Palestine occupée : Beaucoup d’optimisme, peu de confiance dans l’accord Hamas-Fatah

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  • Beaucoup d’optimisme, peu de confiance dans l’accord Hamas-Fatah
    Omar Karmi [ ancien correspondant du journal The National à Jérusalem et à Washington, DC.]
    13 octobre 2017| The Electronic Intifada | Traduction : MR pour ISM
    http://www.ism-france.org/analyses/Beaucoup-d-optimisme-peu-de-confiance-dans-l-accord-Hamas-Fatah-article-

    C’est avec une hâte presque inconvenante que le Fatah et le Hamas, les deux principales factions palestiniennes, ont annoncé avoir conclu un accord préalable d’unité au Caire le 12 octobre, après deux jours de négociations. L’accord a été accueilli en fanfare. Mahmoud Abbas, chef du Fatah et de l’Autorité palestinienne, l’a appelé « une déclaration de la fin de la division et un retour à l’unité nationale palestinienne. » « Nous avons ouvert la porte à cette réconciliation, » a dit Saleh Arouri, chef de la délégation du Hamas au Caire.

    Les Gazaouis sont descendus en masse dans les rues de Gaza pour célébrer l’annonce avec l’espoir que l’accord apporterait à la bande côtière démunie un véritable changement qui empêcherait le désastre humanitaire majeur prédit depuis longtemps.

    Obstacles et optimisme

    Mais de réels obstacles demeurent, et il faut se garder de tout optimisme quant à la réalisation d’une avancée. Ce n’est pas le premier accord conclu en 10 ans, depuis 2007, quand le Hamas a expulsé les forces du Fatah de Gaza. En fait, il y en a eu quatre, qui ont finalement disparu dans de mutuelles récriminations : La Mecque (2007), Le Caire (2011), Doha (2012) et Gaza et Le Caire (2014). Il y eut également la Déclaration de Sanaa en 2008 et l’Accord du Caire de 2012.

    Quelques-uns des problèmes qui ont empêché la résolution des désaccords précédents ont été abordés cette fois. La question du paiement de quelques 40.000 fonctionnaires embauchés après que le Hamas ait chassé les forces du Fatah et les rémunérations versées par l’AP à d’anciens fonctionnaires pour qu’ils restent à la maison étaient parmi ces points de friction. En vertu de l’accord annoncé hier, l’AP a accepté de payer la moitié de leurs salaires, ce qui équivaut à ce qu’ils perçoivent maintenant, dans l’attente de la vérification de leurs qualifications.

    Quelques 3.000 agents de sécurité du Fatah doivent rejoindre la police de Gaza, comme première étape de reprise du contrôle de Gaza par l’AP. De plus, la garde présidentielle palestinienne doit assumer la responsabilité des points de passage de Gaza vers Israël et l’Egypte, avec supervision de l’EUBAM, agence des frontières de l’Union Européenne, à Rafah.

    Mais il n’y a aucune décision quant à ce qu’il faut faire avec l’aile militaire du Hamas, estimée à environ 25.000 hommes. La semaine dernière, Abbas a appelé le Hamas a déposé les armes, une demande qui ne sera vraisemblablement pas satisfaite. Ce qui signifie que le contrôle sécuritaire du Fatah sur Gaza, du moins à court terme, sera de pure forme.