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  • Le Grand Mix aura tous les jours vingt ans - Nord Eclair
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    La salle de concert fête ce week-end ses vingt ans. Qui aurait dit en septembre 1997 que la salle porterait le nom de Tourcoing sur toutes les affiches de la Région et serait incontournable dans l’univers musical ? Retour sur une aventure.
    Par ANNE COURTEL


    1 L’idée.
    Peut-être un jour le Grand Mix attribuera le nom d’une de ses salles à Jean-Pierre Balduyck. C’est l’ancien maire socialiste qui a eu l’idée d’une structure pour répondre aux demandes des jeunes. « C’est vrai que l’on cherchait des locaux de répétition et on avait l’impression que la priorité était alors donnée aux sports », se remémore Patrick Dallongeville qui sera un des artisans du Grand Mix.

    Le projet est confié à Christian Odoux, alors adjoint à la culture. « Bon pour tout avouer, je ne connaissais pas grand-chose aux musiques nouvelles mais je me suis lancé. » Il voyage jusqu’à Agen pour visiter une structure de musiques actuelles. « Et là le maire m’a dit : « je vous souhaite bon courage ». J’ai compris après : c’est un dossier sur lequel j’ai eu le plus de réticences. »

    2 Le défrichage.
    Depuis déjà quelques années, le Groupe de recherche et d’animations du Nord organise des concerts notamment à la salle Georges-Daël. C’est ainsi que des spectateurs de toute la métropole ont déjà vu Loudblast, Miossec (première tournée), DeUs, Dominique A… mais aussi Jeff Buckley au théâtre municipal.

    « On savait qu’il y avait un public prêt à venir à Tourcoing », souligne Patrick Dallongeville. Christian Odoux charge le GRAN de trouver un lieu. « Je voulais un endroit sympa en ville, pas une friche industrielle excentrée qui deviendrait un ghetto. L’ancien cercle Notre-Dame était désaffecté et en plein centre-ville. L’idéal ! »

    3 Les résistances.
    1997, cela paraît hier, pourtant l’annonce de musiques actuelles en plein centre de Tourcoing provoque une levée de boucliers. « On a en eu des pétitions sur le dos. La musique actuelle avait mauvaise réputation, les gens imaginaient un lieu de perdition, de la drogue… J’avais les parents d’élèves sur le dos, sans parler du voisin qui tenait une solderie. Il était fou furieux », raconte Christian Odoux.

    L’adjoint et le maire seront ensuite convoqués par la justice. Le président du Gran contestait l’attribution de la gestion de la salle à Marc Tison. Même si les deux élus ont été blanchis, ils garderont un souvenir amer de cet épisode.

    4 La mise en place.
    Ce sont les lycéens de Tourcoing qui baptisent le futur lieu, le Grand Mix. Côté financements, les élus déposent des dossiers tous azimuts… « L’argent ne coulait pas à flots mais c’était quand même plus facile qu’aujourd’hui. On a réussi à décrocher 80 % de subventions », souligne Christian Odoux.

    5 L’ouverture.

    C’était le 23 septembre 1997 et Arno est le premier à fouler la scène. Patrick Dallongeville découvre ce lieu dessiné par Thierry Baron, architecte. « Il avait la modernité de l’Aéronef sans le côté froid, une salle à taille humaine (650 places) avec une acoustique soignée. Les conditions d’accueil étaient remarquables. » En route pour la joie !

    « On ne peut plus débrancher le Grand Mix »
    Vingt ans de vie, des milliers de concerts, des piliers de bar et de scène (Bertrand Belin, I’m From Barcelona, Fink ou Dominique A que l’on a aussi croisé comme spectateurs)… Dès ses premières années, le Grand Mix s’est imposé au niveau régional. « Quand naît une nouvelle structure, il faut donner du temps au temps et là, ça a démarré très vite. En plus le public a toujours été là et il n’y a jamais eu de gros dérapages, c’est sans doute dû à la qualité de l’équipement et de l’équipe », constate Christian Odoux. Peter Maenhout qui est aujourd’hui adjoint à la Culture et qui va mener l’extension prochaine du Grand Mix le dit aussi : « Le Grand Mix contribue au rayonnement de Tourcoing. Il a une dimension régionale incontestable. »

    L’extension du Grand Mix (qui devrait ouvrir en 2019) va également panser les regrets des pionniers comme Patrick. « Il manque au Grand Mix des lieux de répétition. C’est dommage, il y a tellement de talents à Tourcoing. Il nous faudrait une structure comme l’ARA de Roubaix. Mais vingt ans après sa création, l’équipement va être complété. »

    Vingt ans, c’est aussi l’âge de la maturité, comme le souligne Christian Odoux. « Il a fallu une vraie volonté politique il y a vingt ans. Il fallait trouver un équilibre subtil entre l’artistique et l’économique. Il y a eu beaucoup de rumeurs, beaucoup de choses mais aujourd’hui une chose est sûre : il est trop tard pour débrancher le Grand Mix. »

    Trois jours de festivités ce week-end
    Ce vendredi, après une cérémonie d’anniversaire officielle, place à la musique avec le concert de Isaac Delusion, L’Impératrice, Weval et Azelek. Le premier est un groupe de cinq personnes qui font de la musique instrumentale. Weval est la caution électro de ce mini-festival avec un duo de Néerlandais. Attention concert à 20 h 15 mais complet.

    Le samedi 23, l’ouverture des portes à 18 heures avec The KVB, Fugu Mango, Ulrika Spacek, Diet Cig et les Belges de BRNS (notre photo lors de leur passage au Main Square). Et là il reste des places !

    Dimanche, le Grand Mix s’ouvre au mini mix avec un programme spécial rockeurs de demain. Ciné-concerts GaBLé Comicolor, NuméROBé, Loup Blaster ; des ateliers, un tour à biclou, des food truck... de 11 heures à 18 heures. Il reste des places et c’est 2 € !