte.tv/fr/videos/108538-000-A/bayan-ko

    Incapable de payer l’hôpital où sa femme vient d’accoucher, un ouvrier d’imprimerie sombre (sic) dans la délinquance... Réalisé en 1984 par « l’insoumis de Manille », le grand Lino Brocka, un mélodrame social ancré dans les Philippines des années Marcos.

    Dans une banlieue de Manille, Turing travaille avec Luz, sa jeune épouse, dans l’imprimerie que dirigent M. Lim et sa femme. Dans l’attente d’un heureux événement, Luz, de nature fragile, est contrainte de rester alitée. Son statut d’intérimaire la privant de couverture sociale, Turing accepte d’effectuer des heures supplémentaires pour boucler leur budget déjà serré. Ayant entendu parler de la constitution d’un syndicat dans son entreprise, M. Lim contraint Turing à certifier par écrit qu’il n’y participera pas. Quand ses collègues lancent une grève, Luz, hospitalisée, donne naissance à leur enfant. Mais pour rentrer chez elle, l’établissement exige le paiement de l’ensemble des frais engagés. Pris à la gorge, Turing accepte de participer à un coup monté par Lando, un ami d’enfance devenu voyou…

    La gifle
    S’ouvrant sur des plans de vraies manifestations organisées à l’époque contre le régime dictatorial du président Marcos – Lino Brocka dut saisir la Cour suprême des Philippines pour que le film puisse y sortir en salle –, ce mélodrame social met aux prises un modeste ouvrier avec la dureté et l’injustice du monde qui l’entoure. Pris à la gorge par le manque d’argent, coupé de la solidarité de ses semblables, exploités comme lui par un couple d’employeurs faussement (sic) paternaliste, le jeune homme n’a d’autre issue que de sombrer dans la délinquance. Grand artisan du cinéma philippin disparu en 1991, Lino Brocka (Manille, Insiang) met en scène dans un récit fluide l’implacable mécanique qui entraîne son antihéros dans une voie sans issue, la gifle qu’il donne à sa jeune femme scellant l’inexorable compte à rebours vers sa révolte funeste.

    (je me demande qui peut rédiger des notices où le paternalisme patronal n’est néfaste qui si il est « faux »)

    #film #cinéma

  • Police : enquête sur la formation alarmante aux tirs de lance-grenade Cougar
    https://www.youtube.com/watch?v=A_T-fAmL5uE

    La cellule enquête vidéo du Monde a eu accès à des documents de formation internes de la #police nationale. Ils dévoilent comment les policiers français sont formés à effectuer des #tirs dangereux, non-respectueux des normes de conception, et dans un cadre légal problématique.

    Zineb Redouane dans son appartement en 2017, le Gilet jaune Manuel Coisne en 2018, Serge Duteuil-Graziani à Sainte-Soline en 2023. Tous ont été touché par un tir de #lance-grenade Cougar. La première est morte, le second a perdu son oeil et le dernier se trouvait toujours entre la vie et la mort deux mois après sa blessure.

    Arme centrale du #maintien_de_l’ordre en France, le lance-grenade Cougar est pourtant conçu pour éviter des blessures par impact. Il faut pour cela respecter un certain angle de tir, prévu par son fabricant, le français Alsetex.

    L’analyse des documents, des images de 224 tirs réalisés par des policiers, et une modélisation 3D du comportement d’un tir révèle que ce n’est pas le cas de la police française.

    • Au nom du maintien de l’ordre
      https://www.arte.tv/fr/videos/101352-000-A/au-nom-du-maintien-de-l-ordre-1-2

      Comment a-t-on évolué du maintien de l’ordre à un contrôle des foules qui ressemble à une guerre de basse intensité ? Réalisé par le journaliste et reporter Paul Moreira, qui a couvert notamment les manifestations des « gilets jaunes », ce documentaire se penche sur les nouvelles doctrines de maintien de l’ordre en donnant la parole à de nombreux témoins et spécialistes, dont des responsables policiers et des vendeurs d’"armes à létalité réduite". Mêlant leurs propos d’une désarmante franchise et des immersions, parfois rudes, au sein de cortèges en France, en Allemagne ou aux États-Unis, ces deux épisodes livrent une démonstration : cette évolution du contrôle des manifestants, symbolisée par l’usage massif et non contrôlé des armes à balles en caoutchouc, résulte de schémas pensés et assumés par les hiérarchies policières. La peur se répand dans les cortèges et le constat apparaît aussi évident qu’inquiétant : ce glissement répressif menace les libertés publiques.

  • Adeptes, de l’emprise à la déprise | La vie en face | ARTE - YouTube
    https://www.youtube.com/watch?v=I-mZN2W-Ldo

    En matière de dérives sectaires, sortir de l’emprise est un processus compliqué, lent et douloureux. Très peu documentée, rarement racontée, cette exfiltration représente des années d’efforts, de combats et de rechutes. À travers le récit de cinq anciens adeptes, le film retrace ce parcours de la déprise. Vers qui se tourner lorsqu’on a coupé les ponts avec sa famille, ses amis, ses collègues ? Comment s’arracher à sa propre identité construite quand notre cerveau nous colonise de l’intérieur ? Et quel secours les services de police spécialisés ou la justice apportent-ils dans cette longue épreuve de reconstruction ?

    #sectes #emprise #manipulation... croisé via le compte de carabine à citron sur l’oiseau dégueulasse. Elle dit un truc que je trouve assez intéressant :

    quand on étudiera l’inceste de la même manière qu’on étudie les sectes on aura compris l’inceste. Et on sera capable de le détecter et de protéger les victimes.

    quoique j’ai un peu de mal à partager son optimisme.

    • J’ai eu le temps de regarder et c’était très émouvant, notamment les paroles de cet homme qui arrive à s’extraire des témoins de jehovah où il est né et se fait bannir par sa famille…
      et puis le docu aborde aussi les violences sexuelles dans les sectes, une récurrence de l’emprise où le dominant se sert de ses adeptes pour ses délires infects.
      Pour d’autres, ça a été la secte gurdgieff, mais elle est rarement évoquée, vu que ce sont des fabricants de gourous hauts placés.
      Et tous ces gens ont en commun d’avoir cru être des sauveurs de l’humanité bien sûr.

    • je copie ici les arguments de la carabine, parce que je trouve ça intéressant :

      ma question :

      bin... le parallèle (inceste /sectes) me semble pertinent, mais tout de même, on a encore un peu de mal à détecter et protéger les gens des sectes même non ? Où ce serait vraiment plus avancé ?

      réponse des citrons :

      On connait très bien les mécanismes des sectes,
      on a aucun mal à les détecter non plus (milvuedes etc.) En revanche, on est toujours bloqué sur l’inceste parce qu’il n’est assimilé qu’a de la pédocriminalité en famille. On individualise les problèmes. Ce n’est le problème que d’un agresseur qu’il faudrait enfermer pour l’inceste cesse.
      Or il y a des mécanismes à étudier, ce que l’on ne fait pas. On met la charrue avant les boeufs, parce qu’on cherche des solutions chez les victimes. On pense qu’en faisant parler les victimes, on réglera le problème. Seulement pour l’instant on arrive pas à faire parler les victimes d’inceste, parce qu’on ne comprend pas les mécanismes de silenciation des victimes d’inceste. On croit naïvement qu’une victime sera crue et soutenue a partir du moment où elle parlera. Ce qui est faux. Il faudrait au moins faire l’effort de chercher ailleurs plutôt que de s’enfermer dans des réflexions qui n’aboutissent a rien depuis très longtemps.

  • Être pauvre, est-ce manquer d’argent ?

    https://www.arte.tv/fr/videos/108567-002-A/etre-pauvre-est-ce-manquer-d-argent
    #arte #documentaire

    En France, une personne est considérée comme pauvre si ses revenus sont inférieurs à 1 063 euros par mois. Mais est-ce vraiment une définition satisfaisante ? La question a toute son importance, puisque la manière dont on définit un problème va déterminer le genre de politiques que l’on mettra en face pour le résoudre.
    Sociologue à l’Université libre de Bruxelles, Daniel #Zamora montre que cette approche en termes de revenu est récente. Elle date du tournant néolibéral des années 80 et elle est allée de pair, aussi bien en Europe qu’aux Etats-Unis, avec une nouvelle conception des politiques sociales : on a cessé d’étendre les services publics pour tous et on a commencé à verser de l’argent aux plus pauvres.

    Vaut-il mieux avoir des services publics ou du cash ? Des droits sociaux ou du pouvoir d’achat ? Être pauvre est-ce vraiment manquer d’argent ?

    Avec également Daniel #Hirschman, sociologue à la Brown University, à Providence, Rhode Island.

  • Il vous reste peu de temps pour regarder Nuit de feu
    https://www.arte.tv/fr/videos/083852-000-A/nuit-de-feu

    Ce résumé ne rend pas justice au film dont il est question, réalisé par #Tatiana_Huezo
    https://en.wikipedia.org/wiki/Tatiana_Huezo

    Dans un hameau de montagne de l’État mexicain du Guerrero, Ana, 8 ans, vit seule avec sa mère, Rita, depuis que son père est parti tenter sa chance aux États-Unis. Cette dernière gagne sa vie en travaillant dans les champs d’opium qui alimentent le business des trafiquants de drogue. Alors que le cartel fait régner la terreur dans toute la région, Rita a appris à sa fille à repérer le danger et, en cas d’urgence, à se cacher dans un trou creusé derrière leur maison. Cinq ans plus tard, Ana et ses deux amies doivent redoubler de prudence...

    #mexique

  • Les morts de Waterloo ont-ils été transformés en fertilisant agricole au 19e siècle ?
    https://www.sciencesetavenir.fr/archeo-paleo/archeologie/les-morts-de-waterloo-ont-ils-ete-transformes-en-fertilisant-agrico


    Au dix neuvième siècle les capitalistes britanniques exploitaient sans scrupules les soldats encore àprès leur mort. Depuis la première guerre mondiale les hécatombes atteignent des dimensions qui poussent les états à tenter l’apaisement des survivants en fournissant des sépultures individuelles à un maximum de tombés. Les progrès dans la fabrication d’engrais chimiques leur facilitent la tâche.

    21.6.2022 par Bernadette Arnaud - Des fouilles archéologiques menées depuis 2015 sur le site de la bataille de Waterloo (1815) n’ont livré que de très rares restes humains... Or ces modestes découvertes soulèvent une question majeure : où sont passés les corps des dizaines de milliers d’hommes et de chevaux de cette bataille napoléonienne ? Une explication, -peu relayée tant elle est macabre-, voudrait qu’ils aient pu être transformés en engrais à usage agricole… Un mystère qui devrait être prochainement réexaminé par de nouvelles fouilles archéologiques menées sur le célèbre site.

    Comme chaque année depuis 2015, -hors la période de pandémie de Covid-19-, l’organisation britannique « Waterloo Uncovered », un organisme qui travaille en coopération avec des militaires blessés ou atteint du syndrome de stress post-traumatique (SSPT), participe à des recherches archéologiques dans la plaine de Waterloo (Belgique), lieu de la grande bataille napoléonienne de 1815. Sous la houlette de l’archéologue Tony Pollard, directeur du Centre d’Archéologie des Champs de batailles de l’Université de Glasgow (Ecosse), une soixantaine de participants ont déjà exploré de nombreux secteurs du champ de bataille. En 2019, passant particulièrement au crible les alentours de la ferme de Mont-Saint-Jean, l’un des épicentres des combats, ils avaient ainsi été mis au jour des munitions et surtout trois os provenant de membres inférieurs - probablement issus d’amputation - dégagés à proximité du bâtiment ayant servi d’hôpital de campagne. L’un des os dégagés portait encore des marques de scie... « Cette découverte poignante a immédiatement transformé l’atmosphère de la fouille, tissant un lien direct entre les personnes qui avaient souffert ici en 1815 et les soldats vétérans présents », avait alors déclaré Tony Pollard dans une interview au Guardian.


    Un des rares ossements humains mis au jour dans la plaine de Waterloo, lors de fouilles archéologiques. Crédits : Waterloo Uncovered

    Une pénurie de restes humains qui interroge

    L’exhumation de ces restes humains constituait surtout une première pour l’archéologue écossais qui étudie la plaine de la bataille de Waterloo, « le plus affreux carnage que j’ai jamais vu », selon le maréchal Ney (1769-1815). La pénurie d’ossements exhumés intrigue en effet depuis longtemps le spécialiste : à ce jour, sur ce site où se sont affrontés près de 269.000 hommes et où 47.000 d’entre eux environ ont perdu la vie ou ont été blessés, un seul squelette complet a été récupéré ! En 2012, lors du creusement d’un parking, la dépouille d’un soldat a en effet été recueillie. Il appartenait à la King’s German Legion (KGL) du roi Georges III, des unités militaires hanovriennes formées en Grande-Bretagne et Irlande entre 1803 et 1816. La balle de mousquet ayant entrainé sa mort a même été retrouvée au milieu de ses côtes, l’ensemble étant désormais exposé dans le musée du site.


    "La Bataille de Waterloo, le 18 juin 1815", par Clément Auguste Andrieux (1829-1880). Crédits : AFP

    A la recherche des fosses communes

    Que sont donc devenues les dépouilles des soldats de Waterloo ? Interrogation à laquelle Tony Pollard vient de consacrer un article dans le Journal of Conflict Archaeology paru ce 18 juin 2022. L’archéologue écossais y développe en effet une hypothèse : « S’il est extrêmement rare de trouver des restes humains sur ce champ de bataille, c’est que de nombreuses fosses communes ont été pillées et les os broyés pour être utilisés comme engrais dans les années qui ont suivi la bataille de 1815 ». Des propos qu’il avait déjà tenu dans un article du Telegraph le 17 juillet 2019 relayé par le très sérieux Smithsonian Institute du 18 juillet 2019 qui évoquait de son côté « les fabricants d’engrais anglais qui récupéraient ces os »… ! Diantre ! Dans la presse anglo-saxonne, les choses semblaient établies ! Mais de ce côté-ci de la Manche ? Sommes-nous face à une rumeur, un élément de folklore à classer dans la longue liste des légendes urbaines ? Ou bien s’agit-il de faits historiques avérés ? A bien lire ce qui a été écrit autour des affrontements homériques que furent les batailles napoléoniennes, il demeure difficile aujourd’hui encore de se faire une idée de la réalité de ces comportements profanatoires, alors que les cimetières de la Première (1914-1918) et Seconde guerres mondiales (1939-1945) sont l’objet de tous les soins et commémorations. Rappelons que la considération attribuée à l’individualisation des corps des soldats morts au combat n’est seulement advenue qu’avec la Première guerre mondiale.


    Emplacements indicatifs de possibles lieux de sépultures, de concentrations de fosses, ou de bûchers, après de récentes analyses de sources. Crédits : Waterloo Uncovered

    Toujours est-il que pour tenter de cartographier l’emplacement des fosses et lieux de sépultures non repérés à ce jour, l’archéologue écossais raconte avoir réuni tous les témoignages d’archives et informations existants émanant de témoins oculaires présents au lendemain de la bataille de 1815. Des croquis, des peintures, des récits, signalant des lieux où avaient été creusées des fosses, grandes ou petites (cf. carte). En particulier des dessins récemment découverts, et des lettres et documents personnels inédits d’un certain James Ker, un marchand écossais vivant à Bruxelles au moment de l’affrontement, dont les informations recueillies à Waterloo dès le 19 juin 1815 n’avaient jamais été publiées. « Il serait vraiment intéressant de retrouver l’emplacement des fosses desquelles des os ont été extraits, car toute perturbation produit des anomalies géophysiques dans les sols », explique ainsi Tony Pollard. Pour tenter de les localiser, des relevés du champ de bataille utilisant des méthodes électromagnétiques devraient démarrer au cours des prochaines fouilles archéologiques. Interrogé, le Dr. Kevin Linch, expert en guerres napoléoniennes à l’Université de Leeds (qui ne participe pas à ces recherches), a déclaré de son côté, « qu’il y avait de bonnes raisons de penser que les os des morts avaient été prélevés pour être utilisés comme engrais ». Des travaux prochains qu’approuvent la Napoleonic & Revolutionnary War Graves Charity, pour lequel il serait important de retrouver et connaitre ce qui est véritablement advenu des dépouilles.


    "Enterrer les morts au Château d’Hougoumont après la bataille de Waterloo (1815)". Aquarelle de James Rouse, de 1817. Crédits : Journal of Conflict Archaeology

    Ce que l’histoire nous dit, c’est qu’à Waterloo, les morts auraient été inhumés ou incinérés. Les descriptions des carnets du Capitaine Coignet (1799-1815), l’un des célèbres soldats de la Garde Impériale, n’en font pas mystère puisqu’elles indiquent que « pendant huit jours des buchers brulèrent nuit et jour » ; ou que « les dépouilles des soldats morts étaient entassés dans des fosses ». Ce qu’ont confirmé quelques autres découvertes de fosses napoléoniennes effectuées au 21e siècle, à l’instar des 3.000 squelettes exhumés à Vilnius (Lituanie) en 2001 (lire Sciences et Avenir n° 663). D’autre part, des documents rapportent que dès la fin des combats, nombreux étaient ceux qui se rendaient sur les champs de bataille pour « dépouiller » les morts, prélever les vêtements des soldats, leurs chaussures, leurs armes, -parfois jusqu’à leurs dents pour en faire des prothèses ! Une collecte d’artefacts revendus en « souvenirs » connue des historiens.


    Dépouillés de leurs vêtements, de leurs biens, de leurs armes et tout ce qui pouvait avoir la moindre valeur, les morts de Waterloo ont été placés dans plusieurs fosses communes... Crédits : Journal of Conflict Archaeology

    Contactés, des spécialistes de l’étude des traitements funéraires des champs de batailles ont rappelé que pour ces périodes napoléoniennes « les sites étaient complètement nettoyés après les batailles, et qu’une quinzaine de charniers sont documentés à travers l’Europe, ce qui ne correspond donc pas une absence totale de corps ». Néanmoins, la question que pose l’archéologue Tony Pollard n’est pas anodine : des milliers d’hommes -et des dizaines de milliers de chevaux- tués sur les champs de bataille des guerres napoléoniennes ont-ils connu, -ou non-, ce destin, que d’avoir au 19e siècle, été transformés en fertilisant agricole ?

    Ce thème peu évoqué semble en fait lié au développement agricole de l’époque. Un sujet sur lequel travaille l’archéologue Ecossais qui a confié à Sciences et Avenir être actuellement en train d’écrire un livre sur le sujet.

    Des sociétés d’engrais ont-elles fait irruption dans les sépultures des guerres napoléoniennes ?

    Pour comprendre, revenons au contexte de l’époque. Au 19e siècle, l’agrochimiste allemand Justus von Liebig (1803-1873) met en lumière le principe de fertilisation. Pour croître dans de bonnes conditions, les plantes doivent pousser dans un sol riche en azote, en potassium et phosphore. L’idée majeure étant qu’une fois les récoltes effectuées, il fallait rendre à la terre les nutriments prélevés sous peine de voir les sols s’appauvrir. Mais où trouver les précieux minéraux en quantité ? Le fumier procuré par les animaux des fermes jusque-là ne suffisait plus en ces aubes de révolution industrielle et de croissance des populations à nourrir. Pour produire plus, les cultures nécessitaient l’apport de quantités massives de fertilisants.

    Dans les années 1830-1840, les os, très riches en phosphate de calcium, auraient alors été considérés comme d’excellents engrais… Brûlés ou broyés ils étaient répandus dans les champs pour augmenter les rendements. Ainsi bien des fossiles paléontologiques ont-ils fini pulvérisés. Mais ils ne sont pas les seuls, semble-t-il ! Des entreprises anglaises auraient alors pensé au trésor qui se trouvait enfouis sous les champs de bataille... Elles se seraient rendues sur les sites des guerres napoléoniennes pour récupérer les ossements des soldats et chevaux tombés, ensuite broyés et vendus aux agriculteurs britanniques.

    « Des fosses communes ont été vidées par des entrepreneurs à la recherche d’os utilisés comme engrais pour faire de la farine d’os dans la première moitié du 19e siècle. Il existe de nombreux journaux faisant références à cette pratique à l’époque - avec les principaux champs de bataille européens dans lesquels étaient recherchés des tombes contenant de grandes quantités d’os. Leipzig est un autre champ de bataille mentionnés dans ce contexte. Les os ont été expédiés vers des ports tels que celui de Hull en Angleterre, mais également vers l’Écosse, où ils étaient broyés pour être utilisés comme engrais afin de favoriser la croissance des cultures. Seuls les charniers valaient la peine [des fosses contenant des corps en quantité, ndlr] et des contacts locaux ont probablement dû être payés pour identifier l’emplacement de ces sépultures. Ce qui ne veut pas dire que chaque charnier a été traité de cette manière, mais beaucoup semblent l’avoir été », a expliqué à Sciences et Avenir, l’archéologue Tony Pollard, lors d’un précédent échange.

    Auraient ainsi été visités les champs de bataille d’Austerlitz, Waterloo et quelques autres. En 1822, un journal britannique rapportait d’ailleurs : « On estime que plus d’un million de boisseaux d’os humains et inhumains [chevaux, ndlr] ont été importés du continent européen l’année dernière dans le port de Hull. Les quartiers de Leipzig, Austerlitz, Waterloo et de tous les lieux où se sont déroulés les principaux combats de la dernière guerre sanglante ont été balayés de la même façon par les os du héros et du cheval qu’il a montés. Ainsi rassemblés chaque trimestre, ils ont été expédiés au port de Hull, puis acheminés aux broyeurs d’os du Yorkshire, qui ont installé des moteurs à vapeur et des machines puissantes dans le but de les réduire à l’état de granulaire. [..Ils ont été envoyés principalement à Doncaster, l’un des plus grands marchés agricoles de cette partie du pays, et son vendus aux agriculteurs pour qu’ils fassent purifier leurs terres…] »

    Une campagne géophysique « ambitieuse »

    Dans le Journal de la société statistique de Paris, et sa séance du 4 mars 1863, on pouvait lire : « La culture anglaise est tellement pénétrée de l’importance du rôle du phosphate de chaux comme engrais, que des spéculateurs ont fouillé pour elle, tous les champs de bataille de l’Europe, et que récemment encore, des navires apportaient, dans les ports anglais, où elle se vendaient à gros bénéfice, des cargaisons d’ossements humains recueillis en Crimée ».

    Toutes ces matières finirent toutefois par s’épuiser. Ces pratiques auraient cessé dans les années 1860, après une campagne de rumeurs contre les agriculteurs, soulignant qu’ils jetaient les corps de leurs propres enfants dans les champs. Il est à noter que ces mêmes usages, la transformation en engrais, concernèrent les momies égyptiennes rapportées par cargaisons entières -un fait largement confirmé par des documents historiques. A partir de 1841, remplaçant les ossements, ces engrais aurait été recherché dans les îles à guano -des montagnes de déjections d’oiseaux marins- acheminées en Grande-Bretagne et dans l’ensemble de l’Europe depuis les îles Chincha, au large des côtes du Pérou.

    Pour déterminer une fois pour toute si les restes des morts de Waterloo ont fini broyés en « farine d’os », Tony Pollard et ses équipes du « Waterloo Uncovered » souhaitent pouvoir mener dans les années qui viennent, une campagne géophysique « ambitieuse » pour tenter d’identifier les zones où le sol a été perturbé et où aurait pu se trouver l’emplacement d’anciennes fosses… vidangées.

    Le 18 juin 1815, se sont opposés dans la plaine de Waterloo, à 18km au sud de Bruxelles, les forces françaises constituées de 74.000 hommes et 266 canons, aux Forces alliées (195 000 hommes), composées des armées anglo-hollando-Belges : 68.000 hommes, et prussiennes : 127.000 hommes. Débutée à 11h35, la bataille s’est achevée autour de 21h par la défaite des troupes napoléoniennes. Les pertes françaises (tués et blessés) se sont élevées aux alentours de 20.000 hommes, de même que les pertes alliées, 20.000 hommes tués et blessés dont 7.000 prussiens).
    Dictionnaire des batailles de Napoléon, d’Alain Pigeard, editions Taillandier.


    Forces en présence dans la plaine de Waterloo, le 18 juin 1815 (en bleu, les armées napoléoniennes). Crédits : Journal of Conflict Archaeology

    Histoire de plantes : l’engrais des champs de bataille
    Par Marc Mennessier Publié le 30/03/2018
    https://www.lefigaro.fr/jardin/2018/03/30/30008-20180330ARTFIG00257-histoire-de-plantes-l-engrais-des-champs-de-batai

    Le mystère de la disparition des corps des soldats à la bataille de Waterloo enfin résolu ?
    https://www.ouest-france.fr/leditiondusoir/2022-06-22/le-mystere-de-la-disparition-des-corps-des-soldats-a-la-bataille-de-wat

    #capitalisme #agriculture #engrais #chimie #phosphates #guerre #histoire #Belgique #Waterloo #bataille

  • Libres ! - Culture et pop | ARTE
    https://www.arte.tv/fr/videos/103450-001-A/libres

    STOP ! Foutons-nous la paix ! Et libérons-nous de ce qui nous empêche de nous aimer à notre manière. Après le succès de la première saison de l’adaptation de Libres, manifeste pour s’affranchir des diktats sexuels, paru chez Delcourt, 10 nouveaux épisodes inédits pour lutter contre les injonctions sexuelles.

  • Fipadoc : the crusade of « Evangelicals to conquer the world » - Teller Report
    https://www.tellerreport.com/life/2023-01-24-fipadoc--the-crusade-of-%22evangelicals-to-conquer-the-worl


    Les évangéliques à la conquête du monde

    A regarder sur Arte du 28/03/2023 au 09/06/2023

    (1/3 )La grande croisade
    https://www.arte.tv/fr/videos/093034-000-A/les-evangeliques-a-la-conquete-du-monde-1-3

    (2/3 )Les évangéliques au pouvoir
    https://www.arte.tv/fr/videos/093035-000-A/les-evangeliques-a-la-conquete-du-monde-2-3

    (3/3) Dieu au-dessus de tout ?
    https://www.arte.tv/fr/videos/093036-000-A/les-evangeliques-a-la-conquete-du-monde-3-3

    The Biarritz International Documentary Film Festival (Fipadoc) has selected series for the first time for its demanding programming. A relevant choice allowing to understand in depth…

    Interview

    Fipadoc: the crusade of “Evangelicals to conquer the world”

    “Evangelicals conquering the world”, a series by Thomas Johnson, selected for Fipadoc 2023. © Artline Films

    Text by: Siegfried Forster Follow

    The Biarritz International Documentary Film Festival (Fipadoc) has selected series for the first time for its demanding programming.

    A relevant choice allowing to understand in depth historical and political the very disturbing phenomenon of the “Evangelicals to conquer the world”, an anti-abortion, anti-homosexual, anti-feminist movement, from Trump to Bolsonaro, also passing through countries in Europe, such as France, or the DRC in Africa.

    Interview with director Thomas Johnson.

    The Evangelicals Conquering the World, you filmed for four years on four continents. How do you define an evangelical ? Which evangelicals do you talk about in your film ?

    Thomas Johnson: Evangelicals are the most dynamic Christian movement in the world right now. This concerns 650 million people, that is to say one human in twelve!

    It seemed important to me to tell who these dynamic Christians are, with this church which is in the process of resurfacing and springing up everywhere.

    Who are they ?

    They have four main characteristics, shared by all evangelicals in the world:

    1) they are great Bible readers, it is their reference book.
    2) For them, Jesus came to earth to save us from all our sins.
    3) Baptism in adulthood is fundamental, that is to say, one becomes evangelical as soon as one is old enough to understand what it means to become evangelical.
    4) The duty of every evangelical is to evangelize, go out and spread the good word to others and to the whole world.

    In your documentary, you are mainly interested in the political sides of the evangelical movement. For example, you trace history and show that evangelicals have long had a very important political role in the United States. At the same time, you underline the rupture that had with the election of Donald Trump as President of the United States in 2017. Of what nature was this rupture ?

    The United States played a primordial role for the evangelicals, but the evangelical current was born in Europe, in Switzerland, in Germany, in France, with the reform against the Catholic Church. But in the United States, it took on a very important dimension, especially from 1945 with the evangelical preacher Billy Graham. What was a very religious movement became a political weapon, a political movement, from the 1980s. They brought Ronald Reagan to power, after George W. Bush, and then, in 2017, Donald Trump.

    And with Donald Trump, evangelicals literally entered the White House for the first time. A break with very profound political consequences.

    From there, evangelistic speech was used as a propaganda tool by the Republican administration and by Donald Trump to run the country. They installed judges in the United States Supreme Court who supported the values ​​of the “moral majority” anti-abortion, anti-gay, anti-feminist. All these values ​​of the very conservative American right have been implemented at the state level and at the level of the American administration.

    They brought evangelicals into the White House, including a woman who led the whole evangelical movement, and they placed evangelical representatives in all the administrations of the country.

    On the international level, one of the great influences that this had was that the United States recognized Jerusalem as the capital of Israel,

    In Brazil, Jair Bolsonaro applied practically the same process during his election in 2019 as Donald Trump in the United States. Did they copy the Trumpist approach or should we speak of a coincidence of the same movement at the same time ?

    The American, Brazilian and Swiss specialists interviewed in the film agree that Bolsonaro was completely made by Trump. Trump was Bolsonaro’s role model. They worked together to establish a new evangelical power in Brazil.

    In Africa, you show, among other things, the impressive dynamics of evangelicals in Kinshasa. What is the current influence of evangelicals in Africa ?

    In Africa, they have a very important influence, especially in Kinshasa, with the charismatic evangelical movement. They have a very important political power. In Africa, there has been a repression against homosexuals which has been provoked, among other things, by the evangelical anti-homosexual movements. A repression which went, for example in Uganda, until the death sentence of homosexuals. All this with the support of some evangelical churches in the United States and a lot of money coming from the United States.

    There is an evangelical stream called the prosperity gospel, which advocates the idea: what you give to your church, God will give back to you. Which worked very well in Brazil, and also in Nigeria. This has allowed evangelical pastors to enrich themselves shamelessly.

    Evangelicals in Africa, have they also brought to power African presidents ?

    I wouldn’t say they brought African presidents to power, but that could come from one day to the next.

    What is the dynamic of evangelicals in France?

    In France, Evangelicals are relatively few in number, we are talking about 600,000 to 800,000, the figure increasing with the bankruptcy of the Catholic Church. With the current problems of the Catholic Church, one can think that the number of evangelicals in France will increase.

    The evangelical current has given birth to an evangelical power which holds a very moralizing discourse and identity of society. They think that it is necessary to save the Judeo-Christian civilization against other tendencies, and in particular against the Muslims. This joins the discourses of the right of the nationalist right who have become Christian or religious nationalists around the world, especially in France and Germany, but practically in all Western countries at the moment.

    American evangelical Christian right-wingers are behind these movements or directly influence them. This gave rise to far-right movements in Europe. For example, they are very close to Eric Zemmour or Marion Maréchal in France, far-right movements in Germany… And behind all this is also a gentleman like Mike Pence, the former vice-president under Trump.

    Today, evangelicals clearly claim religious nationalism and a “great crusade”. Can we say that the evangelicals have turned into an anti-democratic movement ?

    I wouldn’t say that evangelicals have turned into an anti-democratic movement. Among evangelicals, there is everything: many evangelicals are not at all on the nationalist and very conservative right, but they are rather progressive, democrats, for the separation of religious and political power.

    So it’s not the evangelical movement per se.

    It’s a very conservative trend, very right, it’s the American conservative right that has become a political movement that influences all evangelical movements in the world, but especially conservative politics.

    That is to say, they give ideological arguments to the modern nationalist right which is emerging in many countries, whether in Russia, in Europe, in Africa or on other continents… In this moment, the Christian nationalist movement emerging in Russia with Putin is quite close to the nationalist right around Donald Trump. We know that there have been very important rapprochements between Trump and Putin.

    Your documentary also highlights that some evangelicals are joining the white supremacist movement.

    Yes, historically, there has been an alliance since the 18th century between white supremacists and white evangelicals – because there is also a whole movement of black evangelicals who nevertheless gave birth to Martin Luther King… But the evangelical movement as it is understood today, it is a white evangelical movement of the ruling class of the United States which was nevertheless slavery, segregationist, etc. That gave rise to this notion of white supremacy.

    However, this relationship between the evangelical movement and the white supremacy of the early 20th century has never been seriously questioned. So it still exists today. Indeed, those who are afraid of the “great replacement” are also, in certain countries, notably in the United States, but perhaps also in our country, white supremacists... The fear of Muslims, Arabs, foreigners , etc., there, we see things coming together.

    The Evangelical Church has never really made its mea culpa, it has never questioned itself in relation to this strong relationship that existed between this movement of white supremacy and the religious movement of evangelicals.

    If we go back in history, there is also the story of the Indians in the United States who were eliminated, in the name of the superiority of Judeo-Christian civilization or the idea that Christianity was going to redeem humanity .

    It’s something you can still hear today,

    In your documentary, you question experts, academics, but above all many evangelicals. Was the challenge of the documentary to explain the evangelical movement from within their own movement ?

    Yes, my wish was to hear the evangelists, the great defenders of the ideology of the conservative right. I wanted to hear how they express themselves on their ideology, on their vision of the world, etc. I was not in the confrontation. I was listening to what they had to say to me and their vision of the world. Their vision of the world frightens me, but they are very happy with it.

    What surprised you the most while making this documentary ?

    One of the things that surprised me the most is that the people who support these supremacist, anti-abortion, anti-homosexual theses are very nice people. But what they express is not sympathetic at all. The propaganda they present is a deception that leads to confrontation.

    #religion #impérialisme #documentaire

  • Toni Morrison et les fantômes de l’Amérique (52 min)
    https://www.arte.tv/fr/videos/092156-000-A/toni-morrison-et-les-fantomes-de-l-amerique

    En 1987, six ans avant son prix Nobel, Toni Morrison donnait corps et voix à la mémoire de l’esclavage avec « Beloved ». Retour sur le chef-d’œuvre plus que jamais brûlant d’une grande dame des lettres disparue en 2019.

    Accès libre jusqu’à mercredi prochain (12 avril 23), pas encore vu.

  • Au nom du maintien de l’ordre | ARTE | 31 mars 2023
    documentaire réalisé par Paul Moreira @PaulMoreira
    https://www.arte.tv/fr/videos/101352-000-A/au-nom-du-maintien-de-l-ordre
    https://www.youtube.com/watch?v=FP-9xsQYZwg

    #Arte #Police #Manifestations
    Un nouveau phénomène mondialisé : une police suréquipée face à des foules furieuses et sans défense qui brandissent leurs téléphones portables pour tout enregistrer. La guerre des images sur les médias sociaux polarise encore plus la police et les manifestants. Ce volet se concentre sur la police anti-émeute avec des exemples en France, en Allemagne, aux États-Unis…

    #violences_policières

    • Notre police de (trop grande) proximité.
      https://zep.media/series/police-trop-grande-proximite
      Une série de cinq témoignages (15/12/2021) chaudement recommandé par Désarmons-les .

      Nombre de jeunes des #quartiers_populaires connaissent par cœur la #police. Au fil des contrôles et des patrouilles quotidiennes, ils les reconnaissent, les surnomment, détectent leurs habitudes. Pour s’en amuser et/ou pour mieux échapper à leurs violences. Car derrière cette apparente proximité, le rapport de force qui les oppose vire parfois à l’affrontement.

      Reda reconnaît les types de policiers à leurs véhicules et à leur comportement. Mamadou vit au rythme des rondes de police, des contrôles et des amendes. Une pression que ressent Yassine jusqu’à la sortie du lycée où la police vient rôder. À force, les choses se gâtent et Marcel en souffre, entre contrôles abusifs et racisme assumé. Les relations tendues finissent par virer aux violences policières et transforment le quartier de Léo en champ de bataille.

      https://seenthis.net/messages/997063
      #maintien_de_l'ordre

  • #Chine #Mao_Zedong #maoïsme #tyrannie #barbarie #dictature #autoritarisme #campdeconcentration #goulag #Laogai...

    🛑 Ce mardi 28 mars, sur ARTE, à 20 h 55...

    🛑 Les camps, secret du pouvoir chinois (1/2) - Laogai, le goulag chinois - Regarder le documentaire complet | ARTE

    "En images d’archives et en dessins, une plongée, nourrie de glaçants témoignages de victimes, au cœur de l’effroyable système concentrationnaire chinois, pivot du pouvoir communiste depuis quatre-vingts ans.
    Instauré par Mao Zedong à la fin des années 1940, c’est un immense enfer invisible, filmé une seule fois clandestinement en 1991 par un ancien prisonnier. En quatre-vingts ans, 50 millions de « contre-révolutionnaires », ennemis de classe et autres « droitiers » – intellectuels, ouvriers, paysans, gardes rouges, étudiants… – sont passés par les camps du laogai ("réforme par le travail"), le système concentrationnaire chinois, et 20 millions y ont péri, exécutés ou morts d’épuisement, de faim ou de désespoir. Instrument de domination érigé en arme de répression massive par Mao, le laogai, constitué de centaines de camps répartis sur tout le territoire, a vocation à écraser toute velléité de contestation, en fournissant, par le travail forcé, une main-d’œuvre gratuite à l’économie du pays (...)"

    ▶️ https://www.arte.tv/fr/videos/106702-001-A/les-camps-secret-du-pouvoir-chinois-1-2

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  • Rencontre avec l’équipe de « Blackport » | ARTE
    https://www.arte.tv/fr/videos/104963-004-A/rencontre-avec-l-equipe-de-blackport

    Blackport met toute l’énergie collective de ses créateurs, piliers de la troupe Vesturport ("porte ouest" en islandais), figure incontournable de la production théâtrale et audiovisuelle en Islande depuis vingt ans, pour retracer une histoire méconnue : comment, de 1983 à 1991, la mer et ses richesses, trésor national d’un pays qui jusque-là n’a vécu que de la pêche, y sont devenues la propriété d’une minorité de privilégiés.

    #series #islande #pêche #quota #business #dépossession

    Même chose en france avec l’accaparement par les gros financiers de la pêche qui ont profité du principe des quotas censé éviter la surpêche, avec comme résultat la misère et la disparition des petits pêcheurs. Voir « Des patrons pêcheurs sétois devant la justice pour fraude aux quotas » https://france3-regions.francetvinfo.fr/occitanie/herault/sete/des-patrons-pecheurs-setois-devant-la-justice-pour-frau (2014) Le dernier épisode de Thalassa (2013) n’est plus visible, je suppose que ce très bon reportage avait permis de dénoncer ces pratiques en méditerranée. C’est toujours d’actualité https://www.midilibre.fr/2022/05/24/mediterranee-les-quotas-du-precieux-thon-rouge-attisent-les-discordes-entr

    Bref, une bonne série qui fait écho à ce que l’on voit désormais partout : la privatisation et l’appauvrissement des biens communs au profit des toujours plus riches.

    La série BlackPort
    2021
    https://www.arte.tv/fr/videos/090565-001-A/blackport-1-8
    Avec comme excellente actrice principale (mais mise au 3em rang dans le générique Arte France qui coproduit pour la première fois en Islande) Nína Dögg Filippusdóttir (Harpa)

  • Ukraine-Pologne : la frontière de la solidarité | ARTE - YouTube
    https://www.youtube.com/watch?v=R6TO8EmesDY

    Depuis le début de l’invasion russe, la Pologne a accueilli plusieurs millions d’Ukrainiens fuyant la guerre. Dans la région de Lublin, le réalisateur Lech Kowalski a rencontré des locaux et des réfugiés, qui portent malgré eux le poids de l’histoire douloureuse qui relie leurs deux pays.

    Depuis le 24 février 2022, date du début de l’invasion russe en Ukraine, plusieurs millions de réfugiés ont déjà été accueillis par les Polonais. Dans la région de Lublin, à proximité de la rivière Bug, qui marque la frontière avec l’Ukraine et la Biélorussie, des agriculteurs, un photographe, un enseignant et des commerçants racontent comment leur quotidien a été bouleversé par le déclenchement de cette guerre. Ils dépeignent une vie rythmée par des rapatriements de blessés, des hébergements provisoires et des préparations de repas destinés aux réfugiés. Cet élan de solidarité, survenu spontanément, vient pourtant s’inscrire dans une histoire complexe. Très récemment encore, les deux pays ont fait face à un douloureux conflit mémoriel : en 2018, la Pologne a adopté une résolution qualifiant de génocide les massacres de Volhynie commis durant la Seconde Guerre mondiale par des nationalistes de l’Armée insurrectionnelle ukrainienne (UPA). Si la décision a provoqué de vives tensions avec Kiev, Varsovie n’a pas hésité à faire bloc avec les Ukrainiens face à l’agression russe. Mais, avec l’augmentation des prix, notamment de l’essence, certains Polonais ont déjà commencé à protester contre l’accueil d’un trop grand nombre d’Ukrainiens. Cette solidarité peut-elle durer ? Quels sentiments animent les frontaliers polonais ? De leur côté, comment les Ukrainiens vivent-ils leur arrivée dans le pays ? 

    État d’esprit
    Britannique d’origine polonaise, le documentariste Lech Kowalski (On va tout péter) s’est rendu dans la voïvodie de Lublin, région qu’il connaît bien, afin de sonder l’état d’esprit des habitants qui vivent près de la frontière ukrainienne et accueillent nombre de familles fuyant le conflit. Au fil de ses rencontres, le réalisateur tente ainsi de cerner la complexité de cette région sensible, bouleversée par les répercussions de conflits qui se répètent et la peur d’une Troisième Guerre mondiale.

    Documentaire de Lech Kowalski (France, 2022, 52mn)
    Rediffusion disponible jusqu’au 21/03/2023

  • Ça fait plusieurs fois que je constate que des médias supposés de gauche de Youtube, pour montrer l’opposition au projet des retraites, te passent amplement des extraits des politicien·nes de gauche, mais insèrent systématiquement le commentaire de La Pen ou du Bardella.

    C’est merdique.

  • « L’Usine des animaux », sur Arte : la marchandisation des bêtes et ses multiples dérives
    https://www.lemonde.fr/culture/article/2023/03/14/l-usine-des-animaux-sur-arte-la-marchandisation-des-betes-et-ses-multiples-d

    Caroline du Saint livre une enquête détaillée avec différents reportages sur la maltraitance dans les élevages industriels, la reconversion réussie d’un couple d’éleveurs, de l’intensif au traditionnel…

    L’Usine des animaux, documentaire de Caroline du Saint, réalisé avec Damien Vercaemer (Fr., 2022, 97 min). Disponible à la demande sur Arte.tv jusqu’au 9 septembre 2023.
    https://www.arte.tv/fr/videos/103028-000-A/l-usine-des-animaux
    #élevage_industriel

    • Chaque année, 70 milliards de bêtes sont abattues au terme d’une vie de souffrance. Entre éclairage historique et plongée dans la réalité crue des élevages industriels, cette enquête décrypte les rouages d’un système qui a transformé les animaux en marchandises.

      âmes sensibles s’abstenir !

  • Le destin tragique du chanteur des Pogues qui aurait voulu redonner à la musique traditionnelle irlandaise quelque lettre de noblesse en pogottant dans des flaques de bière. Le jeune Shane, biberonné à la stout ale dès l’âge de 6 ans, découvre la jungle urbaine en intégrant la Westminster School de Londres d’où il finit par se faire virer pour détention et trafic de drogues. De frasques éthylo-narcotiques en déglingues psychiatriques, il tourne comme un forcené avec son groupe à travers le monde enchaînant parfois 363 concerts en une année. En 2016, il se retrouve en fauteuil roulant suite à une mauvaise chute (fracture du bassin) et depuis cet accident, continue à se fracasser les quelques neurones qui lui restent en buvant comme un trou.

    Le docu de Arte sur Shane McGowan et les Pogues, initialement Pogue Mahone de l’irlandais póg mo thóin (embrasse mon cul).

    https://www.arte.tv/fr/videos/110270-000-A/ma-vie-avec-les-pogues

  • https://www.lemonde.fr/idees/article/2023/03/13/l-affaire-aldo-moro-au-cinema-une-effrayante-machine-a-fiction_6165212_3232.

    L’affaire Aldo Moro au cinéma, une effrayante machine à fiction

    Analyse
    Jean-François Rauger

    L’assassinat, en 1978, du président du parti démocrate chrétien italien par les Brigades rouges continue de faire l’objet d’une infinité de spéculations, alors qu’Arte diffuse « Esterno notte », une série documentaire réalisée par Marco Bellocchio.

    Publié aujourd’hui à 04h00, mis à jour à 04h00 Temps de Lecture 3 min.

    Esterno notte, la série réalisée par Marco Bellocchio et diffusée sur Arte les 15 et 16 mars, vient apporter une nouvelle et décisive contribution à la réflexion sur un événement qui a traumatisé toute l’Italie. L’enlèvement à Rome, le 16 mars 1978, et l’assassinat, après cinquante-cinq jours de séquestration, d’Aldo Moro, président du parti démocrate chrétien italien, au pouvoir depuis 1945, par un commando des Brigades rouges a fait – et continue de faire – l’objet d’une littérature abondante, d’une infinité de commentaires et de spéculations, en Italie et ailleurs.

    Comme si les faits ne se suffisaient pas à eux-mêmes et que quelque chose devait se cacher derrière la brutalité et l’évidence de l’événement. Ces affirmations de l’existence d’une causalité cachée, différente des versions émises par les acteurs du drame, l’Etat italien ou les Brigades rouges – qui, en l’espèce, partagent la même version –, participèrent, la plupart du temps, sinon d’un projet politique, en tout cas d’une vision idéologique.

    Celle-ci se nourrit de tout ce qui a empêché, ou tout du moins obscurci, la compréhension immédiate de l’assassinat. Chaque coïncidence étrange, chaque témoignage hasardeux, chaque mystère irrésolu, chaque contradiction non réglée a alimenté toutes sortes d’explications. Celles-ci voyaient, derrière l’action du commando, la main des services secrets et de l’Etat italien lui-même, de la CIA, du KGB ou de la Stasi, voire du Mossad. Toutes sortes de puissances, ayant, paraît-il, eu intérêt à la mort de Moro, l’homme du « compromis historique » – une politique soutenant une éventuelle participation du Parti communiste italien à un gouvernement démocrate chrétien –, mais aussi le promoteur d’une audacieuse politique pro-arabe lorsqu’il était ministre des affaires étrangères.

    Ce que l’on a appelé la « diétrologie », du mot italien dietro, (« derrière »), a été mis au service d’une interprétation des faits, à droite et surtout à gauche, consolante et explicative, conforme à une certaine vision du monde et des enjeux politiciens de l’Italie. Version dévoyée de ce que Balzac appelait « l’envers de l’histoire contemporaine ». Les Brigades rouges n’auraient été qu’un groupe manipulé soit par l’Etat, soit par diverses puissances étrangères.

    Interprétations historiques successives

    Lorsque le cinéma s’est emparé de l’assassinat, sans doute a-t-il été confronté à cette confusion même et surtout à cette arborescente tentation fantasmatique. Comment, dès lors, relater un événement lorsqu’on lui attache diverses causalités hypothétiques, engendrant une multitude de récits virtuels ?
    Lire aussi : Article réservé à nos abonnés Cannes 2022 : avec « Esterno notte », Marco Bellocchio signe un drame shakespearien en six actes inspiré de l’assassinat d’Aldo Moro

    Il caso Moro, de Giuseppe Ferrara, est tourné en 1986, d’après le livre du romancier Robert Katz. Gian Maria Volonte y incarne le chef de la Démocratie chrétienne. Le film tente de s’en tenir au déroulement des faits tout en témoignant de l’incertitude d’alors. Il s’appuie sur des éléments alors connus mais aussi sur des informations depuis lors remises en question. Lorsque la télévision s’intéresse à nouveau à cette histoire, en 2008, avec le téléfilm de Gianluca Maria Tavarelli, Aldo Moro. Il presidente, la connaissance de la réalité est plus précise.

    Les participants à l’attaque ont été arrêtés, ou en fuite mais identifié pour l’un d’entre eux. Le chef du groupe qui a enlevé et séquestré Moro avant de l’exécuter, alors leader des Brigades rouges, Mario Moretti, a publié un livre d’entretiens en 1994, Brigate rosse, une histoire italienne. Il y détaille les faits et notamment le modus operandi de l’action. Son récit sera, de surcroît, confirmé par d’autres participants à l’enlèvement et à la séquestration comme Anna Laura Braghetti (dont Marco Bellocchio adaptera librement le livre en 2003 avec son Buongiorno, notte) ou bien les brigadistes Valerio Morucci et Germano Maccari. Dans le film de Tavarelli, Michele Placido incarne Moro. Les brigadistes sont désormais identifiés précisément par leur nom et les actions relatées reposent sur des bases plus solides.

    Mais il faut aussi signaler Piazza delle cinque lune (L’Affaire des cinq lunes, 2003), film de Renzo Martinelli qui imaginait une enquête menée par un juge de province (incarné par Donald Sutherland) sur l’enlèvement. Ecrit en collaboration avec le sénateur communiste Sergio Flamigni, qui semblait s’être donné pour tâche, pour d’évidentes raisons politiques, de démontrer que les Brigades rouges étaient manipulées par la CIA et les services secrets italiens, le film accumulait, dans une espèce de délire synthétique, toutes les théories les plus complotistes. Ici, le cinéma se situait délibérément du côté de la spéculation la plus paranoïaque et la plus candide.

    L’Etat, le Vatican, la famille et la brigade

    La grande qualité de Esterno notte a consisté à sortir du caractère purement illustratif des versions précédentes, à refuser, bien sûr, toute théorie abusive, pour décrire en détail le fonctionnement des superstructures (l’Etat, le Vatican, la famille d’Aldo Moro, le groupe brigadiste lui-même) confrontées au choc que fut l’action spectaculaire des Brigades rouges. Mais on trouve aussi, dans la grande précision intellectuelle du film, comme le souci d’en finir, une fois pour toutes, avec une histoire qui n’a cessé d’être remise en question, écrite et réécrite, déformée et niée, fantasmée et instrumentalisée.
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    Vaine illusion pourtant, car il continue toujours de se publier, en Italie, des ouvrages remettant en cause la version officielle de l’attentat, alors que, depuis plusieurs années, d’ex-brigadistes, en libération conditionnelle ou en régime de semi-liberté, participent de l’industrie du spectacle contemporain en multipliant les apparitions dans des talk-shows télévisés. L’affaire Aldo Moro est une effrayante usine à fiction, une machine infernale que rien ne semble pouvoir arrêter. Surtout pas le cinéma.
    Lire aussi : Article réservé à nos abonnés Le long exil de l’extrême gauche italienne à Paris

    Jean-François Rauger

    https://www.arte.tv/fr/videos/RC-023478/esterno-notte

  • « En Méditerranée, la politique criminelle de l’Union européenne se déploie dans l’indifférence générale »
    https://www.lemonde.fr/idees/article/2023/03/09/en-mediterranee-la-politique-criminelle-de-l-union-europeenne-se-deploie-dan

    Après un énième naufrage d’une embarcation de migrants près des côtes calabraises, le 26 février, les anthropologues Lorenzo Alunni et Didier Fassin s’indignent du fait que l’Europe soit passée, en quelques années, du secours en mer à l’intimidation et à la criminalisation de l’humanitaire.

    Dans Les Suppliants (L’Arche, 2016), le chant des exilés qu’elle a imaginé en écho à la tragédie d’Eschyle, la romancière et dramaturge autrichienne Elfriede Jelinek, Prix Nobel de littérature 2004, évoque ces femmes et ces hommes en quête d’une protection sur le continent européen qui se noient au large de ses côtes. « C’est de l’eau qui leur passe au-dessus de la tête, qui s’abat sur eux avant de les faire réapparaître, hissés à la surface, essorés, brancardés. » Mais sur la terre ferme, l’administration n’a qu’une question à l’adresse des noyés : « Comment avez-vous osé quitter le toit paternel ? »

    C’est la même incompréhension qu’a semblé manifester le ministre italien de l’intérieur, Matteo Piantedosi, après le naufrage, le 26 février, près des côtes calabraises, d’une embarcation chargée d’exilés, dont la plupart fuyaient l’Afghanistan. Aux morts – au moins 72, selon les derniers bilans –, il lançait cette accusation : « Le désespoir ne peut jamais justifier des conditions de voyage qui mettent en danger la vie de ses enfants. » Car, ajoutait-il, il aurait suffi que les naufragés en fassent la demande pour qu’on les amène en terre italienne : « Le sens de mes mots, c’est : “Arrêtez-vous, nous allons venir vous chercher.” »
    Quant à la présidente du conseil, Giorgia Meloni, elle aussi a exprimé sa compassion, annonçant, en contradiction avec son ministre : « Le gouvernement s’est engagé à prévenir les départs et, avec eux, la survenue de ces tragédies, exigeant la plus grande coopération des Etats de départ et d’origine. » Peut-être pensait-elle négocier avec les talibans, pour qu’ils dissuadent de partir les exilés afghans, généralement hazara, qu’ils persécutent, torturent et assassinent, de même qu’avec le gouvernement turc, pour qu’il retienne les candidats au départ et les ajoute aux 3 millions de réfugiés déjà confinés dans ses camps.

    Du sauvetage au refoulement

    Seul au sein des autorités italiennes, le président de la République, Sergio Mattarella, est allé se recueillir devant les cercueils, reconnaissant que les victimes « fuyaient des conditions très difficiles ». S’ils avaient osé quitter le toit paternel, comme paraissaient s’en offusquer les membres de son gouvernement, c’est qu’ils avaient de sérieuses raisons de le faire.

    Comme toujours en pareil cas – on se souvient d’Emmanuel Macron n’ayant comme réponse, au lendemain de la mort de 27 naufragés dans la Manche le 24 novembre 2021, que l’annonce d’un renforcement de l’agence européenne de surveillance des frontières Frontex –, les responsables politiques italiens ont exigé plus de contrôles et de sévérité. Or c’est ce qui avait conduit à la tragédie.

    D’une part, l’avion de Frontex qui avait survolé le bateau et identifié la présence de nombreux passagers à son bord n’avait pas signalé sa situation de détresse. D’autre part, les vedettes rapides de la Guardia di finanza, qui avaient été envoyées sur les lieux et avaient rebroussé chemin en raison du mauvais temps, ont une activité douanière. Loin d’être une opération de sauvetage, comme la Guardia costiera [« garde côtière »] aurait pu l’engager, la sortie tardive et avortée des bateaux italiens s’apparentait à une opération de police.

    Il n’en a pourtant pas toujours été ainsi. Après le naufrage survenu le 3 octobre 2013 sur les côtes de Lampedusa, qui avait causé la mort d’au moins 368 personnes, le gouvernement italien, choqué par le drame, avait engagé une grande opération de secours en mer appelée « Mare Nostrum », dont on estime qu’elle a porté assistance à 150 000 personnes. Mais dès l’année suivante, faute de financement européen, le programme avait été interrompu et remplacé par l’opération « Triton » de Frontex, qui avait pour fonction d’intercepter les embarcations.

    On a découvert plus tard que l’agence pratiquait des refoulements illégaux et dangereux, et collaborait avec les prétendus gardes-côtes libyens qui interpellent les naufragés avant de les mener dans des prisons où ils sont souvent victimes de sévices. Pour compenser la quasi-disparition des opérations de secours, plusieurs organisations humanitaires affrétaient alors des navires destinés au sauvetage en mer, mais, très vite, le gouvernement italien les accusait de complicité avec les passeurs, les empêchait d’accoster avec leurs rescapés et même leur intentait des procès.

    Indifférence générale

    Tragique coïncidence, deux jours avant le naufrage sur les côtes calabraises, le Parlement italien, dominé par la droite et l’extrême droite, avait voté une loi interdisant aux navires des organisations non gouvernementales de faire plus d’un sauvetage à la fois, mesure qui s’ajoutait à l’obligation, sous peine de lourdes sanctions, de rejoindre des ports qui leur étaient assignés, loin des lieux de secours, afin de réduire le nombre d’opérations et d’en augmenter le coût. Ainsi, en quelques années, on est passé, sous les auspices de l’Union européenne, d’actions de secours en mer à l’intimidation et à la criminalisation de l’humanitaire.

    La Méditerranée est devenue le plus grand cimetière d’exilés au monde, puisque c’est là qu’est survenue la moitié des 48 000 décès de migrants enregistrés sur la planète depuis 2014, selon l’estimation basse de l’Organisation internationale pour les migrations.
    Les enquêtes montrent que plus le contrôle des frontières maritimes s’est renforcé, plus la proportion de morts parmi celles et ceux qui tentent la traversée a augmenté, tandis que les passeurs, à l’abri sur les côtes africaines, non seulement ne sont pas inquiétés, mais font monter le prix des passages. La politique criminelle de l’Union européenne se déploie ainsi dans l’indifférence générale. La disqualification des exilés participe de la banalisation des naufrages.

    Au lendemain du drame, le Forum Lampedusa Solidale a envoyé une lettre de condoléances et de fraternité aux villageois de Cutro, en Calabre, avec lesquels ils partagent la douloureuse expérience d’être les spectateurs impuissants de ces tragédies sur leurs côtes. Elle se terminait par ces vers de la poétesse américaine Emily Dickinson (1830-1886), qu’on peut lire à l’entrée du cimetière de Lampedusa où tant de naufragés, anonymes ou non, sont enterrés : « Ressentir le deuil dans la mort/ De ceux que nous n’avons jamais vus/ Signifie une parenté vitale/ Entre notre âme et la leur/ Les étrangers ne pleurent pas – un étranger. »

    Lorenzo Alunni est chercheur ­en résidence à l’Institute for Advanced Study de Princeton (Etats-Unis) ; Didier Fassin est professeur ­au Collège de France et directeur ­d’études à l’EHESS.

    #migrants #Frontex #Méditerranée

    • Voir aussi : https://seenthis.net/messages/992511

      La trasformazione di eventi di soccorso nel Mediterraneo in “operazioni di polizia” da parte delle autorità italiane, prassi in atto dal 2019, mostra i suoi effetti più letali. E #Frontex aveva già rilevato con le termocamere la presenza di centinaia di persone sulla nave poi naufragata il 26 febbraio. Che cosa non torna nelle ricostruzioni ufficiali

      Lo strumentale e ingiustificato cambio di classificazione e gestione degli eventi di ricerca e soccorso nel Mediterraneo in “operazioni di polizia” da parte delle autorità italiane, prassi in atto dal 2019, come abbiamo raccontato fin dall’inizio su Altreconomia, mostra con la strage di Cutro del 26 febbraio 2023 i suoi effetti più letali.

      Ed è patetico lo scaricabarile in atto in queste ore tra Guardia costiera, Guardia di Finanza, ministero dell’Interno e Agenzia Frontex dopo il naufragio. Sergio Scandura, giornalista di Radio Radicale e faro nella notte del Mediterraneo grazie al suo meticoloso lavoro di monitoraggio e inchiesta su fonti aperte, usa un’immagine efficace per descrivere la pantomima: cioè la scena del film “Le iene” di Quentin Tarantino del 1992, con i sopravvissuti della storia a puntarsi le pistole l’uno contro l’altro.

      Qui però ci sono morti veri, 66 quelli dichiarati alla sera del 28 febbraio, dopo il ritrovamento del corpo di un bambino di nemmeno 10 anni. Secondo la prefettura di Crotone sarebbero 28 le salme identificate: 25 cittadini afghani, un cittadino pachistano, un palestinese e un siriano. I salvati arrivano da Afghanistan, Pakistan, Palestina, Siria, Iran, Somalia. Inclusi 14 minori, alcuni dei quali ancora ricoverati a Crotone, altri finiti al Cara di Isola di Capo Rizzuto.

      “Credo che al primo avvistamento abbia seguito un modo di procedere dell’imbarcazione che non ha segnalato il distress e quindi poi si è arenata in una secca all’arrivo: non ha chiesto aiuto da quelle che sono le prime ricostruzioni”, ha detto il 28 febbraio il ministro dell’Interno, Matteo Piantedosi, su Rai1, ospite di Bruno Vespa, dopo aver incolpato i morti per esser partiti con il brutto tempo e non aver fatto come John Fitzgerald Kennedy (“Non chiedete cosa può fare il vostro Paese per voi, chiedete cosa potete fare voi per il vostro Paese”).

      Il primo avvistamento della barca partita il 22 febbraio da Smirne, in Turchia, sarebbe stato in teoria quello dell’Agenzia Frontex, nella tarda serata del 25 febbraio, poche ore prima del naufragio e della strage. L’aereo di pattugliamento Eagle1 dell’Agenzia impiegato nell’ambito dell’operazione Themis avrebbe infatti avvistato l’imbarcazione a 40 miglia dalle coste crotonesi. Scandura ha pubblicato su Twitter la traiettoria disegnata dal velivolo.