From Common-Pool Resources to Community Governance

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  • Le logiciel libre est-il un Commun ? – Framablog
    https://framablog.org/2017/09/29/le-logiciel-libre-est-il-un-commun

    La notion de commun semble recouvrir aujourd’hui un (trop) large éventail de significations, ce qui sans doute rend confus son usage. Cet article vous propose d’examiner à quelles conditions on peut considérer les logiciels libres comme des communs.

    Nous vous proposons aujourd’hui la republication d’un article bien documenté qui a pu vous échapper au moment de sa publication en juin dernier et qui analyse les diverses dimensions de la notion de Communs lorsqu’on l’associe aux logiciels libres. Nous remercions Emmanuelle Helly pour la qualité de son travail : outre le nombre important de liens vers des ressources théoriques et des exemples concrets, son texte a le mérite de montrer que les nuances sont nombreuses et notamment que la notion de gouvernance communautaire est aussi indispensable que les 4 libertés que nous nous plaisons à réciter…

    L’article est intéressant, mais il me semble qu’il est un peu trop « rigide », c’est-à-dire centré sur des règles, qui formeraient la définition canonique d’un commun et une application de ces règles à la question des logiciels libres. Or tant les logiciels libres (avec la grand diversité des points de vue, qui sont très bien expliqués dans cet article, avec de nombreux exemples, souvent convaincants pour ce qui veut être montré) que les communs sont des objets et des concepts très mouvants.

    A mon sens, ce qui fait du mouvement des logiciels libres (mouvement, et pas chaque LL produit) un exemple typique de l’émergence des communs numériques, c’est la dynamique mise en place : partage, construction de communauté (construction est le terme le plus important), règles de droit (faisceau de droits représenté par les licences, qui distinguent propriété et usage), et risque d’enclosure (protection du LL contre les mainmises, y compris contre celles des « fondateurs » vis-à-vis des autres, qui est assurée par la capacité de forker).
    J’ai écrit il y a très longtemps (2005) un papier là dessus :
    https://vecam.org/archives/article1320.html

    Je suis partisan d’une interprétation souple des huit principes repérés par Elinor Ostrom pour qu’un commun puisse fonctionner, et garantir la pérennité tant de la ressource partagée que de la communauté qui organise le partage. Ces règles sont issues de l’observation de communs géographiquement identifiés, de petite taille, avec une « communauté » aisément identifiable. Le livre d’Elinor Ostrom « Governing the commons » date de 1992, avant l’internet. Il faut penser qu’il est complété par celui qu’elle a écrit en 2006 avec Charlotte Hess « Understanding the knowledge as a commons ».

    Avec Mélanie Dulong de Rosnay, nous avons essayé de voir comment les huit principes peuvent être convoqués pour analyser les facteurs de succès de l’internet lui-même considéré comme un commun :
    https://halshs.archives-ouvertes.fr/halshs-00736920

    Nous avons besoin du logiciel libre autant que des communs pour penser la société à venir et l’émancipation au XXIe siècle. Restons ouverts sur les définitions.

    #Communs #Logiciel_libre