La preuve par Fukushima : pas de nucléaire sans catastrophe !
article de Daniel Tanuro publié le 15/03/2001.
▻http://alencontre.org/asie/la-preuve-par-fukushima-pas-de-nucleaire-sans-catastrophe.html
Windscale en 1957, Three Mile Island en 1979, Tchernobyl en 1986, Tokai Mura en 2000, et maintenant #Fukushima. La liste des accidents dans des centrales nucléaires continue de s’allonger. Il ne peut tout simplement pas en être autrement. Il n’est pas nécessaire d’être docteur en physique pour le comprendre . Une centrale nucléaire fonctionne un peu sur le mode d’une bouilloire électrique. La résistance dans la bouilloire correspond aux barres de combustibles dans la centrale.
S’il n’y a pas d’eau dans la bouilloire et que la résistance chauffe, il y a un problème. Même chose dans la centrale : les barres de combustible doivent baigner en permanence dans l’eau qu’elles font bouillir. La vapeur produite fait tourner des turbines qui produisent l’électricité. La centrale consomme donc de grandes quantités d’eau dont la circulation est assurée par des pompes.
Si les pompes tombent en panne, l’eau vient à manquer et les barres surchauffées se dégradent. Si on n’ajoute pas rapidement de l’eau, la chaleur produite par la réaction au sein des barres est telle que les barres fondent et tombent sur le fond de la cuve(qui correspond à l’enveloppe de la bouilloire). Cette cuve à son tour est enfermée dans une double enceinte de sécurité : le réacteur dont tout le monde connaît la silhouette extérieure, qui est caractéristique. Si cette enceinte ne résiste pas à la chaleur intense des barres en fusion et qu’elle se fissure, la #radioactivité est lâchée dans l’environnement, avec toutes les conséquences mortelles qui en découlent.
Une alternative à ce système infernal est plus urgente que jamais. Elle passe par la réduction radicale du temps de travail sans perte de salaire, avec embauche proportionnelle et baisse des cadences de travail : pour produire moins, il faut travailler moins, et le faire en redistribuant les richesses. Elle passe aussi par la propriété collective des secteurs de l’énergie et de la finance, car les renouvelables sont plus chers que les autres sources, et le resteront pendant une vingtaine d’années, au moins. Elle passe enfin par une planification à tous les niveaux, du local au global, afin de concilier le droit du Sud au développement et la sauvegarde des équilibres écologiques. En fin de compte, elle implique le projet écosocialiste d’une société produisant pour la satisfaction des besoins humains réels, démocratiquement déterminés, dans le respect des rythmes et des fonctionnements des écosystèmes.
Faute d’une telle alternative, la #croissance_capitaliste provoquera toujours plus de catastrophes, sans satisfaire pour autant les besoins sociaux. Telle est, en dernière instance, la terrible leçon de Fukushima.