• Dret a decidir La Catalogne sur le chemin de l’indépendance ?

    Par Ferdinand Cazalis

    Mariano Rajoy voit rouge. Et jaune. Et encore rouge. Et encore jaune… Hier, mercredi 20 septembre, le chef de l’État espagnol a pris la décision que la plupart des catalan.es ne pensaient pas possible la veille encore : employer la force militaire pour empêcher le référendum sur l’indépendance de la Catalogne prévu le 1er Octobre prochain. (Ce texte sera remis à jour dans les jours qui viennent)

    http://jefklak.org/?p=4321

    Pas mal de militant.es de gauche, dont les plus révolutionnaires, voient même dans cette possibilité d’indépendance une échappée pour non seulement faire vivre et perdurer langue et culture, mais aussi rompre avec un État central structurellement corrompu, coresponsable de la crise et des expulsions massives de logement après l’explosion de la bulle immobilière de 2008. Une manière en somme de renouer avec des idéaux libertaires cristallisés par la Guerre civile contre l’extrême droite catholique de Franco. Réponse du gouvernement central de droite (Partido popular – PP), soutenu par le PSOE (Parti socialiste espagnol aussi socialiste qu’en France) : mobiliser tous les corps et les esprits nécessaires pour empêcher le vote prévu.

    • Mise à jour 22 septembre 2017 à 17h.

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      Jeudi 21 septembre au petit matin, les dockers de Barcelone se sont rassemblés en assemblée générale et ont voté le refus d’accorder les services portuaires aux « navires de la répression », comme ils les appellent. Deux bateaux de croisière barrent le port de Barcelone, dont l’un arborant les terrifiantes couleurs de Titi et Gros-Minet, et un autre est amarré à Tarragone, pour loger les renforts de police envoyés par Madrid – chacun ayant une capacité de 3000 personnes environ. « Nous sommes vigilants. Vous n’êtes pas les bienvenus », pouvait-on lire sur le fil Twitter de la CNT portuaire de Barcelone.

      Quatre organisations syndicales ont déposé un préavis de grève générale à la date la plus proche légalement, le 3 octobre – Confédération générale des travailleurs (CGT), Coordination ouvrière syndicale (CO), Intersyndicale alternative de Catalogne (IAC) et la Confédération syndicale catalane (CSC). Avec pour double objet : dénoncer la casse des droits des travailleurs par les dernières réformes du droit du travail, et les attaques contre les droits fondamentaux de l’État espagnol en Catalogne ces derniers jours.

      (...)

    • Et un ami photographe de Barcelone, entendant vers 19h les clameurs sous ses fenêtres me disait au téléphone : « Bon, ben là, je vais sortir, j’en ai marre de regarder tout ça sur Twitter. Ce n’est pas un délire d’indépendantistes, c’est une question toute simple de démocratie. Même ma mère, qui regardait tout ça de loin ces dernières semaines, est déjà en train de manifester ce soir. Pour elle, voir la Guardia civil intervenir de la sorte, ça fait remonter de très mauvais souvenirs de famille. C’est une image terrible que donne Rajoy, par rapport à un mouvement populaire qui ne demande qu’à pouvoir voter. Maintenant que les flics de Madrid quadrillent la ville, ils ne vont pas partir. Barcelone va être occupée comme ça jusqu’à la date prévue du référendum, qui n’aura donc peut-être pas lieu. Et alors ? On va être dans la rue, tous les soirs, on a l’habitude maintenant depuis 2011 ! Tout ça, c’est très bon pour nous : on ne demande qu’une chose, c’est plus de justice sociale, plus de liberté, et en face, ils nous envoient l’armée. Aucun.e catalan.e ne va prendre une Kalashnikov contre les flics de Rajoy, mais on va être beaucoup à affronter cette stratégie de la peur. »