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  • Où sont les extraterrestres qui nous observent   ?

    http://www.lemonde.fr/sciences/article/2017/09/18/ou-sont-les-extraterrestres-qui-nous-observent_5187048_1650684.html

    Une équipe internationale a identifié les exoplanètes depuis lesquelles les astres de notre Système solaire seraient visibles.

    A l’heure où ces lignes sont écrites, Exoplanet.eu, le site officiel qui recense les planètes extrasolaires, compte près de 3 700 références dans son catalogue. La majeure partie de ces autres mondes ont été découverts par le télescope spatial Kepler de la NASA grâce à la méthode dite des transits : l’instrument surveille un grand nombre d’étoiles et ­détecte les faibles baisses de ­luminosité qui se produisent lorsqu’une exoplanète passe ­devant le disque stellaire.

    Cette technique donne aux ­astronomes des renseignements sur les planètes repérées, comme leur diamètre, la durée de leur ­révolution et la distance qui les sépare de leurs soleils.

    Point de vue inversé

    Dans une étude acceptée pour ­publication par les Monthly ­Notices of the Royal Astronomical Society, une équipe internationale a inversé le point de vue : si des extraterrestres disposaient d’un instrument analogue à ­Kepler, depuis quelles exoplanètes pourraient-ils détecter les corps du Système solaire ? En effet, pour fonctionner, la méthode des transits nécessite une configuration astrale particulière : l’instrument, l’étoile ­visée et ses exoplanètes doivent se trouver dans le même plan. Ces chercheurs ont donc fait un peu de géométrie dans ­l’espace – à tous les sens du terme – pour définir la petite portion du firmament où le transit des huit compagnons du Soleil est visible.

    Une fois cette région – la zone de transit – dessinée, ces astronomes l’ont superposée au catalogue d’Exoplanet.eu afin de ­déterminer combien de planètes extrasolaires elle contenait. La liste se révèle courte : seulement 68 astres référencés peuvent observer le transit d’au moins une planète du Système solaire. La Terre n’est détectable que depuis neuf d’entre eux. Et, a priori, aucune de ces neuf exoplanètes n’est habitable, soit parce qu’il s’agit d’une géante ­gazeuse, soit parce qu’il y fait trop chaud ou encore trop froid.

    Modélisation du voisinage

    Mais les auteurs de l’étude ne se sont pas découragés. Ils se sont dit : « Ce n’est pas parce qu’on n’a pas encore détecté de planète ­habitable de type terrestre dans la zone de transit qu’il n’y en a aucune. » Après une modélisation de notre voisinage, ils estiment que dix exo-terres pourraient se promener dans cette zone de transit. Ne reste plus qu’à les trouver…

    Pour Jean Schneider, chercheur à l’Observatoire de Paris et créateur d’Exoplanet.eu, « même si l’idée n’est pas nouvelle, cette étude est intéressante car elle quantifie la probabilité d’être dans la bonne configuration pour détecter la Terre ». Cependant, l’astronome reste un peu gêné. « C’est toujours très anthropomorphique comme discussion : cela suppose que les extraterrestres ont les mêmes concepts scientifiques que nous. Or, Kant explique que les concepts ne résultent pas des observations mais de ­notre esprit. Avec notre esprit, nous avons construit un monde, mais qui sait ce que d’autres civilisations ont imaginé ? »

    Et, même si E.T. pense comme nous, il est possible, dit Jean Schneider, s’appuyant sur une étude facétieuse de 2016, qu’il nous cache le transit de sa planète, en émettant une grande quantité de lumière pour compenser la baisse de ­luminosité de son étoile. Comme une cape d’invisibilité à l’échelle d’une planète !

    #They_live

    • Pour ajouter un peu d’optimisme :
      dans un podcast récent, Chris McKay faisait la remarque que la vie peut peut­-être se trouver aussi dans les lunes de grosses planètes, comme Enceladus autour de Saturne. Et là, plus besoin pour une planète d’être dans la zone ni trop près ni trop loin du soleil, vu que l’énergie nécessaire à la géologie vient de la déformation de la lune due à l’attraction et non de l’étoile avoisinante.

      We discovered oceans on Europa, oceans on Enceladus. And we struggled at first to understand how could there be oceans out there so far, so cold? And the answer turns out to be tidal heating. As those small moons go around these giant planets, they get squeezed by the gravity of these giant worlds, and that squeezing generates heat.

      So their oceans are warmed not by sunlight, like the Earth, but by gravitational heating. And that has enabled large oceans on many moons. And, in fact, it may be that the oceans in the universe, there’s more oceans in the universe driven by tidal heating, than driven by sunlight. So our ocean may actually be the oddball, rather than the typical case.

      https://www.nasa.gov/ames/nisv-podcast-Chris-McKay