• La grève des Deliveroo : un miracle social | NPA
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    À République, c’est près d’une centaine de livreurs parisiens, anciens comme nouveaux contrats, qui se sont rassemblés vendredi soir, rejoints par certains d’autres plateformes (Foodora, Stuart et UberEATS). Ce nombre peut paraître dérisoire mais en plein mois d’août et pour une initiative montée en quelques jours, ses organisateurs parlent d’une réussite. Des dizaines de militants CGT, CNT, Solidaires et du Front social étaient aussi venus les soutenir ainsi que de rares politiques (le socialiste Gérard Filoche et Julien Bayou d’EELV). Outre des prises de parole de Jérôme Pimot, ancien coursier, et d’autres membres du CLAP, une représentante des grévistes de Bordeaux ainsi que le secrétaire général de l’union départementale CGT de Paris et un responsable de SUD Commerce se sont aussi exprimés.

    Une manifestation sauvage s’est ensuite ébranlée aux cris de « au trou le kangourou (l’emblème de la compagnie) » ou « Deliveroo, t’es foutu, les bikers sont dans la rue », en direction de plusieurs restaurants dont certains ont accepté de bloquer leurs commandes en signe de solidarité (à Lyon, une quarantaine de livreurs ont fait de même). La prochaine date de mobilisation a été fixée au 28 août, date d’entrée en application des nouveaux contrats. D’ici là, les livreurs comptent bien élargir, avec l’aide de leurs soutiens, la participation à la mobilisation à davantage de collègues et de villes, et internationaliser leur lutte en faisant de cette date une journée internationale de grève contre Deliveroo.

    Quelle que soit l’issue de leur combat, le courage des livreurs, qui peuvent être remerciés simplement en appuyant sur un bouton, a déjà changé beaucoup de choses : outre le regard porté sur eux, ils ont tordu le cou à la fatalité qui voudrait que des travailleurs « indépendants » soient incapables d’actions collectives. Le mythe de l’ubérisation heureuse, vendu entre autres par Macron, est aussi mis en mal. Plus encore, alors que le pouvoir, à travers sa loi Travail XXL, veut généraliser à l’ensemble du monde du travail ce modèle « social », où la loi cède le pas au contrat, leur détermination est un formidable encouragement à se mobiliser le 12 septembre et après.