Après des années dans l’obscurité, en 2017, une lueur d’espoir surgit pour les sans-papiers à Genève.
Le 21 février dernier, l’opération Papyrus est dévoilée lors d’une double conférence de presse. Les autorités d’abord, les associations ensuite, annoncent leur projet commun de « régularisation » de milliers d’étrangers. Le fruit d’un travail d’équipe, associant le pouvoir politique et la société civile, conduit en secret, durant deux ans, dans un silence quasi monastique, loin des projecteurs.
L’opération Papyrus prévoit l’octroi d’un permis de séjour, et donc la sortie de l’ombre de la clandestinité, pour les personnes répondant à une série de critères, comme la présence depuis au moins dix ans sur le territoire — depuis cinq ans pour les familles avec enfants scolarisés — une intégration linguistique réussie, l’absence de condamnation pénale et une totale indépendance financière.
Un merveilleux exemple de collaboration entre, d’un côté, des entités comme le Centre de contact Suisses-Immigrés, le syndicat SIT, le Collectif de soutien aux sans-papiers, le Centre social protestant et, de l’autre, le Département de la sécurité et de l’économie (DSE), dirigé par Pierre Maudet, responsable de la politique de la migration à Genève, et la Confédération. La preuve qu’il est possible d’apporter des réponses à des questions complexes comme celle des sans-papiers en Suisse.
Parmi les images de ce moment historique, voici celle qui représente, à nos yeux, sa synthèse : des acteurs clé du dossier, et une représentante des médias, entourent l’ex-conseillère fédérale Ruth Dreifuss, celle qui aura été durant sa vie le trait d’union de la politique et de la société civile.