Quand l’Italie se passionne pour ses racines barbares
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Coffret reliquaire en os.
DR/Susa, Museo Diocesano d’Arte Sacra - Sezione di Novalesa
Dans la grande galerie des précurseurs de l’Italie contemporaine, ces ancêtres-là ne sont pas les plus présentables. Méconnus, ils ne sont pas entourés du halo de mystère qui nimbe la civilisation étrusque, aux rites obscurs et à l’écriture indéchiffrée. Conquérants, ils ne peuvent soutenir un instant la comparaison avec les Romains, dont la péninsule conserve tant de traces monumentales. Barbares entre les barbares, ils n’ont pas laissé le terrible souvenir des Wisigoths d’Alaric, auteurs du premier sac de Rome, en 410, ou des Huns d’Attila, qui ont déferlé sur l’empire d’Occident au milieu du Ve siècle, semant partout la désolation. Bref, l’odyssée des Lombards – car c’est d’eux qu’il s’agit – ne semble pas avoir grand-chose pour attirer les curieux.
Pourtant, la grande exposition qui leur est consacrée – « Les Lombards, un peuple qui a changé l’histoire » –, ouverte le 1er septembre au cœur de leur ancienne capitale, Pavie, dans l’enceinte du Château Visconti, est en passe de battre tous les records. Avec près de 13 000 visiteurs durant le premier mois, elle fait même mieux que l’exposition Monet, pourtant nettement plus grand public, organisée dans la même ville en 2013. Elle doit se tenir jusqu’au 3 décembre, avant de partir pour Naples, puis Saint-Pétersbourg.