Réflexions autour du rapport entre Etat et Nation : le cas de l’Algérie

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    La plupart des commentaires dans les médias se caractérisent par le défaitisme, et le pessimisme le plus épais ; pourtant la Nation existe bel et bien,et c’est elle, petit à petit, à travers diverses péripéties et tragédies,sans oublier les trahisons, dont il n’est pas nécessaire de s’appesantir, donc c’est elle qui avait permis le déclenchement de la révolution de Novembre 54. Et celle-ci, à la suite de sept années de guerre terrifiante, par son caractère sanglant et cruel, avait débouché sur l’indépendance. J’ajouterais pour ceux qui n’ont pas vécu ladite révolution, que celle-ci, chemin faisant, avait eu un retentissement mondial, aussi large que celle du peuple vietnamien. Précisons que le tiers monde n’avait connu que ces deux révolutions dans son histoire, qui ont eu un impact considérable, non seulement sur le plan interne (par la récupération de la souveraineté et de la dignité, les armes à la main, orientées vers des étrangers prédateurs et sanguinaires, esclavagistes notoires), mais également externe, de par les bouleversements qu’elles ont suscités collatéralement,au sein de leur zones respectives. Ce rappel rapide des faits était nécessaire, en vue d’éclairer et de stimuler l’analyse sociologique et anthropologique du processus de la décolonisation, avant d’entamer, celle de celui ayant trait au projet sociétal, élaboré pour construire l’avenir, pour lequel chacun des deux peuples considérés, désirait réaliser. Le grand paradoxe réside dans le fait, que le Vietnam est parvenu, à sa liberté, reconquise de haute lutte, grâce à trois millions de martyrs (tués d’abord par les Français, ensuite les Américains, qui avaient pris la relève, dans les années 1960), à faire de son indépendance, le droit d’affronter les problèmes de développement durable, alors que chez nous, en dépit du lancement d’un faisceau de plans de développement partiels, entrant dans le cadre d’une vision globale de modernisation, aussi bien industrielle et agricole, que culturelle, abandonnée dès le début des années 1980, pour être remplacée par un système de libéralisation sauvage, et donc anarchique, lequel se poursuit, d’ailleurs, jusqu’à nos jours. C’est que le bateau algérien navigue à vue, sans sextant ni boussole, poussé au gré des vagues, et de la direction du vent, tel un bateau ivre...Pourquoi, au Vietnam, aucune cassure n’avait été observée, qui aurait pu remettre en cause le projet sociétal, mis en chantier, immédiatement, à la suite de la réunification entre le Sud et le Nord-Vietnam,dans les années 1970 ? D’ailleurs, bien que ce pays asiatique est loin de posséder les richesses que recèle l’Algérie, il est parvenu, en un laps de temps relativement court, à assurer l’autosuffisance alimentaire à toute la population. Mieux encore, des millions de tonnes de riz sont exportées un peu partout, y compris chez nous, alors que la population algérienne est deux fois moindre que celle du Vietnam ; en sus de ces résultats impressionnants, dans le domaine alimentaire, ce pays fabrique lui-même l’essentiel de ce dont il a besoin dans le domaine industriel ; quant à l’efficience de son système éducatif, je souhaiterais vivement que l’un (ou l’une) d’entre vous se rende dans ce pays, pour constater le degré de qualité, et de performance de l’éducation, et de la formation, qui y sont prodiguées, du primaire, à l’université. Lorsqu’on n’ignore pas que la majeure partie des usines, laissées à la suite de la disparition du défunt Président Boumédiène a été démantelée, manu militari, pour plaire au FMI et la Banque mondiale, deux institutions contrôlées par l’Empire sans frontières qu’est l’Oncle Sam. Celui-ci a jeté un os à ronger appelé « Plan d’ajustement structurel », sans la moindre étude scientifique, prenant en considération les conséquences d’un tel tournant, qui avait même failli ajouter d’autres millions d’indigents,et de chômeurs, et autres harraga dans notre pays, à la suite de la loi scélérate sur les hydrocarbures, votée à main levée, en 2005,par les « représentants du peuple », avant d’approuver l’abrogation de ladite loi, une année, plus tard, toujours ...à main levée...Je pense vous avoir aidé à comprendre, que le handicap fondamental ne se situe pas au sein de la Nation (qui existe toujours, bien que fragilisée, voire anémiée), mais au sein de la gouvernance, agissant, à travers un Etat quasi-totalement absent dans la régulation du fonctionnement de la société, ainsi que de la distribution de la rente, émanant des hydrocarbures, transformant ainsi la vie des individus, en chercheurs perpétuels, de solutions à leurs problèmes quotidiens, tous azimuts ; en usant souvent de ruses et autres subterfuges, non sans commettre parfois des infractions, pour parvenir à leurs fins. Point n’est besoin d’entrer dans les détails à cet endroit ; pour cela, je vous renvoie à vos quotidiens, qui, chaque jour que Dieu fait, vous rappellent que le clientélisme et la corruption sont présents partout, même là où l’on ne penserait jamais les rencontrer. En conclusion, un Etat qui tente de maintenir debout un système sociétal de cette façon, ne peut y parvenir, éternellement. Un tel Etat ne peut générer que de la violence aussi bien physique , que symbolique. C’est celle-ci, d’ailleurs, qui sert à la précédente, d’antichambre et de mèche d’allumage. Il suffit donc de mettre en corrélation l’Etat et la Nation, en permettant à celle-ci d’être présente au sein de toutes les institutions étatiques, tout en veillant à ne plus confondre « Etat » et « Régime », sans omettre de réaliser la séparation des pouvoirs,que renferme tout Etat qui se respecte ; il suffit donc de concrétiser de telles réformes, pour que la Nation, actuellement assoupie, mais non annihilée, retrouve aussi bien sa vitalité,que sa capacité novatrice et ce,même s’il y existe diverses subcultures. Tout au contraire, c’est la présence des cultures régionales, en se croisant, et se conjuguant entre elles, qui vont injecter un sang nouveau à la Nation, en lui permettant, sans user de la contrainte, de se métamorphoser, peu à peu, en Nation moderne et unie, sans pour autant oublier ses racines, qui en ont permis l’unité dans la diversité, et la capacité de garantir le futur des générations de demain, par le biais non point des richesses divines, mais des richesses créées, par le savoir culturel et scientifique, loin des productions des derviches tourneurs, et autres imposteurs et usurpateurs, adeptes de la marchandisation, non seulement des élections, mais encore des âmes, à travers une religion dénaturée et frelatée, maximisant les intérêts trivialement matériels, des potentats et autres satrapes, sous-traitants, activant au service de ceux qui sont décidés de préserver, par tous les moyens, leur main-mise multiforme sur la planète. Au nom de la « mondialisation » présentée comme synonyme de « modernisation ». Un leurre auquel croient tant de demeurés et de décérébralisés, souvent d’ailleurs arborant toute une batterie de diplômes, devenant ainsi consciemment ou pas, des intellectuels faussaires, se vautrant dans un mercenariat aussi visqueux que putride.

    Source : https://www.facebook.com/abdelghani.megherbi