• #Frise_chronologique. Histoire des luttes des immigrations

    La #frise chronologique « Histoires de luttes des immigrations » est un outil multimédia de valorisation des expériences collectées dans les ateliers de récits de vie « Petits Histoires- Grandes Histoires ».

    Cette mini-encyclopédie est nourrie des #souvenirs des participant-e-s, leurs expériences, leurs parcours familiaux et migratoires, avec des événements qui font le lien entre l’histoire personnelle, locale, nationale et internationale.


    http://asso-contrevent.org/frise-chronologique-histoire-de-luttes-immigrations
    #luttes #résistance #Grenoble #migrations #timeline #time-line #mémoire #histoire_orale #visualisation

  • #Balade_décoloniale n°3, « #militaires colonisateurs... et résistances »

    À Grenoble, comme dans de nombreuses villes de France, leurs noms ornent les plaques des rues et sont mis à l’honneur sur les monuments.
    Qui ? Où ? Cette 3ème Balade Décoloniale s’attachera à débusquer les militaires colonisateurs qui se cachent derrière les noms de rues…

    Afin de continuer à dresser une contre-histoire des noms des rues, nous proposerons des alternatives : celles de figures de résistant. e. s à l’ordre colonial, ici et dans les pays colonisés.

    La balade aura lieu en musique, avec la participation de Sonobécane, et un goûter sera offert à la fin.


    http://asso-contrevent.org/events/balade-decoloniale-n3
    #résistance #toponymie #Grenoble

    Balade organisée par l’association #Contrevent :
    http://asso-contrevent.org

    Contrevent à déjà organisé des balades décoloniales :

    L’ensemble des noms de rues, places et avenues d’une ville comme Grenoble forme un système : le système ouvert qui dresse un tableau à la gloire d’une certaine histoire de la ville, de sa région et de la France. Ce « Panthéon urbain » construit discursivement et symboliquement un imaginaire urbain qui conforte un certain regard sur l’histoire, regard articulé à des notions comme « la grandeur de la France », « les grands hommes », « les grandes victoires de nos armées ». Toutes ces notions sont liées à des formes occultées de domination comme les guerres de conquête et le colonialisme, l’histoire du capitalisme et de l’hégémonie de la bourgeoisie, l’appropriation « scientifique » des savoir-faire populaires et des ressources naturelles.

    Afin de faire entendre une contre-histoire, l’histoire oubliée dans le récit historique des élites et divergente des formes académiques, nous avons organisé en partenariat avec Survie Isère, le FUIQP Grenoble, le CTNE « La balade Décoloniale ». Nous avons énoncé des non- dits de l’histoire, dénoncé des crimes et émis des contre-propositions pour remplacer le nom de certaines rues (ou apposer des plaques) : personnages ou événements décoloniaux, femmes, combattant-e-s pour l’égalité, non-blancs, petites gen-te-s…

    http://asso-contrevent.org/balade-decoloniale

  • #Frise_chronologique. Histoire des luttes des immigrations

    La frise chronologique « Histoires de luttes des immigrations » est un outil multimédia de valorisation des #expériences collectées dans les ateliers de récits de vie « Petits Histoires- Grandes Histoires ».

    Cette mini-encyclopédie est nourrie des #souvenirs des participant-e-s, leurs expériences, leurs #parcours_familiaux et migratoires, avec des événements qui font le lien entre l’histoire personnelle, locale, nationale et internationale.


    https://asso-contrevent.org/frise-chronologique-histoire-de-luttes-immigrations
    #visualisation #migrations #mémoire #time-line #timeline #témoignages #parcours_migratoires #Grenoble #travailleurs_immigrés #travailleurs_étrangers

  • #Guide du #Paris_colonial et des #banlieues

    #Rues, boulevards, avenues et #places, sans oublier collèges, #lycées, #statues et #monuments parisiens, sont autant de témoins de l’histoire et de la légende du colonialisme français.
    Alors qu’aux États-Unis, poussées par les manifestant-es, les statues des généraux esclavagistes s’apprêtent à quitter les rues pour gagner les musées, ce guide invite à une flânerie bien particulière sur le bitume parisien.
    Sur les quelque 5 000 artères et places parisiennes, elles sont plus de 200 à « parler colonial ». Qui se cachent derrière ces noms, pour la plupart inconnus de nos contemporains ? C’est ce que révèle ce #livre, attentif au fait que ces rues ont été baptisées ainsi pour faire la leçon au peuple de Paris et lui inculquer une certaine mémoire historique.
    On n’y retrouve pas uniquement les officiers ayant fait leurs classes « aux colonies ». Il y a aussi des « explorateurs » – souvent officiers de marine en « mission » –, des bâtisseurs, des ministres et des députés. On croise également des littérateurs, des savants, des industriels, des banquiers, des « aventuriers ».
    Laissons-nous guider, par exemple, dans le 12e arrondissement. Le regard se porte inévitablement sur le bâtiment de la Cité de l’histoire de l’immigration, l’ancien Musée des colonies construit en 1931 pour l’Exposition coloniale qui fut l’occasion d’honorer les agents du colonialisme et d’humilier ses victimes.
    Les alentours portent la marque de l’Empire colonial : rues et voies ont reçu le nom de ces « héros coloniaux » qui ont conquis à la pointe de l’épée des territoires immenses.
    Les alentours de l’École militaire sont également un lieu de mémoire très particulier, très « imprégné » de la culture coloniale.
    Dans le 16e, nous avons une avenue Bugeaud : Maréchal de France, gouverneur de l’Algérie, il pratique la terre brûlée et les « enfumades ». Il recommande d’incendier les villages, de détruire les récoltes et les troupeaux, « d’empêcher les Arabes de semer, de récolter, de pâturer ». Il faut, ordonne-t-il, « allez tous les ans leur brûler leurs récoltes », ou les « exterminer jusqu’au dernier ». S’ils se réfugient dans leurs cavernes, « fumez-les à outrance comme des renards ».
    Un peu partout, dispersées dans la capitale, on traverse des rues et des avenues dont les noms qui, tout en ayant l’apparence de la neutralité d’un guide touristique, sont autant de points de la cartographie coloniale : rues de Constantine, de Kabylie, de Tahiti, du Tonkin, du Dahomey, de Pondichéry, de la Guadeloupe… Toutes célèbrent des conquêtes et des rapines coloniales que rappellent la nomenclature des rues de Paris.
    Classés par arrondissement, les notices fournissent des éléments biographiques sur les personnages concernés, particulièrement sur leurs états de service dans les colonies. Des itinéraires de promenade sont proposés qui nous emmènent au travers des plaques bleues de nos rues en Guadeloupe et en Haïti, en Afrique, au Sahara, au Maroc, en Tunisie, en Algérie, en Nouvelle-Calédonie, en Indochine, à Tahiti, etc.

    Un livre qui se veut un outil pour un mouvement de décolonisation des cartographies des villes et qui propose un voyage (presque) immobile dans la mémoire coloniale de Paris.


    https://www.syllepse.net/lng_FR_srub_25_iprod_719-guide-du-paris-colonial-et-des-banlieues.html
    #colonialisme #toponymie

    cc @isskein

    • #Balade_décoloniale

      L’ensemble des noms de rues, places et avenues d’une ville comme Grenoble forme un système : le système ouvert qui dresse un tableau à la gloire d’une certaine histoire de la ville, de sa région et de la France. Ce « Panthéon urbain » construit discursivement et symboliquement un imaginaire urbain qui conforte un certain regard sur l’histoire, regard articulé à des notions comme « la grandeur de la France », « les grands hommes », « les grandes victoires de nos armées ». Toutes ces notions sont liées à des formes occultées de domination comme les guerres de conquête et le colonialisme, l’histoire du capitalisme et de l’hégémonie de la bourgeoisie, l’appropriation « scientifique » des savoir-faire populaires et des ressources naturelles.

      Afin de faire entendre une contre-histoire, l’histoire oubliée dans le récit historique des élites et divergente des formes académiques, nous avons organisé en partenariat avec Survie Isère, le FUIQP Grenoble, le CTNE « La balade Décoloniale ». Nous avons énoncé des non- dits de l’histoire, dénoncé des crimes et émis des contre-propositions pour remplacer le nom de certaines rues (ou apposer des plaques) : personnages ou événements décoloniaux, femmes, combattant-e-s pour l’égalité, non-blancs, petites gen-te-s…

      http://asso-contrevent.org/balade-decoloniale

  • Débat sur l’esclavage : « Débaptiser les collèges et lycées Colbert est une mauvaise idée »
    http://www.lemonde.fr/idees/article/2017/09/21/debaptiser-les-colleges-et-lycees-colbert-est-une-mauvaise-idee_5188833_3232

    Certes, Colbert a fondé l’esclavagiste Compagnie des Indes occidentales. Est-il utile de rappeler qu’il est aussi celui qui a su redresser l’économie de la France ? Les auteurs de la tribune balaient par avance cet argument. Certes, il a posé les bases du Code noir, qui a légalisé la pratique de l’esclavage. Ce texte comportait bien des aspects monstrueux : outre l’horreur de base qu’est le fait de considérer l’esclavage comme une norme, il autorisait peine de mort et mutilation, souvent pour des motifs au fond bien légers.

    Sert-il à quelque chose de rappeler que, néanmoins, le Code noir avait aussi vocation à encadrer la violence des propriétaires d’esclaves et à ne pas leur autoriser tout et n’importe quoi ? Peut-on rappeler cette vérité sans se voir taxé de cynisme ou d’indifférence face à des souffrances infinies ? Il faut aller plus loin. Colbert n’était après tout que le principal ministre de Louis XIV. Louis-Georges Tin et Louis Sala-Molins souhaitent-ils également débaptiser le lycée Louis-le-Grand ? Allons-nous ensuite débaptiser les collèges et lycées Voltaire au prétexte de ses écrits antisémites ?

    #paywall #racisme #colonialisme #histoire #historicisation

    • Dans une tribune au « Monde », Aurélien Dupouey-Delezay, professeur d’histoire-géographie, estime que si le ministre de Louis XIV contribua à légaliser l’esclavage, vouloir retirer son nom des écoles témoigne d’une incapacité à assumer l’histoire.

      Tribune. Dans Le Monde daté du 19 septembre, un collectif de personnalités mené par Louis Sala-Molins et Louis-Georges Tin, président du Conseil représentatif des associations noires de France (CRAN), et dont j’ai souvent trouvé les textes intelligents et bien argumentés, publie une tribune demandant à ce que soient débaptisés les collèges et lycées Colbert. Pour le professeur d’histoire autant que pour le citoyen que je suis, il s’agit d’une franche mauvaise idée.

      Certes, Colbert a fondé l’esclavagiste Compagnie des Indes occidentales. Est-il utile de rappeler qu’il est aussi celui qui a su redresser l’économie de la France ? Les auteurs de la tribune balaient par avance cet argument. Certes, il a posé les bases du Code noir, qui a légalisé la pratique de l’esclavage. Ce texte comportait bien des aspects monstrueux : outre l’horreur de base qu’est le fait de considérer l’esclavage comme une norme, il autorisait peine de mort et mutilation, souvent pour des motifs au fond bien légers.

      Sert-il à quelque chose de rappeler que, néanmoins, le Code noir avait aussi vocation à encadrer la violence des propriétaires d’esclaves et à ne pas leur autoriser tout et n’importe quoi ? Peut-on rappeler cette vérité sans se voir taxé de cynisme ou d’indifférence face à des souffrances infinies ? Il faut aller plus loin. Colbert n’était après tout que le principal ministre de Louis XIV. Louis-Georges Tin et Louis Sala-Molins souhaitent-ils également débaptiser le lycée Louis-le-Grand ? Allons-nous ensuite débaptiser les collèges et lycées Voltaire au prétexte de ses écrits antisémites ?

      Assumer le passé

      L’essentiel, toutefois, n’est pas encore là. Chercher à débaptiser les collèges et lycées Colbert est une initiative qui témoigne chez ceux qui la portent d’une incapacité à assumer notre passé. Qu’ils aient une difficulté personnelle à le faire, passe encore ; mais il est dangereux qu’ils cherchent à transmettre cette difficulté à la société tout entière. Pour reprendre l’expression d’Henry Rousso, il est des cas où le passé « ne passe pas ». Mais quand il passe, quand il est consensuel, est-il sain de chercher à le vomir ? Est-il sain de créer des querelles qui ne reflètent aucun débat réel au sein de la population ?

      Assumer son passé est, pour une société comme pour un individu, une des conditions nécessaires pour bien vivre le présent. Il ne s’agit nullement de tout se pardonner à soi-même ; il ne s’agit pas plus d’aimer tout ce qu’on a fait. Mais il est indispensable de l’accepter pour être tourné vers l’avenir. Le déni et le refoulement ne sont jamais des solutions viables sur le long terme. Dans une société déjà aussi fracturée que l’est la nôtre, aussi peu unie par une culture commune toujours plus mince, de telles tentatives sont porteuses d’un réel danger social.

      Pour assumer son passé, il est d’abord nécessaire de le comprendre. Les auteurs de cette tribune l’ont écrite au nom de la mémoire de l’esclavage ; mais avant que de faire un travail de mémoire, nous avons à faire un travail d’histoire. L’histoire est en effet la science qui permet de donner un sens au passé ; en histoire, on ne juge pas, on cherche à comprendre.

      Ne pas tout mélanger

      Bien sûr, il est possible – et même indispensable – de qualifier les faits du passé ; personne ne demande à la société de n’être qu’historienne. Il est parfaitement normal qu’une société exalte ses héros et conspue ceux dont elle considère qu’ils ont trahi ses valeurs : toutes l’ont fait, et cela fait aussi partie du ciment social, de la culture commune qui lie les individus les uns aux autres. Mais cela, il faut le faire ensuite, dans un second temps. Le jugement du citoyen doit venir après le travail de l’historien, sauf à perdre toute pertinence, toute crédibilité, enfin toute justice.

      Comprendre le passé, accomplir son « devoir d’histoire », permet d’abord, par la contextualisation qui est le préalable à tout travail historique, de ne pas tout mélanger. Il n’est pas question de créer des « lycées Pétain » ou des « collèges Laval », parce que ces personnages ont porté une politique violemment antisémite à une époque où tout le monde ne l’était pas ; à une époque où d’autres, nombreux, luttaient, au péril de leur vie, pour sauver des juifs de la déportation et de la mort.

      Au contraire, Colbert était esclavagiste à une époque où tout le monde ou presque l’était – où, en tout cas, l’esclavage était considéré comme une norme. Il n’est pas le seul. Aristote, en son temps, avait lui aussi cherché à justifier l’injustifiable.

      Dire cela, ce n’est pas tomber dans le relativisme moral. Je ne prétends pas que l’esclavage, crime contre l’humanité, ne l’était pas au XVIIe siècle. Je veux seulement rappeler qu’à cette époque qui ignorait jusqu’à la notion même de crime contre l’humanité, il ne pouvait pas être considéré comme tel. Je ne prétends pas que tout se vaut, ni que les systèmes de valeurs des différentes civilisations et des différentes époques soient moralement équivalents – bien au contraire. Aristote, considérant que l’esclavage était normal et moralement justifié, se trompait. Mais on ne peut pas plus lui tenir rigueur de cette erreur qu’on ne peut lui tenir rigueur d’avoir cru que la Terre était au centre de l’Univers. Du passé, ne faisons pas table rase : en équilibre précaire, et de plus en plus précaire, nous sommes debout dessus.

    • En ce moment les médias mainstream caricaturent toutes les positions radicales (féminisme, lgbt, antiracisme, etc.). A chaque fois que je lis un de leur articles je m’étrangle. Nous sommes considérés comme des extrémistes et notre pensée est tournée en ridicule.
      Ici par exemple. Le sujet c’est Colbert et le code noir. Le sujet c’est « faut-il continuer à honorer quelqu’un qui, pour réguler un marché financier, a fixé des règles commerciales à la vente d’esclaves humains ? ». Et aussitot, le journaliste extrapole avec ses peurs et ses fantasmes...

    • Oui et les « arguments » sont tres paradoxaux.
      D’un côté il est dit que le code noire

      autorisait peine de mort et mutilation, souvent pour des motifs au fond bien légers.

      (comme si les motifs des blancs esclavagistes pouvaient parfois etre fondés sur du serieux ! ) et de l’autre

      le Code noir avait aussi vocation à encadrer la violence des propriétaires d’esclaves et à ne pas leur autoriser tout et n’importe quoi

      Vu que le code noire autorisait aux esclavagistes blancs de nourrir leurs chiens avec des esclaves noirs vivants je me demande de quel encadrement parle ce mec !
      Quant au fait de dire que Colbert a relancé l’économie francaise grâce a l’esclavage et au commerce de la déportation des populations africaines c’est bien tout le probleme. Pour ce Marcheur du é-monde.fr le Comorien se compte au Kilogramme a l’époque de Colbert comme à celle de Jupiter.
      #grand_homme

    • Je suis surpris qu’on ai pas pensé à l’idée de ne pas nommer collèges et lycées du noms des « grandes personnalités ayant marqués la France ». D’abord, c’est principalement des hommes - très peu de femmes, ensuite nommer les lycées d’une autre manière permettrai de considérer ces personnages historiques dans leur « entier » sans avoir à glorifier ou réécrire l’histoire. L’argument avancé de « ne pas assumer son histoire » pour justifier les noms est vraiment débile. C’est justement en prenant de la distance et en évitant de glorifier les personnages historiques ou politique qu’on peut pleinement assumer l’histoire et l’explorant de manière complète et scientifique. Mais s’il faut cacher le passé honteux sous prétexte que ça salirait le nom d’un lycée ou ’un établissement public.

      Perso, ça me ferait vraiment chier d’envoyer mes enfants au « conservatoire national de musique Nicolas Sarkozy » ou Giscard d’Estaing sous prétexte qu’il jouait de l’accordéon.

      Franchement est-ce raisonnable, Est-ce nécessaire ?

    • Débaptisé les rues des grands hommes c’est pas de l’amnesie. Le nom des rues ou des lycées c’est pas le moyen qu’on utilise pour connaître son histoire. Les noms de rue servent à célébré des personne, des éventements dont on est fières. Si les français tiennent tant à leur bouchers historiques qu’ils s’en souvienne avec les éléments qui manquent actuellement. Le lycée peut tres bien devenir « lycée du code noir de Colbert » ou « Lycée Colbert le négrier » ou prendre le nom d’esclaves qui se sont échappés. Ne plus avoir de rue Colbert c’est pas oublié qui est cet ordure mais juste ne plus etre fière de nos crimes contre l’humanité.
      Les noms des rues correspondent aux valeurs d’une collectivité, en France les valeurs sont « esclavagisme, guerre et viol » puisqu’on célèbre surtout les militaires les esclavagistes et les misogynes.

    • Décolonisons #Grenoble

      L’ensemble des noms de rues, places et avenues d’une ville comme Grenoble forme un système : le système ouvert qui dresse un tableau à la gloire d’une certaine histoire de la ville, de sa région et de la France. Ce « Panthéon urbain » construit discursivement et symboliquement un #imaginaire_urbain qui conforte un certain regard sur l’histoire, regard articulé à des notions comme « la grandeur de la France », « les grands hommes », « les grandes victoires de nos armées » etc.

      Toutes ces notions sont liées à des formes occultées de #domination comme les guerres de #conquête et le #colonialisme, l’histoire du #capitalisme et de l’hégémonie de la bourgeoisie, l’appropriation « scientifique » des savoir-faire populaires et ressources naturelles, ou encore la réécriture opportuniste de l’histoire de la résistance à l’occupation nazie.

      Le #Panthéon_urbain que dessine ces noms de la voirie grenobloise, propose les contours d’une #élite qui aurait forgé historiquement l’imaginaire et la forme de la ville contemporaine. Or cette lumière honorifique projetée sur ces présumées élites produit également des ombres faites de non-dits, d’opacité, de contre-vérités voire de manipulations : c’est l’envers du décors qui raconte une contre-histoire inouïe (mais pas inaudible), une autre vérité de l’histoire, vécue et murmurée par ceux qui n’apparaissent jamais au fronton de nos monuments : chair à canon des armées, prolétariat urbain et damnés de la terre, petites mains illettrées, migrants sans-papiers, créateurs spoliés, femmes de…

      Une #contre-histoire n’est pas une #anti-histoire, c’est-à-dire un récit d’opposition idéologique qui confronterait l’histoire dominante terme à terme. Une contre-histoire est un commentaire historique produit par des groupes dominés dans des formes, de langages et de discours propres à ces groupes, divergentes des formes académiques du récit historique des élites. Ainsi la production d’une contre-histoire populaire porte la marque des métissages langagiers et des imaginaires transgressifs qui expriment la réalité culturelle des quartiers populaires.

      Il ne s’agit pas de faire le procès de tel ou tel personnage mais de rétablir une perspective qui réintègre les parts d’ombre du discours officiel sur l’histoire et les contributions « oubliées » des hommes et des femmes qui n’ont pas eu l’honneur et la reconnaissance de la mémoire d’État.

      http://asso-contrevent.org/decolonisons-grenoble
      #contre-histoire #géographie_culturelle #géographie_décoloniale #géographie_postcoloniale