Le chercheur en son labo.

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    les rancunes scientifico-personnelles sont à la vie universitaire ce que les nuages sont à la pluie : un préalable indispensable. Elles ont pour fondement une animosité personnelle reposant le plus souvent sur un simple délit de sale gueule ou une répulsion physique (51 % des cas), un rateau amoureux ou un refus d’obtempérer à l’exercice du droit de cuissage (26% des cas), une sombre histoire d’argent ou de subvention détournée (19% des cas), ou bien encore de résultats de recherche copiés et autres plagiats (4% des cas). Elles sont le plus souvent déguisées sous le fard de controverses techniquo-scientifiques (du genre « sa définition de l’épistémologie critique des analyses de l’impact social de la téléphonie mobile contredisent tout l’apport de l’école de Stockholm sur l’observation participante en milieu cellulaire humide »). Elles rejaillissent systématiquement sur l’entourage, et surtout sur les doctorants de la personne visée. Elles expliquent à elles seules l’essentiel de la composition des jurys de thèse et des comités de sélection (anciennement commissions de spécialistes), et peuvent à ce titre être considérées comme les principaux régulateurs de l’ensemble de la masse salariale de l’université. Ainsi, un chercheur ne pouvant se prévaloir d’au moins 4 ou 5 rancunes scientifico-personnelles ne deviendra jamais un universitaire digne de ce nom. Il est à noter que les rancunes scientifico-personnelles sont étrangement le plus souvent de nature top-down, un individu ayant déjà acquis puissance et notoriété s’échinant à empêcher sa cible d’en ramasser ne serait-ce que les miettes pour le seul plaisir de ressentir l’étendue de son pouvoir de nuisance.

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