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  • Comment protéger sa vie privée sur Internet, Les Echos Week-end
    https://www.lesechos.fr/week-end/perso/developpement-personnel/030695212540-comment-proteger-sa-vie-privee-sur-internet-2122002.php#

    Alors, n’ai-je vraiment rien à cacher ? « Ce n’est pas un argument recevable, assure Rayna Stamboliyska, auteur du livre "La Face cachée d’Internet" (Larousse, 2017). Nous avons tous et toutes quelque chose à cacher. Cependant, avoir une vie personnelle et une intimité ne veut pas dire qu’on est un criminel ou qu’on agit comme tel. »

    Deuxième étape : le choix du moteur de recherche. « Beaucoup de nos recherches sont de l’ordre de l’intime et Google est finalement le premier à qui l’on fait part de nos questionnements », fait remarquer Tristan Nitot, directeur produit chez Cozy Cloud et auteur du livre Surveillance :// (C & F Éditions, 2016). Face à l’américain, quasi hégémonique en France, il invite à utiliser de préférence Qwant, un moteur de recherche européen explicitement développé pour protéger la vie privée des utilisateurs et dont le modèle économique repose sur l’affiliation. « Nous ne vous traçons pas, nous ne gardons pas votre adresse IP, nous n’avons aucune information sur qui vous êtes ni sur où vous allez », assure ainsi Éric Léandri, directeur général de Qwant. Il existe aussi des méta-moteurs de recherche, comme DuckDuckGo ou StartPage, qui transmettent votre requête à d’autres moteurs, servant ainsi d’intermédiaire.

    Tentez cette petite expérience : téléchargez l’application DataRespect (pour l’instant disponible seulement pour Android) puis cliquez sur le bouton « Faites-moi peur ! » Vous découvrirez alors combien d’applications installées sur votre téléphone peuvent savoir à votre insu où vous êtes, accéder à liste de vos contacts, vos fichiers, votre enregistreur, votre caméra, savoir qui vous appelle, connaître votre activité physique... Le smartphone, de fait, est un véritable mouchard ! Soyez donc vigilant quant aux accès que requiert une application lors de l’installation. « La donnée la plus sensible est la géolocalisation, considère Philippe Michel, directeur général de Magush et créateur de DataRespect. Si j’ai votre géolocalisation, je sais tout de vous. » Il suggère de la désactiver le plus souvent possible. Sachant que le wifi et le bluetooth peuvent également permettre de géolocaliser, Philippe Michel applique une solution radicale : « Si je vais faire un quelconque examen médical, même si ce n’est pas grave, je laisse mon téléphone à la maison parce que je n’ai pas envie que ma géolocalisation soit récupérée par n’importe qui. Imaginez que cette information tombe entre les mains d’une assurance ou d’une banque... » Pour limiter la collecte de ses données personnelles, Tristan Nitot a de son côté abandonné les smartphones utilisant Android, qu’il qualifie d’« aspirateur à données », au profit de l’iPhone. « Apple a un business model très lucratif - vendre des gadgets très cher en faisant une très grosse marge - qui ne l’oblige pas à avoir recours à la collecte de données personnelles pour faire du ciblage », explique-t-il. Son seul regret : impossible d’installer des applications libres sur l’iPhone.

    #Vie_privée #Tristan_Nitot