La détention du Franco-Palestinien a été prolongée. Son avocat a précisé à l’Humanité que les charges n’ont pas été communiquées.
Arrêté mercredi à son domicile de Jérusalem-Est, Salah Hamouri devait sortir dimanche. Mais les autorités israéliennes en ont décidé autrement. Présenté devant un juge, hier, le Franco-Palestinien a vu sa détention prolongée jusqu’à mardi, et ce malgré l’appel interjeté immédiatement par son défenseur, Mahmoud Hassan.
Tout est désormais à craindre
C’est bien l’arbitraire le plus total. « On ne sait pas trop ce qu’ils font, explique l’avocat. C’est un dossier secret qui a été remis au juge et on ne sait pas quelles sont les charges. » Salah Hamouri a été interrogé pendant une vingtaine de minutes immédiatement après son arrestation et c’est tout. Il est, depuis, à l’isolement dans une cellule, à Jérusalem. « Il ne peut voir personne. Il est complètement coupé du monde extérieur, à part quand il est présenté devant le juge et que nous pouvons le voir », souligne Mahmoud Hassan. La police israélienne serait particulièrement intéressée par le téléphone de Salah Hamouri et par des dossiers saisis chez lui. Il serait soupçonné d’appartenir à une organisation ennemie ou illégale.Au vu des pratiques israéliennes, tout est désormais à craindre. Certes, le consulat général de France à Jérusalem suivrait le dossier et tenterait d’apporter une aide consulaire à Salah Hamouri, mais ses démarches ne semblent pas avoir abouti pour l’heure. On sait également que la pratique du « dossier secret », si chère à la « justice » israélienne, est un prétexte pour masquer le manque de preuves, mais ouvre la voie à la détention administrative. Une pratique héritée du mandat britannique et perpétuée par Israël. Elle permet de détenir un Palestinien pendant six mois renouvelables sans que les éléments du dossier constitué ne soient révélés. Plusieurs députés palestiniens, dont Khalida Jarrar, se trouvent dans ce cas, parmi les 450 détenus administratifs.