• Toni Negri : pour la multitude, Michael Löwy
    https://www.en-attendant-nadeau.fr/2023/12/18/toni-negri


    Antonio Negri et Michael Hardt (2013) © CC BY-SA 4.0/ParkaProjects/WikiCo

    En 1997, Toni Negri décide de revenir en Italie, malgré la peine de prison qui l’y attendait, dans l’espoir que son retour susciterait un débat conduisant à une amnistie générale des (milliers de) prisonniers politiques italiens. Ce fut un acte de courage et de générosité comme on en voit rarement… L’écrivain Erri de Luca va lui rendre à cette occasion un émouvant hommage public : « Cher Toni Negri, qui a préféré la prison en Italie aux universités de la moitié du monde […] je veux avant tout te remercier de ton sacrifice. Tu rends l’honneur à un pays qui n’a comme fierté qu’un exercice comptable. »

    Le rêve d’amnistie du philosophe optimiste s’est révélé une illusion, et il se trouve condamné à huit années et demi de prison… Mais il ne se laisse pas démonter et termine, derrière les barreaux, la rédaction du livre Empire, avec son ami Michael Hardt (éditions Exil, 2000). On en connaît les principales thèses controversées : l’Empire c’est le marché capitaliste global, qui ne reconnait plus des frontières nationales. Son adversaire principal n’est plus « l’ouvrier-masse » de l’industrie, mais le travailleur immatériel, cognitif, souvent précaire, qui a vocation a devenir hégémonique. Il a connu un immense succès, transformant le philosophe incarcéré en une « star » internationale. Après deux années, il accède à une semi-liberté, constamment sous la surveillance de la police, avec des perquisitions nocturnes dessin domicile. C’est à cette époque que Judith Revel, brillante universitaire française, deviendra, pour le reste de ses jours, sa compagne. 

    Ce n’est qu’en 2003 qu’il sera finalement libéré – après avoir fait, au total, onze années de prison. Déçu par le recul des luttes en Italie et en conflit avec ses anciens disciples, il décide de revenir à Paris et de s’installer en France. Ayant finalement récupéré son passeport, il pourra maintenant voyager, un vieux rêve qui se réalise. Il fera des nombreux voyages en Amérique Latine, notamment au Brésil et au Venezuela. Hugo Chávez lui rend hommage comme un des inspirateurs, par son livre sur le pouvoir constituant, de la Révolution Bolivarienne. Il sera aussi invité en Chine, où il aura droit à une (décevante) séance avec des réprésentants du Comité Central du PCC. S’il admire le post-modernisme éclatant de Shanghai, il ne pense pas moins que « le Thermidor du PCC a développé le capitalisme avant de développer la démocratie »

    En 2004 paraîtra son deuxième ouvrage avec Hardt, Multitude (La Découverte), qui va lui aussi susciter beaucoup de débats et de polémiques. Francis Fukuyama s’empresse de proclamer que la multitude dont parle Negri est « une horde barbare qui veut détruire le monde civilisé »… Aux yeux de Negri, la multitude est la nouvelle forme que prend l’opéraisme, c’est l’universalisation de la Italian Theory des années 1960-70. Leur troisième livre, Commonwealth (2009, traduit par Elsa Boyer, Gallimard, 2014), sera dénoncé par le Wall Street Journal comme a dark, evil book. Cette théorie du commun est, à ses yeux, une « ontologie marxienne de la révolution », et un premier pas pour un programme politique de la multitude. En 2017 paraît le dernier ouvrage avec Hardt, Assembly (Oup USA), qui proclame la supériorité des mouvements sociaux sur les partis, et de la démocratie directe des assemblées sur la démocratie représentative.

    d’autres fragments d’un tombeau pour Toni Negri
    https://seenthis.net/messages/1032212

    #Toni_Negri

    • Politisé au sein de la Jeunesse Catholique italienne dans les années 1950, il adhère en 1961 à l’operaismo de la revue Quaderni Rossi (Raniero Panzieri, Mario Tronti), qui propose un retour aux usines pour fonder, à partir des luttes locales, une politique ouvrière anticapitaliste. Le jeune Negri s’intéresse beaucoup à Kant, Hegel, Dilthey, Max Weber, Karl Mannheim – objets de ses premiers travaux philosophiques – mais reste indifférent à Marx, encore identifié au Diamat stalinien. Ce n’est qu’au cours des années 1960 qu’il va découvrir, grâce à Georg Lukacs et à ses amis operaistes, le Marx de la lutte de classes.

      Proche de Mario Tronti, dont les travaux mettent en avant le travail vivant comme subjectivité ouvrière subversive, il va s’en séparer lorsque celui-ci décide de rejoindre le PCI en 1967. C’est alors que le communiste Negri va fonder, avec des comités d’usine radicalisés, l’organisation Potere Operaio (1969) qui se définit comme « le parti de l’insurrection ». Il n’en poursuit pas moins une carrière académique brillante, devenant, à l’Université de Padoue, le plus jeune professeur universitaire italien. Son enseignement porte sur « Les Doctrines de l’État », à partir de trois grands penseurs anti-étatistes dont il se réclame : Condorcet, Jefferson et Lénine !

      Tout en travaillant avec les comités d’usine et rédigeant des tracts incendiaires, le philosophe de Padoue écrit un livre sur Descartes, défini comme « le principal idéologue de la révolution capitaliste en Europe continentale », et, d’une certaine façon, comme l’inspirateur du PC Italien, ce « parti cartésien ». Toni Negri est partisan de « l’illégalisme de masse » des mouvements sociaux, se traduisant par des actes de sabotage et des expropriations de supermarchés – dont une sera mise en scène par Dario Fo – mais reste opposé à la militarisation du mouvement. Ces désaccords conduiront à la scission de Potere Operaio et à la création, par Negri et les comités d’usine, d’un nouveau mouvement politique, Autonomia Operaia (1973), qui va jouer un rôle important dans les grandes grèves et mobilisations de l’année 1977 – le Mai 68 italien.

      Il fait, dans un opuscule de 1977, l’apologie du sabotage comme « la clé fondamentale de la rationalité ouvrière ». Mais il s’oppose au militarisme amoral et verticaliste des Brigades Rouges (BR), qui commencent leurs pratiques d’ »exécutions d’ennemis « à cette époque. Il refuse catégoriquement l’homicide politique : « Nous n’avons jamais tué. Nous laissons le meurtre à l’État ». Dans ses écrits, il commence à avancer la thèse de « l’ouvrier social », qui ne se limite plus aux seules usines, mais s’étend à toute la vie sociale urbaine.

      Inquiet d’apprendre l’enlèvement d’Aldo Moro par les Brigades Rouges, Negri s’associe aux tentatives de faire pression sur les Brigadistes pour qu’ils le libèrent. En vain, puisque, comme on le sait, celui-ci sera assassiné par ses ravisseurs. Peu après, en 1979, le philosophe sera arrêté sous l’accusation absurde d’être « le cerveau intellectuel des Brigades Rouges » et donc le responsable de l’assassinat d’Aldo Moro.

      pour cette première nécro honorable en français d’Antoine Lenoir, je dis #toctoc @rezo

  • 1923, nouvel assaut des travailleurs allemands

    À ce propos : Une femme sur tous les fronts, par Jean-Jacques Marie (En attendant Nadeau)

    #curious_about Larissa Reisner, Hambourg sur les barricades. Une bolchévique dans la révolution allemande. La Brèche, 8 €

    En 1925, le militant communiste Willy Münzenberg publia en allemand Hambourg sur les barricades qui venait tout juste de paraître en URSS et vient tout juste d’être publié en français par les éditions de La Brèche. La justice allemande, sur requête de la Reichswehr, condamna ce livre à être brûlé. Pour le défendre, un juriste allemand déclara : « Ce livre montre en l’auteur un poète de la vérité. Il saisit à la fois la raison et le cœur du lecteur indépendamment de son attitude vis-à-vis des événements ». Rien n’y fit. L’ouvrage fut brûlé, huit ans avant les bûchers de livres organisés par les nazis. Mais que raconte le livre de Larissa Reisner ?

  • #Nazisme, #esclavagisme : politiques comparées des mémoires
    https://www.en-attendant-nadeau.fr/2020/09/16/nazisme-esclavagisme-neiman

    Learning from the Germans (traduit en allemand, pas encore en français) a été rédigé alors que les États-Unis et l’Allemagne affrontaient un tournant semblable : de même que l’élection de Donald Trump en novembre 2016, l’entrée de l’extrême droite (AfD) au Bundestag en septembre 2017 allait libérer la parole raciste. S’il est loin d’apporter des réponses à tout – le pourrait-il d’ailleurs ? –, le livre de la philosophe américaine Susan Neiman sort à un moment opportun. Comparer le fameux « travail sur le passé » de l’Allemagne à l’égard des crimes du IIIe Reich avec celui sur le passé esclavagiste des États-Unis, que vient de raviver l’assassinat de George Floyd le 25 mai dernier, conduit à s’interroger sur les politiques de la mémoire et leur efficacité, autant que sur la réception des travaux des historiens dans l’espace public.

    #mémoire

  • La fabrique des salauds, de Chris Kraus : une famille criminelle
    https://www.en-attendant-nadeau.fr/2019/08/27/malveillantes-famille-criminelle-kraus

    https://www.en-attendant-nadeau.fr/wp-content/uploads/2019/08/chriskraus_1_article.jpg

    Par son ampleur, par son propos qui plonge le lecteur au cœur même du mal incarné par deux frères inaugurant leur carrière dans les services de renseignement en participant aux crimes commis par la SS et ses sinistres commandos, La fabrique des salauds peut faire penser aux Bienveillantes de Jonathan Littell, le succès de librairie que l’on sait. Comparaison n’étant cependant pas raison, on imagine assez vite que ce long récit pourrait bien se métamorphoser sous la férule du réalisateur et scénariste qu’est aussi Chris Kraus en une vaste saga, une série à rebondissements où se mêleraient l’histoire d’un pays et celle d’une famille.

    #sgm #nazisme #second_guerre_mondiale

  • Ce qui est monstrueux est normal, de Céline Lapertot
    https://www.en-attendant-nadeau.fr/2019/06/18/toute-honte-bue-lapertot

    Toute honte bue
    par Roger-Yves Roche
    18 juin 2019
    Un titre à coucher dehors. Une histoire à ne pas se relever. Un livre qui tient pourtant debout. Telle est la leçon de vie, et de littérature, de Céline Lapertot.
    Céline Lapertot, Ce qui est monstrueux est normal. Viviane Hamy, 96 p., 12,50 €

    Comme l’enfant se demande d’où viennent les enfants, l’écrivain (sans compter le lecteur qui va avec…) s’interroge parfois sur l’origine d’un livre, de quel souvenir il procède, de quelle image il sort, en d’autres termes comment il en est arrivé à écrire ça. Point n’est besoin de trop attendre pour découvrir la scène primitive du livre de Céline Lapertot, appelons-le un récit plutôt qu’un roman (même si cette appellation pourrait se défendre), l’histoire d’une vie privée d’histoire, parce qu’on la lui a volée, en même temps que son corps, son intimité. Ce sera une anamnèse, courte comme il se doit, mais prégnante, tranchante, glaçante. Un petit pont « tout habillé de son bois pourri », la chute qui eut lieu et la vision qui s’y agrégea : « Elle voit le pont au-dessus de sa tête, par intermittence, quand l’eau ne noie pas ses yeux, elle voit les adultes, chacun dans le rôle qui lui est attribué. Son beau-père retire son pull – et plus tard elle se dira qu’il a tout de même pris le temps de le retirer, avant de sauter –, sa mère, elle, a posé ses coudes sur la balustrade, il lui semble qu’elle regarde la scène […] L’enfant est tombée, oui, bon, on va aller la chercher, ça va, elle n’est pas morte ».

    #littérature

  • Le passé projeté - En attendant Nadeau
    https://www.en-attendant-nadeau.fr/2018/09/10/passe-projete-vasset

    Ce récit autobiographique, moins préoccupé par le présent que par le passé, n’enquête pas sur un objet dissimulé au regard, mais, bien au contraire, on ne peut plus visible, inévitable, aussi incontournable dans les plaines de la Beauce que le nez au milieu de la figure. Les voyageurs de la ligne Paris-Orléans auront peut-être reconnu le rail de l’aérotrain, structure de béton abandonnée sur dix-huit kilomètres de rase campagne. Enquêter sur cette invention futuriste devenue une ruine monumentale des années soixante françaises donne à Philippe Vasset l’heureuse possibilité de raconter comment notre présent se projette depuis le passé et de suivre l’itinéraire d’une vie voyageuse à partir de son point de départ. « Qu’est-ce qui nous lie à un endroit, sinon la fiction qu’on y projette ? »

    #présent #passé #aérotrain #bertin

  • #Tzvetan_Todorov : l’art et la politique - En attendant Nadeau
    https://www.en-attendant-nadeau.fr/2017/04/11/todorov-art-politique

    Tzvetan Todorov : l’art et la politique
    par Khalid Lyamlahy

    L’ultime essai de Tzvetan Todorov, Le Triomphe de l’artiste, la révolution d’Octobre et les créateurs russes, 1917-1941, offre une analyse lumineuse sur l’engagement des artistes. Et affirme que la création artistique peut sauver le monde : en faisant obstacle à la déshumanisation, en portant « l’esprit de responsabilité » de l’artiste créateur, en incarnant « un double engagement » envers l’art et la société.

    #urss #ex-urss #art #socialisme

    • Du coup, je le gougle pour retrouver le titre d’un bouquin, et voilà qu’il est mort : « mort le 7 février 2017 à Paris » (donc Reka, sur ce coup, tu es un peu complice).

      Bref, sinon, La Peur des barbares, 2008, est un bouquin qui m’avait marqué.

  • Le tour de la France par un vieil enfant - En attendant Nadeau

    https://www.en-attendant-nadeau.fr/2017/09/06/taba-taba-deville

    Tout commence en 1860, l’année que Patrick Deville croit avoir vécue, point de départ d’une Histoire mondiale qui traverse l’Amérique centrale, le Mexique, l’Afrique et la péninsule indochinoise. On perce le canal de Suez, on songe à celui qui traversera l’Amérique centrale. C’est aussi le point de départ de l’histoire familiale, que raconte le romancier dans Taba-Taba.
    Patrick Deville, Taba-Taba. Seuil, coll. « Fiction et Cie », 448 p., 20 €
    Minuit. Points, coll. « Signatures », 560 p., 12 €

    « Taba-Taba » : cela revient comme une mélopée dans la bouche d’un malade, au lazaret de Mindin où vit, doublement enfermé, un enfant gracile, opéré de la hanche. Ce garçon tyrannique, c’est l’auteur-narrateur du roman, alias « le chevalier noir ». Emprisonné dans son corset, Patrick Deville lit ; c’est tout ce qu’il peut faire. Cela l’a rendu hypermnésique. Un avantage pour la suite.

    #littérature

  • Cécile Van Den Avenne [01]" Petit-nègre « et romans » y a bon " - Archipope Philopolis
    http://archipope.over-blog.com/article-15072288.html

    « En arrière-plan du débat sur l’héritage de la colonisation, l’imaginaire linguistique qu’elle a construit

    Le débat actuel qui réexamine l’héritage de la colonisation oublie souvent l’imaginaire linguistique qu’elle a construit. Il charrie pourtant bien des stéréotypes, le plus connu étant peut-être le parler " petit-nègre ", popularisé par le célèbre " y a bon Banania ". On connaît moins les différents relais qui ont construit ce stéréotype, avec lequel ceux qui se sont lancés dans ce que l’on a appelé l’" aventure coloniale " ont débarqué sur ce continent, et parmi ces relais toute une littérature d’aventures, qui a rempli d’images la bibliothèque intérieure de ces " fous d’Afrique ", comme les appelle le journaliste Jean de La Guérivière : " En avisant un Noir de forte encolure qui, assis sur une de ses cantines renversées, fume nonchalamment un brûle-gueule noirci, il lui dit en style télégraphique - car ses lectures lui ont enseigné que les Noirs ne parlent qu’au mode infinitif - "Toi porter mes bagages à la douane, moi payer toi". " (Maurice Delafosse, Broussard ou les états d’âme d’un colonial.)

    Bande dessinée franco-belge, petit-nègre et imaginaire colonial - Publifarum
    http://publifarum.farum.it/ezine_articles.php?art_id=207

    Table

    Abstract

    Prémisses

    Le « petit-nègre » et ses débuts

    « Bécassine », « Les Pieds-Nickélés » et « Bab-Azoum » (1909-1920)

    « Zig et Puce » de Saint-Ogan, le pionnier (1927-1933)

    « Tintin au Congo » d’Hergé (1ère éd. : 1930-31 ; 2e éd. : 1946)

    « Tintin au Congo » : de la 1ère à la 2ème édition

    « Petit-nègre » en sourdine et langues africaines ou pseudo-africaines

    Rob-Vel et Jijé : les premiers « Spirou » (1939-1943) et « Jojo » (1937-1939)

    Le « petit-nègre » dans le « Spirou » d’après-guerre : Franquin, Greg, Fournier, Tome et Janry (1946-1993)

    « Blondin et Cirage » : Jijé et Hubinon (1951-1954)

    « Les Pieds Nickelés » d’après la Seconde Guerre Mondiale (Pellos et les autres : 1959-1977)

    Hergé : « Coke en stock » (1ère éd. : 1959 ; 2e éd. : 1967)

    Le « petit-nègre » dans les Bd de sujet militaire : « La Patrouille du Caporal Samba » (2003) et « Boule de Neige, Tirailleur Sénégalais » (1940)

  • Jours d’orage - En attendant Nadeau

    https://www.en-attendant-nadeau.fr/2018/02/06/jours-orage-almendros

    On ne saurait confondre suspense et surprise. Qui a lu les entretiens entre Hitchcock et Truffaut sait que le maitre anglais affichait une claire préférence pour l’attente nerveuse qui suspend le jugement moral. Le narrateur de Faire mouche est apparemment plus aimable que les siens. Et on aimerait qu’il quitte au plus tôt Saint-Fourneau.

    #Vincent_Almendros, #Faire_mouche. Editions de Minuit #littérature

  • Paris des philosophes (25) - En attendant Nadeau
    https://www.en-attendant-nadeau.fr/2017/09/26/vincennes-paris-philosophes-25

    « Les enfants ont des yeux si profonds, que parfois / Ils cherchent vaguement la vision des bois. »
    Victor Hugo, « Le poème du Jardin des Plantes », dans L’art d’être grand-père.

    « Nous n’irons plus au bois… » Qu’on arrive en métro par la ligne 1 ou par le bus 86 qui conduit à Saint-Mandé, on entre, au sud du château de Vincennes, dans le bois dit de Vincennes : une modeste « déterritorialisation » pour cette 25e et ultime déambulation, puisqu’en fait nous sommes toujours à Paris, dans une extension du 12e arrondissement.