Macron, en visite à Egletons n’a pas daigné rencontrer ni les élus ni les GM&S. Le pouvoir utilisant les gaz lacrymogènes contre des élus de la République, on n’a jamais vu ça...
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Il y a quelque chose de pourri en Macronie. Certains se sont rendus compte, mercredi, que ça sentait même vraiment le gaz. Encore choqués par l’accueil qui leur a été réservé à Égletons, les élus se réunissaient jeudi à Guéret pour décider des suites à donner à cette atteinte. Ce jour-là, l’objectif était double pour les élus de la Creuse, de la Haute-Vienne et de l’Indre : montrer leur désaccord sur le projet de reprise que ce soit sur le nombre de repris et sur les conditions de départ déplorables de ceux qui ne le sont pas... et avoir un débat plus large sur la vie dans leurs territoires. Une rencontre qu’ils ne voulaient pas agressive mais constructive pour laquelle ils ont sollicité le préfet, « le canal habituel ». On connaît la suite, refus, lacrymo et bordel... Un mot dont s’est excusé Emmanuel Macron qui maintient le fond. C’est pourtant justement le fond qui est moche. Un cynisme qu’ont eu du mal à encaisser les élus, le maire de Guéret Michel Vergnier en tête. « Oh oui, on peut très bien aller à Ussel quand on vit sur la Souterraine, Saint-Sulpice-le-Guérétois ou Guéret... Franchement, ça prouve la méconnaissance totale des territoires et un mépris incroyable », reprenait le président de l’association des maire de Creuse en préambule de la réunion. Quant au lacrymo, tous l’ont encore en travers de la gorge. « Ce que je souhaite, c’est qu’on réponde à ça de manière unitaire », pose Michel Vergnier qui précise que les élus du territoire ont le soutien des élus de l’AMF : « Taper et gazer des élus, c’est quand même quelque chose de pas banal. » Pour les élus, il apparaît nécessaire d’apporter une réponse immédiate, d’exiger un rendez-vous et d’accompagner la demande de moyens de pression... Les propositions n’ont pas tardé à fuser. « J’ai une idée à soumettre », s’avance Didier Martinez, maire du Monteil-au-Vicomte, qui voulait parler avec le président, mercredi, de GM&S, des emplois aidés, de la taxe d’habitation... « Eh bien, Macron n’a pas voulu me voir... je ne vois pas pourquoi j’aurais à le voir tous les jours dans ma mairie. » Le portrait enlevé ou retourné fera partie des directives envoyées lundi, à tous les maire de Creuse. Tout comme l’affichage grand format du dessin de Michel Janvier où le masque à gaz rejoint l’écharpe dans la panoplie des élus. Deux actions pour exister dans l’immédiat, qui pourraient en appeler d’autres, plus dures, en cas de non-réponse : fermetures de mairies, boycott, grève administrative, voire, l’idée a été soulevée, une démission collective... Par ailleurs a été soulevée aussi l’implication des creusois de manière plus générale. David Gipoulou, élu sur Guéret insiste, sur le dossier GM&S, point de départ du mécontentement, l’importance de la force du peuple. Et la nécessité de l’informer. « J’entends des gens qui respectent les GM&S, et j’ entends aussi un petit venin qui circule et que le député de la Creuse continue de distiller. » Ce venin, c’est la théorie selon laquelle 120, c’est mieux que rien, et revendiquer plus, c’est le risque de les perdre. « Un piège », rappelle Claude Guerrier, maire de Saint-Sulpice-le-Guéretois, « la moyenne d’âge est passée de 50 à 56 ans... ça condamne déjà l’entreprise à court terme. Un cadre, pourtant proche d’Alain Martineau a évalué à 175 le nombre d’emplois nécessaires pour répondre aux commandes. » Ne tient plus aux creusois de se rappeler ce qu’a vécu Aubusson hier, d’imaginer ce qui peut arriver sur Guéret demain... pour ne pas terminer, pour reprendre l’image de Claude Guerrier, « dans une réserve, comme de bons sauvages à qui on lancera des cacahuètes ... »
Michelle Tirone