Et parfois pas grand-chose
À retenir des rêves
Ma montre s’est arrêtée
Plus de trois mois
Qu’elle ne t’a pas envoyé un message
Et tu regardes encore ton téléphone !
Temps couvert
J’ai eu froid cette nuit
Le plus dur c’est de s’y mettre
Énième café
En jouant aux échecs avec Émile
Très belle partie nulle (Émile fier)
Le plus dur c’est de s’y mettre
Pourtant du plaisir à enfiler
Les vieux habits (odorants)
(A-t-on le droit
D’utiliser des parenthèses
Dans un poème en trois lignes ?)
D’après mes calculs, à la fin de l’été
Mon Oiseau bleu comptera 200 pages
Et moi je (ne) pèserai (plus que) 125 kilogrammes
Rouge basque
Rouge basque
Rouge basque
De temps en temps
Le rouge basque donne un répit
Au cœur brisé (d’après Ryôkan)
De temps en temps
Le rouge basque détourne l’esprit
Du souvenir de ses seins
Je n’avais pas prévu
De tant parler d’elle
Dans mes poèmes
Je n’avais pas prévu
De tant penser à elle
Dans les Cévennes
La Cézarenque
Produit et vend
Des spéculoos !
Cette maladie
De vouloir et tenter
De tout retenir
Et quand cesse
Cette maladie
Que reste-t-il à vivre ?
Ces sous-bois
Que je ne photographie plus
Je les vois pour la première fois
Mes enfants
Que je photographie moins
Je les regarde vraiment ?
Temps couvert
C’est le jour de retrouver
Les lieux devenus courus
Mon voisin m’offre un plein panier
De son romarin, à peu près autant
Que j’en consomme en dix ans
Pommes de terre sautées
À l’ail, et au romarin donc
Gaspacho aux cœurs de bœuf
Concert pour harpe et grillons
Ces derniers plus soucieux
De rigueur métrique
Tout un village réuni
Dans son église pour écouter
Du piano à bretelles
Tout le monde dans l’église
Avec le piano à bretelles
Sauf Valérie et moi, papotant dehors
Il manquera toujours aux Cévennes
Une salle de concert
Comme le Tracé provisoire
Route du retour de Sénéchas
Deux renards, un hibou, un chevreuil
Une laie et ses marcassins, un lézard vert
Note tes poèmes du soir
Va te coucher
N’y pense pas, plus
Nuit noire
De temps en temps trouée
Par des éclairs très lointains
Par la fenêtre je peux distinguer
Que cela barde sur la Margeride lointaine
Nous en recevons la lumière sans le son
Au milieu de la nuit
Le vacarme subit
D’une averse soudaine