• Portrait de Kamel Daoud pour son ouvrage « Zabor ou les psaumes » - YouTube
    https://www.youtube.com/watch?v=bGOpDLVD388

    8’15
    L’arabe n’est pas la langue maternelle en Algérie, ni au Maroc. Ca c’est une illusion que vous avez ici, parce que chez nous, on parle nos langues. L’arabe, c’est notre latin, quelque part. C’est la langue du clergé, de la monarchie, du pouvoir politique, de la domination, des classes dominantes, mais ça n’est pas leur lan..., ce ne sont pas, ce n’est pas notre langue. Zabor était confronté à un dilemme de fond. D’abord une école qui enseignait dans un arabe dit classique, je n’aime pas ce mot, mais qui était une très belle langue. Je ne suis pas contre l’arabe, je suis bilingue. Mais qui ne parlait – il le dit – elle ne parle que de morts, que de cadavres... Il dit à la fin : « Elle en a pris les couleurs. » Et il revient à la fin vers la langue maternelle, l’algérien, ou une autre langue maternelle algérienne et il découvre que c’est une très belle langue mais qui est incapable de dire le monde en entier. Qui est incapable de le sauver parce qu’elle n’est pas précise, elle manque de dictionnaire. Et puis il se rabat vers la troisième langue, c’est la langue de la dissidence, de l’Occident, de la découverte de la sensualité, c’est le français. Et à partir de là, il commence à construire son propre dictionnaire. Et je pense que tout écrivain commence par construire son propre dictionnaire, ce qu’on appelle par la suite, le style. Mais c’est la conquête du mot, mot par mot, et jusqu’à la fin, c’est ça ce que fait Zabor. 9’14

    Pour mémoire. #langue_arabe #orientalisme