Publicité : le Pélardon, c’est très très bon. (Non, ne me remercie pas, c’est cadeau.)
Je tague donc : #montpellier, même si c’est un peu plus les Cévennes que l’Hérault.
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Je tague donc : #montpellier, même si c’est un peu plus les Cévennes que l’Hérault.
Voir la page wikipédia très complète sur le pélardon ▻https://fr.wikipedia.org/wiki/Pélardon... de la part d’un cévenol - caussenard grand fan du dit fromage
Et le meilleur qui soit il est fait dans la vallée de la Cèze. Nul chauvinisme, juste un fait. Si tu peux mettre la main sur des pélardons qui viennent de la Cézarenque, à Concoules ou du côté d’Aujac, tu vas pleurer ta mère.
Quand il est bien frais tu peux l’agrémenter d’un peu de miel de châtaignier, voire, de confiture de girolles.
Mon chat s’appelle Pélardon. C’est un vrai cévenol, il n’est jamais à la maison.
Pas le temps de noter
Le rêve érotique de cette nuit
Le covoiturage n’attend pas
J’ai donné rendez-vous
Là d’où les Moldaves partent en car
Terre-plein désert, les Moldaves sont partis
« Sarah ! », se présente l’une
J’ai failli répondre
« Comme ma fille ! »
Hélène commence là où Sarah finit
Et Sarah finit là où Hélène commence
Elles ont l’air chouette mes covoitureuses
Une étudiante en lettres modernes
Une juriste en voie de reconversion
Et un ingénieur informaticien sont dans une voiture
Après une heure de route
« En fait aujourd’hui le jour n’est pas programmé
Pour se lever ? », demande Sarah
Route fluide
Discussions fluides
Ecart d’âge parfaitement surmontable
Jeunes femmes très alertes
Vives d’esprit
Et très ouvertes : la route file
De temps en temps
Elles s’endorment
Confiantes
Le jour se lève finalement
Sept heures plus tard
À Orange !
À Orange j’ironise
Auprès du cafetier : « il faut venir à Orange
Pour avoir un spéculoos avec son café ? »
Par acquit de conscience
Je vérifie que Jérôme
N’est pas en Arles ? Non
Pensées pour B.
À la seule vue du Ventoux
Encapuchonné de neige, vraiment
À hauteur de Brignoles
Je retrouve des bords d’une autoroute
Lieu d’une aventure extraordinaire
Embouteillage monstre
Sortie sauvage
Immense détour
Arrivé à Antibes le 14 juillet à 5H
Je m’étais baigné nu
Sur la plage d’Antibes, déserte, de nuit
Je suis parti un peu à l’aventure
Je n’avais même pas pris l’adresse
Je téléphone à Daniel
En fait je suis tout près
Il me donne deux consignes et me dit
« Tu me verras au milieu de la vigne en nœud papillon »
Je découvre donc en un clin d’œil
Le nouveau domaine de Daniel
Ses sculptures omniprésentes
Pendant que Daniel
Va faire quelques courses
Je m’endors au milieu de ses œuvres
Des années que je vois Daniel
Sculpter, littéralement évider
C’est désormais une forêt dans son atelier
Daniel me régale de galettes
De carottes aux couleurs variées
Et d’un Côte de Provence savoureux
Discussions en tête à tête
À s’en vriller la tête justement
Même sans le Côtes de Provence
Parfois l’impression
Quand on en parle justement
D’enterrer, sans tristesse, le Désordre
Je finis par demander grâce
Après minuit
Tellement déplacé, sommeil immédiat
Le Mont-Lozère
Me fait cadeau
D’une dernière aube, majestueuse
Rêve
Très troublé
Très violent
Je pousse des personnes
Surtout des enfants
Dans des escaliers, comas
Voyage du retour
Avec Émile et Zoé
Géométrie variable
Soudain
À Nevers
La fièvre
Incapable de conduire
Arrêt dans le premier hôtel
Presque en ruine, souvenir d’enfance
Pendant que Zoé tente d’intéresser Émile
À un film policier, j’ai le sentiment
De m’évanouir
Rêves
De densité
De mercure
Je me réveille
Vingt fois dans la nuit
Je grelote en plein été
Dans le même grand lit
Zoé se protège du mieux qu’elle peut
Contre mon agitation
Petit déjeuner expédié
Toilette expédiée
Sarah et moi sur la route
Je reproduis un de mes anciens rituels
Qui en rejoint un autre, qui en rejoint
Un autre encore, fin de la photographie
Arrivée sans encombre
Mais déjà une chaleur étouffante
Je passe devant le heurtoir de Jérôme
Quelques noms familiers
Sur le programme, le reste
Ce sera de la découverte
Armand Questsch
Magnifique travail spatialisé
Je me dis : ça commence fort
L’exposition des 66 photographes iraniens
Aurait pu me faire fuir, je n’aime pas qu’on regroupe
Les photographes par nationalité, exposition passionnante
Fukase
N’a pas le talent
D’Araki
Quelques photos
De corbeaux
Sortent du lot
Dune Varela
Produit un travail très pertinent, mais
Il faut rester sourd à son commentaire
Dans les photos d’Ackerman et Gobert
Toute l’ambivalence du symbole de Lénine
Si c’était si simple…
Dans l’exposition des pulsions urbaines
Je retiens une très belle photographie
De Pablo Larain, mais c’est bien tout
Marie Bovo
A beaucoup de talent et
Elle est très forte en profondeur de champ
Au musée Réattu, comme souvent
Pas un regard pour les photos
Mais je photographie le coude du Rhône
Samuel Grattacap
Se met beaucoup trop en scène
Ce qui est coupable en regard de son sujet
Au Méjean
Revoir des œuvres
D’Oscar Muñoz !
Force de la démonstration
De Michael Wolff
Nos villes sont inhabitables
Je croise une connaissance, j’ai le sentiment
Que nous nous connaissons, moi de même
Thomas Delthombe !
On attaque les ateliers
Par la face Nord
Sous la canicule
Il faut payer pour voir Annie Leibovitch (LUMA)
Je propose à Sarah de lui payer l’entrée à elle
Non, c’est une question de principe !
Elle feuillette le catalogue
En plus c’est nul
Ce qu’elle fait cette photographe !
Assez fort
Pour que d’autres entendent
Bon sang ne saurait mentir
Une vidéo passe en boucle
Des extraits de violences policières racistes
Et des archives de Noirs célèbres. Sarah : « c’est nul ! »
La grande table lumineuse
De Fischli & Weiss
Me laisse de marbre
Le chien
Et les étoiles
De Juliette Agnel !
Une image de Mari Bastashevski
M’arrête, moins les autres
Que je trouve plus convenues
Deux très belles séries de photographies
A propos de Fukushima, Ayesta et Bression
Et Brodbeck & de Barbuat
Cette magnification par l’image
Est presque coupable
En fait elle est vénéneuse
Revoir la DATAR,
Revoir Tom Drahos
Revoir Jean-Louis Garnel
Je ne sais pas si on peut
Ecrire une critique d’exposition
En haïkus, je vais le faire quand même
Un jour, peut-être, en Arles
On se prendra par la main
Pour penser un plan clair
Combien faut-il
De grands commissaires (internationaux)
Pour changer les (dix) ampoules grillées ?
Qui peut encore être ému
De jeux d’ombres sur des murs
En noir et blanc ? Oui, qui ?
Un jour, comprendre que les visiteurs ont des oreilles
Et souffrent d’entendre le son d’une médiocre vidéo,
Tout en admirant Oscar Nunoz, silencieux, lui
L’éclatement des lieux d’exposition
Allant jusqu’à Toulon n’est pas abordable
Pour les visiteurs moins fortunés. Peigne-culs !
Le début d’emprise de la fondation LUNA
Sur les Rencontres est immédiatement visible
Surtaxe des expositions. Peigne-culs !
Les choix de Sam Stourzné
Sont incompréhensibles
Ce ne sont pas des choix
Et c’est l’heure de poser
Ma belle Sarah, pas très fraîche
Quelle chaleur, à la gare
Ces départs de la gare d’Arles
Sont un excellent entraînement
Pour des séparations plus longues, plus tard
Je retrouve B.
En bord de Rhône
Toujours souriante
Nous dînons
De seiches à la plancha
Qui ne valent pas celles de l’Escala
Longues conversations
En bonne intelligence et bienveillance
Dans une lumière admirable, orange
Promenade digestive
Et digressive
Sur les quais du Rhône
C’est la plus belle journée
Des vacances
La dernière aussi
C’est la plus belle soirée
Des vacances
Et oui, la dernière
Nous sommes chassés
Par des moustiques en piqué
Depuis les platanes alentour
Je conduis assoiffé
Et les pieds en capilotade
J’ai quitté Sarah, j’ai quitté B.
Il faisait 32°C à 22H en Arles
Il faisait 36° C à Nîmes à 22H30
Il fait 20°C à minuit au Bouchet
Un clair de lune magnifique
Sur la vallée de la Cèze
Me fait des adieux douloureux
Je cherche
Et je cherche encore
Le sommeil
Rumeur de la conversation
En bas dans la cuisine
Entre Émile et ma mère
Il faudrait que je me lève
Que je mette mes habits de peintre
Et que je donne la dernière main
Souvent je pense à elle le matin
Je tente de le faire comme si
Je lui disais adieu, jusqu’à demain
Va
Donc
Peindre !
Deux heures plus tard
Je pose enfin mon pinceau
Tous les volets sont de la même couleur !
Rouge basque
Rouge basque
Rouge basque !
Chantier pour l’été prochain
Les montants externes des fenêtres
Rouges basque !
Il fait enfin vraiment chaud
Lumière blanche écrasante
Sur toute la vallée
J’apprends
À canaliser
Un ru
J’apprends à canaliser un ru
L’antique savoir, dans cinq jours
Je brasserai des données dans un tableur
J’ai appris aussi à tordre
Le métal en le chauffant
Bientôt retour aux data bases
À ma fenêtre ouverte
L’espace de la vallée, demain
Retour à l’open space
De temps en temps
Le vent m’apporte bruyère et citronnelle
L’air conditionné ne me manque pas
N’y pense pas
Ne pense plus à elle non plus
Respire, nage et vis !
Fou rire intergénérationnel
À table, à propos de sexe
C’est possible !
Je tire les rideaux sur la canicule
C’est de la douceur
Après la violence
Je tire les rideaux sur la canicule
Je me déshabille
Soudain elle est là, en pensée
Je vois sa poitrine, son ventre
Il suffirait d’allonger le bras, la main
Ma main atteint le rideau, elle n’est plus là
Nu, allongé
Sentant la sueur
Je me sens bien, mais seul
Il fait vraiment
Très chaud
Tous à l’eau !
L’eau est vraiment
Très froide
Une caresse, et quelle !
Ma montre
N’a jamais aussi bien fonctionné
Que depuis qu’elle est partie
Dehors, fin d’après-midi
Le Mont-Lozère
Fait son intéressant
Le vent qui pilote les nuages
Et crée des jeux d’ombre
Est un fameux éclairagiste
Mes cheveux blancs (et hirsutes)
Sur mes tempes, forment (dans les marges)
Des dessins lumineux (accueillir l’âge)
Hirsute
Dans les marges
Accueillir l’âge
Repas de restes
Parties d’échecs avec Émile
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