• Lettre ouverte adressée au Parlement grec et aux citoyennes et citoyens de la Grèce à propos d’une proposition de loi sur « l’identité de genre »
    https://tradfem.wordpress.com/2017/09/27/lettre-ouverte-adressee-au-parlement-grec-et-aux-citoyennes-et-ci

    Le gouvernement grec vient de préparer et de soumettre au Parlement un projet de loi concernant le « changement d’identité de genre ». Comme cette terminologie n’est pas encore entièrement traduite ou totalement intégrée à la langue grecque, nous souhaitons expliquer aux femmes et aux hommes de Grèce ce que signifie la notion de genre lorsqu’elle est utilisée pour remplacer le sexe en tant que classe juridique et ce que sont ses conséquences pour les femmes, les enfants, la liberté d’expression et la société en général.
    Nous sommes des femmes, des hommes et des transsexuels de pays où de telles lois misogynes et homophobes constituent déjà une réalité humiliante et menaçante, et nous considérons qu’il est de notre devoir de prévenir nos ami.e.s grec.que.s et les autorités grecques au sujet des changements culturels qu’entraînera une loi sur l’identité de genre.
    Le plus important de ces changements est la destruction de toute législation offrant une protection et une égalité aux femmes par l’effacement médical, juridique et pénal de la réalité biologique de l’identité sexuelle. Les lois d’identité de genre limitent également la liberté d’expression et la recherche scientifique au nom d’une minuscule minorité de personnes souffrant des problèmes de santé mentale que sont la dysphorie sexuelle ou l’autogynéphilie. Ces personnes jouissent déjà de tous les droits de la personne, à l’exception du droit à l’« auto-identification » ; mais « l’auto-identification » n’est pas un droit de la personne et ne peut jamais être considérée comme telle lorsque sa reconnaissance juridique a pour effet d’effacer les droits et les protections des femmes et des enfants et de mettre en danger la liberté d’expression fondamentale de personnes. La société grecque, et en particulier les femmes et les enfants grecs, souffrent déjà des mesures d’austérité imposées et nous sommes justement préoccupées par d’autres séquelles si l’identité de genre devient un article de loi.

    Traduction : #Tradfem
    Version originale : https://www.ipetitions.com/petition/dont-erase-women-open-letter-to-the-greek
    #identité_de_genre #trans #Grèce

  • #Meghan_Murphy : Traiter quelqu’une de "TERF" n’est pas seulement une insulte, c’est de la propagande haineuse
    https://tradfem.wordpress.com/2017/09/24/traiter-quelquune-de-terf-nest-pas-seulement-une-insulte-cest-de-

    La semaine dernière, à Londres, une femme de 60 ans a été brutalisée par un groupe d’hommes au célèbre Speaker’s Corner de Hyde Park. Elle était là avec d’autres femmes, qui avaient choisi cet endroit historique comme lieu de rencontre avant de se rendre à une conférence intitulée « Qu’est-ce que le genre ». Les hommes qui ont agressé de coups de poing et de coups de pied Maria MacLachlan étaient venus manifester contre ces femmes pour les punir de leur intérêt pour le féminisme et de leur volonté de discuter de la façon dont de nouvelles conversations et lois entourant « l’identité de genre » pouvaient avoir un impact sur le mouvement féministe et les droits des femmes. Les manifestants n’ont cependant pas exprimé sous cet angle leur colère et leur rhétorique provocatrice. Ils ont plutôt choisi de qualifier ces femmes de « TERFs » (féministes radicales exclusionnaires des trans) – un mot qui est récemment devenu l’équivalent moderne de la sorcière, soit une femme qui doit être bâillonnée, menacée, harcelée, frappée et, oui, assassinée.

    L’idée que les féministes qui interrogent la notion d’« identité de genre » devraient être battues et assassinées est très rapidement devenue acceptée par des gens qui se qualifient de gauchistes. Nous ne parlons pas seulement ici de profils anonymes sur Twitter. Des hommes qui disposent de tribunes importantes et sont publiquement associés au mouvement Antifa et à des groupes comme les Democratic Socialists of America (DSA) ont fièrement multiplié les messages « Assommons les TERFs » et « Les TERFs à la guillotine », appuyés par leurs camarades. En référence à la série télé « The Handmaid’s Tale » (La Servante écarlate), beaucoup ont affiché sur les réseaux sociaux le message « Les TERF au mur ».

    Cette analogie constitue une admission étonnamment (et terriblement) franche des intentions de ces hommes. Le « mur » dans La Servante écarlate est l’endroit où sont exposés les cadavres des rebelles exécutées, souvent avec des pancartes autour du cou qui se lisent « Traître au genre ». Leurs corps servent d’avertissement aux autres femmes : ne vous rebellez pas, ne vous défendez pas, ne rejetez pas l’ordre patriarcal.

    Traduction : #Tradfem
    Version originale : http://www.feministcurrent.com/2017/09/21/terf-isnt-slur-hate-speech
    Meghan Murphy est écrivaine et journaliste indépendante, secrétaire de rédaction du soir pour le site rabble.ca, et fondatrice et directrice du site Feminist Current. Elle a obtenu une maîtrise au département d’Études sur les femmes, le genre et la sexualité de l’Université Simon Fraser en 2012. Elle travaille actuellement à un livre qui invite à un retour vers un féminisme plus radical, rappelant la deuxième vague et ancré dans la sororité.

    Meghan a commencé sa carrière radiophonique en 2007, dans une caravane installée au milieu d’un champ de moutons. Son émission s’appelait « The F Word » et était diffusée à partir d’une toute petite île au large des côtes de la Colombie-Britannique. Elle a pleinement profité de la liberté que lui laissait cette radio pirate : buvant de la bière à l’antenne, lisant des passages d’Andrea Dworkin, et passant du Biggie Smalls. Elle est revenue à Vancouver, où elle a rejoint l’émission de radio nommée, coïncidence, elle aussi « The F Word », qu’elle a produite et animée jusqu’en 2012.


    #feminist_current #trans #agression_antiféministe

  • #Julie_Bindel : LA GRANDE ARNAQUE DU « TRAVAIL DU SEXE » : COMMENT DES LOBBYISTES DU SIDA SE SONT JOINTS AU COMBAT EN TANT QUE PROXÉNÈTES DE LA PROSTITUTION
    https://tradfem.wordpress.com/2017/09/23/la-grande-arnaque-du-travail-du-sexe-comment-des-lobbyistes-du-si

    un extrait du livre The Pimping of Prostitution : Abolishing the Sex Work Myth , de Julie Bindel, publié par Palgrave Macmillan et qui paraît le 28 septembre.
    Le mouvement VIH / sida est largement perçu comme mettant l’accent sur les droits civils et les soins de santé pour des groupes vulnérables. La perception populaire est que ce mouvement se compose d’activistes sensibles aux droits des personnes, d’experts médicaux et de scientifiques, qui recherchent les meilleures méthodes de prévention et éventuellement un remède pouvant guérir le sida. Ce qui est beaucoup moins connu est que le mouvement du sida et les énormes sommes d’argent qui lui sont attachées ont fait plus pour façonner la politique, la pratique et la législation sur le commerce international du sexe que tout autre mouvement de l’histoire.

    Des sommes pharamineuses ont été versées dans des programmes de « sécuri-sexe » destinés aux acheteurs de sexe. En d’autres termes, des efforts considérables ont servi à aider des hommes à continuer à payer pour du sexe. En effet, sans le soutien de l’approche dite de « réduction des méfaits » du VIH / SIDA, le lobby pro-dépénalisation, y compris des organisations comme Amnesty International (IA), n’aurait certainement pas gagné autant de terrain.

    Les arguments des activistes et des experts du SIDA en faveur d’une décriminalisation générale de l’industrie du sexe sont simples mais horriblement déficients. Ces personnes et organisations crient à tous vents que si l’on mettait fin à toutes sanctions pénales contre le commerce du sexe, y compris pour le proxénétisme, la tenue de bordels et l’achat de sexe, les taux de VIH chuteraient. Je vais explorer et disséquer ces prétentions du mouvement pro-dépénalisation et examiner de près les relations entre le monde du VIH et le lobby pro-prostitution. Je soutiens que l’approche de la réduction des méfaits est préjudiciable pour les femmes qui sont dans l’industrie du sexe et qu’en fait, elle multiplie les violences à leur égard.

    Au début de la crise du sida au milieu des années 80, de l’argent a été fourni à deux groupes particuliers de l’hémisphère Nord : les hommes qui ont des rapports sexuels avec des hommes et les femmes impliquées dans la prostitution dans la rue. De façon compréhensible, les hommes homosexuels étaient en première ligne des organismes de bienfaisance et des interventions de services de santé, et certains d’entre eux ont créé des organisations qui ont tenté de traiter de façon holistique avec les groupes les plus à risque. En conséquence, de nombreux projets consacrés à la prévention et au traitement du VIH ont été gérés par des hommes homosexuels, y compris ceux dont la clientèle était composée de femmes présentes dans le commerce du sexe.


    Traduction : #Tradfem
    Version originale : http://www.newsweek.com/great-sex-trade-swindle-how-aids-campaigners-joined-fight-pimp-prostitutio
    Julie Bindel est journaliste et militante féministe, et écrit sur la violence à l’égard des femmes et des filles, en visitant autant de pays où on lui permet de se rendre pour enquêter à ce sujet.
    #prostitution #sida #ONG

  • #Claire_Heuchen : Qu’on le voie comme binaire ou comme un spectre, le genre demeure une hiérarchie
    https://tradfem.wordpress.com/2017/09/17/quon-le-voie-comme-binaire-ou-comme-un-spectre-le-genre-demeure-u

    Qu’est-ce que le genre ?

    Le genre est une fiction créée par le patriarcat, une hiérarchie imposée par les hommes pour assurer leur domination sur les femmes. L’idée d’une structure binaire de genre a été créée dans le but de justifier la subordination des femmes en décrivant notre oppression par les hommes comme un état naturel, résultant de la façon dont se manifestent des caractéristiques innées prêtées aux hommes et aux femmes. La présentation du genre comme naturel ne sert pas seulement à dépolitiser la hiérarchie, elle recourt à l’idéologie essentialiste pour convaincre les femmes de la futilité de toute résistance radicale au genre comme mécanisme de notre oppression. Le désespoir engendre l’apathie, laquelle entrave le changement social plus efficacement que toute répression manifeste. Si l’abolition du genre (et donc le démantèlement du patriarcat) est un objectif non réalisable, nous les femmes n’avons d’autre choix que d’accepter notre statut de citoyennes de deuxième classe dans le monde. Traiter le genre comme inhérent à la nature humaine équivaut à accepter un modèle patriarcal comme conception de la société.

    Le genre est moins comme ceci que comme cela…

    Le genre est une hiérarchie qui permet aux hommes d’être dominants et conditionne les femmes à l’état de servitude. Comme le genre est un élément fondamental du patriarcat capitaliste de la suprématie blanche (hooks, 1984), je trouve particulièrement déconcertant de voir des éléments du discours queer soutenir que le genre n’est pas seulement inné mais sacro-saint. Loin d’être une alternative radicale au statu quo, le projet de « queerer » le genre, avec son caractère essentialiste, n’a pour effet que de reproduire les normes établies par le patriarcat. Une interprétation queer ne défie pas le patriarcat de manière significative : plutôt que d’encourager les gens à résister aux normes établies par le patriarcat, il leur offre un moyen de s’y rallier. La politique queer a moins contesté les rôles traditionnels de genre qu’elle ne leur a insufflé une nouvelle vie, et c’est là que se trouve le danger.

    Traduction : #Tradfem
    Version originale : https://sisteroutrider.wordpress.com/2017/09/05/binary-or-spectrum-gender-is-a-hierarchy

    #queer #genre #sister_outrider #black_feminism #trans

  • #Julie_Bindel : Pourquoi la gauche refuse-t-elle de reconnaître que la prostitution repose sur un racisme brutal ?
    https://tradfem.wordpress.com/2017/09/03/2687

    Ce n’est un secret pour personne que le commerce du sexe est tissé de misogynie. La gauche libérale et d’autres soi-disant « progressistes » laissent souvent de côté leurs principes pour appuyer un commerce mondial multimilliardaire fondé sur la douleur et l’oppression des femmes et des filles. Cela n’est pas surprenant, compte tenu du sexisme généralisé de la gauche, mais les mêmes apologues restent souvent silencieux quant au fait incontestable que les femmes et les filles noires, brunes et autochtones du monde entier sont les premières achetées et vendues dans la prostitution. Au cours d’une recherche approfondie menée en préparation de mon nouvel ouvrage sur l’industrie du sexe (The Pimping of Prostitution : Abolishing the Sex Work Myth), j’ai rencontré et interviewé des femmes et des hommes qui résistent à la banalisation du racisme au sein de la prostitution.

    En 2015, par exemple, j’ai rencontré #Ne’cole_Daniels, une Afro-américaine survivante de cette industrie et membre de l’organisation abolitionniste SPACE International, lors d’une conférence aux États-Unis. Daniels ne laisse planer aucun doute sur le racisme sous-jacent aux systèmes de prostitution étatsuniens. « Le commerce du sexe fonctionne exactement comme le racisme, dit-elle. Ils prétendent que certaines d’entre nous valent moins que les autres. »

    #Pala_Molisa, une universitaire d’origine Pacifica qui milite contre la violence masculine en Nouvelle-Zélande, a souvent été accusée d’être « putophobe » après avoir analysé la prostitution comme une forme d’oppression. Molisa a été menacée de perdre son emploi, elle a été la cible d’une campagne d’intimidation et de harcèlement en ligne, et a été accusée par des propagandistes du travail du sexe d’être une « bigote sexuellement réprimée ».

    Traduction : #Tradfem
    Version originale : http://www.independent.co.uk/voices/prostitution-sex-trade-is-built-on-brutal-racism-a7925476.html

    Le livre de Julie Bindel « The Pimping of Prostitution : Abolishing the Sex Work Myth. » sera publié par Palgrave Macmillan le 27 septembre. On trouvera ici plus de détails sur le lancement du livre et un débat organisé à cette occasion.

    #prostitution #racisme #gauche

  • Kate Millet est morte à Paris mercredi à l’âge de 82 ans. Son livre La Politique du mâle (Sexual Politics, 1970) est considéré comme le premier livre féministe d’importance depuis le "Deuxième Sexe" (1949) de Simone de Beauvoir.
    Humanité 8/9/2017


    #féminisme #Kate_Millet #Andrea_Dworkin
    Andrea Dworkin parle de Kate Millett
    https://tradfem.wordpress.com/2017/09/08/kate-millette-vue-par-andrea-dworkin

    Extrait d’une anthologie de Dworkin, traduite par la collective @tradfem , à paraître cet automne aux Éditions du remue-ménage et Syllepse

    Le monde dormait et Kate Millett l’a réveillé. Betty Friedan avait écrit sur un problème qui n’avait pas de nom. Kate Millett a nommé, illustré, exposé et analysé ce problème. En 1970, Kate Millett a publié le livre Sexual Politics1. Les mots étaient nouveaux. À quoi tenait cette « politique sexuelle » ? Le concept était nouveau. Millett voulait « prouver que le sexe est une catégorie sociale ayant des implications politiques ». Elle a identifié la domination masculine dans les rapports sexuels, y compris dans la pénétration. Contestant le statu quo, elle a soutenu que : « Aussi discrète que puisse être actuellement son apparence, la domination sexuelle est sans doute l’idéologie la plus répandue de notre culture et lui fournit son concept de puissance le plus fondamental. »


    La politique du mâle, éd. Stock, coll. Points actuels, 1983.