Sur les traces de la mystérieuse maladie qui a touché les employés d’une usine de frites belge
▻http://www.francetvinfo.fr/economie/emploi/carriere/vie-professionnelle/sante-au-travail/sur-les-traces-de-la-mysterieuse-maladie-qui-a-touche-les-employes-d-un
Pendant que les infections se multiplient, la cheminée de l’usine continue à fumer. L’odeur tenace de pommes de terre enveloppe toujours le village. Le va-et-vient des semi-remorques balaye sans cesse l’entrée du site. A l’entrée des massifs bâtiments métalliques, l’activité semble se poursuivre comme d’ordinaire. Mais derrière le sourire de façade de l’hôtesse d’accueil, l’injonction à nous adresser au ministère de la Santé. Des mesures internes ont été prises, assure-t-on : les ouvriers doivent porter des masques et l’eau est davantage désinfectée.
Chez les employés abordés près de l’usine, c’est l’omerta. Deux d’entre elles, assises sur un banc pour leur pause-déjeuner, rechignent à répondre, fixant leurs tupperwares : « On ne doit pas parler, on ne peut rien dire. »
Dans le village, on ne se soucie guère du problème. Ni à la supérette : « Certains clients en parlent, mais personne ne sait. » Ni à la boulangerie : « On ne sait pas, même en se renseignant sur Internet. » Ni chez le primeur : « Personne n’en parle vraiment. Je connais des gens qui y travaillent mais dans les bureaux. » Si les locaux – flamands – ne s’alarment pas, c’est peut-être parce que ce sont les ouvriers en contact avec les chaînes de production - surtout des Français - qui sont tombés malades.