/article

  • Manifestations, état d’urgence : que se passe-t-il en Équateur ?
    https://www.courrierinternational.com/article/decryptage-manifestations-etat-d-urgence-que-se-passe-t-il-en

    Ce vendredi 24 juin, le pays est entré dans sa douzième journée de protestations contre le gouvernement de Guillermo Lasso, à l’appel de la Confédération des nationalités indigènes, en raison de la hausse des prix. Face à un mouvement qui a déjà fait six morts et prend chaque jour plus d’ampleur, que peut faire le président ?

    (...)

    Guillermo Lasso est entré en fonctions à l’issue d’une décennie de tentatives ratées qui ont ouvert la voie à deux gouvernements de gauche, dirigés par Rafael Correa puis Lenin Moreno. Ces présidents ont surendetté le pays en voulant amorcer de grands projets sociaux et d’infrastructure qui, souvent, ont fini empêtrés dans la corruption, en raison de surcoûts et de pots-de-vin

    Quand un dirigeant de droite est en difficultés, qu’il tue et qu’il maltraite sa population, il est essentiel de rappeler que si tout va si mal, c’est à cause des prédécesseurs de gauche qui sont dépensiers et corrompus.

  • Le système alimentaire mondial menace de s’effondrer

    Aux mains de quelques #multinationales et très liée au secteur financier, l’#industrie_agroalimentaire fonctionne en #flux_tendu. Ce qui rend la #production mondiale très vulnérable aux #chocs politiques et climatiques, met en garde l’éditorialiste britannique George Monbiot.

    Depuis quelques années, les scientifiques s’évertuent à alerter les gouvernements, qui font la sourde oreille : le #système_alimentaire_mondial ressemble de plus en plus au système financier mondial à l’approche de 2008.

    Si l’#effondrement de la finance aurait été catastrophique pour le bien-être humain, les conséquences d’un effondrement du #système_alimentaire sont inimaginables. Or les signes inquiétants se multiplient rapidement. La flambée actuelle des #prix des #aliments a tout l’air du dernier indice en date de l’#instabilité_systémique.

    Une alimentation hors de #prix

    Nombreux sont ceux qui supposent que cette crise est la conséquence de la #pandémie, associée à l’#invasion de l’Ukraine. Ces deux facteurs sont cruciaux, mais ils aggravent un problème sous-jacent. Pendant des années, la #faim dans le monde a semblé en voie de disparition. Le nombre de personnes sous-alimentées a chuté de 811 millions en 2005 à 607 millions en 2014. Mais la tendance s’est inversée à partir de 2015, et depuis [selon l’ONU] la faim progresse : elle concernait 650 millions de personnes en 2019 et elle a de nouveau touché 811 millions de personnes en 2020. L’année 2022 s’annonce pire encore.

    Préparez-vous maintenant à une nouvelle bien plus terrible : ce phénomène s’inscrit dans une période de grande #abondance. La #production_alimentaire mondiale est en hausse régulière depuis plus de cinquante ans, à un rythme nettement plus soutenu que la #croissance_démographique. En 2021, la #récolte mondiale de #blé a battu des records. Contre toute attente, plus d’humains ont souffert de #sous-alimentation à mesure que les prix alimentaires mondiaux ont commencé à baisser. En 2014, quand le nombre de #mal_nourris était à son niveau le plus bas, l’indice des #prix_alimentaires [de la FAO] était à 115 points ; il est tombé à 93 en 2015 et il est resté en deçà de 100 jusqu’en 2021.

    Cet indice n’a connu un pic que ces deux dernières années. La flambée des prix alimentaires est maintenant l’un des principaux facteurs de l’#inflation, qui a atteint 9 % au Royaume-Uni en avril 2022 [5,4 % en France pour l’indice harmonisé]. L’alimentation devient hors de prix pour beaucoup d’habitants dans les pays riches ; l’impact dans les pays pauvres est beaucoup plus grave.

    L’#interdépendance rend le système fragile

    Alors, que se passe-t-il ? À l’échelle mondiale, l’alimentation, tout comme la finance, est un système complexe qui évolue spontanément en fonction de milliards d’interactions. Les systèmes complexes ont des fonctionnements contre-intuitifs. Ils tiennent bon dans certains contextes grâce à des caractéristiques d’auto-organisation qui les stabilisent. Mais à mesure que les pressions s’accentuent, ces mêmes caractéristiques infligent des chocs qui se propagent dans tout le réseau. Au bout d’un moment, une perturbation même modeste peut faire basculer l’ensemble au-delà du point de non-retour, provoquant un effondrement brutal et irrésistible.

    Les scientifiques représentent les #systèmes_complexes sous la forme d’un maillage de noeuds et de liens. Les noeuds ressemblent à ceux des filets de pêche ; les liens sont les fils qui les connectent les uns aux autres. Dans le système alimentaire, les noeuds sont les entreprises qui vendent et achètent des céréales, des semences, des produits chimiques agricoles, mais aussi les grands exportateurs et importateurs, et les ports par lesquels les aliments transitent. Les liens sont leurs relations commerciales et institutionnelles.

    Si certains noeuds deviennent prépondérants, fonctionnent tous pareil et sont étroitement liés, alors il est probable que le système soit fragile. À l’approche de la crise de 2008, les grandes banques concevaient les mêmes stratégies et géraient le risque de la même manière, car elles courraient après les mêmes sources de profit. Elles sont devenues extrêmement interdépendantes et les gendarmes financiers comprenaient mal ces liens. Quand [la banque d’affaires] Lehman Brothers a déposé le bilan, elle a failli entraîner tout le monde dans sa chute.

    Quatre groupes contrôlent 90 % du commerce céréalier

    Voici ce qui donne des sueurs froides aux analystes du système alimentaire mondial. Ces dernières années, tout comme dans la finance au début des années 2000, les principaux noeuds du système alimentaire ont gonflé, leurs liens se sont resserrés, les stratégies commerciales ont convergé et se sont synchronisées, et les facteurs susceptibles d’empêcher un #effondrement_systémique (la #redondance, la #modularité, les #disjoncteurs, les #systèmes_auxiliaires) ont été éliminés, ce qui expose le système à des #chocs pouvant entraîner une contagion mondiale.

    Selon une estimation, quatre grands groupes seulement contrôlent 90 % du #commerce_céréalier mondial [#Archer_Daniels_Midland (#ADM), #Bunge, #Cargill et #Louis_Dreyfus]. Ces mêmes entreprises investissent dans les secteurs des #semences, des #produits_chimiques, de la #transformation, du #conditionnement, de la #distribution et de la #vente au détail. Les pays se divisent maintenant en deux catégories : les #super-importateurs et les #super-exportateurs. L’essentiel de ce #commerce_international transite par des goulets d’étranglement vulnérables, comme les détroits turcs (aujourd’hui bloqués par l’invasion russe de l’Ukraine), les canaux de Suez et de Panama, et les détroits d’Ormuz, de Bab El-Mandeb et de Malacca.

    L’une des transitions culturelles les plus rapides dans l’histoire de l’humanité est la convergence vers un #régime_alimentaire standard mondial. Au niveau local, notre alimentation s’est diversifiée mais on peut faire un constat inverse au niveau mondial. Quatre plantes seulement - le #blé, le #riz, le #maïs et le #soja - correspondent à près de 60 % des calories cultivées sur les exploitations. La production est aujourd’hui extrêmement concentrée dans quelques pays, notamment la #Russie et l’#Ukraine. Ce #régime_alimentaire_standard_mondial est cultivé par la #ferme_mondiale_standard, avec les mêmes #semences, #engrais et #machines fournis par le même petit groupe d’entreprises, l’ensemble étant vulnérable aux mêmes chocs environnementaux.

    Des bouleversements environnementaux et politiques

    L’industrie agroalimentaire est étroitement associée au #secteur_financier, ce qui la rend d’autant plus sensible aux échecs en cascade. Partout dans le monde, les #barrières_commerciales ont été levées, les #routes et #ports modernisés, ce qui a optimisé l’ensemble du réseau mondial. On pourrait croire que ce système fluide améliore la #sécurité_alimentaire, mais il a permis aux entreprises d’éliminer des coûts liés aux #entrepôts et #stocks, et de passer à une logique de flux. Dans l’ensemble, cette stratégie du flux tendu fonctionne, mais si les livraisons sont interrompues ou s’il y a un pic soudain de la demande, les rayons peuvent se vider brusquement.

    Aujourd’hui, le système alimentaire mondial doit survive non seulement à ses fragilités inhérentes, mais aussi aux bouleversements environnementaux et politiques susceptibles de s’influencer les uns les autres. Prenons un exemple récent. À la mi-avril, le gouvernement indien a laissé entendre que son pays pourrait compenser la baisse des exportations alimentaires mondiales provoquée par l’invasion russe de l’Ukraine. Un mois plus tard, il interdisait les exportations de blé, car les récoltes avaient énormément souffert d’une #canicule dévastatrice.

    Nous devons de toute urgence diversifier la production alimentaire mondiale, sur le plan géographique mais aussi en matière de cultures et de #techniques_agricoles. Nous devons briser l’#emprise des #multinationales et des spéculateurs. Nous devons prévoir des plans B et produire notre #nourriture autrement. Nous devons donner de la marge à un système menacé par sa propre #efficacité.

    Si tant d’êtres humains ne mangent pas à leur faim dans une période d’abondance inédite, les conséquences de récoltes catastrophiques que pourrait entraîner l’effondrement environnemental dépassent l’entendement. C’est le système qu’il faut changer.

    https://www.courrierinternational.com/article/crise-le-systeme-alimentaire-mondial-menace-de-s-effondrer

    #alimentation #vulnérabilité #fragilité #diversification #globalisation #mondialisation #spéculation

  • Cubani lungo la rotta balcanica: un’intervista
    https://www.balcanicaucaso.org/aree/Balcani/Cubani-lungo-la-rotta-balcanica-un-intervista-218621

    A poco più di due mesi di distanza da un articolo sul viaggio degli esuli cubani verso l’UE, torniamo sull’argomento con le voci dei diretti interessati raccolte a Bihać, in Bosnia Erzegovina. Con un focus particolare: la comunità LGBT

    • voir aussi :
      Le goût « vintage » de l’Histoire

      Cela faisait plusieurs semaines que je suivais la « route des Balkans » en Serbie, l’itinéraire que des milliers de réfugiés empruntent à travers la péninsule balkanique pour rejoindre l’Europe et y demander l’asile. C’était en 2014. Au centre pour réfugiés d’Obrenovac, à quelques dizaines de kilomètres de Belgrade, ma présence était devenue habituelle. Un soir, le directeur me demande de l’aider à trouver des personnes parlant espagnol pour traduire un texte. C’est ainsi que je fais la connaissance de Yaite et Jany, deux « filles » du pays de Fidel Castro. L’une était dentiste, l’autre infirmière.

      J’étais surpris par leur présence dans ce lieu et encore plus bouleversé par le fait que deux Cubaines demandaient l’asile en Serbie… En effet, selon de vieux accords qui remontent à l’époque de Tito, les ressortissants cubains peuvent voyager en Serbie sans demander de visa. Quelle meilleure opportunité que celle-ci pour fuir Cuba et tenter sa chance dans le continent européen ? Ces deux femmes, après avoir été exploitées comme barmaids au Monténégro, avaient décidé de se remettre en route et de quitter les Balkans.

      Quelques jours plus tard, dans un autre centre, je rencontre Mayte, une doctoresse cubaine. Avec son mari, elle avait abandonné l’île de l’économie planifiée et décidé de se rendre en Serbie pour tenter sa chance, en tant que médecin, dans une économie libre. En pleurant, elle me confie : « J’avais lu sur Wikipédia que la Serbie était un grand pays, en forte expansion économique... » Quelques heures après notre rencontre, Mayte et sa famille, après bien des désillusions en Serbie, se sont confiés à un passeur pour rejoindre la Hongrie et y déposer leur demande d’asile. Il fut un temps où les dissidents communistes étaient les bienvenus dans ce pays. L’histoire a parfois un goût vintage.

      https://www.lacite.info/hublot/decembre-2016

      #réfugiés_cubains #Balkans #route_des_Balkans #Cuba

    • Exils : qui sont les Cubains de la route des Balkans ?

      Perdus dans le flot des réfugiés venus du Moyen-Orient et d’Afrique, personne ou presque ne parle d’eux. Mais des Cubains, fuyant la répression du régime castriste, s’engagent aussi depuis plusieurs années sur la route des Balkans. Dont de nombreux membres de la communauté LGBT. Témoignages.

      « Nous sommes partis à cause de la répression à Cuba et notamment la discrimination envers les homosexuels », raconte Ramon. « Les gens de la communauté LGBTQI ne trouvent pas de travail et peuvent être arrêtés à tout moment. Nous nous sentions en danger à cause de notre orientation sexuelle. Parfois, on vous met en prison pendant des semaines, voire des mois ou des années... Mon fiancé est resté en prison pendant deux mois. Il travaillait dans un club en tant que drag queen, et la police l’a arrêté alors qu’il rentrait chez lui à pied. Ils se fichaient bien que ce soit son travail. Ils l’ont accusé d’exploiter la prostitution masculine. » « Ce passage en prison a été très dur, j’ai même tenté de me suicider », ajoute son ami Luis.

      « La dictature cubaine n’accepte pas les personnes homosexuelles. Bien sûr, il y a des familles plus compréhensives que d’autres, mais tu peux tomber sur des gens prêts à te frapper dans la rue », poursuit Ramon. « Tu ne sais pas comment te défendre, tu ne peux pas faire appel à la police, car cela risquerait d’être pire. Les droits des gays sont niés. »

      La Havane-Moscou-Belgrade
      « Quand le Covid est arrivé à Cuba, les choses allaient déjà très mal. La situation était particulièrement difficile pour les homosexuels, identifiés comme des ennemis publics. Le régime était contre eux, d’autant plus que Cuba reste un pays catholique. Avec la pandémie, l’ennemi numéro 1 est devenu le virus, mais les conditions de vie se sont effondrées, beaucoup de gens ont perdu leur travail, alors que l’inflation devenait galopante. Seuls ceux qui ont de la famille aux États-Unis peuvent s’en sortir », explique Jose, qui a participé aux manifestations de l’été 2021 contre le régime. « J’ai été emprisonné durant deux semaines et battu par la police. Je suis mannequin, mais cela faisait deux ans que j’étais au chômage. Quand les manifestations ont commencé, on pensait que les États-Unis pouvaient nous aider, mais cela s’est avéré être un faux espoir. Personne ne s’intéresse à ce qui se passe à Cuba. »

      Le trajet des exilés cubains est généralement toujours le même : ils partent en avion pour la Russie, puis de là pour la Serbie, car ils peuvent accéder sans visa à ces deux pays. « Je suis arrivé en Russie il y a huit mois avec ma petite sœur, qui avait un contrat là-bas, mais elle est repartie à Cuba à la fin de celui-ci. Le billet pour Moscou coûte 1000 dollars, mais au moins, on peut séjourner légalement en Russie. C’est la seule destination européenne [avec un vol direct] qui nous soit ouverte, et c’est là que j’ai découvert que beaucoup de Cubains utilisaient cette voie pour rejoindre l’Europe », raconte Jose. « En Russie, les Cubains sont traités comme des chiens », nuance toutefois Ramon, qui est resté un mois là-bas avec son compagnon Luis, en travaillant au noir.

      “J’avais trouvé un sosie en Espagne, mais ça coûtait trop cher, près de 1000 euros.”

      « Beaucoup de Cubains prennent ensuite l’avion pour la Serbie, car ils n’ont pas besoin de visa non plus pour ce pays, puis ils continuent vers le Monténégro et de là, ils arrivent en Grèce », explique José. « En Grèce, vous achetez un billet pour l’Espagne et vous êtes dans l’UE. Ça marche comme ça : il faut trouver quelqu’un qui vous ressemble en Espagne, et cette personne envoie sa pièce d’identité à son alter ego cubain en Grèce. C’est comme ça que de nombreux Cubains, présentant des passeports et parlant couramment l’espagnol passent sans être inquiétés à l’aéroport. J’avais trouvé un sosie en Espagne, mais ça coûtait trop cher, près de 1000 euros… De plus, les autorités grecques ont commencé à comprendre le mécanisme et à faire plus de vérifications. À mon arrivée en Serbie, je pensais aller tout de suite en Grèce, mais on m’a dit que la situation était problématique là-bas, que ce n’était plus si facile de quitter le pays... En Serbie, j’ai rencontré un compatriote qui m’a expliqué comment faire pour se rendre en Europe, où traverser la frontière. »
      « Nous sommes restés trois mois en Serbie, en travaillant au noir dans une usine sans gagner grand-chose. Nous avons finalement passé la frontière à pied et nous voilà en Bosnie-Herzégovine depuis deux mois. Nous avons déjà tenté trois fois le game », explique Ramon. Le « game », c’est le passage clandestin en Croatie, toujours aussi dangereux. « Beaucoup de Cubains franchissent la frontière entre la Serbie et la Bosnie-Herzégovine en payant un passeur cubain pour traverser la Drina. Moi, je suis passé tout seul, mais la police m’a trouvé et m’a envoyé ici, à Bihać.

      “La violence de la police croate est incroyable. Je ne pensais pas qu’une telle chose pouvait exister en Europe.”

      « Entrer de la Serbie en Bosnie-Herzégovine, c’était vraiment facile », poursuit Jose. « Je pensais que je pourrais rejoindre l’Italie ou l’Espagne en une dizaine de jours. Je pensais que c’était comme d’aller de Cuba au Nicaragua et de là aux États-Unis, ce qui est assez simple : vous payez le passeur et vous y arrivez rapidement. Quand j’ai tenté le game pour la première fois, j’ai compris que c’était vraiment difficile. Je n’ai essayé que deux fois, mais la troisième je veux absolument la réussir. »

      Puis il ajoute : « Les Cubains ont tendance à suivre toujours les mêmes chemins, c’est pourquoi la police les attrape. Je connais l’itinéraire grâce à d’autres personnes qui nous ont donné des suggestions. On a essayé avec des femmes, avec des enfants, mais la police s’en fichait. (...) La dernière fois que des Cubains ont essayé, ils se sont cachés dans la forêt, puis ont appelé l’OIM, qui a à son tour alerté la police croate qui les a expulsés vers la Bosnie. Les responsables de l’OIM ont déclaré qu’ils ne pouvaient rien y faire... »
      « La violence de la police croate est incroyable », confirme Ramon. « Je ne pensais pas qu’une telle chose pouvait exister en Europe. Nous sommes tombés trois fois sur elle. Nus étions avec des femmes. Ils ne nous ont pas battus, mais ils ont volé tout ce que nous avions. Nous avions tellement peur et ne savions pas quoi faire. (...) Les policiers nous ont volé notre nourriture, notre eau, notre argent. (...) À chaque fois, nous avons essayé de demander l’asile en Croatie, mais la police nous hurlait ’go, go’… »

      “L’Union européenne connait-elle la situation des exilés cubains ?”

      « Personne ne nous a vraiment expliqué le voyage que nous allions entreprendre. Nous avions juste échangé des informations entre Cubains, mais rien de précis. Nous n’avons passé que quelques jours à Sarajevo, puis nous sommes venus à Bihać. Nous sommes également passés à Banja Luka, où on ne nous a pas embêtés. À Mostar, en revanche, on percevait de la haine contre les migrants », précise Ramon.

      « L’Union européenne connaît-elle la situation des exilés cubains ? », s’interroge-t-il. « Si elle connaissait la situation à Cuba, elle nous accueillerait. » « Nous voudrions obtenir l’asile dans l’Union européenne et pouvoir enfin vivre tranquillement », explique Luis, son compagnon. « Nous voulons trouver un endroit où nous cesserons enfin d’être victimes de discriminations à cause de notre orientation sexuelle, en Italie ou en Espagne... J’ai déjà des parents installés à Trévise, en Italie. J’aimerais bien y trouver du travail dans un local gay. »

      Jose aussi irait bien faire sa vie en Italie. Il a des amis installés à Trieste et à Rome, tandis que Carlos préfère se rendre en Espagne où l’attend son fiancé. « En réalité », conclut José, « je suis prêt à m’installer n’importe où. Pour peu que j’aie des papiers en règle, je suis prêt à faire n’importe quel travail ».

      https://www.courrierdesbalkans.fr/LGBT-paroles-d-exiles-cubains-sur-la-route-des-Balkans

    • Les Cubains s’exilent jusqu’en Serbie, qui les exempte de visas

      Le pays des Balkans n’exige pas de visas aux Cubains, qui sont nombreux à fuir leur pays en crise. Une communauté cubaine s’est donc établie en Serbie. Certains y voient une porte d’entrée vers l’Union européenne, d’autres s’y installent. Comme cette jeune femme qui témoigne sur le site indépendant de La Havane “14ymedio”.

      Peu de Cubains sauraient placer la Serbie sur une carte du monde. Et encore moins donner le nom de sa capitale, Belgrade, ou raconter toutes les guerres et les démembrements qui lui ont donné sa forme actuelle.

      Le souvenir de l’ère soviétique et d’un pouvoir resté trop longtemps entre les mains d’un seul homme fort (le maréchal Tito, pour les Serbes ex-Yougoslaves) est sans doute le seul point commun entre le pays des Balkans et l’île des Caraïbes.

      Si les Cubains s’intéressent aujourd’hui à la Serbie, c’est pour une seule raison : ce pays est l’un des rares à ne pas leur demander de visa, et cela, combiné à sa proximité (et à son adhésion potentielle) avec l’Union européenne, suffit à en faire une destination de choix pour les candidats à l’émigration.

      “J’ai entendu parler de la Serbie par des amis cubains qui avaient émigré quelques années plus tôt”, explique Diana, jeune Havanaise installée à Novi Sad, sur les bords du Danube, depuis un an :

      “Le voyage a été long et cher, mais j’ai fini par y arriver.”

      (#paywall)
      https://www.courrierinternational.com/article/migrants-les-cubains-s-exilent-jusqu-en-serbie-qui-les-exempt

  • Justin Trudeau positif au covid-19 pour la deuxième fois
    https://www.parismatch.com/Actu/International/Justin-Trudeau-positif-au-covid-19-pour-la-deuxieme-fois-1811777

    C’est la seconde fois en quelques mois que le Premier ministre canadien, 50 ans, est positif au Covid. Le 31 janvier dernier, au début de la crise des camionneurs, il avait dû être placé plusieurs jours à l’isolement après un test positif.

    Avec un bon entraînement, on doit parvenir à choper le Covid trois ou quatre fois par an… (mécépasgrave)

    (Noter que tous les articles qui te racontent que le Premier ministre du Canada vient d’être positif au Covid pour la seconde fois en quelques mois, s’empressent de conclure par le fait que le Covid « montre des signes de diminution de la transmission ». C’est bien de finir sur une note optimiste.)

    • Justin Bieber se confie sur sa maladie : pourquoi c’est un exemple positif
      https://www.courrierinternational.com/article/point-de-vue-justin-bieber-se-confie-sur-sa-maladie-pourquoi-

      Justin Bieber n’est pas le premier à faire le choix de s’ouvrir à ses fans de problèmes de santé. Le journal américain cite les exemples de l’actrice Selma Blair, qui a raconté son rapport à la sclérose en plaques dans ses récents Mémoires, de la chanteuse Halsey, qui a publié sur son compte Instagram une vidéo “au sujet de ses problèmes de santé après son accouchement et de son endométriose”, ou bien encore de Hailey Bieber, la femme du musicien, qui, en mars dernier a rassuré sur sa santé après une admission aux urgences pour un caillot sanguin.

      Tous ces gens qui montrent l’exemple positif, c’est beau. Notons que le covid n’est pas cité une fois dans l’article, alors que la plupart des symptômes décrits correspondent à des conséquences documentées du covid long.

  • La folle histoire de “God Save the Queen” des Sex Pistols
    https://www.courrierinternational.com/article/jubile-d-elisabeth-ii-la-folle-histoire-de-god-save-the-queen

    L’hymne punk des années 1970 a bénéficié d’une réédition fin mai pour coïncider avec le jubilé de platine d’Élisabeth II, célébré du 2 au 5 juin outre-Manche. À cette occasion, “The Daily Telegraph” retrace la genèse rocambolesque d’un des morceaux les plus célèbres du monde, source d’un scandale national au moment de sa sortie.

    The Daily Telegraph
    Traduit de l’anglais

    Le bassiste Sid Vicious, le chanteur Johnny Rotten, le guitariste Steve Jones et le batteur Paul Cook dans un centre commercial d’Atlanta, lors de la première tournée américaine des Sex Pistols outre-Atlantique, en janvier 1978. Photo / AFP-UPI

    Été 1977 : le single God Save the Queen des Sex Pistols, furieusement antiestablisment, se fait voler la première place du hit-parade par I Don’t Want to Talk About It, de Rod Stewart. Avec My Generation, des Who, et la double face A réunissant Penny Lane et Strawberry Fields Forever, des Beatles, ce disque est l’un des éternels seconds les plus célèbres de la pop music.

    Mais cela pourrait bientôt changer. God Save the Queen, dont la première sortie a coïncidé avec le jubilé d’argent d’Élisabeth II, a été réédité pour le jubilé de platine. Le 27 mai dernier, quarante-cinq ans exactement après sa première parution, il a fait son retour dans les bacs avec un nombre limité de 45 tours en deux versions ainsi qu’en format numérique, ce qui lui donne une chance réelle d’accomplir l’exploit dont il a été privé il y a presque un demi-siècle.

    À l’époque, ce God Save the Queen provoqua une panique morale générale. L’hymne national alternatif des Pistols, une déflagration de désillusions de trois minutes et dix-neuf secondes, explosa à la figure de l’ordre établi, fut censuré par la BBC (la rumeur veut qu’on ait délibérément empêché le titre d’atteindre le sommet des charts) et fit du chanteur des Sex Pistols, John Lydon, la cible de l’indignation nationale. Lydon était régulièrement agressé dans la rue par des Britanniques scandalisés : il s’est fait frapper au visage avec des bouteilles et a même reçu un coup de machette dans les genoux.
    Le punk dans sa forme la plus pure

    La réédition 2022 de God Save the Queen [a bénéficié] d’un contexte beaucoup plus favorable, en l’occurrence quelques jours avant la sortie, le 31 mai, d’une mini-série biographique en six épisodes sur les Sex Pistols signée par le réalisateur oscarisé Danny Boyle et financée par une chaîne de télévision américaine appartenant à Disney. Le monde a tellement changé que ce qui faisait trembler dans les chaumières dans les années 1970 est aujourd’hui un axe de marketing.

    Mais cela n’ôte rien à l’importance de God Save the Queen en tant qu’œuvre d’art. Ce morceau a annoncé le débarquement dans la société du mouvement de jeunesse le plus célèbre et le plus identifiable de notre pays : le punk. Et pour couronner le tout, le concert donné par le groupe sur un bateau qui a descendu la Tamise avec une halte devant le palais de Westminster, où siège le Parlement, est devenu l’un des coups de pub les plus mémorables de l’histoire de la musique. Les Pistols et le punk dans sa forme la plus pure n’ont pas survécu à l’enivrant été 1977, mais God Save the Queen, même avant cette réédition, a toujours tenu la route.
    Lire aussi Adieu. Les Daft Punk nous laissent face au “désir ardent de faire la fête”

    La chanson a été classée parmi les meilleures de tous les temps par Rolling Stone, et elle figure dans la liste des 500 titres qui ont influencé la musique rock du Rock and Roll Hall of Fame. La pochette du disque, conçue par l’artiste Jamie Reid et représentant la reine avec des caractères de journaux qui la bâillonnent et l’aveuglent, a été élue meilleure pochette de tous les temps par le magazine Q.
    Secouer la société depuis ses fondements

    Apparemment, les Pistols ont été les premiers surpris de la polémique autour de leur chanson. “C’est une chanson marrante, pour faire rire. Elle n’est pas sérieuse, a déclaré Lydon en 2002. God Save the Queen ? C’est de l’exagération, de l’outrance. Il est impensable qu’on puisse la prendre pour une déclaration de guerre civile.” En vrai punk, Lydon a fait appel à la justice l’année dernière pour essayer d’empêcher l’utilisation de certains titres des Sex Pistols dans la mini-série de Boyle. Il a perdu le procès.

    Comment est née God Save the Queen ? Pourquoi a-t-elle suscité une telle indignation ? Et dans quelle mesure le scandale a-t-il été alimenté par le roi de la manipulation et manager du groupe, Malcolm McLaren ?

    Pour faire court, le mouvement punk est apparu à la suite des échecs des gouvernements successifs à aider la jeune classe ouvrière dans les décennies d’après-guerre. Las des grèves et de leurs perspectives d’emploi limitées, dégoûtés par la façon “convenable” et rigide de faire les choses, les jeunes trouvèrent une voie en adoptant l’éthique DIY [Do it yourself, “Fais-le toi-même”] dans leurs vêtements et leur musique. Braillards, contestataires, iconoclastes et en colère, les punks voulaient secouer la société depuis ses fondements. C’est dans ce contexte que quatre jeunes Londoniens indociles, arrogants et grandes gueules, Steve Jones, Paul Cook, Glen Matlock [remplacé plus tard par Sid Vicious] et Lydon (qui se choisit Johnny Rotten [“Johnny Pourri”] comme nom de scène), formèrent les Sex Pistols, en 1975.

    Le groupe se révéla être un aimant à problèmes, faisant grimper aux rideaux les maisons de disques qui cherchaient à profiter de cette nouvelle tendance de la jeunesse. En octobre 1976, les Sex Pistols signèrent un contrat de deux ans et de 40 000 livres [275 000 euros actuels] chez le mastodonte du secteur, EMI. God Save the Queen allait choquer l’Angleterre l’été suivant, mais en attendant on n’allait pas s’ennuyer.

    “Sale vaurien de merde”

    Le 1er décembre 1976, Queen – le groupe de rock collègue des Pistols chez EMI – annula sa venue à Today, une émission de télévision en direct, parce que son chanteur, Freddie Mercury, avait mal aux dents. Désespérés, les représentants d’EMI convainquirent les Pistols, qui venaient de sortir leur premier single, Anarchy in the UK, de prendre la place de Queen.

    Provoqué par le présentateur Bill Grundy, le guitariste des Pistols, Steve Jones – qui avait abusé du vin offert dans la loge – traita Grundy de “sale connard” et de “sale vaurien de merde”. L’Angleterre fut horrifiée.

    Quelques jours après la diffusion de l’émission, le PDG d’EMI, Sir John Read, déclara à ses actionnaires outrés que son conseil d’administration – qui comprenait des membres respectables de l’establishment – allait revoir le contrat des Pistols. “Nous ferons tout notre possible pour contenir leur comportement en public, insista-t-il, bien que ce soit une chose sur laquelle nous n’avons pas vraiment de contrôle.”

    Le 6 janvier 1977, EMI laissa tomber les Pistols. Le groupe se vengea dans la chanson EMI des “imbéciles inutiles” qui les avaient lâchés. Ce n’était pas la première fois que le label s’inféodait à l’indignation de l’Angleterre. Et l’année suivante, il retira son financement à La Vie de Brian, des Monty Python, quelques jours seulement avant le début du tournage, obligeant le Beatle George Harrison à apporter l’argent nécessaire pour sauver le projet [il signe même une brève apparition dans le film].

    « La saleté et la fureur ! », titre le Daily Mirror au lendemain de l’interview choc avec Bill Grundy.

    EMI et les journaux n’étaient pas les seuls à être choqués par les Pistols. Apparemment, leur comportement offensait tout le pays. Des universités et des mairies annulèrent leurs concerts. L’indignation était même partagée par les étudiants : à Leeds, la moitié du public quitta la salle lorsque les Sex Pistols montèrent sur scène [ils partageaient l’affiche avec d’autres groupes, dont les Clash].
    Un contrat signé devant le palais de Buckingham

    C’est dans ce contexte explosif que les Pistols commencèrent à enregistrer leur album Never Mind the Bollocks, Here’s the Sex Pistols. Il fut assemblé en plusieurs sessions entre la fin 1976 et l’été 1977 aux studios Wessex, une bâtisse victorienne qui avait eu une première vie en tant que salle paroissiale de l’église Saint-Augustin d’Highbury, à Londres.

    L’un des titres de cet album était God Save the Queen, une diatribe cinglante contre la monarchie. “God Save the Queen / She ain’t no human being / And there’s no future in England’s dreaming” [“Que Dieu sauve la reine / Elle n’est pas humaine / Et il n’y a pas d’avenir dans le rêve de l’Angleterre”], dégainait Rotten, pendant que la batterie martelait âprement le rythme et que la guitare faisait tourner un riff dément en trois accords.

    Le 10 mars 1977, les Pistols rejoignirent A&M Records, le label américain fondé par le trompettiste Herb Alpert avec Jerry Moss. La signature du contrat eut lieu à 8 heures du matin devant le palais de Buckingham, un doigt d’honneur à l’establishment. Le plan d’A&M était de publier God Save the Queen sans tarder, et 25 000 exemplaires du disque furent aussitôt mis sous presse.
    Contexte Contexte : 70 ans de règne pour Élisabeth II

    Un “bordel” fatal

    Après avoir paraphé leur contrat, les Pistols se rendirent dans les locaux du label pour marquer le coup. L’alcool coula à flots, et les choses échappèrent rapidement à tout contrôle. Selon les propres dires des Pistols, la fête se transforma en “bordel complet”. Sid Vicious se blessa au pied et répandit du sang partout. Une bagarre éclata, et, selon certaines personnes, Steve Jones emmena la secrétaire du patron dans la salle de bains privée de ce dernier. Le lavabo fut arraché du mur.

    Les Pistols filèrent ensuite directement aux studios Wessex, qui se trouvaient à côté d’une école. Lorsque les enfants commencèrent à escalader la clôture de la cour de récréation pour voir ces types qui sortaient d’une Bentley en semant des bouteilles de vodka derrière eux, la directrice appela la police.
    Lire aussi Portrait. Stormzy, le Robin des bois du rap anglais

    Mis au courant, les dirigeants d’A&M rompirent avec les Pistols quelques jours plus tard. La quasi-totalité des 25 000 exemplaires de God Save the Queen fut détruite (ceux qui restent font aujourd’hui partie des disques les plus rares du monde).

    Les Pistols étaient à nouveau sans label. Mais quelques jours plus tard, le 18 mai, ils signaient avec Virgin. Le patron, Richard Branson, décida de publier en urgence God Save the Queen afin de coïncider avec les célébrations du jubilé de la reine. Lydon a juré qu’il ne savait même pas qu’il y avait un jubilé cet été-là. En tout cas, God Save the Queen atterrit dans les bacs le 27 mai, pendant que le pays préparait ses banderoles et ses festivités dans les rues. Il enregistra 150 000 ventes en un jour, puis 200 000 dans la première semaine.

    Anguille sous roche au sommet des charts

    Malgré ce succès, la BBC refusa de diffuser la chanson à cause de son contenu et de la pochette du disque. Le week-end suivant, elle resta bloquée en deuxième position du hit-parade derrière I Don’t Want to Talk About It, de Rod Stewart. Pour les Pistols et leur agent, McLaren, il y avait anguille sous roche : ils étaient persuadés que toute l’industrie du disque s’était liguée pour empêcher le titre d’atteindre la première place.

    Le 7 juin, le groupe fit sa “promenade concert” sur la Tamise et joua devant Westminster, deux jours avant que la reine ne fasse le même trajet dans le cadre des célébrations officielles. Lorsque le bateau accosta, la police arrêta tous les passagers malgré les protestations de Branson.

    L’Angleterre, encore une fois, se scandalisa. Les fans, eux, prirent leur pied. McLaren savait exactement ce qu’il faisait. Les Pistols étaient devenus des phénomènes de foire. Toute cette histoire n’était qu’un coup de pub brillamment orchestré. “C’était génial, a dit McLaren. On ne pouvait pas acheter le 45 tours, on ne pouvait pas l’écouter, on ne pouvait pas voir le groupe jouer, mais les Sex Pistols vendaient beaucoup plus de disques que Rod Stewart.”

    L’indignation du public était palpable, a déclaré Lydon un jour : “Si on nous avait pendus à la porte des Traîtres [de la Tour de Londres], 56 millions de personnes auraient applaudi… Nous avions sans le vouloir déclaré la guerre à l’Angleterre.”

    Le Royaume-Uni était très différent à cette époque. La société était extrêmement intolérante et la subversion encore loin d’être acceptée. Avec God Save the Queen, les Sex Pistols ont culbuté une fête nationale et changé la pop culture à jamais. Vont-ils aujourd’hui enfin décrocher cette place de “number one” que tant de gens pensent qu’ils méritent ?

    James Hall

    #Musique #Sex_pistols #Punk

  • Ligue des champions : après le “chaos”, la “malhonnêteté” des autorités françaises
    https://www.courrierinternational.com/article/vu-de-l-etranger-ligue-des-champions-apres-le-chaos-la-malhon

    La presse étrangère critique unanimement l’organisation chaotique de la finale de la Ligue des champions, samedi 28 mai au soir. Elle déplore par ailleurs le manque d’honnêteté des autorités françaises, qui ont attribué à des fans de Liverpool “sans billet” la responsabilité des incidents.

  • #Langue. Quelques #helvétismes à connaître si vous partez en #Suisse

    Une #exposition sur les #expressions qui ne se disent qu’en Suisse s’est ouverte à Neuchâtel. Le quotidien Le Temps en profite pour mettre en avant plusieurs helvétismes utilisés au quotidien.

    En Suisse, on ne parle pas français, allemand ou italien comme ailleurs. Car les quatre langues officielles du pays (avec le romanche) s’inspirent les unes des autres, selon le journal suisse Le Temps. Pour s’intégrer, les expats doivent donc se pencher sur le parler local, émaillé d’expressions typiquement helvètes. Le quotidien précise :
    Tournures de phrases, emprunts lexicaux ou expressions, les helvétismes sont parfois employés à dessein, mais souvent de manière inconsciente [par la population].”

    La dernière exposition du Centre Dürrenmatt de Neuchâtel le montre, de nombreuses formules suisses sont difficilement compréhensibles par les expatriés. Peu de Français savent ce qu’est un bancomat (distributeur bancaire), un schlouc (une gorgée de liquide) ou encore un foehn (sèche-cheveux). Quant au Röstigraben (la différence de mentalités entre la Suisse romande et la partie alémanique du pays), il décrit une réalité essentiellement nationale, rappelle Le Temps.

    Les étrangers installés dans les parties non francophones du pays ne sont pas en reste, d’après le journal. Comme les expats de Romandie, ils doivent mémoriser des expressions idiomatiques que l’on ne trouve nulle part ailleurs. Dans le canton italophone du Tessin, on utilise par exemple “bouillotte” et “classatore” (classeur), des mots issus du français qui n’existent pas en Italie. En allemand, les Suisses préféreront dire “Ferien” plutôt qu’“Urlaube” comme leurs voisins d’outre-Rhin pour désigner les vacances.

    Interrogée par Le Temps, l’une des organisatrices de l’exposition conclut :

    La force d’un pays comme le nôtre, ce sont nos différences. En ce sens, l’exposition donne un message à nos voisins.”

    https://www.courrierinternational.com/article/langue-quelques-helvetismes-connaitre-si-vous-partez-en-suiss

    ping @simplicissimus

  • La crise climatique aura un impact sur la sécurité mondiale, avertit Washington
    https://www.courrierinternational.com/article/rapports-la-crise-climatique-aura-un-impact-sur-la-securite-m

    De son côté, le #Pentagone a publié une évaluation des risques climatiques pour la défense, qui aborde la question “d’un point de vue militaire, en examinant la façon dont la Chine et d’autres acteurs pourraient tirer parti de la hausse du niveau des mers et de la fonte des glaciers, ainsi que les réponses possibles du Pentagone”.

    Enfin, la Maison-Blanche du président démocrate, Joe Biden, a produit un rapport sur les migrations, selon lequel “la sécheresse et d’autres épisodes météorologiques extrêmes pourraient provoquer des conflits et des déplacements forcés – et des pays comme la #Chine et la #Russie pourraient en tirer profit”.

    #climat #guerres

  • Guerre en Ukraine : le temps de l’hégémonie américaine est révolu
    Source : Renmin Ribao Traduit du chinois Publié le 8 mai 2022
    https://www.courrierinternational.com/article/vu-de-chine-guerre-en-ukraine-le-temps-de-l-hegemonie-america

    Dans un éditorial virulent et implacable, la presse officielle du Parti communiste chinois accuse les États-Unis de tous les maux : ils colportent des mensonges sur la Chine, sont de mauvais conseillers de l’Europe dans le conflit en Ukraine et de vrais fauteurs de troubles et d’atteinte aux droits humains.
    (...)
    Si certains politiciens américains aiment à parler d’un “ordre international fondé sur des règles”, c’est pour s’en présenter comme les défenseurs. Or, ce qu’ils désignent comme “règles” ne sont en réalité que celles liant entre eux les membres de leur propre clan, pour leur plus grand bénéfice. Leur “ordre international” ne concerne en réalité que le “petit cercle” et leur propre groupe politique. Ce qu’ils cherchent à défendre, c’est leur propre hégémonie, ignorant l’évolution du monde et la réalité des relations internationales. (...)

  • Les voix des Français musulmans, un atout indispensable pour Macron
    Publié le 08 avril 2022
    https://www.courrierinternational.com/article/vu-d-israel-les-voix-des-francais-musulmans-un-atout-indispen

    Plus de deux millions de Français musulmans avaient voté pour le candidat En marche en 2017 selon un sondage OpinionWay. Son quinquennat, considéré comme strict sur les questions liées à l’islam, ne lui garantit pas un tel succès cette année, estime le journal israélien “Ha’Aretz”.

  • Il faudrait un million d’années aux #lichens pour s’adapter à 1 °C de plus
    https://www.courrierinternational.com/article/rechauffement-il-faudrait-un-million-dannees-aux-lichens-pour

    (Février 2022)

    L’augmentation d’un seul degré de la température de l’atmosphère menacerait le plus important partenariat symbiotique du monde vivant.

    “Les lichens, organismes composites faits de cyanobactéries ou d’algues associées à un champignon, pourraient disparaître à cause du changement climatique du fait de la lenteur à laquelle évolue leur composant algal”, annonce le New Scientist.

    L’hebdomadaire se fait l’écho d’une étude parue ce 15 février dans Frontiers in Microbiology, pour laquelle des chercheurs se sont focalisés sur Trebouxia, un genre d’algue verte unicellulaire associé à un champignon dans plus de 7 000 espèces de lichens. En collectant des données sur de nombreux spécimens à travers le monde, puis en utilisant des informations génétiques lui permettant de constituer un “arbre généalogique” de cette algue, l’équipe a estimé le temps qu’il a fallu à Trebouxia et donc aux lichens pour s’adapter aux changements climatiques qui se sont produits par le passé.

    Les chercheurs ont ainsi découvert que cette algue était particulièrement lente à s’adapter, modifiant ses préférences de température de moins de 1 °C tous les millions d’années. “Ce rythme est nettement plus faible que les 1 à 4 °C de hausse des températures mondiales prévue pour les quatre-vingts prochaines années”, fait remarquer Matthew Nelsen, du Field Museum de Chicago, premier auteur de l’étude.

    Selon lui, des lichens dépendant de Trebouxia pourraient migrer vers des lieux où la température et l’humidité seraient plus acceptables pour eux, mais la plupart disparaîtront des endroits où on les trouve actuellement. “Tout cela pourrait avoir des conséquences écologiques d’une grande ampleur”, déplore le New Scientist.

    55-year study reveals an overlooked but critical desert symbiote is disappearing
    https://www.inverse.com/science/climate-change-and-lichen

    Avril 2022

    #climat

  • Au Pérou, le président Castillo pris à la gorge (sic) par les manifestants (qu’il fait tuer par la police)
    https://www.courrierinternational.com/article/crise-au-perou-le-president-castillo-pris-a-la-gorge-par-les-

    Les protestations contre la hausse des prix, notamment des carburants, continuaient au Pérou, ce jeudi 7 avril. Le bilan des affrontements avec la police atteint désormais six morts. La presse s’interroge : le président de gauche Pedro Castillo peut-il rester encore longtemps au pouvoir ?

    Le jeudi 7 avril, de nombreuses routes du Pérou, parmi lesquelles certains grands axes, étaient toujours bloquées par les manifestants, mobilisés depuis plusieurs jours pour protester contre la hausse des prix, notamment des carburants et des produits alimentaires.
    La grève, décrétée à l’origine par les syndicats de transporteurs, est désormais suivie par les puissants syndicats des secteurs de l’agriculture et de l’éducation.

    À Ica, dans le sud du pays, où les manifestants bloquent la route panaméricaine, qui traverse le continent du nord au sud, des affrontements avec les forces de l’ordre ont fait un mort et plus d’une dizaine de blessés (dont douze policiers). Ce qui porte le bilan total à six morts depuis le début du mouvement.

  • Sur Reddit. “r/Place”, une fresque collective comme seul Internet en produit
    https://www.courrierinternational.com/article/sur-reddit-r-place-une-fresque-collective-comme-seul-internet

    “Si Place nous apprend quelque chose sur Internet, c’est bien l’émergence du pouvoir des communautés en ligne. Depuis la dernière fois, les plateformes numériques se sont grandement fragmentées.” Ce qui explique la multitude de très petits espaces revendiqués au moyen d’une image en pixel art par tel ou tel groupe de fans.

    #SNT #NSI #Informatique #Internet #Groupe #Art

  • L’ONU suspend la Russie de son Conseil des droits de l’homme
    https://www.courrierinternational.com/article/guerre-en-ukraine-l-onu-suspend-la-russie-de-son-conseil-des-

    Le plus extraordinaire c’est l’argument supposé béton, qui ne cite aucun des alliés des régimes occidentaux comme l’Arabie Saoudite et bien entendu encore moins les régimes occidentaux criminels eux-mêmes.

    Mais le quotidien bruxellois relativise aussi la portée de la sanction elle-même : “En coulisses, au siège new-yorkais de l’ONU, la question se posait de la pertinence de la manœuvre, dans la mesure où la Chine, le Venezuela, l’Érythrée, le Soudan font eux aussi partie du Conseil des droits de l’homme et présentent un bilan accablant en matière de droits de l’homme ;”

  • Dans la ville libérée de Boutcha, l’horreur
    https://www.courrierinternational.com/article/guerre-en-ukraine-dans-la-ville-liberee-de-boutcha-l-horreur

    La construction de « vérités alternatives » est présente partout. Le refus des faits, arguant de la manipulation des images va devenir un élément majeur du conspirationnisme international. D’autant que les outils sont effectivement là pour truquer toutes les images. Pandore a ouvert la boîte.

    Le Kremlin nie toute participation

    La litanie des horreurs de Boutcha se répète dans d’autres localités nouvellement libérées autour de Kiev. D’après certains témoignages, des mères auraient été violées sous les yeux de leurs enfants, des familles en fuite auraient été assassinées dans leur voiture, des hommes en âge de combattre auraient été exécutés. Le ministère de la Défense russe nie toute participation aux atrocités de Boutcha. Il affirme que les photos et les vidéos de ces scènes sont “une nouvelle mise en scène du régime de Kiev à destination des médias occidentaux, comme cela a été le cas avec la maternité de Marioupol et dans d’autres villes”.

    Le ministère juge notamment suspect que les corps, sur ces séquences, ne soient pas devenus rigides, qu’ils ne présentent pas la décoloration de la peau typique de celle des cadavres et que du “sang non coagulé [apparaisse] dans les blessures”. Il soutient par ailleurs que les forces russes ont quitté la zone le 30 mars, ajoutant qu’Anatoly Fedorouk, le maire, avait confirmé le départ des Russes dans une vidéo du 31 mars, sans évoquer la moindre exécution.

    “Pour cette raison, il n’est pas étonnant que les prétendues preuves des crimes de Boutcha n’aient fait surface que quatre jours après l’arrivée d’officiers du SBU [service de renseignement ukrainien] et de membres de la télévision ukrainienne, poursuit le ministère. Pas un seul habitant n’a été victime d’agression pendant que la ville était sous le contrôle des forces armées russes.”

    #Fake_News #Post_truth #Vérités_alternatives

    • “C’étaient des jeunes et ils nous ont laissés tranquilles au début. Ensuite, ils ont commencé à venir frapper aux portes pour nous demander : ‘où sont les nazis ?’”

      Ce qui renvoie à l’entretien avec Greg Yudin signalé par @fil :
      https://www.akweb.de/politik/putin-war-in-ukraine-a-fascist-regime-looms-in-russia

      Finally, the most alarming element of this new potentially totalitarian setup is the ideological turn Putin has taken since the first days of war: his new narrative of the »denazification« of Ukraine. The accusation that the Ukrainian authorities are supporting the extreme right has been pervasive in Russian official discourse for some time – and not entirely unfounded. In February, however, it turned into purely essentialist rhetoric, implying that Ukrainian essence, which is allegedly Russian by nature, has been contaminated by some Nazi element. Therefore, it is the task of the Russian army to purge Ukraine from this Nazi element. The Russian Ministry of Defense is already talking about setting up »filtration« procedures in the occupied territories. And since Ukrainians are resisting stubbornly, the only possible explanation is that they were even more »nazified« than expected, which could easily lead to the conclusion that they deserve to be wiped out. The same »purity« narrative was used by Putin just a few days ago when he spoke of to the »enemy within«, the so-called »nation-traitors« who should be »spit out like a moth« by the Russian society in order to preserve its health.

      On signale également que RIA Novosti (l’agence de presse officielle russe) a publié un éditorial particulièrement violent et extrémiste :
      https://ria.ru/20220403/ukraina-1781469605.html

      Un article en français commente ce texte délirant aux tonalités génocidaires : Un analyste pro-Poutine détaille son plan brutal pour la « dénazification » de l’Ukraine - Infobae
      https://www.infobae.com/fr/2022/04/04/un-analyste-pro-poutine-detaille-son-plan-brutal-pour-la-denazification-de-

      Sergeitsev appelle les forces russes à éliminer les prétendus nazis au pouvoir en Ukraine et appelle à une punition exemplaire et brutale pour eux.

      « Il doit y avoir un nettoyage total. Toute organisation associée à la pratique du nazisme doit être liquidée et interdite », déclare Sergeitsev.

      Sergueïtsev, avec de fausses allégations sans aucun soutien et ne faisant qu’étendre la propagande russe absurde pour justifier son invasion, souligne qu’une proportion importante d’Ukrainiens sont des nazis passifs, et qu’eux aussi sont coupables de soutenir le « gouvernement nazi ».

      « La poursuite de la dénazification de cette masse de la population consiste en une rééducation, qui est réalisée grâce à la répression idéologique (suppression) des attitudes nazies et à une censure stricte, non seulement dans le domaine politique, mais aussi nécessairement dans le domaine de la culture et de l’éducation. C’est grâce à la culture et à l’éducation qu’une profonde nazification massive de la population a été préparée et réalisée, assurée par la promesse de dividendes de la victoire du régime nazi sur la Russie, de la propagande nazie, de la violence interne et de la terreur », écrit l’analyste russe.

    • Assad aux Emirats, étape-clé dans la normalisation du régime syrien
      https://www.lemonde.fr/international/article/2022/03/19/assad-aux-emirats-etape-cle-dans-la-normalisation-du-regime-syrien_6118230_3


      Rencontre entre le président syrien, Bachar Al-Assad, et le vice-premier ministre des Emirats arabes unis, le cheikh Mansour Ben Zayed Al Nahyane à Abou Dhabi, le 18 mars 2022. Photo fournie par la présidence syrienne.
      HASSAN AL MENHALI / PRESIDENCE SYRIENNE / AFP

      La venue à Abou Dhabi du maître de Damas constitue sa première visite dans un pays arabe depuis le début du soulèvement en Syrie en mars 2011.

      C’est sa première visite dans un pays arabe depuis le déclenchement en 2011 du soulèvement qui a bien failli lui coûter son siège : le président syrien, Bachar Al-Assad, s’est rendu vendredi 18 mars aux Emirats arabes unis (EAU), où il s’est entretenu avec le dirigeant de fait de cette pétromonarchie, le prince héritier d’Abou Dhabi, Mohammed Ben Zayed. Ce déplacement constitue un pas important dans le sens d’une réintégration du maître de Damas sur la scène diplomatique arabe.

      Traité comme un paria par la grande majorité des chancelleries de la planète, qui lui impute la destruction de son pays et la responsabilité de centaines de milliers de morts, Bachar Al-Assad n’était jusque-là sorti de Syrie, depuis 2011, que pour de brèves visites en Russie et en Iran, ses deux principaux alliés, dont l’aide militaire a été cruciale dans l’écrasement de la révolution. Coïncidence amère pour les opposants syriens, le voyage aux Emirats de leur bourreau est intervenu deux jours après la célébration du onzième anniversaire du début de la révolte, le 15 mars 2011.

      Washington, dont les relations avec les Emirats se sont singulièrement refroidies ces derniers mois, en raison de divergences marquées sur la guerre au Yémen et sur le dossier nucléaire iranien, a critiqué ce déplacement en des termes inhabituellement vifs. Le porte-parole du département d’Etat, Ned Price, a déclaré que les Etats-Unis étaient « profondément déçus et troublés par cette tentative apparente de légitimer » Bachar Al-Assad. « Nous exhortons les Etats envisageant un rapprochement avec le régime Assad de réfléchir attentivement aux atrocités commises par ce régime contre les Syriens au cours de la dernière décennie », a-t-il dit.

    • “Assad aux Émirats, c’est la solidarité entre dictateurs”, commente Kristyan Benedict d’Amnesty International, cité par Middle East Eye, qui ajoute :

      Les Émirats, un des pays qui donnent le ton dans la région, ont été à la pointe des efforts pour réhabiliter le gouvernement de Damas. Le ministre émirati des Affaires étrangères avait déjà fait le voyage en Syrie en novembre dernier.”

      https://www.courrierinternational.com/article/rehabilitation-les-emirats-arabes-unis-deroulent-le-tapis-rou

    • The world we live in is changing, and the Russian intervention in Ukraine will not be confined to Ukraine, or even to Europe. The U.S. is learning that the world is slipping from its hands. It won’t tolerate it.

      It will resort to force in its attempt to maintain its grip over humanity. Violent conflicts are very likely to now dominate our world.

    • C’est la lutte entre les tenants de la théorie de l’Empire qui refuse de lâcher l’affaire, et les autres, de gauche, mais non-occidentaux, qui te disent que bon, les US ne sont pas le centre du monde, et que Poutine et Xi sont les deux faces d’un même enfer sur terre, coupables de crimes de guerre, de crimes contre l’humanité, et de génocides.

      On sent qu’on est à un moment de bascule, celui où les nécrologies ne peuvent plus faire de référence à l’histoire sans que certains ne se sentent l’obligation d’édulcorer, pour éviter ce qu’ils croient être des amalgames déplacés.
      https://seenthis.net/messages/953559

    • Je vois plus l’opposition entre l’anti-impérialisme, basé sur l’idée que les événements géopolitiques sont essentiellement motivés par des chocs des impérialismes (européens au XIXe, américains et russes pendant la guerre froide, essentiellement américain évidemment à l’effondrement de l’URSS, puis montée plus récente de la Chine et la Russie), et des « analyses » qui prétendent à chaque fois que cette fois c’est pas du tout pareil et ça n’a rien à voir et tu n’as rien compris et tu es juste un idiot utile des génocidaires si tu ne veux pas bombarder mon pays.

    • Euh non, des analyses qui te rappellent que les USA ne sont pas le SEUL impérialisme et que oui la Russie actuelle et la Chine le sont aussi et ont des velléités d’impérialisme tout aussi fortes et auto-suffisantes, sans que ce soit obligatoirement une réaction face aux US. Et que donc l’impérialisme US seul ne permet pas de comprendre le monde (truisme s’il en est mais qu’il faut apparemment rappeler).

    • Je persiste à penser que ces textes ne dépassent que rarement le stade du sophisme de l’homme de paille : l’anti-impérialisme est bien au courant qu’il n’y a pas qu’un seul impérialisme. Tous ces textes qui font comme si les analyses anti-impérialistes étaient monoexplicatives, pfff.

      Sinon, il y a une difficulté aussi à évoquer des « velléités d’impérialisme » pour dire qu’elles sont « aussi fortes ». Ou alors on oublie l’invasion de l’Irak. On ne regarde pas les bases militaires installées dans des pays étrangers. Et on ne compare surtout pas les montants des budgets militaires (en 2019, le budget militaire US est de 732 milliards de dollars ; le budget russe de 65 milliards, le budget de l’Arabie saoudite de 61 milliards…). Le terme « vélléités » masque les différences d’échelle des moyens des impérialismes : Poutine a sans aucune doute des velléités énormes, mais il a des moyens de nain.

      Quand à l’« auto-suffisance » des impérialismes, je n’y crois pas. Même dans le cas de l’impérialisme US. Sinon ce n’est plus de la géopolitique.

    • Alors puisque Chomsky est une cible usuelle de cette littérature qui prétend que la gauche occidentale anti-impérialiste réduit tout au seul impérialisme US, je note que sa récente interview à propos de l’Ukraine commence comme ceci :
      https://www.courrierinternational.com/article/interview-noam-chomsky-il-est-imperatif-de-menager-une-porte-

      Rappelons d’abord quelques faits incontestables. Le premier, c’est que l’invasion russe de l’Ukraine est un crime de guerre de la plus haute gravité, comparable à l’invasion américaine de l’Irak et à l’invasion de la Pologne par Hitler et Staline en septembre 1939, pour ne citer que ces deux exemples marquants. Il est toujours bon de chercher des explications, mais il convient de ne rien justifier ni minimiser.

      Et en version originale : Noam Chomsky : US Military Escalation Against Russia Would Have No Victors
      https://truthout.org/articles/noam-chomsky-us-military-escalation-against-russia-would-have-no-victors

      Noam Chomsky: Before turning to the question, we should settle a few facts that are uncontestable. The most crucial one is that the Russian invasion of Ukraine is a major war crime, ranking alongside the U.S. invasion of Iraq and the Hitler-Stalin invasion of Poland in September 1939, to take only two salient examples. It always makes sense to seek explanations, but there is no justification, no extenuation.

  • ❝La propagande officielle aboie avec hystérie et fait tout ce qu’elle peut pour convaincre les Russes du bien-fondé de cette guerre, tout en refusant de la désigner ainsi. Le ministre de la censure muselle les quelques médias russes encore indépendants, notamment Meduza, où je travaille, qui osent utiliser le mot “guerre”. Mardi, le gouvernement a privé d’antenne Echo de Moscou et TVRain, les dernières stations de radio et chaîne de télévision indépendantes. Les appels à punir la “cinquième colonne” et les “traîtres”, c’est-à-dire ceux qui soutiennent l’Ukraine, sont de plus en plus forts. La répression politique va s’intensifier, c’est certain.

    #russie #censure #ukraine #kremlin #presse #media

    https://www.courrierinternational.com/article/tribune-moscou-subi-une-ecrasante-defaite-morale-les-russes-l

  • À New York, un Conseil de sécurité de l’ONU “surréaliste”
    https://www.courrierinternational.com/article/recit-new-york-un-conseil-de-securite-de-lonu-surrealiste

    La réunion censée tenter d’éviter la guerre a commencé dans une paix relative pour se terminer avec l’écho lointain des bombardements russes en Ukraine. Une réunion diplomatique qui fera date, d’après ce journal britannique.

    “Surréaliste”, lâche The Guardian, ébahi. La réunion d’urgence du Conseil de sécurité de l’ONU tenue mercredi 23 février “fera date”, selon le journaliste Julian Borger :

    La guerre que cette session était censée éviter a tout simplement éclaté en plein débat.”

    Premier à prendre la parole, le Portugais António Guterres “a fait quelque chose de notable et de rare pour un secrétaire général des Nations unies : il a interpellé directement l’un des membres du Conseil de sécurité, la Russie”, enjoignant Poutine de “donner une chance à la paix”.

    À cet instant précis, souligne Julian Borger, les intentions du Kremlin “n’étaient pas encore très claires”. Elles le sont devenues quelques instants plus tard, à l’issue d’une allocution télévisée du président russe et des premières frappes sur le territoire ukrainien.
    “Je ne compte pas réveiller Lavrov”

    Au moment de la prise de parole du représentant russe à New York, “le doute n’était plus permis”. La paix “n’aurait finalement pas sa chance”. Vassily Nebenzia, après des semaines de moqueries vis-à-vis de “l’hystérie occidentale”, a estimé “qu’il ne s’agissait pas d’une guerre, mais d’une opération militaire spéciale” de défense des habitants du Donbass.

    De son côté, l’ambassadeur ukrainien, “qui recevait des informations en temps réel depuis Kiev”, a dû renoncer à son discours, déjà caduc. Avant de mettre au défi son homologue russe d’appeler son ministre de l’Intérieur pour lui demander de “faire tout son possible pour arrêter la guerre”. “Vous avez un smartphone ! a lancé Sergiy Kyslytsya. Appelez Lavrov maintenant. On peut faire une pause pour que vous le fassiez.” “Je ne compte pas réveiller Lavrov, lui a rétorqué Vassily Nebenzia. Je vous ai déjà dit tout ce que je savais.”

    Une heure après le début de la réunion, “la multiplication des bombardements a rendu évidente, si ce n’était déjà le cas, la futilité de l’événement”, écrit The Guardian. Certains ambassadeurs ont demandé à reprendre la parole “pour exprimer leur sentiment de trahison” auprès de Nebenzia. “Il n’y a pas de purgatoire pour les criminels de guerre, ils vont directement en enfer”, a asséné Sergiy Kyslytsya, visiblement ému. Une dernière fois, le représentant russe, qui présidait la séance, a assuré qu’“il ne s’agissait pas d’une opération contre les Ukrainiens, mais contre ‘la junte en place à Kiev’”. Point final d’un Conseil de sécurité commencé dans une paix relative. Et conclu en pleine guerre. À l’aube, “peut-être, d’un conflit majeur”.