Créer le bonheur est une attribution de l’Etat

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    Si le terme « bonheur » n’est pas cité dans le programme d’action du gouvernement d’Ouyahia, les rédacteurs attentifs l’auraient sémantiquement remplacé par « bien-être ». Ainsi il y est dit que : « le développement de l’économie de l’énergie (…) constitue enfin, un élément principal de l’amélioration du bien-être de la population ». Cependant, le rédacteur constitutionnel, tenu par une lexicologie orthodoxe, aurait évité d’inscrire en calligraphie le « bonheur ». Les mots bonheur, joie, bien-être ou vocables synonymes ne semblent pas avoir un assentiment graphique dans le corpus constitutionnel. Juste cette phrase en préambule de la Constitution qui insinue que le bonheur social semble y avoir élu domicile. « …une société où règnent la légalité et l’épanouissement de l’homme dans toutes ses dimensions ». 

    Pourtant depuis l’émergence de ces lois solennelles, la félicité sociale et populaire a été toujours mise en valeur évidente. Ainsi, l’on retrouve dans la déclaration unanime des 13 Etats unis d’Amérique réunis en congrès le 14 juillet 1776 que « Tous les hommes sont créés égaux…. le peuple a le droit de changer, d’abolir et d’établir un nouveau gouvernement, en le fondant sur les principes et en l’organisant en la forme qui lui paraîtront les plus propres à lui donner la sûreté et le bonheur. ». La Constitution française de 1793 affirme clairement dans son article premier que « Le but de la société est le bonheur commun ». La Déclaration des droits de l’homme et du citoyen de 1789 confirmée par la Constitution de 1946 et de 1958 stipule « Les représentants du peuple français […] ont résolu d’exposer, dans une déclaration solennelle, les droits naturels, inaliénables et sacrés de l’homme, […] afin que les réclamations des citoyens […] tournent toujours au maintien de la Constitution et au bonheur de tous ». 

    Si les constitutions sont établies, les gouvernements installés, les lois mises en exergue, c’est que la seule finalité missionnaire des institutions qui en découlent s’encarte dans la création, la gestion et le maintien permanent de ce phénomène immatériel de faire se sentir heureux sujets ou citoyens. Mais quand la joie s’évade et le sourire quitte les cœurs, seule l’amertume s’impose et s’accouple au désespoir pour devenir un couple maudit à subir. 

    Plusieurs questionnements s’affichent et s’élèvent devant plusieurs impasses. Le pays en ses divers démembrements est-il en mesure de savoir produire des gens simplement heureux ? Il en est de même pour leur gestion laquelle ne doit passer que par l’obligation de rendre en cible attentionnée la jubilation à celles et ceux qui ne l’ont plus. Il suffit d’un petit rien pour faire sourire un homme. Un accueil ordinaire pour obtenir sa paperasse, une petite gentillesse pour transformer une mauvaise humeur en politesse. Le citoyen ne cherche pas de câlins ou des gliglis. Il ne veut pas de clowns. Un p’tit motif pour sourire et une cause pour ne pas mourir bête. Juste de l’impulsion et des égards. A quoi sert la montée sur ses chevaux, bomber son torse ou sentir ses excréments lorsqu’on est condamné un jour de descendre du piédestal et revenir se moudre anonymement dans la masse ? Alors ne vaudrait-il pas mieux créer et donner du bonheur pour l’avoir un jour en fin de course ? 

    C’est à juste titre quand l’on entend se dire que le manager, l’authentique, le capable est celui qui sait donner de la passion au laboureur et de la substance à la semence. La mauvaise mine et la réclusion ne sont-elles pas les parents pauvres des modiques et des craintifs ? L’assurance chez un gouverneur demeure ainsi à l’éternelle estampille de son gabarit. Le citoyen dans ses rapports sociaux, qui n’est ni soumis, ni à-plat-ventriste, croit toujours servir debout son Etat. Il se place volontiers pour servir l’Etat et pas plus. Que dire de ces maires, de ces responsables de niveau, de ces mal-élus ou mal-nommés fraîchement enjolivés, de ces nouveaux apparatchiks, de ces tenanciers d’ascenseurs ? 
                                                          Par El Yazid Dib

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