Les économistes sont-ils sexistes ? | The Undercover Historian

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  • Les économistes sont-ils sexistes ?
    Un pavé dans la mare des économistes

    https://beatricecherrier.wordpress.com/2017/09/11/les-economistes-sont-ils-sexistes

    Sexisme : le mot est sur les bouches de tous les économistes américains depuis quelques semaines. Depuis que, le 8 Août, Justin Wolfers a attiré l’attention sur le mémoire de master rédigé par Alice Wu, étudiante à Berkeley (l’article de Wolfers est traduit ici par Martin Anota). Celle-ci a effectué du text-mining sur les millions de posts de l’Economic Job Market Rumors, un forum anonyme initialement conçu pour partager des informations sur le recrutement des économistes, et devenu depuis un lieu contesté, une machine a café virtuelle où toutes sortes de rumeurs et conseils techniques sont échangés, et où les principaux écrits des économistes Américains sont discutés. Grâce à des technique de machine learning, elle a identifié les mots qui predisent le mieux si chaque post traite d’un homme ou d’une femme.. Pour les premiers, ces mots sont en général associés à leur travail (même si on note la présente de termes tels qu’ « homosexuel ») Pour ces dernières, la liste fait froid dans le dos, et une traduction n’est pas nécessaire :

    hotter, lesbian, bb (internet speak for “baby”), sexism, tits, anal, marrying, feminazi, slut, hot, vagina, boobs, pregnant, pregnancy, cute, marry, levy, gorgeous, horny, crush, beautiful, secretary, dump, shopping, date, nonprofit, intentions, sexy, dated and prostitute.

    En économie, l’environnement peut se révéler toxique pour les femmes
    http://annotations.blog.free.fr/index.php?post/2017/09/10/En-economie-l-environnement-peut-se-reveler-toxique-pour-les-f

    « Une nouvelle étude révolutionnaire à propos des conversions en ligne entre économistes décrit et quantifie une culture de travail qui peut se révéler très hostile pour leurs membres féminins. Alice H. Wu, qui va commencer ses études doctorales à Harvard l’année prochaine, a mené cette étude dans le cadre d’une thèse primée à l’Université de Californie, Berkeley. Son étude a été particulièrement discutée parmi d’éminents économistes cet été et suscité de nombreux commentaires. David Card, un éminent économiste à Berkeley qui a été un membre du jury pour cette thèse, m’a indiqué qu’elle avait produit "un rapport très perturbant".

    La sous-représentation des femmes dans les départements d’économie des plus prestigieuses universités est déjà bien connue, mais il a été difficile de juger les affirmations à propos de la culture du milieu de travail parce que les conversations objectivables ont rarement lieu en public. Les propos tenus autour de la machine à café sont difficiles à observer, encore plus à mesurer. Mais l’intersection de deux changements techniques a ouvert de nouveaux horizons pour la recherche. Premièrement, plusieurs conversations tenues autour de la machine à café ont émigré en ligne, si bien que celles-ci se traduisent par une archive informatique. En outre, les techniques d’apprentissage automatique ont été adaptées pour explorer les schémas de larges corps de textes et, par conséquent, il est désormais possible de quantifier la teneur de ce genre de commérages.

    C’est ce qu’a fait Wu dans son étude "Gender Stereotyping in Academia : Evidence From Economics Job Market Rumors Forum". Elle a exploité plus d’un million de billets d’un forum de discussion en ligne anonyme fréquenté par plusieurs économistes. Le site, connu sous le nom de econjobrumors.com (son nom complet est Economics Job Market Rumors), constituait tout d’abord un lieu où les économistes pouvaient s’échanger des rumeurs à propos des personnes qui étaient embauchées ou virées au sein de la profession. Peu à peu, il est devenu une machine à café virtuelle fréquentée par des universitaires, des étudiants et d’autres personnes encore.