• Presque un soulagement
    J’ai de nouveau un rêve à noter
    Même à l’intérêt relatif

    Merde !
    J’ai oublié
    De reboucher le pot de peinture hier

    Réveillé par une envie
    De déféquer
    Pas du tout par l’aube

    Déçu par l’aube
    Déçu par mon rêve
    Mais pas déçu par juillet

    Je crois que je ne peux plus
    Voir le rouge basque
    En peinture

    Et pourtant
    Il me reste deux couches
    Sur trois portails à passer

    Torse nu sous la voute
    Peignant, la caresse
    D’un peu de vent qui passe

    Daniel et Émile
    Partis en forêt
    Une œuvre de land-art

    Poème
    Ecrit
    Nu

    Poème
    Ecrit
    Avec un café

    J’ai maigri
    Tiens, que vois-je ?
    Ma verge !

    Rideaux tirés sur la chaleur
    Pénombre dans la chambre
    Seul. Je repense à d’autres étés.

    Poème
    Ecrit
    En maillot de bain

    J’en tiens un !
    Des quatre rêves brefs de cette sieste
    Trois engloutis par la chaleur

    Contraste saisissant entre la chaleur
    Et la fraîcheur de l’eau, la poitrine
    Est affolée le temps d’une longueur

    La Grève des rêves cela ne va pas
    Pas du tout, je le sais depuis le début
    Saisir des anguilles avec les mains mouillées ?

    Les Anguilles
    Les mains
    Mouillées
     !

    Mon Oiseau bleu et
    Les Anguilles les mains mouillées
    Tête-bêche

    Départ sur les chapeaux de roue
    Pour la Garde de dieu, tentative illusoire
    De prendre de vitesse le couchant

    On traverse une forêt de hêtres
    Des troncs ont été coupés
    Daniel frémit

    Sur la draille, je vois mes enfants marcher
    Vers la dernière borie, comme un jour
    Ils feront quand je n’y serai plus

    Je passe sous les franges
    Sombre du bouleau
    Une photographie malgré tout

    La succession
    Bleutée
    Des vallées

    Au loin, d’un côté
    Le Mont-Aigoual
    De l’autre le Mont Ventoux

    La lumière sur le visage
    De mes enfants
    Qu’ils sont grands !

    C’était hier
    Que je devais les porter
    Jusqu’ici

    Le chemin forestier
    De plus en plus sombre
    De plus en plus raviné

    Un jour c’est sûr
    Sur ce chemin
    Je casserai un essieu

    Dans la descente
    Les grands mélèzes
    Comme des mats

    On passe devant une ruine
    Que j’ai connue habitée
    C’était une ferme en 77

    Des couches et des couches de rouge basque
    Des allers-retours dans le gourd à la nage
    Marcher sur la draille dans le couchant

    Quel genre de rêves
    Fait-on
    Après une telle journée ?

    #mon_oiseau_bleu