/videos

  • Les morts de Waterloo ont-ils été transformés en fertilisant agricole au 19e siècle ?
    https://www.sciencesetavenir.fr/archeo-paleo/archeologie/les-morts-de-waterloo-ont-ils-ete-transformes-en-fertilisant-agrico


    Au dix neuvième siècle les capitalistes britanniques exploitaient sans scrupules les soldats encore àprès leur mort. Depuis la première guerre mondiale les hécatombes atteignent des dimensions qui poussent les états à tenter l’apaisement des survivants en fournissant des sépultures individuelles à un maximum de tombés. Les progrès dans la fabrication d’engrais chimiques leur facilitent la tâche.

    21.6.2022 par Bernadette Arnaud - Des fouilles archéologiques menées depuis 2015 sur le site de la bataille de Waterloo (1815) n’ont livré que de très rares restes humains... Or ces modestes découvertes soulèvent une question majeure : où sont passés les corps des dizaines de milliers d’hommes et de chevaux de cette bataille napoléonienne ? Une explication, -peu relayée tant elle est macabre-, voudrait qu’ils aient pu être transformés en engrais à usage agricole… Un mystère qui devrait être prochainement réexaminé par de nouvelles fouilles archéologiques menées sur le célèbre site.

    Comme chaque année depuis 2015, -hors la période de pandémie de Covid-19-, l’organisation britannique « Waterloo Uncovered », un organisme qui travaille en coopération avec des militaires blessés ou atteint du syndrome de stress post-traumatique (SSPT), participe à des recherches archéologiques dans la plaine de Waterloo (Belgique), lieu de la grande bataille napoléonienne de 1815. Sous la houlette de l’archéologue Tony Pollard, directeur du Centre d’Archéologie des Champs de batailles de l’Université de Glasgow (Ecosse), une soixantaine de participants ont déjà exploré de nombreux secteurs du champ de bataille. En 2019, passant particulièrement au crible les alentours de la ferme de Mont-Saint-Jean, l’un des épicentres des combats, ils avaient ainsi été mis au jour des munitions et surtout trois os provenant de membres inférieurs - probablement issus d’amputation - dégagés à proximité du bâtiment ayant servi d’hôpital de campagne. L’un des os dégagés portait encore des marques de scie... « Cette découverte poignante a immédiatement transformé l’atmosphère de la fouille, tissant un lien direct entre les personnes qui avaient souffert ici en 1815 et les soldats vétérans présents », avait alors déclaré Tony Pollard dans une interview au Guardian.


    Un des rares ossements humains mis au jour dans la plaine de Waterloo, lors de fouilles archéologiques. Crédits : Waterloo Uncovered

    Une pénurie de restes humains qui interroge

    L’exhumation de ces restes humains constituait surtout une première pour l’archéologue écossais qui étudie la plaine de la bataille de Waterloo, « le plus affreux carnage que j’ai jamais vu », selon le maréchal Ney (1769-1815). La pénurie d’ossements exhumés intrigue en effet depuis longtemps le spécialiste : à ce jour, sur ce site où se sont affrontés près de 269.000 hommes et où 47.000 d’entre eux environ ont perdu la vie ou ont été blessés, un seul squelette complet a été récupéré ! En 2012, lors du creusement d’un parking, la dépouille d’un soldat a en effet été recueillie. Il appartenait à la King’s German Legion (KGL) du roi Georges III, des unités militaires hanovriennes formées en Grande-Bretagne et Irlande entre 1803 et 1816. La balle de mousquet ayant entrainé sa mort a même été retrouvée au milieu de ses côtes, l’ensemble étant désormais exposé dans le musée du site.


    "La Bataille de Waterloo, le 18 juin 1815", par Clément Auguste Andrieux (1829-1880). Crédits : AFP

    A la recherche des fosses communes

    Que sont donc devenues les dépouilles des soldats de Waterloo ? Interrogation à laquelle Tony Pollard vient de consacrer un article dans le Journal of Conflict Archaeology paru ce 18 juin 2022. L’archéologue écossais y développe en effet une hypothèse : « S’il est extrêmement rare de trouver des restes humains sur ce champ de bataille, c’est que de nombreuses fosses communes ont été pillées et les os broyés pour être utilisés comme engrais dans les années qui ont suivi la bataille de 1815 ». Des propos qu’il avait déjà tenu dans un article du Telegraph le 17 juillet 2019 relayé par le très sérieux Smithsonian Institute du 18 juillet 2019 qui évoquait de son côté « les fabricants d’engrais anglais qui récupéraient ces os »… ! Diantre ! Dans la presse anglo-saxonne, les choses semblaient établies ! Mais de ce côté-ci de la Manche ? Sommes-nous face à une rumeur, un élément de folklore à classer dans la longue liste des légendes urbaines ? Ou bien s’agit-il de faits historiques avérés ? A bien lire ce qui a été écrit autour des affrontements homériques que furent les batailles napoléoniennes, il demeure difficile aujourd’hui encore de se faire une idée de la réalité de ces comportements profanatoires, alors que les cimetières de la Première (1914-1918) et Seconde guerres mondiales (1939-1945) sont l’objet de tous les soins et commémorations. Rappelons que la considération attribuée à l’individualisation des corps des soldats morts au combat n’est seulement advenue qu’avec la Première guerre mondiale.


    Emplacements indicatifs de possibles lieux de sépultures, de concentrations de fosses, ou de bûchers, après de récentes analyses de sources. Crédits : Waterloo Uncovered

    Toujours est-il que pour tenter de cartographier l’emplacement des fosses et lieux de sépultures non repérés à ce jour, l’archéologue écossais raconte avoir réuni tous les témoignages d’archives et informations existants émanant de témoins oculaires présents au lendemain de la bataille de 1815. Des croquis, des peintures, des récits, signalant des lieux où avaient été creusées des fosses, grandes ou petites (cf. carte). En particulier des dessins récemment découverts, et des lettres et documents personnels inédits d’un certain James Ker, un marchand écossais vivant à Bruxelles au moment de l’affrontement, dont les informations recueillies à Waterloo dès le 19 juin 1815 n’avaient jamais été publiées. « Il serait vraiment intéressant de retrouver l’emplacement des fosses desquelles des os ont été extraits, car toute perturbation produit des anomalies géophysiques dans les sols », explique ainsi Tony Pollard. Pour tenter de les localiser, des relevés du champ de bataille utilisant des méthodes électromagnétiques devraient démarrer au cours des prochaines fouilles archéologiques. Interrogé, le Dr. Kevin Linch, expert en guerres napoléoniennes à l’Université de Leeds (qui ne participe pas à ces recherches), a déclaré de son côté, « qu’il y avait de bonnes raisons de penser que les os des morts avaient été prélevés pour être utilisés comme engrais ». Des travaux prochains qu’approuvent la Napoleonic & Revolutionnary War Graves Charity, pour lequel il serait important de retrouver et connaitre ce qui est véritablement advenu des dépouilles.


    "Enterrer les morts au Château d’Hougoumont après la bataille de Waterloo (1815)". Aquarelle de James Rouse, de 1817. Crédits : Journal of Conflict Archaeology

    Ce que l’histoire nous dit, c’est qu’à Waterloo, les morts auraient été inhumés ou incinérés. Les descriptions des carnets du Capitaine Coignet (1799-1815), l’un des célèbres soldats de la Garde Impériale, n’en font pas mystère puisqu’elles indiquent que « pendant huit jours des buchers brulèrent nuit et jour » ; ou que « les dépouilles des soldats morts étaient entassés dans des fosses ». Ce qu’ont confirmé quelques autres découvertes de fosses napoléoniennes effectuées au 21e siècle, à l’instar des 3.000 squelettes exhumés à Vilnius (Lituanie) en 2001 (lire Sciences et Avenir n° 663). D’autre part, des documents rapportent que dès la fin des combats, nombreux étaient ceux qui se rendaient sur les champs de bataille pour « dépouiller » les morts, prélever les vêtements des soldats, leurs chaussures, leurs armes, -parfois jusqu’à leurs dents pour en faire des prothèses ! Une collecte d’artefacts revendus en « souvenirs » connue des historiens.


    Dépouillés de leurs vêtements, de leurs biens, de leurs armes et tout ce qui pouvait avoir la moindre valeur, les morts de Waterloo ont été placés dans plusieurs fosses communes... Crédits : Journal of Conflict Archaeology

    Contactés, des spécialistes de l’étude des traitements funéraires des champs de batailles ont rappelé que pour ces périodes napoléoniennes « les sites étaient complètement nettoyés après les batailles, et qu’une quinzaine de charniers sont documentés à travers l’Europe, ce qui ne correspond donc pas une absence totale de corps ». Néanmoins, la question que pose l’archéologue Tony Pollard n’est pas anodine : des milliers d’hommes -et des dizaines de milliers de chevaux- tués sur les champs de bataille des guerres napoléoniennes ont-ils connu, -ou non-, ce destin, que d’avoir au 19e siècle, été transformés en fertilisant agricole ?

    Ce thème peu évoqué semble en fait lié au développement agricole de l’époque. Un sujet sur lequel travaille l’archéologue Ecossais qui a confié à Sciences et Avenir être actuellement en train d’écrire un livre sur le sujet.

    Des sociétés d’engrais ont-elles fait irruption dans les sépultures des guerres napoléoniennes ?

    Pour comprendre, revenons au contexte de l’époque. Au 19e siècle, l’agrochimiste allemand Justus von Liebig (1803-1873) met en lumière le principe de fertilisation. Pour croître dans de bonnes conditions, les plantes doivent pousser dans un sol riche en azote, en potassium et phosphore. L’idée majeure étant qu’une fois les récoltes effectuées, il fallait rendre à la terre les nutriments prélevés sous peine de voir les sols s’appauvrir. Mais où trouver les précieux minéraux en quantité ? Le fumier procuré par les animaux des fermes jusque-là ne suffisait plus en ces aubes de révolution industrielle et de croissance des populations à nourrir. Pour produire plus, les cultures nécessitaient l’apport de quantités massives de fertilisants.

    Dans les années 1830-1840, les os, très riches en phosphate de calcium, auraient alors été considérés comme d’excellents engrais… Brûlés ou broyés ils étaient répandus dans les champs pour augmenter les rendements. Ainsi bien des fossiles paléontologiques ont-ils fini pulvérisés. Mais ils ne sont pas les seuls, semble-t-il ! Des entreprises anglaises auraient alors pensé au trésor qui se trouvait enfouis sous les champs de bataille... Elles se seraient rendues sur les sites des guerres napoléoniennes pour récupérer les ossements des soldats et chevaux tombés, ensuite broyés et vendus aux agriculteurs britanniques.

    « Des fosses communes ont été vidées par des entrepreneurs à la recherche d’os utilisés comme engrais pour faire de la farine d’os dans la première moitié du 19e siècle. Il existe de nombreux journaux faisant références à cette pratique à l’époque - avec les principaux champs de bataille européens dans lesquels étaient recherchés des tombes contenant de grandes quantités d’os. Leipzig est un autre champ de bataille mentionnés dans ce contexte. Les os ont été expédiés vers des ports tels que celui de Hull en Angleterre, mais également vers l’Écosse, où ils étaient broyés pour être utilisés comme engrais afin de favoriser la croissance des cultures. Seuls les charniers valaient la peine [des fosses contenant des corps en quantité, ndlr] et des contacts locaux ont probablement dû être payés pour identifier l’emplacement de ces sépultures. Ce qui ne veut pas dire que chaque charnier a été traité de cette manière, mais beaucoup semblent l’avoir été », a expliqué à Sciences et Avenir, l’archéologue Tony Pollard, lors d’un précédent échange.

    Auraient ainsi été visités les champs de bataille d’Austerlitz, Waterloo et quelques autres. En 1822, un journal britannique rapportait d’ailleurs : « On estime que plus d’un million de boisseaux d’os humains et inhumains [chevaux, ndlr] ont été importés du continent européen l’année dernière dans le port de Hull. Les quartiers de Leipzig, Austerlitz, Waterloo et de tous les lieux où se sont déroulés les principaux combats de la dernière guerre sanglante ont été balayés de la même façon par les os du héros et du cheval qu’il a montés. Ainsi rassemblés chaque trimestre, ils ont été expédiés au port de Hull, puis acheminés aux broyeurs d’os du Yorkshire, qui ont installé des moteurs à vapeur et des machines puissantes dans le but de les réduire à l’état de granulaire. [..Ils ont été envoyés principalement à Doncaster, l’un des plus grands marchés agricoles de cette partie du pays, et son vendus aux agriculteurs pour qu’ils fassent purifier leurs terres…] »

    Une campagne géophysique « ambitieuse »

    Dans le Journal de la société statistique de Paris, et sa séance du 4 mars 1863, on pouvait lire : « La culture anglaise est tellement pénétrée de l’importance du rôle du phosphate de chaux comme engrais, que des spéculateurs ont fouillé pour elle, tous les champs de bataille de l’Europe, et que récemment encore, des navires apportaient, dans les ports anglais, où elle se vendaient à gros bénéfice, des cargaisons d’ossements humains recueillis en Crimée ».

    Toutes ces matières finirent toutefois par s’épuiser. Ces pratiques auraient cessé dans les années 1860, après une campagne de rumeurs contre les agriculteurs, soulignant qu’ils jetaient les corps de leurs propres enfants dans les champs. Il est à noter que ces mêmes usages, la transformation en engrais, concernèrent les momies égyptiennes rapportées par cargaisons entières -un fait largement confirmé par des documents historiques. A partir de 1841, remplaçant les ossements, ces engrais aurait été recherché dans les îles à guano -des montagnes de déjections d’oiseaux marins- acheminées en Grande-Bretagne et dans l’ensemble de l’Europe depuis les îles Chincha, au large des côtes du Pérou.

    Pour déterminer une fois pour toute si les restes des morts de Waterloo ont fini broyés en « farine d’os », Tony Pollard et ses équipes du « Waterloo Uncovered » souhaitent pouvoir mener dans les années qui viennent, une campagne géophysique « ambitieuse » pour tenter d’identifier les zones où le sol a été perturbé et où aurait pu se trouver l’emplacement d’anciennes fosses… vidangées.

    Le 18 juin 1815, se sont opposés dans la plaine de Waterloo, à 18km au sud de Bruxelles, les forces françaises constituées de 74.000 hommes et 266 canons, aux Forces alliées (195 000 hommes), composées des armées anglo-hollando-Belges : 68.000 hommes, et prussiennes : 127.000 hommes. Débutée à 11h35, la bataille s’est achevée autour de 21h par la défaite des troupes napoléoniennes. Les pertes françaises (tués et blessés) se sont élevées aux alentours de 20.000 hommes, de même que les pertes alliées, 20.000 hommes tués et blessés dont 7.000 prussiens).
    Dictionnaire des batailles de Napoléon, d’Alain Pigeard, editions Taillandier.


    Forces en présence dans la plaine de Waterloo, le 18 juin 1815 (en bleu, les armées napoléoniennes). Crédits : Journal of Conflict Archaeology

    Histoire de plantes : l’engrais des champs de bataille
    Par Marc Mennessier Publié le 30/03/2018
    https://www.lefigaro.fr/jardin/2018/03/30/30008-20180330ARTFIG00257-histoire-de-plantes-l-engrais-des-champs-de-batai

    Le mystère de la disparition des corps des soldats à la bataille de Waterloo enfin résolu ?
    https://www.ouest-france.fr/leditiondusoir/2022-06-22/le-mystere-de-la-disparition-des-corps-des-soldats-a-la-bataille-de-wat

    #capitalisme #agriculture #engrais #chimie #phosphates #guerre #histoire #Belgique #Waterloo #bataille

  • Libres ! - Culture et pop | ARTE
    https://www.arte.tv/fr/videos/103450-001-A/libres

    STOP ! Foutons-nous la paix ! Et libérons-nous de ce qui nous empêche de nous aimer à notre manière. Après le succès de la première saison de l’adaptation de Libres, manifeste pour s’affranchir des diktats sexuels, paru chez Delcourt, 10 nouveaux épisodes inédits pour lutter contre les injonctions sexuelles.

  • Fipadoc : the crusade of « Evangelicals to conquer the world » - Teller Report
    https://www.tellerreport.com/life/2023-01-24-fipadoc--the-crusade-of-%22evangelicals-to-conquer-the-worl


    Les évangéliques à la conquête du monde

    A regarder sur Arte du 28/03/2023 au 09/06/2023

    (1/3 )La grande croisade
    https://www.arte.tv/fr/videos/093034-000-A/les-evangeliques-a-la-conquete-du-monde-1-3

    (2/3 )Les évangéliques au pouvoir
    https://www.arte.tv/fr/videos/093035-000-A/les-evangeliques-a-la-conquete-du-monde-2-3

    (3/3) Dieu au-dessus de tout ?
    https://www.arte.tv/fr/videos/093036-000-A/les-evangeliques-a-la-conquete-du-monde-3-3

    The Biarritz International Documentary Film Festival (Fipadoc) has selected series for the first time for its demanding programming. A relevant choice allowing to understand in depth…

    Interview

    Fipadoc: the crusade of “Evangelicals to conquer the world”

    “Evangelicals conquering the world”, a series by Thomas Johnson, selected for Fipadoc 2023. © Artline Films

    Text by: Siegfried Forster Follow

    The Biarritz International Documentary Film Festival (Fipadoc) has selected series for the first time for its demanding programming.

    A relevant choice allowing to understand in depth historical and political the very disturbing phenomenon of the “Evangelicals to conquer the world”, an anti-abortion, anti-homosexual, anti-feminist movement, from Trump to Bolsonaro, also passing through countries in Europe, such as France, or the DRC in Africa.

    Interview with director Thomas Johnson.

    The Evangelicals Conquering the World, you filmed for four years on four continents. How do you define an evangelical ? Which evangelicals do you talk about in your film ?

    Thomas Johnson: Evangelicals are the most dynamic Christian movement in the world right now. This concerns 650 million people, that is to say one human in twelve!

    It seemed important to me to tell who these dynamic Christians are, with this church which is in the process of resurfacing and springing up everywhere.

    Who are they ?

    They have four main characteristics, shared by all evangelicals in the world:

    1) they are great Bible readers, it is their reference book.
    2) For them, Jesus came to earth to save us from all our sins.
    3) Baptism in adulthood is fundamental, that is to say, one becomes evangelical as soon as one is old enough to understand what it means to become evangelical.
    4) The duty of every evangelical is to evangelize, go out and spread the good word to others and to the whole world.

    In your documentary, you are mainly interested in the political sides of the evangelical movement. For example, you trace history and show that evangelicals have long had a very important political role in the United States. At the same time, you underline the rupture that had with the election of Donald Trump as President of the United States in 2017. Of what nature was this rupture ?

    The United States played a primordial role for the evangelicals, but the evangelical current was born in Europe, in Switzerland, in Germany, in France, with the reform against the Catholic Church. But in the United States, it took on a very important dimension, especially from 1945 with the evangelical preacher Billy Graham. What was a very religious movement became a political weapon, a political movement, from the 1980s. They brought Ronald Reagan to power, after George W. Bush, and then, in 2017, Donald Trump.

    And with Donald Trump, evangelicals literally entered the White House for the first time. A break with very profound political consequences.

    From there, evangelistic speech was used as a propaganda tool by the Republican administration and by Donald Trump to run the country. They installed judges in the United States Supreme Court who supported the values ​​of the “moral majority” anti-abortion, anti-gay, anti-feminist. All these values ​​of the very conservative American right have been implemented at the state level and at the level of the American administration.

    They brought evangelicals into the White House, including a woman who led the whole evangelical movement, and they placed evangelical representatives in all the administrations of the country.

    On the international level, one of the great influences that this had was that the United States recognized Jerusalem as the capital of Israel,

    In Brazil, Jair Bolsonaro applied practically the same process during his election in 2019 as Donald Trump in the United States. Did they copy the Trumpist approach or should we speak of a coincidence of the same movement at the same time ?

    The American, Brazilian and Swiss specialists interviewed in the film agree that Bolsonaro was completely made by Trump. Trump was Bolsonaro’s role model. They worked together to establish a new evangelical power in Brazil.

    In Africa, you show, among other things, the impressive dynamics of evangelicals in Kinshasa. What is the current influence of evangelicals in Africa ?

    In Africa, they have a very important influence, especially in Kinshasa, with the charismatic evangelical movement. They have a very important political power. In Africa, there has been a repression against homosexuals which has been provoked, among other things, by the evangelical anti-homosexual movements. A repression which went, for example in Uganda, until the death sentence of homosexuals. All this with the support of some evangelical churches in the United States and a lot of money coming from the United States.

    There is an evangelical stream called the prosperity gospel, which advocates the idea: what you give to your church, God will give back to you. Which worked very well in Brazil, and also in Nigeria. This has allowed evangelical pastors to enrich themselves shamelessly.

    Evangelicals in Africa, have they also brought to power African presidents ?

    I wouldn’t say they brought African presidents to power, but that could come from one day to the next.

    What is the dynamic of evangelicals in France?

    In France, Evangelicals are relatively few in number, we are talking about 600,000 to 800,000, the figure increasing with the bankruptcy of the Catholic Church. With the current problems of the Catholic Church, one can think that the number of evangelicals in France will increase.

    The evangelical current has given birth to an evangelical power which holds a very moralizing discourse and identity of society. They think that it is necessary to save the Judeo-Christian civilization against other tendencies, and in particular against the Muslims. This joins the discourses of the right of the nationalist right who have become Christian or religious nationalists around the world, especially in France and Germany, but practically in all Western countries at the moment.

    American evangelical Christian right-wingers are behind these movements or directly influence them. This gave rise to far-right movements in Europe. For example, they are very close to Eric Zemmour or Marion Maréchal in France, far-right movements in Germany… And behind all this is also a gentleman like Mike Pence, the former vice-president under Trump.

    Today, evangelicals clearly claim religious nationalism and a “great crusade”. Can we say that the evangelicals have turned into an anti-democratic movement ?

    I wouldn’t say that evangelicals have turned into an anti-democratic movement. Among evangelicals, there is everything: many evangelicals are not at all on the nationalist and very conservative right, but they are rather progressive, democrats, for the separation of religious and political power.

    So it’s not the evangelical movement per se.

    It’s a very conservative trend, very right, it’s the American conservative right that has become a political movement that influences all evangelical movements in the world, but especially conservative politics.

    That is to say, they give ideological arguments to the modern nationalist right which is emerging in many countries, whether in Russia, in Europe, in Africa or on other continents… In this moment, the Christian nationalist movement emerging in Russia with Putin is quite close to the nationalist right around Donald Trump. We know that there have been very important rapprochements between Trump and Putin.

    Your documentary also highlights that some evangelicals are joining the white supremacist movement.

    Yes, historically, there has been an alliance since the 18th century between white supremacists and white evangelicals – because there is also a whole movement of black evangelicals who nevertheless gave birth to Martin Luther King… But the evangelical movement as it is understood today, it is a white evangelical movement of the ruling class of the United States which was nevertheless slavery, segregationist, etc. That gave rise to this notion of white supremacy.

    However, this relationship between the evangelical movement and the white supremacy of the early 20th century has never been seriously questioned. So it still exists today. Indeed, those who are afraid of the “great replacement” are also, in certain countries, notably in the United States, but perhaps also in our country, white supremacists... The fear of Muslims, Arabs, foreigners , etc., there, we see things coming together.

    The Evangelical Church has never really made its mea culpa, it has never questioned itself in relation to this strong relationship that existed between this movement of white supremacy and the religious movement of evangelicals.

    If we go back in history, there is also the story of the Indians in the United States who were eliminated, in the name of the superiority of Judeo-Christian civilization or the idea that Christianity was going to redeem humanity .

    It’s something you can still hear today,

    In your documentary, you question experts, academics, but above all many evangelicals. Was the challenge of the documentary to explain the evangelical movement from within their own movement ?

    Yes, my wish was to hear the evangelists, the great defenders of the ideology of the conservative right. I wanted to hear how they express themselves on their ideology, on their vision of the world, etc. I was not in the confrontation. I was listening to what they had to say to me and their vision of the world. Their vision of the world frightens me, but they are very happy with it.

    What surprised you the most while making this documentary ?

    One of the things that surprised me the most is that the people who support these supremacist, anti-abortion, anti-homosexual theses are very nice people. But what they express is not sympathetic at all. The propaganda they present is a deception that leads to confrontation.

    #religion #impérialisme #documentaire

  • Toni Morrison et les fantômes de l’Amérique (52 min)
    https://www.arte.tv/fr/videos/092156-000-A/toni-morrison-et-les-fantomes-de-l-amerique

    En 1987, six ans avant son prix Nobel, Toni Morrison donnait corps et voix à la mémoire de l’esclavage avec « Beloved ». Retour sur le chef-d’œuvre plus que jamais brûlant d’une grande dame des lettres disparue en 2019.

    Accès libre jusqu’à mercredi prochain (12 avril 23), pas encore vu.

  • Au nom du maintien de l’ordre | ARTE | 31 mars 2023
    documentaire réalisé par Paul Moreira @PaulMoreira
    https://www.arte.tv/fr/videos/101352-000-A/au-nom-du-maintien-de-l-ordre
    https://www.youtube.com/watch?v=FP-9xsQYZwg

    #Arte #Police #Manifestations
    Un nouveau phénomène mondialisé : une police suréquipée face à des foules furieuses et sans défense qui brandissent leurs téléphones portables pour tout enregistrer. La guerre des images sur les médias sociaux polarise encore plus la police et les manifestants. Ce volet se concentre sur la police anti-émeute avec des exemples en France, en Allemagne, aux États-Unis…

    #violences_policières

    • Notre police de (trop grande) proximité.
      https://zep.media/series/police-trop-grande-proximite
      Une série de cinq témoignages (15/12/2021) chaudement recommandé par Désarmons-les .

      Nombre de jeunes des #quartiers_populaires connaissent par cœur la #police. Au fil des contrôles et des patrouilles quotidiennes, ils les reconnaissent, les surnomment, détectent leurs habitudes. Pour s’en amuser et/ou pour mieux échapper à leurs violences. Car derrière cette apparente proximité, le rapport de force qui les oppose vire parfois à l’affrontement.

      Reda reconnaît les types de policiers à leurs véhicules et à leur comportement. Mamadou vit au rythme des rondes de police, des contrôles et des amendes. Une pression que ressent Yassine jusqu’à la sortie du lycée où la police vient rôder. À force, les choses se gâtent et Marcel en souffre, entre contrôles abusifs et racisme assumé. Les relations tendues finissent par virer aux violences policières et transforment le quartier de Léo en champ de bataille.

      https://seenthis.net/messages/997063
      #maintien_de_l'ordre

  • Simple Sabotage Field Manual
    https://en.wikisource.org/wiki/Simple_Sabotage_Field_Manual/Introduction

    Contre les bullshit jobs il y a des techniques rôdées. Merci Arte qui m’a fait découvrir Le fabuleux monde de l’entreprise et comment faire pour y échapper. Le problème est qu’ils ne disent pas comment prospérer et vivre librement à la fois. Retournons donc au sources.

    INTRODUCTION

    a. The purpose of this paper is to characterize simple sabotage, to outline its possible effects, and to present suggestions for inciting and executing it.

    b. Sabotage varies from highly technical coup de main acts that require detailed planning and the use of specially trained operatives, to innumnerable simple acts which the ordinary individual citizen-saboteur can perform. This paper is primarily concerned with the latter type. Simple sabotage does not require specially prepared tools or equipment; it is executed by an ordinary citizen who may or may not act individually and without the necessity for active connection with an organized group; and it is carried out in such a way as to involve a minimum danger of injury, detection, and reprisal.

    c. Where destruction is involved, the weapons of the citizen-saboteur are salt, nails, candles, pebbles, thread, or any other materials he might normally be expected to possess as a householder or as a worker in his particular occupation. His arsenal is the kitchen shelf, the trash pile, his own usual kit of tools and supplies. The targets of his sabotage are usually objects to which he has normal and inconspicuous access in everyday life.

    d. A second type of simple sabotage requires no destructive tools whatsoever and produces physical damage, if any, by highly indirect means. It is based on universal opportunities to make faulty decisions, to adopt a non-cooperative attitude, and to induce others to follow suit. Making a faulty decision may be simply a matter of placing tools in one spot instead of another. A non-cooperative attitude may involve nothing more than creating an unpleasant situation among one’s fellow workers, engaging in bickerings, or displaying surliness and stupidity.

    e. This type of activity, sometimes referred to as the “human element," is frequently responsible for accidents, delays, and general obstruction even under normal conditions. The potential saboteur should discover what types of faulty decisions and cooperation are normally found in this kind of work and should then devise his sabotage so as to enlarge that “margin for error."

    Le fabuleux monde de l’entreprise
    Ou quand le travail perd son sens
    https://www.arte.tv/fr/videos/089133-000-A/le-fabuleux-monde-de-l-entreprise

    Avec David Graeber qui nous a quitté trop tôt.

    Simple Sabotage Field Manual by Office of Strategic Services (#OSS)
    fac-similé
    https://archive.org/details/SimpleSabotageFieldManual/mode/2up

    Comment

    Acts of simple sabotage, multiplied by thousands of citizen-saboteurs, can be an effective weapon against the enemy. Slashing tires,

    – draining fuel tanks,
    – starting fires,
    – starting arguments,
    – acting stupidly,
    – short-circuiting electric systems,
    – abrading machine parts

    will waste materials, man-power, and time. Occurring on a wide scale, simple sabotage will be a constant and tangible drag on the war effort of the enemy.

    Pourquoi

    the very practice of simple sabotage by natives in enemy or occupied territory may make these individuals identify themselves actively with the United Nations war effort, and encourage them to assist openly in periods of Allied invasion and occupation.

    Il faut adapter cette idée à notre actualité.

    On fait tout pour donner uns sens à notre travail s’il n’en a pas encore. Le sabotage n’est que la première étape vers la création d’un environnement vital qui permet de s’épanouir. Pour arriver à cette étape il faut dépasser le simple sabotage et commencer à construire quelque chose. Il faut passer des actes individuels à l’action collective.

    La transition entre ces phases d’action est la plus dangereuse car on quitte la clandestinité sans avoir complètement dépassé les méthodes employé dans la clandestinité. C’est là que l’ennemi peut nous arrêter et terminer notre progression.

    J’ai fait le choix de ne pas passer à travers phase I et de me lancer directemet dans phase II cad la construction. Les imperfection du système en place déclenchent des processus d’auto-sabotage de toute manière et me libèrent ainsi de la nécessité au sabotage actif.

    #travail #résistance

  • Notre doctrine - Regarder le film complet | ARTE
    https://www.arte.tv/fr/videos/101839-000-A/notre-doctrine

    Notre doctrine

    Au terme de trois semaines de formation, des jeunes aspirants CRS sont déployés sur le terrain. Pour la plupart, ils n’ont jamais mis les pieds dans une manifestation. Chacun arrive avec des certitudes mais aussi des questionnements. Ils s’entraînent, appréhendent, fantasment l’adversaire.

    La dernière phrase du résumé dit tout : appréhension et fantasme. C’est hallucinant.

    J’avais signalé ce doc dans un commentaire à un post de @olaf il y a quelques mois et je vois qu’il apparaît de nouveau sur le replay Arte.

    Le post d’origine :
    https://seenthis.net/messages/963385

    #violences_policières #police #crs

  • #Chine #Mao_Zedong #maoïsme #tyrannie #barbarie #dictature #autoritarisme #campdeconcentration #goulag #Laogai...

    🛑 Ce mardi 28 mars, sur ARTE, à 20 h 55...

    🛑 Les camps, secret du pouvoir chinois (1/2) - Laogai, le goulag chinois - Regarder le documentaire complet | ARTE

    "En images d’archives et en dessins, une plongée, nourrie de glaçants témoignages de victimes, au cœur de l’effroyable système concentrationnaire chinois, pivot du pouvoir communiste depuis quatre-vingts ans.
    Instauré par Mao Zedong à la fin des années 1940, c’est un immense enfer invisible, filmé une seule fois clandestinement en 1991 par un ancien prisonnier. En quatre-vingts ans, 50 millions de « contre-révolutionnaires », ennemis de classe et autres « droitiers » – intellectuels, ouvriers, paysans, gardes rouges, étudiants… – sont passés par les camps du laogai ("réforme par le travail"), le système concentrationnaire chinois, et 20 millions y ont péri, exécutés ou morts d’épuisement, de faim ou de désespoir. Instrument de domination érigé en arme de répression massive par Mao, le laogai, constitué de centaines de camps répartis sur tout le territoire, a vocation à écraser toute velléité de contestation, en fournissant, par le travail forcé, une main-d’œuvre gratuite à l’économie du pays (...)"

    ▶️ https://www.arte.tv/fr/videos/106702-001-A/les-camps-secret-du-pouvoir-chinois-1-2

    337893541_1092770762125583_5075725117666894610_n.jpg (500×261)

  • Rencontre avec l’équipe de « Blackport » | ARTE
    https://www.arte.tv/fr/videos/104963-004-A/rencontre-avec-l-equipe-de-blackport

    Blackport met toute l’énergie collective de ses créateurs, piliers de la troupe Vesturport ("porte ouest" en islandais), figure incontournable de la production théâtrale et audiovisuelle en Islande depuis vingt ans, pour retracer une histoire méconnue : comment, de 1983 à 1991, la mer et ses richesses, trésor national d’un pays qui jusque-là n’a vécu que de la pêche, y sont devenues la propriété d’une minorité de privilégiés.

    #series #islande #pêche #quota #business #dépossession

    Même chose en france avec l’accaparement par les gros financiers de la pêche qui ont profité du principe des quotas censé éviter la surpêche, avec comme résultat la misère et la disparition des petits pêcheurs. Voir « Des patrons pêcheurs sétois devant la justice pour fraude aux quotas » https://france3-regions.francetvinfo.fr/occitanie/herault/sete/des-patrons-pecheurs-setois-devant-la-justice-pour-frau (2014) Le dernier épisode de Thalassa (2013) n’est plus visible, je suppose que ce très bon reportage avait permis de dénoncer ces pratiques en méditerranée. C’est toujours d’actualité https://www.midilibre.fr/2022/05/24/mediterranee-les-quotas-du-precieux-thon-rouge-attisent-les-discordes-entr

    Bref, une bonne série qui fait écho à ce que l’on voit désormais partout : la privatisation et l’appauvrissement des biens communs au profit des toujours plus riches.

    La série BlackPort
    2021
    https://www.arte.tv/fr/videos/090565-001-A/blackport-1-8
    Avec comme excellente actrice principale (mais mise au 3em rang dans le générique Arte France qui coproduit pour la première fois en Islande) Nína Dögg Filippusdóttir (Harpa)

  • Ça fait plusieurs fois que je constate que des médias supposés de gauche de Youtube, pour montrer l’opposition au projet des retraites, te passent amplement des extraits des politicien·nes de gauche, mais insèrent systématiquement le commentaire de La Pen ou du Bardella.

    C’est merdique.

  • « L’Usine des animaux », sur Arte : la marchandisation des bêtes et ses multiples dérives
    https://www.lemonde.fr/culture/article/2023/03/14/l-usine-des-animaux-sur-arte-la-marchandisation-des-betes-et-ses-multiples-d

    Caroline du Saint livre une enquête détaillée avec différents reportages sur la maltraitance dans les élevages industriels, la reconversion réussie d’un couple d’éleveurs, de l’intensif au traditionnel…

    L’Usine des animaux, documentaire de Caroline du Saint, réalisé avec Damien Vercaemer (Fr., 2022, 97 min). Disponible à la demande sur Arte.tv jusqu’au 9 septembre 2023.
    https://www.arte.tv/fr/videos/103028-000-A/l-usine-des-animaux
    #élevage_industriel

    • Chaque année, 70 milliards de bêtes sont abattues au terme d’une vie de souffrance. Entre éclairage historique et plongée dans la réalité crue des élevages industriels, cette enquête décrypte les rouages d’un système qui a transformé les animaux en marchandises.

      âmes sensibles s’abstenir !

  • Le destin tragique du chanteur des Pogues qui aurait voulu redonner à la musique traditionnelle irlandaise quelque lettre de noblesse en pogottant dans des flaques de bière. Le jeune Shane, biberonné à la stout ale dès l’âge de 6 ans, découvre la jungle urbaine en intégrant la Westminster School de Londres d’où il finit par se faire virer pour détention et trafic de drogues. De frasques éthylo-narcotiques en déglingues psychiatriques, il tourne comme un forcené avec son groupe à travers le monde enchaînant parfois 363 concerts en une année. En 2016, il se retrouve en fauteuil roulant suite à une mauvaise chute (fracture du bassin) et depuis cet accident, continue à se fracasser les quelques neurones qui lui restent en buvant comme un trou.

    Le docu de Arte sur Shane McGowan et les Pogues, initialement Pogue Mahone de l’irlandais póg mo thóin (embrasse mon cul).

    https://www.arte.tv/fr/videos/110270-000-A/ma-vie-avec-les-pogues

  • https://www.lemonde.fr/idees/article/2023/03/13/l-affaire-aldo-moro-au-cinema-une-effrayante-machine-a-fiction_6165212_3232.

    L’affaire Aldo Moro au cinéma, une effrayante machine à fiction

    Analyse
    Jean-François Rauger

    L’assassinat, en 1978, du président du parti démocrate chrétien italien par les Brigades rouges continue de faire l’objet d’une infinité de spéculations, alors qu’Arte diffuse « Esterno notte », une série documentaire réalisée par Marco Bellocchio.

    Publié aujourd’hui à 04h00, mis à jour à 04h00 Temps de Lecture 3 min.

    Esterno notte, la série réalisée par Marco Bellocchio et diffusée sur Arte les 15 et 16 mars, vient apporter une nouvelle et décisive contribution à la réflexion sur un événement qui a traumatisé toute l’Italie. L’enlèvement à Rome, le 16 mars 1978, et l’assassinat, après cinquante-cinq jours de séquestration, d’Aldo Moro, président du parti démocrate chrétien italien, au pouvoir depuis 1945, par un commando des Brigades rouges a fait – et continue de faire – l’objet d’une littérature abondante, d’une infinité de commentaires et de spéculations, en Italie et ailleurs.

    Comme si les faits ne se suffisaient pas à eux-mêmes et que quelque chose devait se cacher derrière la brutalité et l’évidence de l’événement. Ces affirmations de l’existence d’une causalité cachée, différente des versions émises par les acteurs du drame, l’Etat italien ou les Brigades rouges – qui, en l’espèce, partagent la même version –, participèrent, la plupart du temps, sinon d’un projet politique, en tout cas d’une vision idéologique.

    Celle-ci se nourrit de tout ce qui a empêché, ou tout du moins obscurci, la compréhension immédiate de l’assassinat. Chaque coïncidence étrange, chaque témoignage hasardeux, chaque mystère irrésolu, chaque contradiction non réglée a alimenté toutes sortes d’explications. Celles-ci voyaient, derrière l’action du commando, la main des services secrets et de l’Etat italien lui-même, de la CIA, du KGB ou de la Stasi, voire du Mossad. Toutes sortes de puissances, ayant, paraît-il, eu intérêt à la mort de Moro, l’homme du « compromis historique » – une politique soutenant une éventuelle participation du Parti communiste italien à un gouvernement démocrate chrétien –, mais aussi le promoteur d’une audacieuse politique pro-arabe lorsqu’il était ministre des affaires étrangères.

    Ce que l’on a appelé la « diétrologie », du mot italien dietro, (« derrière »), a été mis au service d’une interprétation des faits, à droite et surtout à gauche, consolante et explicative, conforme à une certaine vision du monde et des enjeux politiciens de l’Italie. Version dévoyée de ce que Balzac appelait « l’envers de l’histoire contemporaine ». Les Brigades rouges n’auraient été qu’un groupe manipulé soit par l’Etat, soit par diverses puissances étrangères.

    Interprétations historiques successives

    Lorsque le cinéma s’est emparé de l’assassinat, sans doute a-t-il été confronté à cette confusion même et surtout à cette arborescente tentation fantasmatique. Comment, dès lors, relater un événement lorsqu’on lui attache diverses causalités hypothétiques, engendrant une multitude de récits virtuels ?
    Lire aussi : Article réservé à nos abonnés Cannes 2022 : avec « Esterno notte », Marco Bellocchio signe un drame shakespearien en six actes inspiré de l’assassinat d’Aldo Moro

    Il caso Moro, de Giuseppe Ferrara, est tourné en 1986, d’après le livre du romancier Robert Katz. Gian Maria Volonte y incarne le chef de la Démocratie chrétienne. Le film tente de s’en tenir au déroulement des faits tout en témoignant de l’incertitude d’alors. Il s’appuie sur des éléments alors connus mais aussi sur des informations depuis lors remises en question. Lorsque la télévision s’intéresse à nouveau à cette histoire, en 2008, avec le téléfilm de Gianluca Maria Tavarelli, Aldo Moro. Il presidente, la connaissance de la réalité est plus précise.

    Les participants à l’attaque ont été arrêtés, ou en fuite mais identifié pour l’un d’entre eux. Le chef du groupe qui a enlevé et séquestré Moro avant de l’exécuter, alors leader des Brigades rouges, Mario Moretti, a publié un livre d’entretiens en 1994, Brigate rosse, une histoire italienne. Il y détaille les faits et notamment le modus operandi de l’action. Son récit sera, de surcroît, confirmé par d’autres participants à l’enlèvement et à la séquestration comme Anna Laura Braghetti (dont Marco Bellocchio adaptera librement le livre en 2003 avec son Buongiorno, notte) ou bien les brigadistes Valerio Morucci et Germano Maccari. Dans le film de Tavarelli, Michele Placido incarne Moro. Les brigadistes sont désormais identifiés précisément par leur nom et les actions relatées reposent sur des bases plus solides.

    Mais il faut aussi signaler Piazza delle cinque lune (L’Affaire des cinq lunes, 2003), film de Renzo Martinelli qui imaginait une enquête menée par un juge de province (incarné par Donald Sutherland) sur l’enlèvement. Ecrit en collaboration avec le sénateur communiste Sergio Flamigni, qui semblait s’être donné pour tâche, pour d’évidentes raisons politiques, de démontrer que les Brigades rouges étaient manipulées par la CIA et les services secrets italiens, le film accumulait, dans une espèce de délire synthétique, toutes les théories les plus complotistes. Ici, le cinéma se situait délibérément du côté de la spéculation la plus paranoïaque et la plus candide.

    L’Etat, le Vatican, la famille et la brigade

    La grande qualité de Esterno notte a consisté à sortir du caractère purement illustratif des versions précédentes, à refuser, bien sûr, toute théorie abusive, pour décrire en détail le fonctionnement des superstructures (l’Etat, le Vatican, la famille d’Aldo Moro, le groupe brigadiste lui-même) confrontées au choc que fut l’action spectaculaire des Brigades rouges. Mais on trouve aussi, dans la grande précision intellectuelle du film, comme le souci d’en finir, une fois pour toutes, avec une histoire qui n’a cessé d’être remise en question, écrite et réécrite, déformée et niée, fantasmée et instrumentalisée.
    Cours en ligne, cours du soir, ateliers : développez vos compétences
    Découvrir

    Vaine illusion pourtant, car il continue toujours de se publier, en Italie, des ouvrages remettant en cause la version officielle de l’attentat, alors que, depuis plusieurs années, d’ex-brigadistes, en libération conditionnelle ou en régime de semi-liberté, participent de l’industrie du spectacle contemporain en multipliant les apparitions dans des talk-shows télévisés. L’affaire Aldo Moro est une effrayante usine à fiction, une machine infernale que rien ne semble pouvoir arrêter. Surtout pas le cinéma.
    Lire aussi : Article réservé à nos abonnés Le long exil de l’extrême gauche italienne à Paris

    Jean-François Rauger

    https://www.arte.tv/fr/videos/RC-023478/esterno-notte

  • « En Méditerranée, la politique criminelle de l’Union européenne se déploie dans l’indifférence générale »
    https://www.lemonde.fr/idees/article/2023/03/09/en-mediterranee-la-politique-criminelle-de-l-union-europeenne-se-deploie-dan

    Après un énième naufrage d’une embarcation de migrants près des côtes calabraises, le 26 février, les anthropologues Lorenzo Alunni et Didier Fassin s’indignent du fait que l’Europe soit passée, en quelques années, du secours en mer à l’intimidation et à la criminalisation de l’humanitaire.

    Dans Les Suppliants (L’Arche, 2016), le chant des exilés qu’elle a imaginé en écho à la tragédie d’Eschyle, la romancière et dramaturge autrichienne Elfriede Jelinek, Prix Nobel de littérature 2004, évoque ces femmes et ces hommes en quête d’une protection sur le continent européen qui se noient au large de ses côtes. « C’est de l’eau qui leur passe au-dessus de la tête, qui s’abat sur eux avant de les faire réapparaître, hissés à la surface, essorés, brancardés. » Mais sur la terre ferme, l’administration n’a qu’une question à l’adresse des noyés : « Comment avez-vous osé quitter le toit paternel ? »

    C’est la même incompréhension qu’a semblé manifester le ministre italien de l’intérieur, Matteo Piantedosi, après le naufrage, le 26 février, près des côtes calabraises, d’une embarcation chargée d’exilés, dont la plupart fuyaient l’Afghanistan. Aux morts – au moins 72, selon les derniers bilans –, il lançait cette accusation : « Le désespoir ne peut jamais justifier des conditions de voyage qui mettent en danger la vie de ses enfants. » Car, ajoutait-il, il aurait suffi que les naufragés en fassent la demande pour qu’on les amène en terre italienne : « Le sens de mes mots, c’est : “Arrêtez-vous, nous allons venir vous chercher.” »
    Quant à la présidente du conseil, Giorgia Meloni, elle aussi a exprimé sa compassion, annonçant, en contradiction avec son ministre : « Le gouvernement s’est engagé à prévenir les départs et, avec eux, la survenue de ces tragédies, exigeant la plus grande coopération des Etats de départ et d’origine. » Peut-être pensait-elle négocier avec les talibans, pour qu’ils dissuadent de partir les exilés afghans, généralement hazara, qu’ils persécutent, torturent et assassinent, de même qu’avec le gouvernement turc, pour qu’il retienne les candidats au départ et les ajoute aux 3 millions de réfugiés déjà confinés dans ses camps.

    Du sauvetage au refoulement

    Seul au sein des autorités italiennes, le président de la République, Sergio Mattarella, est allé se recueillir devant les cercueils, reconnaissant que les victimes « fuyaient des conditions très difficiles ». S’ils avaient osé quitter le toit paternel, comme paraissaient s’en offusquer les membres de son gouvernement, c’est qu’ils avaient de sérieuses raisons de le faire.

    Comme toujours en pareil cas – on se souvient d’Emmanuel Macron n’ayant comme réponse, au lendemain de la mort de 27 naufragés dans la Manche le 24 novembre 2021, que l’annonce d’un renforcement de l’agence européenne de surveillance des frontières Frontex –, les responsables politiques italiens ont exigé plus de contrôles et de sévérité. Or c’est ce qui avait conduit à la tragédie.

    D’une part, l’avion de Frontex qui avait survolé le bateau et identifié la présence de nombreux passagers à son bord n’avait pas signalé sa situation de détresse. D’autre part, les vedettes rapides de la Guardia di finanza, qui avaient été envoyées sur les lieux et avaient rebroussé chemin en raison du mauvais temps, ont une activité douanière. Loin d’être une opération de sauvetage, comme la Guardia costiera [« garde côtière »] aurait pu l’engager, la sortie tardive et avortée des bateaux italiens s’apparentait à une opération de police.

    Il n’en a pourtant pas toujours été ainsi. Après le naufrage survenu le 3 octobre 2013 sur les côtes de Lampedusa, qui avait causé la mort d’au moins 368 personnes, le gouvernement italien, choqué par le drame, avait engagé une grande opération de secours en mer appelée « Mare Nostrum », dont on estime qu’elle a porté assistance à 150 000 personnes. Mais dès l’année suivante, faute de financement européen, le programme avait été interrompu et remplacé par l’opération « Triton » de Frontex, qui avait pour fonction d’intercepter les embarcations.

    On a découvert plus tard que l’agence pratiquait des refoulements illégaux et dangereux, et collaborait avec les prétendus gardes-côtes libyens qui interpellent les naufragés avant de les mener dans des prisons où ils sont souvent victimes de sévices. Pour compenser la quasi-disparition des opérations de secours, plusieurs organisations humanitaires affrétaient alors des navires destinés au sauvetage en mer, mais, très vite, le gouvernement italien les accusait de complicité avec les passeurs, les empêchait d’accoster avec leurs rescapés et même leur intentait des procès.

    Indifférence générale

    Tragique coïncidence, deux jours avant le naufrage sur les côtes calabraises, le Parlement italien, dominé par la droite et l’extrême droite, avait voté une loi interdisant aux navires des organisations non gouvernementales de faire plus d’un sauvetage à la fois, mesure qui s’ajoutait à l’obligation, sous peine de lourdes sanctions, de rejoindre des ports qui leur étaient assignés, loin des lieux de secours, afin de réduire le nombre d’opérations et d’en augmenter le coût. Ainsi, en quelques années, on est passé, sous les auspices de l’Union européenne, d’actions de secours en mer à l’intimidation et à la criminalisation de l’humanitaire.

    La Méditerranée est devenue le plus grand cimetière d’exilés au monde, puisque c’est là qu’est survenue la moitié des 48 000 décès de migrants enregistrés sur la planète depuis 2014, selon l’estimation basse de l’Organisation internationale pour les migrations.
    Les enquêtes montrent que plus le contrôle des frontières maritimes s’est renforcé, plus la proportion de morts parmi celles et ceux qui tentent la traversée a augmenté, tandis que les passeurs, à l’abri sur les côtes africaines, non seulement ne sont pas inquiétés, mais font monter le prix des passages. La politique criminelle de l’Union européenne se déploie ainsi dans l’indifférence générale. La disqualification des exilés participe de la banalisation des naufrages.

    Au lendemain du drame, le Forum Lampedusa Solidale a envoyé une lettre de condoléances et de fraternité aux villageois de Cutro, en Calabre, avec lesquels ils partagent la douloureuse expérience d’être les spectateurs impuissants de ces tragédies sur leurs côtes. Elle se terminait par ces vers de la poétesse américaine Emily Dickinson (1830-1886), qu’on peut lire à l’entrée du cimetière de Lampedusa où tant de naufragés, anonymes ou non, sont enterrés : « Ressentir le deuil dans la mort/ De ceux que nous n’avons jamais vus/ Signifie une parenté vitale/ Entre notre âme et la leur/ Les étrangers ne pleurent pas – un étranger. »

    Lorenzo Alunni est chercheur ­en résidence à l’Institute for Advanced Study de Princeton (Etats-Unis) ; Didier Fassin est professeur ­au Collège de France et directeur ­d’études à l’EHESS.

    #migrants #Frontex #Méditerranée

    • Voir aussi : https://seenthis.net/messages/992511

      La trasformazione di eventi di soccorso nel Mediterraneo in “operazioni di polizia” da parte delle autorità italiane, prassi in atto dal 2019, mostra i suoi effetti più letali. E #Frontex aveva già rilevato con le termocamere la presenza di centinaia di persone sulla nave poi naufragata il 26 febbraio. Che cosa non torna nelle ricostruzioni ufficiali

      Lo strumentale e ingiustificato cambio di classificazione e gestione degli eventi di ricerca e soccorso nel Mediterraneo in “operazioni di polizia” da parte delle autorità italiane, prassi in atto dal 2019, come abbiamo raccontato fin dall’inizio su Altreconomia, mostra con la strage di Cutro del 26 febbraio 2023 i suoi effetti più letali.

      Ed è patetico lo scaricabarile in atto in queste ore tra Guardia costiera, Guardia di Finanza, ministero dell’Interno e Agenzia Frontex dopo il naufragio. Sergio Scandura, giornalista di Radio Radicale e faro nella notte del Mediterraneo grazie al suo meticoloso lavoro di monitoraggio e inchiesta su fonti aperte, usa un’immagine efficace per descrivere la pantomima: cioè la scena del film “Le iene” di Quentin Tarantino del 1992, con i sopravvissuti della storia a puntarsi le pistole l’uno contro l’altro.

      Qui però ci sono morti veri, 66 quelli dichiarati alla sera del 28 febbraio, dopo il ritrovamento del corpo di un bambino di nemmeno 10 anni. Secondo la prefettura di Crotone sarebbero 28 le salme identificate: 25 cittadini afghani, un cittadino pachistano, un palestinese e un siriano. I salvati arrivano da Afghanistan, Pakistan, Palestina, Siria, Iran, Somalia. Inclusi 14 minori, alcuni dei quali ancora ricoverati a Crotone, altri finiti al Cara di Isola di Capo Rizzuto.

      “Credo che al primo avvistamento abbia seguito un modo di procedere dell’imbarcazione che non ha segnalato il distress e quindi poi si è arenata in una secca all’arrivo: non ha chiesto aiuto da quelle che sono le prime ricostruzioni”, ha detto il 28 febbraio il ministro dell’Interno, Matteo Piantedosi, su Rai1, ospite di Bruno Vespa, dopo aver incolpato i morti per esser partiti con il brutto tempo e non aver fatto come John Fitzgerald Kennedy (“Non chiedete cosa può fare il vostro Paese per voi, chiedete cosa potete fare voi per il vostro Paese”).

      Il primo avvistamento della barca partita il 22 febbraio da Smirne, in Turchia, sarebbe stato in teoria quello dell’Agenzia Frontex, nella tarda serata del 25 febbraio, poche ore prima del naufragio e della strage. L’aereo di pattugliamento Eagle1 dell’Agenzia impiegato nell’ambito dell’operazione Themis avrebbe infatti avvistato l’imbarcazione a 40 miglia dalle coste crotonesi. Scandura ha pubblicato su Twitter la traiettoria disegnata dal velivolo.

  • Le musée Lattara (à Lattes, village entre #Montpellier et Palavas) m’avait commandé une visite virtuelle de la très chouette exposition Statues-Menhirs, Miroirs de pierre du Néolithique, que j’avais déjà visitée avec les enfants et qui m’avait impressionné. Comme l’exposition IRL est terminée, le musée lance aujourd’hui la visite virtuelle :
    https://musee.info/Statues-menhirs

    C’est donc une petite #shameless_autopromo dont je suis très content, puisque c’est un musée à côté de chez nous.

    Pour l’aspect technique, c’est une visite virtuelle que je créé sur ma propre plateforme Musee.info, entièrement fabriquée avec SPIP. Les images panoramiques sont réalisées avec un Ricoh Theta Z1, en mode Raw HDR, je gonfle les images dans Topaz Gigapixel AI (qui n’est pas libre du tout, mais je vais faire des essais avec les nombreux outils de « Zoom and Enhance » qu’on trouve dans la partie « Extras » de Automatic 1111), et je fabrique ensuite les tuiles avec Pannellum.

    Nouveau > Visite virtuelle de l’exposition "Statues-menhirs. Miroirs de pierre du Néolithique" | Musee archeo
    https://museearcheo.montpellier3m.fr/evenements/nouveau-visite-virtuelle-de-l-exposition-statues-menhirs-m

    Pour prolonger l’expérience, l’équipe du musée vous propose de poursuivre la découverte, ou la re-découverte de l’exposition, grâce à la visite virtuelle réalisée par l’agence 23Forward (Montpellier).

    Belle balade « virtuelle » à la découverte de ces énigmatiques statues-menhirs et de l’univers des populations de la fin du Néolithique (3200-2500 av. notre ère).

    Note : j’avais signalé cette expo ici il y a 4 mois (avant que le musée me contacte) :
    https://seenthis.net/messages/978459

    • Chouette ! Merci pour le lien. La différence c’est évidemment qu’à Rodez il s’agit de pièces de la collection, et que leur exposition est permanente, alors qu’à Lattara, il s’agissait de prêts dans le cadre d’une exposition temporaire (terminée depuis ce dimanche donc – j’y étais encore samedi pour la montrer à mon beau-père et à ma grande).

      Je dois dire que je trouve ces pierres extrêmement émouvantes. Je suis du genre à être au bord des larmes en visitant un fac-similé de Lascaux, alors tu imagines que ces collections de sculptures du néolithique, je suis bon public…

      Sinon, l’exposition présentait une reconstitution d’Ötzi, « l’homme des glaces », et il se trouve qu’il y a un film en ce moment sur Arte :
      https://www.arte.tv/fr/videos/067773-000-A/oetzi-l-homme-des-glaces
      (Qui semble pas du tout adapté aux enfants, du coup je l’ai pas encore vu.)

  • Mongolie : le mirage du charbon - ARTE Reportage - Regarder le documentaire complet | ARTE
    https://www.arte.tv/fr/videos/106806-000-A/mongolie-le-mirage-du-charbon

    dans un autre genre …

    Depuis vingt ans, c’est le charbon qui fait la puissance économique de la Mongolie. Grâce à ses ressources infinies, de nouvelles villes sont sorties de terre, tandis que Oulan Bator, sa capitale, se développe à grande vitesse.
    Dans le désert de Gobi, à 10 heures de route de Oulan-Bator, des hommes comme Altan Tsog sont fiers d’exploiter les plus grandes réserves de charbon du monde. La mine de Tavan Tolgoi est installée sur plus de 7 milliards de tonnes de charbon.
    Le soir, quand Altan Tsog rentre chez lui, il serre dans ses bras sa fille de deux ans. Elle souffre d’une maladie cardiaque. D’après les médecins qui travaillent sur place, ses symptômes sont liés à la poussière de charbon. Elle est dans l’air, partout, toujours.
    Selon une étude récente de l’UNICEF, le nombre de maladies pulmonaires a été multiplié par près de 3 en dix ans. Les pneumonies sont devenues la première cause de mortalité des enfants de moins de cinq ans. Ceux qui grandissent dans des yourtes chauffées au charbon ont une capacité respiratoire inférieure de 40% à la normale. A Oulan-Bator, où vit plus de la moitié de la population mongole, le ciel est noir, l’air épais et poisseux, empli de suie. Des mesures de pollution record sont enregistrées. Le gouvernement, conscient du problème, a désormais interdit l’usage du charbon brut, le plus sale. Mais la Mongolie est trop dépendante du charbon : le pays n’a pas les moyens de mener une véritable politique écologique. Le charbon, qui fait la richesse de la Mongolie, en fera peut-être aussi sa malédiction…

  • Le cavalier mongol - Regarder le documentaire complet | ARTE
    https://www.arte.tv/fr/videos/084688-000-A/le-cavalier-mongol

    Le cavalier mongol
    En Mongolie, dans les steppes du Darhat, un cavalier héroïque se lance à la poursuite de voleurs de chevaux. Dans des décors naturels époustouflants, un documentaire épique aux allures de western oriental.

    Depuis des siècles, à la frontière de la Mongolie et de la Sibérie russe, les tribus nomades du Darhat vivent de l’élevage de puissants chevaux semi-sauvages, qui les accompagnent lors de leurs migrations saisonnières des steppes aux montagnes. Mais depuis quelques années, des voleurs de tribus originaires de Tuva s’emparent de leurs troupeaux pour revendre les bêtes à des abattoirs russes pour quelques roubles. Lorsque son étalon blanc, irremplaçable gardien de ses chevaux contre les loups, disparaît, Shukhert, cavalier émérite et charismatique lutteur, se lance alors seul à la poursuite des bandits pour le retrouver et le ramener à temps avant l’hiver. Une traque folle dans des conditions extrêmes, qui conduit même ce justicier capable de tout – il fabrique lui-même ses skis de randonnée dans la forêt –, à être emprisonné quelques semaines.

    Aventure rocambolesque
    Dans les grandioses paysages des steppes mongoles, la traque épique de Shukhert prend des allures de western oriental. Surnommé avec respect par les siens « le dompteur de chevaux », tant ses prouesses pour les maîtriser forcent l’admiration, cet attachant héros mongol emmène le spectateur dans une aventure rocambolesque, au plus près du quotidien des nomades, entre chamanisme, rivalités et banditisme. Truffé de rencontres et de rebondissements, son périple permet aussi de découvrir la mosaïque d’une région complexe, traversée par de multiples tensions ethniques et socio-économiques. Avec ce somptueux documentaire, primé au Festival international du film et du livre d’aventure de La Rochelle en 2019, le photographe et réalisateur Hamid Sardar (Taïga) nous plonge, par sa connaissance du territoire et de la culture mongols, au cœur d’un monde contemporain encore empreint de mystère, d’ordinaire accessible aux seuls initiés.

    pour celle·ux qui auraient raté, ou voudraient revoir Le cavalier mongol cf. https://seenthis.net/messages/825095

  • La série « Secrets de roches » sur Arte. Passionnante.
    https://www.arte.tv/fr/videos/RC-023437/secrets-de-roches

    Nées de la fureur des volcans ou fabriquées par le vivant et considérées comme indestructibles, les roches sont le socle sur lequel la vie se construit. Elles dessinent les #paysages, façonnent les #civilisations et leurs nombreuses propriétés fascinent les #scientifiques autant que les artistes. Dans cette série sur le #monde_minéral, l’#argile, le #granite ou encore le #basalte dévoilent leurs mystères.

    L’argile

    Tendre et fragile à l’état sec, l’argile devient malléable en présence d’eau, et peut se figer de façon irréversible sous l’action du feu. En Inde, des potiers, des fabricants de briques et des biologistes – qui sondent quotidiennement les eaux du Gange – lèvent le voile sur certaines de ses particularités.

    À Poitiers, des chercheurs plongent au cœur de la matière, tandis que dans le désert namibien leurs confrères se concentrent sur les poussières d’argile. En transportant des nutriments, ces dernières contribuent à fertiliser les forêts et à nourrir certaines espèces animales, comme les termites. Enfin, aux États-Unis, des scientifiques mettent en évidence le rôle déterminant des argiles pour la survie des écosystèmes de la planète.

    Le granite

    Quasiment indestructible, le granite est considéré comme le socle du monde terrestre, l’épine dorsale sur laquelle les espèces évoluent. Aux États-Unis, des chercheurs tentent justement de comprendre comment une roche si dure peut influencer la vie végétale. De leur côté, certains animaux profitent également de ses propriétés, à l’instar des agamas rocheux du Namib, une espèce endémique de lézard.

    Dans l’Hexagone, le granite, à la source de nombreuses croyances, a changé le cours de l’histoire bretonne. La roche plutonique façonne aussi la saveur des vins alsaciens et fait rêver les grimpeurs lancés à l’assaut des aiguilles de Bavella, en Corse.


    Le #grés

    Il est une roche qui cristallise entre toutes la beauté du monde : riche des grains de #sable qui le composent, le grès, à la fois poreux et résistant, cultive des rapports presque organiques avec les animaux et les hommes. Le voyage débute sur une plage anglaise avant de se poursuivre dans les somptueux décors de l’Ouest américain, en compagnie notamment d’un biologiste marin.

    En France et en Inde, les derniers bâtisseurs extraient et taillent la pierre selon des méthodes ancestrales. En Namibie, des experts démontrent l’impact des paysages de grès sur la faune sauvage.

    Le basalte

    Provenant des entrailles de la Terre, le #basalte, jeune roche à l’échelle des temps géologiques, naît de la fureur des volcans. Il a produit des paysages emblématiques et des légendes, à l’image de la chaussée des Géants, en Irlande, qui inspire artistes, peintres et poètes.

    Cet épisode nous emmène également en France, où une équipe de chercheurs a récemment découvert que la lave basaltique pourrait être à l’origine de la vie sur Terre. En Auvergne comme sur le territoire des Indiens de la tribu des Modocs, aux États-Unis, les premiers hommes ont tissé des liens fusionnels avec ce minéral. Enfin, un spécialiste en géochimie islandais, qui travaille sur la minéralisation du CO2 atmosphérique, et un chasseur de pierres précieuses indien révèlent les trésors enfouis dans la roche noire.

    Le calcaire

    Recouvrant plus de la moitié de la surface de la Terre, le #calcaire, reconnaissable à sa blancheur prisée des grands bâtisseurs, est presque exclusivement fabriqué par le vivant. L’#étude du plancton au large des falaises d’Étretat ou de l’écosystème de la région de Douvres, en Angleterre, permet de mesurer son influence sur le monde végétal.

    Dans les sous-sols de Paris, on découvre le rôle qu’il a joué dans l’histoire de la capitale. Cet épisode s’intéresse par ailleurs aux méthodes d’extraction pratiquées dans les carrières égyptiennes d’Al-Minya ou à la relation qu’entretenaient nos lointains ancêtres avec le calcaire en Namibie. Au large de la Floride, la disparition progressive du récif corallien inquiète, quant à elle, les scientifiques.

    #géologie #science #histoire #biologie #lichen

  • La canonnière du Yang-Tsé - Regarder le film complet | ARTE
    https://www.arte.tv/fr/videos/111605-000-A/la-canonniere-du-yang-tse


    cf. https://seenthis.net/messages/26024#message26065

    dimanche 5 mars à 20:55

    En 1926, un marin américain (Steve McQueen) patrouillant sur le fleuve Yang-Tsé se retrouve pris au piège de la guerre civile chinoise... Contemporaine du conflit au Viêtnam, cette flamboyante fresque historique de Robert Wise ("La mélodie du bonheur") charrie une critique subtile de l’impérialisme américain.

    Chine, 1926. Le matelot Jake Holman débarque à Shanghai pour prendre son poste de mécanicien en chef sur le San Pablo, une vieille canonnière américaine. Il y rencontre une jeune et jolie compatriote, Shirley Eckert, institutrice dont il tombe immédiatement amoureux. Tandis que Holman sillonne le fleuve Yang-Tsé avec son équipage, les affrontements entre les nationalistes de Tchang Kaï-chek et les communistes se durcissent. En tentant de porter secours à des missionnaires, Holman et ses hommes se retrouvent au cœur des combats…

    Épique et intimiste
    À l’aise dans tous les genres, le réalisateur de West Side Story et de Star Trek : le film signait en 1966 une flamboyante fresque historique, à la fois épique et intimiste, tirée d’un roman de Richard McKenna. Dans le sillage de ces marins américains plongés dans le bouillonnement révolutionnaire de la Chine des années 1920, le film oscille entre scènes d’action parfois féroces, passions contrariées et méditation contemplative exaltant la magnificence des paysages traversés. Tournée en pleine guerre du Viêtnam, cette subtile charge anticolonialiste, qui évite l’écueil moralisateur, vaut aussi pour la performance tout en nuances de Steve McQueen, excellent dans ce rôle de militaire tiraillé entre sa loyauté patriotique et sa conscience d’homme.

    Réalisation : Robert Wise
    Scénario : Robert Anderson
    Producteur/-trice : Robert Wise, Charles Maguire
    Image : Joseph MacDonald
    Montage : William Reynolds
    Musique : Jerry Goldsmith

    Avec

    Steve McQueen (Jake Holman)
    Candice Bergen (Shirley Eckert)
    Richard Attenborough (Frenchy Burgoyne)
    Richard Crenna (capitaine Collins)
    Mako (Po-han)
    Marayat Andriane (Maily)
    Larry Gates (Jameson)

    Auteur.e : Richard McKenna
    Pays : Etats-Unis
    Année : 1966

    Kanonenboot am Yangtse-Kiang / The Sand Pebbles
    https://en.wikipedia.org/wiki/The_Sand_Pebbles_(film)

    #Chine #film #cinéma

  • Berlin 1933 | Le journal dʼune capitale (1/2) | ARTE - YouTube
    https://www.youtube.com/watch?v=q0MQ1erlMbs

    Chronique de l’année 1933, celle de l’avènement du IIIe Reich, par le prisme des écrits (journaux intimes, lettres ou articles de presse) de Berlinois qui ont vécu ce terrible moment de bascule. Première partie : au début de l’année 1933, la République de Weimar est gravement ébranlée.

    Dans un contexte d’hyperinflation, d’explosion du chômage et de la pauvreté, le régime connaît une forte instabilité politique, qui se traduit par une polarisation de l’opinion entre le parti national-socialiste et le KPD communiste. Les émeutes et les assassinats politiques se multiplient. Quand Adolf Hitler est nommé chancelier le 30 janvier, l’entrée du national-socialisme au gouvernement ne suscite de véritable inquiétude que dans les rangs de la gauche. Un mois plus tard, l’incendie du Reichstag offre à Hitler un prétexte pour engager une violente répression contre les communistes. Le 23 mars, le Reichstag, amputé de ses députés du KPD, lui accorde les pleins pouvoirs. Hitler met alors en œuvre sans attendre un terrible programme politique, qui s’ouvre par une première vague de persécution des juifs.

    Chronique polyphonique
    Reprenant le mode de narration déjà déployé dans un précédent documentaire, Berlin 1945, Volker Heise construit son récit à partir d’extraits d’écrits – journaux intimes, lettres, discours ou articles de presse – qui s’accompagnent de poignantes images d’archives du Berlin de l’époque. Les mots de diplomates, journalistes, intellectuels, syndicalistes, dignitaires nazis ou opposants politiques se mêlent à ceux de Berlinois ordinaires – sympathisants d’Hitler, apolitiques, juifs – pour nourrir cette chronique polyphonique d’une funeste année de bascule. Des témoignages marqués par l’immédiateté, entre sidération, effroi et aveuglement, et qui prennent bien souvent une tout autre dimension avec le recul de l’histoire.

    Documentaire de Volker Heise (Allemagne, 2022, 1h30mn)

    Disponible jusqu’au 24/04/2023

    • Berlin 1933 | Le journal dʼune capitale (2/2) | ARTE
      https://www.youtube.com/watch?v=QFd6QO4Nl-A

      Chronique de l’année 1933, celle de l’avènement du IIIe Reich, par le prisme des écrits (journaux intimes, lettres ou articles de presse) de Berlinois. Seconde partie : après la grande « journée nationale du travail » orchestrée le 1er mai 1933 par le Parti nazi, les syndicats sont immédiatement dissous et mis au pas.

      Le 10 mai, un immense autodafé est organisé devant l’opéra de Berlin, condamnant au bûcher les livres d’une centaine d’auteurs principalement juifs. Après l’interdiction du SPD (le Parti social-démocrate) d’Allemagne, dont des membres sont assassinés ou envoyés en camps de concentration, le régime dissout l’ensemble des partis politiques et instaure en juillet le parti unique. Tandis que le Reich engage l’ambitieuse construction d’autoroutes, Hitler quitte avec fracas la Société des Nations et lance le pays dans une politique de réarmement intensive...

      Documentaire de Volker Heise (Allemagne, 2022, 1h30mn)

    • oui, ça m’a été proposé sur YT, suite à mes visionnages précédents et j’ai eu la flemme d’aller sur Arte…

      ton commentaire me permet de voir que le documentaire avait été signalé il y a une semaine avec un commentaire auquel je souscris totalement…
      … auquel je pourrais rajouter l’épouvantable sentiment d’impuissance des opposants devant le rouleau compresseur en marche qui culmine avec les comptes-rendus de suicide…
      https://seenthis.net/messages/990414