@raspa Donc, ma découverte de la semaine : la mixité choisie. Le terme m’a énormément intriguée, parce que dans ma petite tête, la mixité c’est forcément homme-femme, alors j’imaginais un temps mixte homme-femme avec des règles bien particulières pour que ça parte pas en cacahuète.
MAIS j’ai donc appris à cette occasion qu’on peut aussi arrêter de se limiter à ces petites cases étriquées homme-femme, étant donnée la palette de gens qui ne se reconnaissent pas là-dedans : la mixité choisie étant donc un temps sans hommes cisgenre, mixité au sens de « toutes les possibilités d’étiquetage ou de non-étiquetage en fonction de son genre tant que l’étiquette n’est pas homme cisgenre ».
Comme j’ai découvert ça via une militante des ateliers vélo, un exemple ici, à Grenoble : ►http://www.ptitvelo.net/Permanence-en-mixite-choisie-sans-hommes-cisgenres.html
La définition donnée est
Un espace d’auto-réparation entre femmes, trans, intergenres, ou personnes s’auto-identifiant différemment mais autrement qu’un homme cisgenre*
On retrouve des marches féministes avec le même principe à Lyon : ▻https://www.facebook.com/events/1019666954779379
Ou des ateliers chants à Marseille : ▻https://equitablecafe.org/tag/mixite-choisie
Tout ça me fait dire que c’est très quart sud-est de la France, je ne sais pas si c’est le hasard de ma recherche Qwant ou une propagation du concept via une association locale... A creuser !
Et pour finir, parce que Christine Delphy c’est toujours bien, un texte court qui repose les bases de la non-mixité choisie... ►http://lmsi.net/La-non-mixite-une-necessite
Les femmes, exclues, ne souhaitent pas la non-mixité qui leur est imposée : elles souhaitent, comme tous les dominés, se rapprocher du groupe dominant. Elles souhaitent aussi, en général, le convaincre qu’il les traite mal.
Devant l’échec de cette stratégie de persuasion amicale, le mouvement de libération des femmes, en 1970, dans tout le monde occidental, a choisi la non-mixité pendant ses réunions. Mais justement, une non-mixité choisie, et non imposée.
La non-mixité choisie
La pratique de la non-mixité est tout simplement la conséquence de la théorie de l’auto-émancipation. L’auto-émancipation, c’est la lutte par les opprimés pour les opprimés. Cette idée simple, il semble que chaque génération politique doive la redécouvrir. Dans les années 1960, elle a d’abord été redécouverte par le mouvement américain pour les droits civils qui, après deux ans de lutte mixte, a décidé de créer des groupes noirs, fermés aux Blancs.