Et si le problème, c’était la civilisation ? (par Nicolas Casaux) – Le Partage

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  • Et si le problème, c’était la civilisation ? (par Nicolas Casaux) – Le Partage
    http://partage-le.com/2017/10/7993

    Contrai­re­ment à ce que l’on pour­rait penser, l’ef­fon­dre­ment de notre civi­li­sa­tion est une bonne chose. Du moins, c’est ainsi que le perçoivent ceux qui placent « le monde avant la vie, la vie avant l’homme » et « le respect des autres êtres avant l’amour-propre » (Lévi-Strauss). Notre civi­li­sa­tion est actuel­le­ment syno­nyme de sixième extinc­tion de masse des espèces, et d’eth­no­cide vis-à-vis de la diver­sité cultu­relle humaine (ainsi que l’ONU le recon­naît : « Les cultures autoch­tones d’aujourd’­hui sont mena­cées d’ex­tinc­tion dans de nombreuses régions du monde »). Cet écocide et cet ethno­cide ne sont pas des acci­dents de parcours, ils découlent du fonc­tion­ne­ment normal de la civi­li­sa­tion (les autres civi­li­sa­tions ne se compor­tèrent pas autre­ment).

    Cepen­dant, une grande partie du mouve­ment écolo­giste grand public, en plus d’igno­rer l’eth­no­cide en cours, ne consi­dère l’éco­cide que comme un problème vis-à-vis de la conti­nua­tion de la civi­li­sa­tion. Son prin­ci­pal objec­tif consiste à sauver la civi­li­sa­tion. D’où le prosé­ly­tisme en faveur des éner­gies faus­se­ment « vertes »[10], d’où la multi­tude d’éco-inno­va­tions, d’où l’oxy­more du « déve­lop­pe­ment durable »[11]. Autant de nouvelles nuisances pour le monde natu­rel, qui, de surcroît, ne sont d’au­cune aide dans la lutte contre les inéga­li­tés sociales inhé­rentes à toute civi­li­sa­tion.