Macron se prépare au combat, il commande des grenades lacrymo pour 4 ans

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  • Suite au 15 août à Bure : autopsie de la grenade « assourdissante » GLI F4 – Désarmons-les via @paris
    https://desarmons.net/2017/08/21/suite-au-15-aout-a-bure-autopsie-de-la-grenade-assourdissante-gli-f4

    Répression qui vient. Un élement de contexte, paru après cet article : Le ministère de l’Intérieur a lancé le 8 août un appel d’offre pour une commande d’un montant de 22 millions d’euros (hors TVA) de "grenades de maintien de l’ordre et moyens de propulsions à retard"

    Au cours de la manifestation contre l’enfouissement des déchets nucléaires à Bure, des affrontements ont éclatés entre opposantEs au projet Cigéo et gendarmes sur les champs entourrant la commune de Saudron (Meuse). Peu avant la fin des hostilités, les gendarmes ont fait un usage intensif des grenades GLI F4, dite « grenades assourdissantes », occasionnant plusieurs blesséEs grave, dont l’un risque aujourd’hui une amputation des orteils. (...)

    Les précédents (...)

    La grenade offensive suspendue, la GLI F4 maintenue

    Le 26 octobre 2014, lorsque Rémi Fraisse est tué dans le dos par une grenade offensive OF F1 à Sivens, l’inspection de la gendarmerie et de la police tergiversent longuement sur le maintien des deux grenades, sous-pesant les arguments en faveur de l’une et de l’autre (ce soir là, les gendarmes ont lancé 23 grenades offensives et 38 GLI F4, de quoi s’y perdre). Finalement, la GLI F4 est maintenue et l’OF F1 suspendue, pour des considérations purement stratégiques. La police n’utilisant que les GLI F4, elle se fiche éperdument du maintien en service des grenades offensives, mais exerce un lobbying évident pour que la GLI F4 continue de doter les forces de l’ordre. A l’époque, Cazeneuve lui-même s’en fait le défenseur, estimant que les GLI F4 sont « nécessaires pour le maintien à distance ». « Elles sont, en outre, indispensables à la gradation de la réponse pour protéger tout à la fois les forces de l’ordre et les manifestants violents contre les conséquences dommageables d’un contact ».

    Le gouvernement se contente alors de « durcir les modalités d’emploi des grenades lacrymogènes à effet de souffle, dites “GLI” pour grenade lacrymogène instantanée », proposant que l’utilisation de ces munitions se fasse « en binôme, un binôme composé du lanceur lui-même et d’un superviseur ayant le recul nécessaire pour évaluer la situation et guider l’opération ».

    À Bure ce 15 août, il est certain que le ou les superviseurs n’avaient pas le « recul nécessaire » pour les deux dizaines de grenades lancées en moins de 3 minutes…

    C’est quoi cette grenade lacrymogene instantanée ?

    La grenade GLI F4, de calibre 56 mm, pèse 190 grammes, dont 41,2 grammes de masse active. Grenade dite « à effet combiné », elle est composée de 10 grammes de gaz lacrymogène CS pur et de 25 grammes de tonite (TNT). Elle peut être lancée à la main, ou propulsée à l’aide de dispositifs propulseurs DPR de 50, 100 ou 200 mètres et grâce à des lance-grenades Chouka ou Cougar.

    La GLI F4 est constituée d’une ogive en plastique rigide de couleur grise, contenant une cartouche en polystirène blanc dans laquelle on trouve le détonateur et le dispositif d’allumage, ainsi qu’une cartouche en carton avec un couvercle de couleurs rouge et jaune, contenant la masse active de gaz (poudre jaune) et de tonite (poudre noire). Généralement, les deux cartouches sont pulvérisées lors de l’explosion et on ne trouve sur le sol que l’ogive en plastique et le propulseur qui a permis de l’envoyer, ou le bouchon et la goupille si la grenade a été envoyée à la main.

    Produite par l’entreprise LACROIX – ALSETEX sous le code SAE 810, la grenade GLI F4 est classée parmi les grenades à effet de souffle (explosive). La détonation produite par la grenade, dont le niveau sonore peut atteindre jusqu’à 165 décibels (à 5 mètres de l’impact), vise à effrayer l’adversaire. C’est la raison pour laquelle la GLI F4 a toute sa place dans la panoplie des armes à effet psychologique mise en service depuis le début des années 2000. Elle est souvent appelée pour cette raison « grenade assourdissante », bien que la grenade assourdissante corresponde à un autre modèle de grenade produite par Alsetex, la SAE 430, qui n’est pas employée dans le cadre du maintien de l’ordre en France.

    Encadré par l’article R. 431-3 du code pénal et l’article D. 211-17 du code de la sécurité intérieure, l’usage de la Grenade Lacrymogène Instanée (GLI F4) est prévu dans le cadre d’une riposte graduée, jaugée au regard de la violence réelle ou supposée des manifestantEs faisant face aux forces de l’ordre. Son usage intervient si les moyens basiques du maintien de l’ordre, à savoir les matraques, les canons à eau et les grenades lacrymogènes, sont jugés inefficients. Elle est utilisée sur le palier « usage des armes » qui succède au palier « emploi de la force ». Elle précède le palier « riposte » prévoyant l’usage d’armes à feu individuelles.

    Utilisée allègrement lors d’affrontements de moindre intensité, et sans que les manifestantEs n’aient utilisé autre chose que des pierres, la grenade GLI F4 impose un haut niveau de violence et entraîne des blessures de guerre qui sont difficilement prises en charge par les services d’urgence classiques.

    " #armes_non_létales " #Police #militarisation