Inspecteur Ruffin mène l’enquête : chronique de la divergence des luttes

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  • @raspa Une mise au point qui sonne comme un (r)appel à la vigilance par rapport aux débats (et rapprochements militants) sur la question des violences policières auxquels on a assisté cet été (et, pour moi, par rapport à mes autres engagements militants sur lesquels la question de la convergence avec les luttes des quartiers populaires se posent...) : surtout, ne pas faire nawak.

    Inspecteur Ruffin mène l’enquête : chronique de la divergence des luttes | Le Seum Collectif
    https://leseumcollectif.wordpress.com/2017/09/24/inspecteur-ruffin-mene-lenquete-chronique-de-la-divergenc

    Et quand tu as fait tout ça, ne t’attends pas à des félicitations : on ne dira jamais « merci patron » à des égos sur pattes qui nous prennent pour de la chair à convergence quand ça les arrange.

    • @georgia Oui, la position de Ruffin est symptomatique de celle de pas mal de monde dans nos milieux. Les luttes nées dans les quartiers populaires restent dans l’angle mort, dans le prisme médiatique. On n’est pas si loin des tirailleurs sénégalais et autres troupes coloniales, que la France de droite comme de gauche a enrôlé dans sa propre « convergence des luttes » à l’époque.

      D’ailleurs je trouve que la « convergence des luttes » est un terme trop usé, trop manipulé pour dire encore quelque chose d’intéressant. On pourrait commencer par dialoguer, s’expliquer les uns aux autres, se faire connaître et reconnaître. Ensuite, on verra si on peut converger. Je pense que des moments comme celui de la ZAD sont des moments pour ces rencontres. Celui d’ATTAC, en revanche, était un échec de ce point de vue.

      Un peu d’humilité, pour commencer, ce serait bien.

    • @raspa Oui, moi aussi ces appels à la convergence en mode « rejoignez-nous sous NOTRE bannière » ont tendance à m’irriter de plus en plus... D’autant que la convergence, à mon sens, ne sera jamais globale : on peut converger sur des points précis (exemple de ce qui s’est vécu à la ZAD effectivement), après un temps de dialogue forcément long, mais on ne convergera pas sur tout tout le temps : si on suit notre exemple, au-delà de la lutte commune contre les violences policières, les mouvements pour la justice des jeunes tués par les flics dans les banlieues continueront de se battre contre le racisme d’État, pour plus de justice sociale etc, les mouvements de blessés des manifs continueront de se battre sur les questions climatiques, environnementales, sociales etc.
      On peut espérer un soutien mutuel pour les temps forts de mobilisation de part et d’autres, grâce à une meilleure compréhension et interconnaissance née de cette convergence ponctuelle. Mais une convergence totale et permanente, ça me paraît illusoire, et même pas forcément souhaitable (et, soyons réaliste, pas souhaitable pour les moins privilégiés qui risquent d’y perdre le peu de visibilité et de crédit médiatique de leurs objectifs de lutte).

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    Qui se souvient du 32 Mars 2016 et des semaines qui suivirent ? Qui se souvient des nuit-deboutistes qui, la main sur le cœur, appelaient à la convergence des luttes ? Qui se souvient des AG en plein air avec, entre deux interminables diarrhées verbales de poètes maudits, des appels solennels adressés à – retenez votre souffle – les-quar-tiers-po-pu-laires. “Parce que le gouvernement est notre adversaire à tou-te-s donc faut s’unir, faut con-ver-ger !’’ Et les appels du pied devenaient vite des sommations vexées (« mais pourquoi diable nous snobent-ils ? ») et vexantes (« mais vous ne comprenez pas, pauvres bougres, qu’on a des intérêts communs » ?!).

    Car c’est devenu quasi-proverbial : quand la gauche blanche a besoin de noir-e-s et d’arabes pour embellir ses photos de famille, les invitations se conjuguent à l’impératif. Et l’inévitable fiasco de ce genre de pulsion unitaire bouffonne nous retombe toujours sur NOTRE gueule, à NOUS. Et la gauche blanche trépigne. Au mieux, on « regrette », on trouve ça « dommage », on se dit que c’est « trop bête quand-même-hein ». Le plus souvent, on s’agace comme un enfant gâté distribuant les commentaires blessants à son goûter d’anniversaire. Faut pas s’étonner que le mouvement ne prenne pas, ils ne sont jamais contents ces gens-là ! On leur propose de gonfler nos rangs docilement après les avoir méprisés depuis toujours et ils ne débarquent même pas au premier claquement de doigts.

    Non, ces gens-là ne sont jamais contents, là-dessus on est d’accord. Notre venin est toujours abondant et les raisons de se calmer ne semblent pas se presser au portail. Récemment, c’est François Ruffin, notre trésor national, qui a eu à cœur de synthétiser toute cette morgue. A la faveur d’un de ces meetings de lutte [1] dont il est friand, notre journaliste-député a pu s’illustrer dans son exercice favori : nous faire péter un câble en s’exprimer sur n’importe quel sujet. Sauf que là, l’objet de son récital était la mort d’Adama Traore et la vendetta policière-judiciaire-médiatique subie par sa famille.

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    Qui se souvient du 32 Mars 2016 et des semaines qui suivirent ? Qui se souvient des nuit-deboutistes qui, la main sur le cœur, appelaient à la convergence des luttes ? Qui se souvient des AG en plein air avec, entre deux interminables diarrhées verbales de poètes maudits, des appels solennels adressés à – retenez votre souffle – les-quar-tiers-po-pu-laires. “Parce que le gouvernement est notre adversaire à tou-te-s donc faut s’unir, faut con-ver-ger !’’ Et les appels du pied devenaient vite des sommations vexées (« mais pourquoi diable nous snobent-ils ? ») et vexantes (« mais vous ne comprenez pas, pauvres bougres, qu’on a des intérêts communs » ?!). Source : Le Seum (...)

    • Il semble donc qu’il faille tout expliquer à Monsieur Ruffin, alors soyons brefs et constructifs : François, tu arrêtes tes sketches et tu relaies un soutien inconditionnel partout où une audience t’est accordée – les médias que tu affectionnes et l’assemblée nationale paraissent être un bon début. Tu ne tires pas la couverture à toi et, pitié, tu évites d’en faire un film où tu te compares à Robin des Bois. Pigé ? Et quand tu as fait tout ça, ne t’attends pas à des félicitations : on ne dira jamais « merci patron » à des égos sur pattes qui nous prennent pour de la chair à convergence quand ça les arrange.

      Voilà ...

      #gauche_blanche

    • Ruffin et Justice pour Adama : l’hypocrisie de la gauche radicale française sur la question raciale
      28 septembre 2017
      http://hustle-mag.com/ruffin-justice-adama-gauche-racisme

      Que pensez-vous de la réaction particulière de Ruffin ?

      Il représente à merveille cette gauche qui refuse de prendre en compte ces questions comme priorité. Il refuse de s’en emparer, de dénoncer, d’assumer son rôle également en tant que député. Il a dit qu’il voulait d’abord s’assurer que tout soit vrai, ce qui est absurde. Comme il le dit lui-même, il y une désinformation sur le traitement des médias sur les grèves, les mouvements sociaux.

      D’un côté, il arrive à avoir cet esprit critique sur les questions sociales, par contre il n’arrive pas à avoir cet esprit critique sur le traitement qui a pu être fait sur Adama, mais aussi sur toutes les affaires de violences policières où on reprend les versions officielles qui sont souvent des mensonges. On a menti sur les causes de la mort d’Adama. La famille, le comité a créé un rapport de force avec le parquet de Pontoise pour obtenir une contre-expertise pour avoir les vrais raisons de la mort d’Adama. D’ailleurs, le procureur du parquet de Pontoise a été dessaisi de l’affaire, celle-ci a été dépaysée au Tribunal de Grande Instance de Paris.

      Il veut « mener l’enquête », mais l’enquête a déjà été menée, par nous, par ceux qui luttent. Comme ceux qu’il défend à Moulinex, Good Year, à Continental, à qui il ne va jamais remettre en cause leur parole, il ne va pas enquêter évidemment.

      C’est toujours la même chose, la suspicion, on n’est pas des vraies victimes, on fait semblant, peut-être que c’est faux, on invente. En se positionnant ainsi, il a remis en cause la lutte du comité Justice pour Adama et notre légitimité à venir interpeller l’Etat et les versions officielles.

    • ll y a ceux qui semblent l’avoir bien cherché (des déjà « connus des services » et/ou condamnés, comme Théo et tant d’autres) et - rappelons nous les propos de Mélenchon sur l’assassinat e Rémi Fraisse - ceux dont on dit ou laisse entendre qu’il s’agirait d’"agents provocateurs" :
      https://iaata.info/Jean-Luc-Melenchon-et-l-assassinat-de-Remi-Fraisse-2091.html

      C’est entre autre grâce à la merde que la gauche a dans le crâne et fait partager que la mobilisation suite à la mort de Rémi est restée très minoritaire. Le permis de tuer des flics ne tombe pas du ciel de l’État, mais aussi de sa base et des pasteurs qui la cornaque.

      #France_insoumise #nationalisme #étatisme <=> #police #justice