• Médecine « alternatives » et cancer : des résultats accablants | 2017-08-24

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    Si le nombre de victimes des médecines alternatives est difficile à établir, les preuves du danger qu’il y a à refuser les traitements conventionnels au profit de ces leurres s’accumulent petit à petit, en dépit des difficultés qu’il y a à collecter des données. Pour des raisons éthiques évidentes, on ne peut pas effectuer des essais cliniques classiques traitements « alternatifs » versus traitements « classiques » ou placébo. L’exploitation des registres du cancer permet toutefois de pallier en partie à ce problème. C’est ce qu’a fait une équipe américaine du Département de radiothérapie de l’Université de Yale, qui vient de publier une étude le Journal of the National Cancer Institute (5).

    Ainsi que les auteurs l’expliquent : « Le retard ou le refus du traitement conventionnel contre le cancer, lorsqu’il est fait en faveur de thérapies alternatives, peut avoir de sérieuses implications pour la survie chez les patients atteints de cancer. Cependant, il y a peu de recherche sur l’utilisation et l’efficacité des thérapies alternatives, en partie en raison de la pénurie de données, ou des réticences des patients à divulguer un traitement non médical. Pour remédier à ce déficit de connaissances, nous avons utilisé les quatre cancers les plus répandus (sein, prostate, poumons et colorectal) aux États-Unis de la base nationale de données sur le cancer (NCDB) entre 2004 et 2013 pour identifier les facteurs associés au choix de thérapies alternatives, et comparer les résultats de survie respectifs entre ces thérapies et les traitements conventionnels ».

    Les résultats, comme nous allons le voir, sont assez accablants.

    Les auteurs se sont cantonnés aux cancers pour lesquels les taux de guérison sont raisonnables avec une thérapie conventionnelle, et ont exclu les patients atteints de métastase au moment du diagnostic. Ils ont au final comparé la survie de 280 patients ayant suivi exclusivement des traitement alternatifs à un groupe témoin de 560 patients ayant suivi un traitement conventionnel.

    Au-delà de ces résultats, un des aspects intéressants de l’étude réside dans les différences sociologiques observées entre les deux groupes, qui tendent à confirmer ce que j’appellerais un « paradoxe bobo » : les patients qui avaient opté pour la médecine alternative étaient souvent plus jeunes, plus souvent des femmes , et avaient en moyenne un statut socioéconomique et un niveau d’éducation plus élevés. En outre, ils avaient ce qu’on appelle un « score de comorbidité » plus faible, c’est-à-dire un meilleur état de santé général en dehors de leur pathologie cancéreuse.

    Malgré ce dernier point, tous cancers confondus , le risque relatif de décès était de 2,5 fois plus élevé pour le groupe ayant « bénéficié » d’un traitement alternatif, de 5,7 pour le cancer du sein ; de 2,2 pour le cancer du poumon, de 4,6 pour le cancer colorectal (6). Seules n’étaient pas significatives les différences observées pour le cancer de la prostate, probablement parce que dans le cas de ce cancer, la progression naturelle de la maladie est lente , et l’échantillon de l’étude trop petit et le suivi trop court.

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    #pseudomedecine #sociologie
    #cancer #étude

    via http://02mydafsoup-01.soup.io/post/630901259/http-imposteurs-over-blog-com-2017-08
    trouvé ici : https://diasp.eu/posts/5973830