Et si le problème, c’était la civilisation ? (par Nicolas Casaux) – Le Partage
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Contrairement à ce que l’on pourrait penser, l’effondrement de notre civilisation est une bonne chose. Du moins, c’est ainsi que le perçoivent ceux qui placent « le monde avant la vie, la vie avant l’homme » et « le respect des autres êtres avant l’amour-propre » (Lévi-Strauss). Notre civilisation est actuellement synonyme de sixième extinction de masse des espèces, et d’ethnocide vis-à-vis de la diversité culturelle humaine (ainsi que l’ONU le reconnaît : « Les cultures autochtones d’aujourd’hui sont menacées d’extinction dans de nombreuses régions du monde »). Cet écocide et cet ethnocide ne sont pas des accidents de parcours, ils découlent du fonctionnement normal de la civilisation (les autres civilisations ne se comportèrent pas autrement).
Cependant, une grande partie du mouvement écologiste grand public, en plus d’ignorer l’ethnocide en cours, ne considère l’écocide que comme un problème vis-à-vis de la continuation de la civilisation. Son principal objectif consiste à sauver la civilisation. D’où le prosélytisme en faveur des énergies faussement « vertes »[10], d’où la multitude d’éco-innovations, d’où l’oxymore du « développement durable »[11]. Autant de nouvelles nuisances pour le monde naturel, qui, de surcroît, ne sont d’aucune aide dans la lutte contre les inégalités sociales inhérentes à toute civilisation.