Georges Perros, l’immense ordinaire (1/4) : Ouverture ordinaire
L’écriture c’est passer le temps. La musique c’est le faire passer. La peinture c’est l’effacer.”
Il ne manque pas de poètes pressés de s’arracher des contraintes, fini la rime et les comptages, vers la prose ils vont à tire d’ailes. Il y en a d’autres pour trouver leur liberté dans les règles rigides de la métrique. Ils paraissent s’amuser dans la difficulté, y développer leur fabrique d’images. Ceux qu’Alain Borer nomme des vitriers de l’invisible : on ne voit plus aucun effort de bâti. Avec Georges Perros s’ajoute une ingénuité de déroulement, l’art magique de filer ses vers, qui nous stupéfie au moment d’enregistrer. S’invente alors une autre grâce de l’architecture parlée, basée sur la fluidité. Il n’y a qu’à balancer ces octosyllabes, elle travaillent d’elles-mêmes, entre écriture et sensibilité, tramant le drame ordinaire d’une époque révolue.