Je refuse de noter les rêves
Qui concernent l’ open space
Je fais la grève des rêves
J’ai rendez-vous avec Daphna dans une gare
Elle est en retard, je fais peur à un jeune
Et je finis par fumer son mégot
Daphna est habillée comme elle l’était
Pour un ancien rendez-vous
Je lui en donne le jour exact
Debout à la fenêtre le matin
Je reçois dans les cheveux
Un peu de vent, une caresse, enfin
À la Cézarenque
Pour acheter des pélardons
Echange avec les vendeurs
Je repense aux mentions
De la Cézarenque
Dans Elever des chèvres en open space
Le café
On vous l’apporte
Allez discuter avec Émile
Tant de choses ont été discutées
Tant de décisions ont été prises
À cette terrasse ombragée
Deux heures de ponçage
13.000 tours par minute
Et je continue de penser à elle
Pendant que j’avalais de la poussière
Le vent a créé de grands désordres
Dans le tas de feuillets de mon tapuscrit
Est-ce que je ne devrais pas
Tenter de tirer parti
D’un tel désordre ?
Un riverain cévenol tente d’interdire l’accès
À un gourd ! En soi une affaire d’état
Surtout une tendance actuelle d’accaparement
Et de fait les locataires de son gite
Se croient tout permis à la rivière
Bref, agissent en propriétaires
J’en fais un peu une affaire de principe
Mais si on ne peut pas être garanti
De telles manœuvres jusque dans les Cévennes…
Je tente le tout pour le tout
Souris d’agneau cévenol
Façon portugaise pruneaux cajou
Mes voisins cévenols me demandent
Comment ça va, en fait tout va bien
Il me manque juste l’essentiel : ses caresses
Une raclure de mastic
Dessine une montagne inédite
Au travers de la fenêtre. Soir
Conversation avec ma grande Sarah
En se promenant, elle s’étonne
Que je lui donne autant raison. Très bien !
Les unes et les autres regagnent
Leurs chambres et me laissent
À ma nuit cévenole
Demain
M’attend un gros
Chantier de laque
Demain
Je ne pourrais plus voir
Le rouge basque en peinture
Après-demain
Je ne pourrais plus voir
Le rouge basque en peinture
Et le jour d’après
Je ne pourrais plus voir
Le rouge basque en peinture
Il faut
Pour résister aux hivers d’ici
Trois couches
Elancements dans le dos
Le corps ferait bien de me laisser
Tranquille pour que rien ne s’écroule
Le corps ferait bien de remarquer
Les efforts consentis récemment
Et agir en allié. Sommeil. Rêves, peut-être
Dans la vallée, les points lumineux
D’année en années
Sont de moins en moins nombreux
#mon_oiseau_bleu