• Confinement : Rien n’a vraiment changé, tu sais (c’est juste pire)

    Alors que certains médias nous vendent le #confinement comme un instant bien-être ou un temps de ressourcement, tandis que les 1er journaux intimes de confinement fleurissent dans la presse laissant présager d’une rentrée littéraire difficile, le confinement est avant tout un gigantesque révélateur (et accélérateur) des #inégalités.
    Recension.

    Journaux de confinement, la lutte des classes (Mathilde Serrell, France Culture, 20.03.20)
    https://www.franceculture.fr/litterature/latheorie-journaux-de-confinement-la-lutte-des-classes

    Le confinement et l’explosion des inégalités sociales (Cathy Billard, NPA, 17.03.2020)
    https://npa2009.org/actualite/social-autres/le-confinement-et-lexplosion-des-inegalites-sociales

    À toutes ces questions, pas de réponse dans les discours de Castaner et autres ministres spécialistes du service après-vente. Pas non plus de visibilité dans les médias. Ces femmes, ces hommes, ces enfants passent sous les radars. Le confinement va évidemment aggraver de manière majeure les #discriminations, les moins pauvres vont vivre le confinement en régions, les #pauvres dans leurs logement plus ou moins exigus et insalubres et les plus pauvres confinéEs dans la rue, les parkings. Pas besoin d’être très perspicace pour mesurer le caractère explosif de ce qui ne fait que commencer : explosif pour la circulation du virus dans ces cadres où les mesures de distanciations ne sont que de lointaines incantations, explosif dans les confrontations qui ne manqueront pas d’advenir aussi bien entre les personnes, qu’avec les représentants du « maintien de leur ordre ».

    Avec le coronavirus et le confinement, le scandale des inégalités sociales éclate (Anne Lambert, Le Huffington Post, 19.03.20)
    https://www.huffingtonpost.fr/entry/avec-le-coronavirus-et-le-confinement-le-scandale-des-inegalites-soci

    Soignants, fonctionnaires, prolétariat urbain endiguent l’#épidémie tandis que les classes supérieures fuient. Il faudra s’en souvenir. Il faudra que justice se fasse.

    Les riches à la maison, les pauvres envoyés au front ? Le sentiment d’injustice monte chez les non-confinés (Sibylle Laurent, LCI, 18.03.2020)
    https://www.lci.fr/population/certains-vont-bosser-la-boule-au-ventre-ces-salaries-qui-ont-l-impression-d-etre

    Avec les mesures de confinement, se dessinent deux réalités pour les travailleurs : ceux qui peuvent se préserver, en télétravail, et ceux qui sont sur le terrain. Avec parfois, le sentiment d’y risquer leur #santé.

    Pourquoi des personnalités publiques sont-elles dépistées alors que les tests sont limités ? (Nina Le Clerre, CNEWS, 20.03.20)
    https://www.cnews.fr/france/2020-03-20/pourquoi-des-personnalites-publiques-sont-elles-depistees-alors-que-les-tests-

    Les tests sont réservés notamment aux personnes présentant des signes de complication. Pourtant, de nombreuses personnalités annoncent régulièrement sur les réseaux sociaux avoir été testées positives au virus, sans présenter de signes de gravité apparents. […] Des annonces surprenantes alors même qu’une politique très restrictive en matière de tests s’applique à la majorité des Français et est censée s’appliquer à tous de la même manière. […] Dans ces conditions, la multiplication des annonces a révolté de nombreux internautes faisant enfler la polémique, notamment sur les réseaux sociaux. […] Le soignant a dénoncé des « passe-droits insupportables » alors que certains de ses confrères ne parviennent à se faire tester.

    Éducation

    École à la maison : « Le coronavirus ne crée pas les inégalités, il les révèle » (entretien avec Rodrigo Arenas, Le Télégramme, 20.03.2020)
    https://www.letelegramme.fr/dossiers/lecole-a-distance-comment-ca-marche/ecole-a-la-maison-le-coronavirus-ne-cree-pas-les-inegalites-il-les-reve

    Avec l’école à la maison, les inégalités scolaires risquent-elles de se creuser ?

    Enseignement à distance : "On peut craindre un élargissement des inégalités" dans l’éducation (Pierre Ropert et Louise Tourret, France Culture, 13.03.2020)
    https://www.franceculture.fr/societe/enseignement-a-distance-peut-craindre-un-elargissement-des-inegalites-

    Emmanuel Macron a annoncé la fermeture des établissements scolaires, « jusqu’à nouvel ordre ». Une mesure de santé publique nécessaire, mais qui soulève de nouvelles problématiques : comment assurer un enseignement égal pour tous les élèves ?

    SDF

    Coronavirus : les sans-abri sur le carreau du confinement (Sandrine Arrestier, La Voix du Nord, 17.03.2020)
    https://www.lavoixdunord.fr/727820/article/2020-03-17/les-sans-abri-sur-le-carreau-du-confinement

    Les #SDF errent nombreux dans les rues, davantage précarisés qu’avant le confinement, faute de trouver les moyens de manger, exposés au virus. Les travailleurs sociaux font comme ils peuvent. Les préfectures travaillent encore à des solutions.

    Coronavirus : des SDF verbalisés pour non-respect du confinement (AFP via Le Parisien, 20.03.20)
    http://www.leparisien.fr/faits-divers/coronavirus-des-sdf-verbalises-pour-non-respect-du-confinement-a-paris-ly

    Des cas ont notamment été recensés à Paris, Lyon et Bayonne, une situation ubuesque que dénoncent des associations.

    Violences familiales, violences conjugales

    Coronavirus : pendant le confinement, le 3919 ne répond plus (Camille Sarazin, BFMTV, 20.03.2020)
    https://www.bfmtv.com/societe/coronavirus-pendant-le-confinement-le-3919-ne-repond-plus-1878887.html

    La période de confinement fait craindre une augmentation des #violences_conjugales. Alors que de nombreuses femmes doivent rester à leur domicile avec un conjoint violent, le numéro d’écoute est coupé depuis plusieurs jours.

    « C’est totalement explosif » : l’Aide sociale à l’enfance dans la tourmente de l’épidémie due au coronavirus (Julie Carriat, Le Monde, 20.03.2020)
    https://www.lemonde.fr/societe/article/2020/03/20/c-est-totalement-explosif-l-aide-sociale-a-l-enfance-dans-la-tourmente-de-l-

    Les foyers pour mineurs accusent le coup de la crise sanitaire. Au nom des 60 000 enfants qui leur sont confiés, les professionnels du secteur refusent qu’on les oublie.

    Confinement : l’inquiétude monte pour les femmes victimes de violences (Virginie Ballet, Libération, 20.03.2020)
    https://www.liberation.fr/france/2020/03/20/confinement-l-inquietude-monte-pour-les-femmes-victimes-de-violences_1782

    Certaines associations réclament la mise en place d’un plan d’urgence pour faire face à la crise actuelle. Le gouvernement dit « tout faire pour que les femmes confinées puissent se sentir en sécurité ».

    Confinement : une situation "dangereuse" pour les femmes victimes de violences (Audrey Dumain, France Inter, 19.03.2020)
    https://www.franceinter.fr/societe/confinement-une-situation-dangereuse-pour-les-femmes-victimes-de-violenc

    Cela pourrait être l’une des conséquences les plus dramatiques du confinement en France : l’explosion des violences faites aux femmes. Si le gouvernement dit maintenir au mieux les dispositifs de lutte, pour les associations, cela ne suffit pas. À situation exceptionnelle, dispositif exceptionnel ?

    Le confinement provoque des inquiétudes sur la maltraitance des enfants (Agnès Leclair, Le Figaro, 19.03.2020)
    https://www.lefigaro.fr/actualite-france/le-confinement-provoque-des-inquietudes-sur-la-maltraitance-des-enfants-202

    Le système public de #protection_de_l’enfance, déjà sous tension, peine à faire face à la crise engendrée par le Covid-19.

    Coronavirus : face à la pandémie, les femmes en première ligne ? (Isabelle Mourgere, TV5 Monde, 17.03.2020)
    https://information.tv5monde.com/terriennes/coronavirus-face-la-pandemie-les-femmes-en-premiere-ligne-3517

    Les femmes en première ligne du coronavirus ? C’est en tout cas ce que constatent plusieurs enquêtes publiées dans la presse britannique. Et ce à plusieurs niveaux : largement majoritaires parmi les personnels soignants, elles font partie des populations qui risquent le plus d’être contaminées. Autre crainte : l’augmentation des violences conjugales liées au confinement à domicile.

    • Sur confinement et école, Caroline De Haas a fait un tweet bien sympa qui liste toutes les manières qu’elle a trouvées d’occuper ses enfants en continuant leur éducation. C’est bien, je ne critique pas, mais personne n’a une pensée pour les gosses dont les parents n’ont pas le capital immatériel nécessaire pour faire tout ce boulot, tout le monde est super positif, dans sa bulle petite-bourgeoise. Je comprends, j’ai la même, mais quand même... pas un mot ?

      https://twitter.com/carolinedehaas/status/1239435632394547200

    • @philippe_de_jonckheere à ce propos aujourd’hui :
      http://desordre.net/blog

      Comme je disais précédemment il y a confinés et confinés. Il y a les confinés dont je parlais et qui sont plus entassés que confinés, il y a même celles et ceux qui ne peuvent pas se confiner, et puis celles et ceux pour lesquels le confinement est une aventure plaisante, tellement elle est le lieu même de la récréation, et donc de la création, croient-ils et elles. En ces périodes de confinement la télévision de soi va bon train, le mot-dièse confinement devient le refuge de tous ces petits oiseaux bleus qui vivent, en fait, le reste de l’année, parfaitement repliés sur eux-mêmes et qui tiennent là leur chance, tellement enviable, à la célébrité wahrolienne. Florilège. En cette période de confinement je mets en téléchargement gratuit mon roman de science-fiction — je ne suis pas parvenu jusqu’au bas de la première page, ceci dit la science-fiction ce n’est pas ma tasse d’Earl Grey. Confinement oblige, notre maison d’édition en ligne met l’entièreté de son catalogue — d’invendus — à la disposition de toutes et tous. « Lisez » qu’il disait à l’Élysée (ne l’élisez plus, pitié !) — ce sera ma contribution à ce confinement de la générosité, je fais don de ce slogan publicitaire. Et puis c’est toute la cohorte de ces toi-tubeurs qui habituellement nous parlent depuis leur salon, leur chambre ou leur garage, qui s’imaginent habituellement passer à la téloche, mais qui, en fait, parlent habituellement à un miroir pas du tout grossissant, celles et ceux-là s’en donnent à cœur joie de désormais nous entretenir de tous les aspects insoupçonnés de leur vie pleine de trous et qui s’imaginent sans doute que le confinement est leur chance ultime de percer. Zéro multiplié par zéro égale zéro. Désolé.

    • Ça y est, c’est officiel, je ne ferai pas de journal de confinement. Le premier mail, ça va, pour décrire mes conditions de confinement à des ami·es qui s’inquiéteraient de me savoir à l’isolement dans mon studio de 12 m2. Une fois signalé que tout va bien, que je suis chez des ami·es et qu’on profite d’un jardin, je n’ai vraiment rien d’autre à dire à part « portez-vous bien ». Ah, si, j’ai croisé par hasard un copain de Jek Klak et puis un autre en revenant de la Biocoop, la vie est belle des fois. Mais philosopher sur le monde en prétendant que c’est solo alors qu’en vrai on interagit avec un paquet de monde comme le montre @davduf dans son journal, qu’on est pris·es dans une circulation déchaînée d’idées, de rumeurs, de chiffres et autres, je laisse ça aux dépolitisé·es...

  • Révolution culturelle au NPA : "On observe que la frontière entre emploi et chômage se brouille..."
    Bientôt : « l’Insee a raison de pas qualifier les #chômeurs d’inactifs. Et d’ailleurs... le travail se limite t-il à l’emploi ? »
    https://npa2009.org/actualite/social-autres/assurance-chomage-grave-recession-annoncee

    Comme attendu, les « négociations » ont buté sur la question des contrats courts. Il est important de s’arrêter en détail sur cette question car l’examen de quelques chiffres permet de démonter les idées reçue sur la « générosité » du régime d’assurance #chômage et sur les chômeurs qui « déconnent »…

    On observe que la frontière entre emploi et chômage se brouille et si la catégorie A des demandeurEs d’emploi – ceux qui ne travaillent pas une seule heure – reste stable, les catégories B et C explosent. Comme le rappelle Claire Vivés, sociologue, un demandeur d’emploi sur trois et un allocataire sur deux travaillent, et ceci bien que travailler ne rapporte que 10 % de revenu supplémentaire aux allocataires de l’assurance chômage. En effet, les règles de cumul ne permettent pas de gagner plus que ce que l’on percevait comme salaire auparavant.

    La place centrale des contrats courts

    Dans une étude récente l’Insee livre des chiffres éclairants. En moyenne donc, en 2017, 1,2 million de personnes occupaient un emploi en contrat court, CDD et intérim compris. Si, en moyenne, en 2017, 4,5 % des personnes en emploi étaient en contrat court, soit un contrat de moins de trois mois, près de 75 % des embauches (hors intérim) réalisées sur une année se faisaient sous ce type de contrat, selon une analyse de l’Insee, publiée le 6 février. Parmi les personnes en contrat court, 57 % sont en CDD, et 43 % effectuent une mission d’intérim. En outre, toujours en 2017, 18 % des salariéEs en contrat court à temps partiel souhaitaient travailler davantage et étaient disponibles pour le faire, contre 6 % dans l’emploi total. Plus globalement, ajoute l’Insee, « 29 % des salariés en contrat court (32 % pour l’intérim court et 27 % pour les CDD courts) souhaitent trouver un autre emploi, en remplacement ou en complémentarité de leur emploi actuel ». Ils ne sont que 11 % parmi l’ensemble des personnes occupant un emploi.

    Les jeunes basculeraient plus souvent vers l’inactivité, ou une reprise/poursuite d’études. Ces transitions fréquentes entre emploi en contrat court, chômage et inactivité se traduisent par un taux d’inscription à Pôle emploi plus élevé : 55 % des personnes en contrat court y sont inscrites, contre 40 % des personnes en CDD ou en intérim et 7 % de l’ensemble des personnes occupant un emploi. « Cela dit, les réembauches et renouvellements de contrats chez le même employeur étaient par ailleurs fréquents en 2017, puisque 60 % des personnes en contrat court travaillaient encore dans la même entreprise trois mois plus tard ».

    Taxations et surcotisations sur les contrats courts

    Claire Vivés montre que 1 % de malus sur les CDD de moins d’un mois ne rapporterait que 250 millions, De même les surcotisations qui ont été brièvement appliquées en 2014 sur l’intérim n’ont pas eu d’effet. Le patronat refuse toute mesure réelle de lutte contre la précarité, et toute hausse générale du taux des cotisations, qui n’ont pas augmenté depuis 2003. Or augmenter la cotisation d’assurance chômage de 1 % sur tous les contrats rapporterait 5 milliards, car le CDI demeure majoritaire en termes d’emplois. L’égalité des salaires hommes-femmes, 6 milliards (comme en Islande) et le déplafonnement des cotisations pour les salaires au-delà de 13 000 euros/mois, 800 millions, soit au total près de 12 milliards ! Le déficit (2 milliards en 2018 et 0,9 milliard prévu en 2019) est réglé !

    Et maintenant ?

    Il n’y aura pas d’accord signé sur le dos des chômeurEs comme en 2014 (800 millions d’euros de baisse de droits), mais les « partenaires sociaux » laissent en connaissance de cause la main au gouvernement pour mettre en œuvre son plan de baisse supplémentaire de droits. Le choix patronal renvoie en partie à des débats internes au Medef sur l’utilité de continuer à continuer à participer à la gestion de ce régime. Sans compter que le développement des assurances complémentaires au forfait minimal permettrait aussi de mettre la main sur un gros pactole (37 milliards de cotisations…).

    Avec la suppression des cotisations salariales et leur remplacement par la CSG, le gouvernement a la main sur le financement du régime. La baisse des droits est donc programmée (1,3 milliard/an), la voie vers le forfait minimal est ouverte, les outils pour faire accepter n’importe quoi aux chômeurEs sont en place !

    Tout est donc fait pour dégrader sensiblement les conditions de vie des chômeurEs et de l’ensemble des salariéEs. Depuis le début de l’année, plusieurs actions et/ou occupations (réunissant associations, intermittentEs, syndicats de Pôle emploi) ont eu lieu dans plusieurs villes. La dernière en date a eu lieu vendredi 22 février avec l’occupation du bâtiment de Pôle emploi abritant le centre de contrôle de la recherche d’emploi dans le 18e arrondissement de Paris, avec intervention policière au bout. Ce sont ces actions qu’il faudra continuer pour aller demander des comptes à la direction de Pôle emploi et à Mme Pénicaud !

    La France est-elle trop généreuse avec les chômeurs ? Claire Vives, sociologue rattachée à l’IDHES, chercheuse au Centre d’études de l’emploi et du travail
    https://www.franceculture.fr/economie/la-france-est-elle-trop-genereuse-avec-les-chomeurs

    #chômeurs_en_activité_à_temps_réduit #travail #droits_sociaux

  • La grève des Deliveroo : un miracle social | NPA
    https://npa2009.org/actualite/social-autres/la-greve-des-deliveroo-un-miracle-social

    À République, c’est près d’une centaine de livreurs parisiens, anciens comme nouveaux contrats, qui se sont rassemblés vendredi soir, rejoints par certains d’autres plateformes (Foodora, Stuart et UberEATS). Ce nombre peut paraître dérisoire mais en plein mois d’août et pour une initiative montée en quelques jours, ses organisateurs parlent d’une réussite. Des dizaines de militants CGT, CNT, Solidaires et du Front social étaient aussi venus les soutenir ainsi que de rares politiques (le socialiste Gérard Filoche et Julien Bayou d’EELV). Outre des prises de parole de Jérôme Pimot, ancien coursier, et d’autres membres du CLAP, une représentante des grévistes de Bordeaux ainsi que le secrétaire général de l’union départementale CGT de Paris et un responsable de SUD Commerce se sont aussi exprimés.

    Une manifestation sauvage s’est ensuite ébranlée aux cris de « au trou le kangourou (l’emblème de la compagnie) » ou « Deliveroo, t’es foutu, les bikers sont dans la rue », en direction de plusieurs restaurants dont certains ont accepté de bloquer leurs commandes en signe de solidarité (à Lyon, une quarantaine de livreurs ont fait de même). La prochaine date de mobilisation a été fixée au 28 août, date d’entrée en application des nouveaux contrats. D’ici là, les livreurs comptent bien élargir, avec l’aide de leurs soutiens, la participation à la mobilisation à davantage de collègues et de villes, et internationaliser leur lutte en faisant de cette date une journée internationale de grève contre Deliveroo.

    Quelle que soit l’issue de leur combat, le courage des livreurs, qui peuvent être remerciés simplement en appuyant sur un bouton, a déjà changé beaucoup de choses : outre le regard porté sur eux, ils ont tordu le cou à la fatalité qui voudrait que des travailleurs « indépendants » soient incapables d’actions collectives. Le mythe de l’ubérisation heureuse, vendu entre autres par Macron, est aussi mis en mal. Plus encore, alors que le pouvoir, à travers sa loi Travail XXL, veut généraliser à l’ensemble du monde du travail ce modèle « social », où la loi cède le pas au contrat, leur détermination est un formidable encouragement à se mobiliser le 12 septembre et après.