Ce que je trouve intéressant, c’est que la polarisation de l’espace est fractale. La spécialisation-concentration se fait dans des oppositions permanentes que ce soit à l’échelle de la planète (le Nord qui exploite le Sud) des continents, des pays, des régions, des métropoles et même des rues de mon village.
J’avais déjà observé les tropismes professionnels dans le Paris d’y il a 20 ans, mais je pense que cela s’est encore accentué : le quartier des sorties nocturnes des riches, celui pour les pauvres, le quartier chinois, le quartier indien, la rue des crêperies...
Dans mon petit bled où les activités étaient nombreuses et très mélangées sur l’ensemble du territoire (un café, un coiffeur, un garage, un café, une couturière, une boulangerie, un resto... des tas de cafés tout au long de la grand’ rue), les rideaux baissent les uns après les autres ou quand ils ne baissent pas, c’est un assureur, une banque ou un agent immobilier qui prend la place. Tout est concentré sur de moins en moins de territoire, avec de moins en moins de diversité. Les 3 coiffeuses sont en bas, toutes les banques sont en haut, des assureurs au milieu.
Dans les villes plus grandes, les centres-villes sont désertés par les métiers de bouche, sauf les fast-food. Il n’y a plus que des banques, des assurances et des chaînes de magasins de fringues ou de téléphones internationales. L’activité alimentaire s’est concentrée dans 2 ou 3 pôles commerciaux périphériques, mochetés de tôles, de bétons, de bitumes, étendues mortes de parking hérissées de panneaux criards. Et actuellement, les mégalo-malls devraient concentrer la consommation de masse en un seul point de la métropole, ouvrant la part belle aux congestions de circulation et aux friches commerciales ailleurs : la même laideur morte, mais avec de la rouille et des herbes folles.
Uniformisation des modes de vie vers le moins-disant : mondialisation.