Arrêt sur images - Comment j’ai joué le jeu du clientélisme municipal...et gagné

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  • Comment j’ai joué le jeu du clientélisme municipal...et gagné
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    Mais le phénomène est plus subtil que cela et il est passionnant à décrypter. Il faudrait s’atteler à ce boulot avec des sociologues. Dans ma ville (couronne parisienne), un clan politique est à la tête de la municipalité depuis, si je ne m’abuse, 50 ans... 50 ans sans alternance... Dernièrement, par le truchement d’un projet de crèche associative parentale que j’ai initié, j’ai été amené à m’intéresser à la politique municipale, tout simplement parce que la connaissance des rapports de forces locaux est indispensable pour faire avancer ce type de projet.

    Elus inamovibles : la gestion de la commune devient leur « vie privée »

    Je suis, moi aussi, tombé de ma chaise. Bien sûr que les logements sociaux sont attribués de façon totalement clientéliste, bien sûr qu’il en est de même des places en crèche, des vacances à petit prix via l’association initiée et financée par la Mairie... bien sûr que c’est pareil à tout les étages de l’hôtel de ville... Je dis bien sûr, et je pointe ici, moins un mode de fonctionnement qui serait l’apanage d’un clan politique que le phénomène (évitable ? inévitable ?) des fiefs. Le corollaire à cet état de fait est le manque d’alternance politique. Lorsqu’un maire reste 30 ans à la tête de sa ville, qu’il se retire à 83 ans au profit de son premier adjoint qui sera élu à son tour et maintiendra en place la même équipe, eh bien cette équipe se sent « chez elle ». Ils sont chez eux... que leur veut-on ? De quel droit vient-on s’immiscer dans leur vie privée après tout ?... (je force le trait mais c’est ainsi qu’ils se vivent en tant que membres de leur majorité municipale lorsqu’ils sont mis en question)

    Il faut, je crois, aller plus loin qu’un simple constat de captation de pouvoir ou de subversion consciente du système. En me confrontant aux élus de ma ville, clientélistes comme vous n’imaginez pas (et après le Nord Pas-de-Calais, je ne doute pas que la justice viendra y faire un tour... déjà, plusieurs enquêtes journalistiques ont pointé dernièrement des scandales absolus à la Mairie), je me suis aperçu qu’ils n’ont foncièrement pas la sensation d’agir en contrevenant le droit, la démocratie, le bon-sens, les pratiques les plus élémentaires de l’honnêteté. Ils sont chez eux... ils y sont depuis très longtemps... et les gens sont contents puisqu’ils leurs réitèrent leur confiance d’élection en élection... et puis vous savez, nous, on a notre façon de faire... et si on écoutait l’opposition, on ferait jamais rien... et puis, vous vous rendez compte du nombre de logements sociaux qu’on a faits ? Hein ?... Et ce n’est pas faux : ils en ont fait... mais le profit n’en est retiré que par quelques-uns, et suivant des réseaux d’attribution totalement « indécryptable » pour le le citoyen moyen qui s’étonne de voir pousser les immeubles des offices HLM, et de voir que sa demande datant de 1993 reste toujours lettre morte...