Universités d’été. Rafael Correa, invité d’honneur des Insoumis

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    • L’ancien président de la République de l’Equateur a donné une conférence sur le « socialisme du bien-vivre », vendredi à Marseille, lors des « amphis d’été » de la France insoumise.

      « Nous étions parmi les pays les plus inéquitables de l’Amérique latine et sommes désormais parmi les trois pays les plus équitables. (…) Il y a eu une réduction de la pauvreté : 1,8 millions de personnes en sont sorties », a-t-il défendu. Refusant « l’orthodoxie », rejetant « les dogmes et les expectatives idéologiques », il a soutenu un projet de « recherche permanente de la justice et de la prédominance de l’humain sur le capital ». Regrettant que le monde soit « dominé par l’empire du capital financier », il a plaidé pour « une société avec un marché » plutôt que pour « une société de marché ». « Le marché doit exister en fonction des nécessités sociales », a-t-il argumenté, avant de pointer que son pays a rencontré des difficultés économiques dues à un tremblement de terre et aux crises pétrolières.

      Certain que « l’Amérique latine a vécu un changement d’époque » et entamé « un processus », il a tancé les ingérences extérieures, et ciblé en particulier les médias privés sud-américains, qui représentent à ses yeux le « vrai pouvoir politique » et sont en passe de devenir un « pouvoir sans contre-pouvoir ». « On nous présente la politique comme corrompue et méchante pour empêcher toute transformation, toute implication citoyenne, pour nous faire croire qu’il n’y a pas besoin de politique mais juste d’experts », a-t-il aussi mesuré.

      La situation de l’Amérique latine, au-delà de la présence de Rafael Correa, a également été débattue par les insoumis à Marseille lors de la conférence « Quand la gauche est au pouvoir : quels enseignements de l’Amérique latine ? » Enfin, une formation réservée aux élus et intitulée « Le processus constituant au Venezuela : retour d’expérience » était aussi au programme. Nombre de militants présents disaient vouloir refuser toute « position binaire » et tout « manichéisme » sur la situation de ce pays en proie à des violences, à une crise économique et démocratique, et dont le président Nicolas Maduro est régulièrement présenté comme un dictateur par les médias français. « La campagne de désinformation en France est indigne, s’est agacée la députée FI Clémentine Autain. L’opposition de droite vénézuélienne ressemble davantage à l’extrême droite qu’à de gentils libéraux. Je ne partage pas tout ce que fait Maduro mais j’appelle à ce qu’en France on sorte des caricatures. Si la France veut être à la pointe de la lutte contre les dictatures, elle peut déjà s’interroger sur nombre de ses partenaires. Depuis Chavez, les gouvernements au Venezuela luttent pour le partage des richesses et font face à l’ingérence américaine. Donald Trump lui même a dit vouloir faire tomber le gouvernement du Venezuela. Cela doit nous interroger. Nous avons besoin d’un débat serein. »

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