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  • Le vrai changement, ce sont les travailleurs qui l’imposeront ! | éditorial de LO

    https://www.lutte-ouvriere.org/editoriaux/le-vrai-changement-ce-sont-les-travailleurs-qui-limposeront-728730.h

    C’est une technique de vente connue de tous les commerçants pour appâter les clients : il faut changer sa vitrine régulièrement pour donner l’illusion du renouvellement. Le remaniement ministériel en est la version politique.

    Et, dans les médias, ça marche du tonnerre ! C’est tout juste si les chroniqueurs politiques n’ont pas fait passer le nouveau chef du gouvernement Gabriel Attal, ministre depuis 2017, pour un nouveau-né de la politique !

    Des jours durant, ils ont commenté les crocs-en-jambe politiciens, s’extasiant sur la carrière fulgurante de tel ou tel. Et ils ont, bien sûr, adoré l’arrivée façon « guest star » de Rachida Dati, une fidèle de Sarkozy, au ministère de la Culture.

    Politiciens et journalistes aux ordres, chacun joue son rôle dans cette comédie qui ne fait plus rire personne. Dans le rôle de la bourgeoise, la nouvelle ministre de l’Éducation, qui met ses enfants dans une école privée pour riches, en critiquant l’Éducation nationale… que ses amis ont saccagée.

    Que ces politiciens viennent de gauche, de droite ou d’extrême droite ne change rien : ils sont tous issus du même moule, tous défenseurs du système capitaliste où la bourgeoisie se construit un petit paradis sur l’enfer des travailleurs.

    Dans son discours de passation de pouvoir, Borne a assuré qu’elle partait avec « le sentiment du devoir accompli ». Eh oui, ces politiciens ont le sentiment d’accomplir leur devoir quand ils font passer la retraite à 64 ans, quand ils attaquent les droits des chômeurs et pourrissent la vie des travailleurs immigrés, avec ou sans papiers, en réduisant leurs droits aux allocations familiales et au logement ! Autrement dit, quand ils cognent sur les travailleurs !

    Quand il leur arrive, élections obligent, de faire quelques promesses aux travailleurs, ils les oublient aussitôt arrivés au pouvoir. Tous n’ont-ils pas dit et répété qu’« il faut que le travail paye » ? Mais pour assurer le pouvoir d’achat de tous les salariés, il faudrait imposer l’indexation des salaires sur le coût de la vie, ce dont ils ne veulent pas entendre parler !

    Les prix des produits alimentaires flambent de 20 % en deux ans et l’électricité de 40 % en un an. Des millions de foyers ne peuvent pas se chauffer normalement. Plusieurs milliers de salariés sont licenciés ou vont l’être à Casino, Minelli, Naf Naf, Habitat, Lejaby. Au moins trois personnes sont mortes de froid parce qu’elles n’ont pas trouvé de toit ces derniers jours. Et ils osent parler de devoir accompli !

    Si Borne et ses congénères ont le sentiment d’avoir fait le travail, c’est qu’ils ont bien servi la grande bourgeoisie. Et en effet, ses affaires prospèrent plus que jamais. 100 milliards ont été redistribués aux actionnaires cette année. Record battu pour le CAC 40.

    Tant que la bourgeoisie domine l’économie du haut de ses milliards et détient les grandes entreprises, l’écurie qui anime le cirque politicien peut porter la casaque de gauche, de droite ou d’extrême droite, nous, travailleurs, serons les exploités et les sacrifiés.

    Nos conditions de travail et de vie seront attaquées. Nous serons voués à la concurrence opposant les travailleurs les uns aux autres et les peuples entre eux. Nous serons empoisonnés par l’individualisme, le racisme et la xénophobie engendrés par ces oppositions. Et nous irons de crise en crise et de guerre en guerre où nous serons appelés à donner notre peau pour assurer la survie de cet ordre injuste, barbare et stupide.

    Nous sommes très nombreux à voir que la société va dans le mur, mais beaucoup se sentent impuissants face au déferlement d’attaques et d’horreurs. Et nous le serons si chacun reste isolé en croyant impossible de contester les dirigeants actuels.

    L’histoire démontre le contraire : les travailleurs constituent une force quand ils décident d’agir à leur niveau, pour leurs intérêts, parce qu’ils font tourner toute la société.

    Le grand patronat et ses politiciens nous rabaissent en permanence pour que nous ne soyons pas conscients de cette force collective. Mais sans les travailleurs, la grande bourgeoisie ne pourrait rien faire, il n’est même pas sûr qu’elle saurait se faire à manger ! Sans la bourgeoisie et ses politiciens, les travailleurs s’en sortiraient parfaitement et ils pourraient débarrasser la société des tares du capitalisme en supprimant la propriété privée des grandes entreprises et le marché.

    Entrevoir un autre avenir est possible. Ce qui manque, c’est un parti révolutionnaire qui regroupe les travailleurs conscients de pouvoir et devoir prendre la société en main.

  • Halte à la guerre d’Israël contre le peuple palestinien ! | éditorial de Lutte Ouvrière
    https://www.lutte-ouvriere.org/editoriaux/halte-la-guerre-disrael-contre-le-peuple-palestinien-727970.html

    La trêve à Gaza n’aura duré qu’une semaine, le temps d’échanger 80 des otages israéliens enlevés par le Hamas contre 210 des milliers de prisonniers palestiniens détenus par Israël.

    Après avoir détruit et occupé le nord, tuant 15 000 personnes et chassant 1,7 million d’habitants, l’armée israélienne se lance désormais contre le sud. Sous prétexte « d’éliminer le Hamas » et de « poursuivre la guerre jusqu’à la victoire », Netanyahou et ses ministres d’extrême droite semblent prêts à anéantir Gaza.

    Ils sont lancés dans une fuite en avant meurtrière contre les Palestiniens. À Gaza ceux-ci sont écrasés sous les bombes. En Cisjordanie, ils sont livrés à l’arbitraire des colons israéliens qui les chassent de leurs terres, coupent les routes d’accès à leurs villages, quand ils ne les abattent pas froidement. À Jérusalem Est, l’armée traque ceux qui affichent leur solidarité avec Gaza. Les quartiers arabes sont bouclés, leurs commerces fermés, leurs maisons souvent détruites.

    La violence et les humiliations quotidiennes de cette occupation coloniale nourrissent une révolte légitime. Depuis le 7 octobre, et faute d’autres perspectives politiques, le Hamas apparaît comme le champion de la cause palestinienne. Mais c’est l’armée israélienne qui fait naître dans toute la Palestine des générations de révoltés, prêts à se battre et à mourir pour ne plus subir un enfermement à perpétuité, en l’absence de tout perspective.

    Pour justifier le massacre commis à Gaza, Netanyahou, ses chefs militaires et leurs parrains occidentaux n’ont que la sécurité d’Israël à la bouche. Mais la population juive israélienne n’aura ni paix ni sécurité tant qu’elle restera complice de l’oppression des Palestiniens. Sa jeunesse passe ses meilleures années sous l’uniforme et se salit en participant à l’oppression coloniale. L’extrême droite et les colons les plus extrémistes pèsent de plus en plus sur la vie politique et sur les libertés.

    De Macron à Biden, les dirigeants des grandes puissances « regrettent la rupture de la trêve » et exhortent Netanyahou à faire « moins de morts civils au sud qu’au nord ». Quelle hypocrisie ! Sans le soutien inconditionnel des États-Unis, sans les quatre milliards de dollars d’aides militaires versées chaque année, les dirigeants israéliens n’auraient pas l’armée la plus puissante du Moyen-Orient. Ils n’auraient pas pu déverser 40 000 tonnes de bombes sur Gaza en 45 jours.

    Pour contrôler cette région stratégique et ses richesses, la France, la Grande-Bretagne puis les États-Unis n’ont cessé de dresser un peuple contre un autre, de tracer des frontières arbitraires, d’installer des régimes dévoués, d’abattre ceux qui n’étaient pas assez obéissants au prix de guerres sanglantes.

    Pour faire diversion, les dirigeants américains reparlent d’une « solution à deux États ». Il faut un cynisme sans limite pour ressortir cette formule quand Gaza est un champ de ruines et la Cisjordanie morcelée par les colonies. Depuis 75 ans, ils ont laissé tous les gouvernants israéliens empêcher la formation d’un État palestinien en annexant ou colonisant des régions entières. Même l’Autorité palestinienne, créée après les accords d’Oslo, a été réduite à une force de police.

    Pendant que les morts s’accumulent, les tractations se déroulent pour savoir quel appareil répressif encadrera les Palestiniens. Tous les protagonistes de ces marchandages, du Hamas à Israël, de l’Arabie saoudite à l’Égypte, en passant par le Qatar, la Turquie ou l’Iran, ont le plus grand mépris pour la population palestinienne. Pour eux, Gaza n’est qu’une arène pour accroître leur influence dans un Moyen-Orient transformé en poudrière par les grandes puissances.

    Les États arabes, tout comme le Hamas, ne sont pas en lutte contre l’ordre impérialiste qui opprime les peuples, ils veulent s’y faire une place ! Il ne pourra pas y avoir d’issue pour les Palestiniens tant que les grands groupes industriels et bancaires imposeront leur loi du profit à la planète.

    Ici en France, les politiciens au service de ces grands bourgeois et leurs médias utilisent le conflit en Palestine pour attiser les divisions entre travailleurs comme ils le font après chaque meurtre ou attentat. Ils présentent tous ceux qu’indigne le sort des Palestiniens comme des antisémites et inventent un choc de civilisation. 

    C’est une propagande révoltante qui ne peut qu’attiser la haine. C’est un piège dans lequel il ne faut pas tomber car cette division est un moyen de mieux nous exploiter aujourd’hui et de nous embrigader demain sur les champs de bataille.

    Par-delà les frontières nationales, leurs origines ou leur religion, les travailleurs subissent partout le même système capitaliste, un système qui nous enfonce dans la barbarie et qu’il faut se préparer à renverser.

  • Non à la campagne raciste contre les immigrés ! | éditorial de Lutte Ouvrière
    https://www.lutte-ouvriere.org/editoriaux/non-la-campagne-raciste-contre-les-immigres-727841.html

    N’importe quel crime, n’importe quel drame est instrumentalisé par les démagogues de droite et d’extrême droite pour alimenter les préjugés anti-immigrés et anti-musulmans, de plus en plus présents dans notre société.

    Des délinquants poignardent des jeunes dans un bal de campagne et tuent Thomas, 16 ans : pour eux, c’est la faute des Arabes ! Il y a une recrudescence des actes antisémites, un jeune fanatisé qui assassine un enseignant : pour eux, c’est la faute des musulmans !

    L’extrême droite accuse en permanence les immigrés, leurs enfants et petits-enfants de détester la France, la liberté, l’égalité et la fraternité !

    Ces amalgames racistes sont odieux. Comme si la délinquance, les vols, la drogue ou le terrorisme étaient nés avec l’immigration et propres à une communauté particulière !

    Il y a bien des violences dans la société. Une des plus fréquentes est perpétrée au sein du foyer familial. Une femme est tuée tous les trois jours. Cette violence-là détruit des enfants et des familles entières, mais comme elle n’entre pas dans le schéma raciste et communautariste de l’extrême droite, celle-ci s’en moque. 

    La violence d’une minorité de jeunes délinquants existe, bien sûr, et elle contribue grandement à pourrir la vie des classes populaires. Sur un point de deal, un guetteur de 16 ans peut gagner plus que son père ou sa mère auxiliaire de vie, agent d’entretien ou cuisinier. C’est de l’argent facile et sans principe.

    Mais c’est ainsi que tout le système capitaliste fonctionne, avec l’appât du gain et l’enrichissement extravagant d’une toute petite minorité de grands bourgeois sur le dos des exploités condamnés à la précarité et à la pauvreté. 

    Alors, oui, notre société produit des bandes de jeunes de 15, 18 ou 20 ans qui vivent selon leurs propres règles : le rapport de force, les provocations et la violence. Quelques-uns, mus par la même rage finissent par vouloir entrer au panthéon des djihadistes en se transformant en terroristes.

    Cette déshumanisation fait partie des pires maux de la société, et il faut la combattre. Pour y parvenir et offrir une vraie perspective à la jeunesse, il faut remettre en cause les mécanismes à la base de la société capitaliste : l’exploitation, la domination par l’argent et la mise en concurrence des travailleurs.

    À l’inverse, les défenseurs du système bourgeois entretiennent un climat de « guerre de civilisations ». C’est le cas de l’extrême droite et de ses perroquets à droite et au gouvernement. C’est aussi le cas des organisations intégristes qui prêchent le djihad. Et il y a des assassins en puissance des deux côtés.

    Du côté de l’extrême droite, on l’a vu ce week-end à Romans-sur-Isère, avec l’expédition punitive tentée par quelques dizaines d’apprentis nazis contre un quartier populaire et immigré et les nombreux appels à des « ratonnades ».

    Le même danger se manifeste dans d’autres pays. En Irlande, une émeute d’extrême droite a ciblé un quartier immigré. Aux Pays-Bas, le politicien Geert Wilders, islamophobe revendiqué, est arrivé en tête des élections législatives. En Hongrie, en Italie, en Slovaquie et en Pologne, l’extrême droite est au pouvoir. En Allemagne, elle pèse de plus en plus lourd.

    C’est dans ce climat nauséabond que le projet de loi Asile et immigration arrive à l’Assemblée nationale. Porté par Darmanin, il réduit le droit des étrangers à l’aide médicale, complique leur régularisation, quand bien même ils travaillent ici depuis des années dans les cuisines des restaurants, sur les chantiers, dans l’aide à la personne ou la sécurité. Et alors que tous enrichissent leurs patrons et paient des cotisations sociales, les allocations familiales et logement leur seraient refusées pendant cinq ans.

    Au-delà de l’attaque qu’elle constitue contre les immigrés, cette loi va conforter la xénophobie.

    C’est un grave danger pour le monde du travail, composé de femmes et d’hommes de toutes origines et de toutes croyances. Il n’est pas rare que 5, 10 ou 20 nationalités se côtoient dans une même entreprise. Les amalgames, les préjugés, la suspicion et la défiance mutuelle ne peuvent conduire qu’à la division et la paralysie face aux attaques patronales.

    La propagande contre les immigrés sert à masquer la domination de classe. Elle cache le responsable de l’évolution catastrophique, barbare de la société : le grand patronat.

    Alors qu’à l’échelle de la planète, les travailleurs de différentes origines sont de plus en plus mêlés, alors que la crise et les guerres condamnent de plus en plus de femmes et d’hommes à l’exil, les démagogues veulent nous opposer les uns aux autres. Ne les laissons pas nous intoxiquer. Les seuls ennemis des travailleurs sont leurs exploiteurs, les capitalistes !

  • Contre l’antisémitisme, le racisme et la xénophobie, et contre les dirigeants de la bourgeoisie qui les attisent ! | Portail de Lutte Ouvrière
    https://www.lutte-ouvriere.org/editoriaux/contre-lantisemitisme-le-racisme-et-la-xenophobie-et-contre-les-diri

    Yaël Braun-Pivet, la présidente macroniste de l’Assemblée, et Gérard Larcher, le président Les Républicains du Sénat, qui ont appelé à manifester contre l’antisémitisme, se sont dits « heureux » et « rassurés par ce sursaut républicain ».

    Le Pen et le Rassemblement national sont, eux aussi, très heureux de « l’excellent accueil » qui leur a été fait. Un peu moins heureux et très gênés de manifester avec l’extrême droite, les dirigeants écologistes, du PS et du PC, se sont quand même, eux aussi, félicités de l’événement.

    Alors, oui, le petit monde dirigeant est satisfait : son opération politicienne est réussie !

    Bien sûr, beaucoup de manifestants étaient là sincèrement, sans arrière-pensée, pour affirmer leur solidarité avec leurs proches, amis ou voisins de confession juive. Pour redire leur attachement au combat contre l’antisémitisme et, pour certains, contre tous les racismes.

    Le malheur, c’est que cette manifestation ne fera pas reculer l’antisémitisme d’un pouce. Elle s’inscrit dans une campagne de propagande révoltante qui pourrait au contraire attiser les haines communautaires

    S’il s’agissait de s’unir derrière des valeurs universelles, pourquoi les organisateurs ont-ils seulement dénoncé l’antisémitisme ? Pourquoi ne pas dénoncer aussi les provocations et les agressions contre les musulmans ou les Arabes, que ni le gouvernement ni les médias ne se soucient d’ailleurs de recenser ?

    S’il s’agissait d’exprimer sa solidarité avec les victimes de la guerre israélo-palestinienne, pourquoi n’évoquer que les victimes et les otages israéliens ? Pourquoi ne pas dénoncer le massacre de masse qui continue en ce moment même à Gaza et fait, chaque jour, des centaines de morts supplémentaires ?

    Ce parti pris pour le gouvernement israélien et cette façon de nier l’oppression fondamentale dont sont victimes les Palestiniens sont insupportables. Pire, cela va de pair avec une propagande contre les musulmans et les immigrés, accusés d’être des antisémites et des terroristes en puissance.

    Si Le Pen a d’ailleurs tant tenu à manifester, c’était aussi pour faire entendre cette petite musique anti-arabe.

    Oui, l’antisémitisme est un fléau à combattre. La haine des Juifs fait partie des pires saletés que continue de véhiculer la société capitaliste en crise. « L’antisémitisme est le socialisme des imbéciles », fustigeait en son temps le socialiste allemand August Bebel, à propos de ceux qui assimilaient les capitalistes et les banquiers aux Juifs.

    Au 19e et au 20e siècle, de la Russie tsariste à la République française, ces préjugés attisés par l’extrême droite ont été utilisés par tous les gouvernants pour détourner la colère populaire et assurer leur domination.

    Ils servirent à Hitler pour conquérir le pouvoir. Dans ces années 1933-1939, quand fuir l’Allemagne nazie était devenu, pour les Juifs, une question de vie ou de mort, les États-Unis et les prétendues démocraties leur fermèrent les portes parce qu’ils avaient une politique anti-immigrés et faisaient eux aussi dans l’antisémitisme !

    Pendant la guerre, Hitler perpétra le plus important génocide du 20e siècle en exterminant six millions de Juifs. L’État français prêta son concours à cette barbarie en livrant 75 000 Juifs aux nazis.

    Dans ces années-là, ce fut l’honneur du mouvement ouvrier révolutionnaire que de combattre l’antisémitisme, comme il luttait contre le racisme et la xénophobie. Il faut continuer !

    Les Juifs ne peuvent être confondus ni avec les capitalistes ni avec les assassins qui gouvernent Israël. Les Palestiniens ne peuvent pas être assimilés au Hamas, de même que les travailleurs d’ici ne sont pas identifiables à Macron.

    Partout, dans tous les peuples, il y a des exploités et des exploiteurs. Et partout, il y a des travailleurs qui se battent contre leurs propres dirigeants et exploiteurs. C’est en faisant de tous ces combats une lutte pour chasser la grande bourgeoisie du pouvoir, c’est-à-dire renverser le capitalisme, que les travailleurs s’uniront pour changer leur sort et jetteront les préjugés racistes et moyenâgeux dans les poubelles de l’histoire. 

    Aucune unité ni solidarité avec ceux qui nous dirigent et nous exploitent en divisant la classe ouvrière et en dressant les peuples les uns contre les autres ! Unité et solidarité de classe entre travailleurs de tous les pays et de toutes origines !

  • Silence, on assassine un peuple ! | éditorial de Lutte Ouvrière
    https://www.lutte-ouvriere.org/editoriaux/silence-assassine-un-peuple-727344.html

    À Gaza, depuis trois semaines, l’armée israélienne massacre indistinctement hommes, femmes, enfants, vieillards et malades… Combien sont-ils à avoir perdu la vie ? 8000 ? Combien de disparus sous les décombres, combien d’autres tués faute de soins, par ce blocus impitoyable, et combien de vies brisées par ce carnage ?

    « Chacun attend son tour pour mourir », a témoigné, désespéré, un habitant de Gaza qui a écrit son numéro de téléphone et leur nom sur le corps de ses enfants à même la peau, pour qu’ils puissent être identifiés en cas de bombardement.

    Mais ni Biden, ni Macron, ni aucun autre dirigeant des grandes puissances occidentales ne parleront de barbarie ou de terrorisme. Ces termes sont réservés au Hamas. Le massacre, méthodique, de l’armée israélienne est appelé « guerre ». Et cette guerre est en train de s’intensifier avec des opérations terrestres dans la bande de Gaza.

    Seuls les États-Unis pourraient retenir le bras d’Israël. Ils ne le font pas, parce que, depuis des décennies, l’État d’Israël est leur allié le plus sûr dans la région. Et cela n’a rien à voir avec la nécessité de protéger le peuple juif, victime du plus grand génocide du XXe siècle. C’est, comme toujours, pour des intérêts bien calculés.

    À de multiples reprises, l’État israélien a démontré aux grandes puissances qu’il pouvait relayer leurs intérêts. Armé et financé par les Américains, Israël est ainsi devenu le poste avancé de l’impérialisme, le plus fidèle et le plus fiable dans cette région cruciale pour le pétrole et le commerce.

    Malgré la colonisation, la spoliation et l’oppression des Palestiniens, les États-Unis ont donc systématiquement couvert Israël. La France a suivi, tout en se distinguant par quelques gestes symboliques de compassion vis-à-vis des Palestiniens. 

    Alors aujourd’hui, Netanyahou a les mains libres pour mener, comme il dit, « une guerre existentielle, longue et difficile ». Mais qui sait si cette fuite en avant guerrière restera circonscrite à Israël et la bande de Gaza ?

    La Cisjordanie bouillonne. Le Liban, la Jordanie, le Yémen, la Syrie, voire l’Iran, peuvent basculer ou être entraînés dans la guerre à tout moment. Les régimes arabes qui se sont rapprochés d’Israël ces dernières années sont sous la pression de leur population, et même les dictatures les plus féroces peuvent être déstabilisées.

    Le mur d’incompréhension qui se dressait entre Juifs et Arabes va se trouver renforcé par des dizaines de milliers de cadavres. Après cela, qui osera parler de paix ?

    Quand les armes se tairont, ce sera la paix des cimetières et des prisons pour les Palestiniens, le temps qu’une nouvelle génération de révoltés reprenne le combat. Ce genre de paix-là n’en est une pour personne ! Même pour les Israéliens, ce ne sera pas la paix. Car vivre avec la main sur la gâchette, ce n’est pas vivre en paix.

    Depuis trois quarts de siècle, les dirigeants israéliens assurent aux juifs qu’ils leur garantissent la paix et la sécurité. On voit aujourd’hui ce qu’il en est ! En 75 ans, le pays a été en guerre de façon quasiment ininterrompue. Tant que les droits des Palestiniens seront bafoués à Gaza, en Cisjordanie, en Israël, comme dans les nombreux camps de réfugiés au Liban, en Syrie ou en Jordanie, les Israéliens ne connaitront pas la sécurité.

    Pour parvenir à la paix, il ne suffira pas que les Palestiniens et les Israéliens se choisissent d’autres dirigeants et qu’ils abandonnent leur politique nationaliste consistant à éliminer le peuple voisin. Il faudra même plus que la reconnaissance du droit des Palestiniens à disposer de leur propre État : il faudra le renversement de l’ordre impérialiste.

    Car celui-ci a non seulement créé et entretenu le chaos dans la région en multipliant des divisions artificielles, mais il condamne les peuples des pays pauvres à la misère, la dépendance et l’exploitation, comme c’est le cas pour la population travailleuse des pays du Moyen-Orient.

    Derrière la cause palestinienne et le droit d’Israël à exister, il y a la cause de tous les travailleurs. Car la lutte contre l’impérialisme, c’est-à-dire contre le capitalisme, est le seul chemin qui permettra aux peuples de vivre réellement ensemble et sur un pied d’égalité au Moyen-Orient et à l’échelle du monde.

    Ceux qui veulent agir pour mettre fin à l’engrenage sanglant ont un rôle à jouer : participer à la construction d’un parti pour renverser les exploiteurs à l’échelle internationale. Un parti capable de réunir travailleurs musulmans, juifs, catholiques, athées… soucieux de lutter contre les divisions créées par le racisme et l’antisémitisme. Un parti défendant l’idéal d’égalité, de fraternité et de paix pour tous les opprimés de la planète. Un parti visant l’édification de la seule société susceptible d’y parvenir : une société socialiste.

  • Hausse des prix : les ministres s’agitent, les capitalistes décident | #editoLO
    https://www.lutte-ouvriere.org/editoriaux/hausse-des-prix-les-ministres-sagitent-les-capitalistes-decident-726

    « On ne reviendra pas aux prix d’avant », a reconnu Bruno Le Maire alors que l’inflation se maintient officiellement à 5 % par an.

    Le carburant frise les 2 euros le litre. Les prix de l’alimentaire ont pris 20 % en deux ans. Ceux qui se sont saignés pour acheter leur logement voient leur taxe foncière exploser. Chaque passage au supermarché, chaque plein à la pompe, chaque facture deviennent sources d’angoisse.

    Mois après mois, de nouvelles fractions de travailleurs sous-payés, de chômeurs mal indemnisés, de jeunes sans revenu ou de retraités aux petites pensions, sont poussés vers la pauvreté. Le cri d’alarme lancé par le président des Restos du cœur vaut mieux que toutes les statistiques : en France, des millions de personnes ne pourraient manger à leur faim sans les associations caritatives.

    Borne et Le Maire prétendent combattre l’inflation. Mais, s’ils savent brandir le gros bâton pour obliger les titulaires du RSA à travailler 15 heures par semaine contre une aumône de 600 euros par mois, ils refusent d’imposer quoi que ce soit aux capitalistes.

    La proposition avortée d’Elisabeth Borne d’autoriser la vente à perte du carburant est une leçon de choses. La mesure à peine annoncée, les patrons de la grande distribution l’ont sèchement rejetée. Vendre à prix coûtant pour se faire de la pub, pas de soucis ; vendre à perte, c’est niet !

    Le gouvernement annonce-t-il une taxe sur les richissimes sociétés d’autoroutes ? En moins d’une demi-heure, les patrons de Vinci, Eiffage et autres concessionnaires privés répondent qu’ils la répercuteront sur les automobilistes !

    Les ministres s’agitent, mais ce sont les capitalistes qui décident. Ce sont eux qui fixent leurs prix dans le secret des affaires.

    L’inflation n’est pas un phénomène mystérieux. Elle résulte de la guerre entre capitalistes pour accaparer la plus grande part de profits. Les plus puissants, dans l’énergie ou le transport maritime, ont augmenté leurs prix. Chaque événement, pandémie, guerre, sécheresse, bouscule les rapports de force entre eux et sert de prétexte pour augmenter les prix. À chaque étape, industriels, distributeurs ou spéculateurs répercutent ces hausses en ajoutant leur propre marge. Au bout de la chaîne, les classes populaires sont saignées.

    Le prix du carburant s’envole parce que les raffineurs ont multiplié leur marge par dix depuis 2021. Et le gouvernement en est encore à se demander s’ils ne feraient pas des « super-marges » ! Du côté de l’alimentaire, industriels et grande distribution s’accusent mutuellement d’avoir augmenté leurs prix. Ils parlent en connaisseurs car ils l’ont tous fait et sont tous des profiteurs !

    Sous l’Ancien régime, les rois créaient de nouveaux impôts pour améliorer leur train de vie. Aujourd’hui, les capitalistes s’octroient de superbes marges que nous payons au quotidien. Ces rois des temps modernes sont des parasites et des irresponsables. Leur avidité est en train de détraquer tout le système et de compromettre leurs propres affaires.

    Les prix flambent et les salaires sont bloqués, ce qui diminue la consommation. La hausse des taux d’intérêts imposée par les banques centrales renchérit les emprunts, et il devient impossible d’acheter un logement ou une voiture. Des petites entreprises font faillite faute de pouvoir renouveler un crédit. L’immobilier plonge dans la crise et la récession menace.

    Mais les rois du pétrole ou du luxe s’en fichent. La production peut s’effondrer, des millions de travailleurs dépendre de l’aide alimentaire ou se retrouver à la rue, ces gens-là continueront de sillonner la planète dans leurs jets privés, de se payer des bouteilles à 3000 euros et de racheter leurs concurrents à coup de milliards.

    Comble du cynisme, les industriels français se réjouissent d’avoir gagné en compétitivité parce que les salaires ont augmenté moins vite en France que chez leurs concurrents chinois, américains ou allemands. On ne saurait mieux dire que les profits des capitalistes sont réalisés en volant les travailleurs !

    Aux États-Unis, les travailleurs de l’automobile font grève pour des augmentations de salaires. Là-bas comme ici, la seule façon de ne pas tomber dans la pauvreté ou la déchéance, c’est d’imposer que les salaires rattrapent les 400 ou 500 euros perdus ces dernières années. Tous les salaires, toutes les pensions et les allocations doivent être indexés en temps réel sur la hausse des prix !

    Ces mesures ne sortiront pas du dialogue social. Pour les imposer, la seule classe utile dans la société, celle qui produit tout, celle des travailleurs, doit menacer la machine à profits des capitalistes.

  • Hausse des prix : les ministres s’agitent, les capitalistes décident | éditorial de Lutte Ouvrière
    https://www.lutte-ouvriere.org/editoriaux/hausse-des-prix-les-ministres-sagitent-les-capitalistes-decident-726

    « On ne reviendra pas aux prix d’avant », a reconnu Bruno Le Maire alors que l’inflation se maintient officiellement à 5 % par an.

    Le carburant frise les 2 euros le litre. Les prix de l’alimentaire ont pris 20 % en deux ans. Ceux qui se sont saignés pour acheter leur logement voient leur taxe foncière exploser. Chaque passage au supermarché, chaque plein à la pompe, chaque facture deviennent sources d’angoisse.

    Mois après mois, de nouvelles fractions de travailleurs sous-payés, de chômeurs mal indemnisés, de jeunes sans revenu ou de retraités aux petites pensions, sont poussés vers la pauvreté. Le cri d’alarme lancé par le président des Restos du cœur vaut mieux que toutes les statistiques : en France, des millions de personnes ne pourraient manger à leur faim sans les associations caritatives.

    Borne et Le Maire prétendent combattre l’inflation. Mais, s’ils savent brandir le gros bâton pour obliger les titulaires du RSA à travailler 15 heures par semaine contre une aumône de 600 euros par mois, ils refusent d’imposer quoi que ce soit aux capitalistes.

    La proposition avortée d’Elisabeth Borne d’autoriser la vente à perte du carburant est une leçon de choses. La mesure à peine annoncée, les patrons de la grande distribution l’ont sèchement rejetée. Vendre à prix coûtant pour se faire de la pub, pas de soucis ; vendre à perte, c’est niet !

    Le gouvernement annonce-t-il une taxe sur les richissimes sociétés d’autoroutes ? En moins d’une demi-heure, les patrons de Vinci, Eiffage et autres concessionnaires privés répondent qu’ils la répercuteront sur les automobilistes !

    Les ministres s’agitent, mais ce sont les capitalistes qui décident. Ce sont eux qui fixent leurs prix dans le secret des affaires.

    L’inflation n’est pas un phénomène mystérieux. Elle résulte de la guerre entre capitalistes pour accaparer la plus grande part de profits. Les plus puissants, dans l’énergie ou le transport maritime, ont augmenté leurs prix. Chaque événement, pandémie, guerre, sécheresse, bouscule les rapports de force entre eux et sert de prétexte pour augmenter les prix. À chaque étape, industriels, distributeurs ou spéculateurs répercutent ces hausses en ajoutant leur propre marge. Au bout de la chaîne, les classes populaires sont saignées.

    Le prix du carburant s’envole parce que les raffineurs ont multiplié leur marge par dix depuis 2021. Et le gouvernement en est encore à se demander s’ils ne feraient pas des « super-marges » ! Du côté de l’alimentaire, industriels et grande distribution s’accusent mutuellement d’avoir augmenté leurs prix. Ils parlent en connaisseurs car ils l’ont tous fait et sont tous des profiteurs !

    Sous l’Ancien régime, les rois créaient de nouveaux impôts pour améliorer leur train de vie. Aujourd’hui, les capitalistes s’octroient de superbes marges que nous payons au quotidien. Ces rois des temps modernes sont des parasites et des irresponsables. Leur avidité est en train de détraquer tout le système et de compromettre leurs propres affaires.

    Les prix flambent et les salaires sont bloqués, ce qui diminue la consommation. La hausse des taux d’intérêts imposée par les banques centrales renchérit les emprunts, et il devient impossible d’acheter un logement ou une voiture. Des petites entreprises font faillite faute de pouvoir renouveler un crédit. L’immobilier plonge dans la crise et la récession menace.

    Mais les rois du pétrole ou du luxe s’en fichent. La production peut s’effondrer, des millions de travailleurs dépendre de l’aide alimentaire ou se retrouver à la rue, ces gens-là continueront de sillonner la planète dans leurs jets privés, de se payer des bouteilles à 3000 euros et de racheter leurs concurrents à coup de milliards.

    Comble du cynisme, les industriels français se réjouissent d’avoir gagné en compétitivité parce que les salaires ont augmenté moins vite en France que chez leurs concurrents chinois, américains ou allemands. On ne saurait mieux dire que les profits des capitalistes sont réalisés en volant les travailleurs !

    Aux États-Unis, les travailleurs de l’automobile font grève pour des augmentations de salaires. Là-bas comme ici, la seule façon de ne pas tomber dans la pauvreté ou la déchéance, c’est d’imposer que les salaires rattrapent les 400 ou 500 euros perdus ces dernières années. Tous les salaires, toutes les pensions et les allocations doivent être indexés en temps réel sur la hausse des prix !

    Ces mesures ne sortiront pas du dialogue social. Pour les imposer, la seule classe utile dans la société, celle qui produit tout, celle des travailleurs, doit menacer la machine à profits des capitalistes.

  • Les migrants sont nos frères de classe ! | éditorial de Lutte Ouvrière

    https://www.lutte-ouvriere.org/editoriaux/les-migrants-sont-nos-freres-de-classe-726719.html

    Samedi, à Marseille, le Pape tenait une gigantesque messe dans le stade vélodrome. Grâce à l’argent du multimilliardaire Rodolphe Saadé, PDG du groupe de transport maritime CMA-CGM, il a même pu faire un tour dans les rues de la ville retransmis sur des écrans géants. En bon chrétien, le Pape a rappelé cette évidence que les migrants sont des êtres humains. Et tous les médias se sont émerveillés de ces propos. Quelle mascarade ! Le lendemain, à peine Macron s’était-il relevé de sa prosternation devant le Pape, que dans son allocution à la télévision, il confirmait le durcissement de sa politique envers les migrants.

    Oui, la politique de l’#Union_européenne (UE) vis-à-vis des migrants est abjecte. Alors que leur nombre est dérisoire au regard de la taille de l’Europe et de sa population, les dirigeants au pouvoir font croire que la situation serait ingérable. Mais de l’aveu même de l’agence européenne qui comptabilise les entrées irrégulières dans l’UE, il y en aurait eu 230 000 cette année, à peine quatre fois le nombre de gens venus écouter le Pape durant sa messe. Les pays européens ont les moyens de les accueillir, mais leurs dirigeants n’abandonneront pas la politique du bouc-émissaire qui leur permet de faire diversion devant le mécontentement qui grandit à cause de l’inflation et de la crise économique.

    Les prix ne cessent d’augmenter. « Ça va continuer », a dit Macron. Mais tout le monde sait qui est à l’origine de cette situation : il s’agit de TotalEnergies, des groupes de l’agroalimentaire comme Danone et Nestlé, de ceux de la distribution comme Carrefour et Leclerc ou encore de CMA-CGM qui a fait 25 milliards d’euros de bénéfices l’an dernier en faisant exploser les prix du transport de marchandises. Mais pour le gouvernement, il n’est pas question de s’en prendre à ces trusts. Il n’y a qu’à voir ce qui s’est passé avec les prix des carburants. Le gouvernement a évoqué l’idée d’autoriser la vente à perte pour faire baisser les prix. Cela a aussitôt été rejeté par les distributeurs et les pétroliers. Et immédiatement Macron a retiré son projet.

    Lui comme les autres dirigeants politiques de l’UE préfèrent pointer du doigt les migrants, prétendant qu’il n’est pas possible « d’accueillir toute la misère du monde ». Comme s’ils n’étaient pas responsables de la misère d’ici et d’ailleurs !

    Car d’où vient la misère que fuient les migrants ? La plupart des pays d’Afrique, d’Asie, d’Amérique latine sont des pays riches en matières premières. C’est là-bas que TotalEnergies va pomper son pétrole et que d’autres industriels vont chercher leurs matières premières. Ces pays ont été maintenus dans le sous-développement par le pillage des grands groupes capitalistes des pays impérialistes, ces mêmes groupes qui nous exploitent et nous rackettent ici avec l’inflation. En compensation de ce pillage, les cliques dirigeantes de ces pays ont reçu des miettes, non pour développer leur pays mais pour pouvoir se vautrer dans le luxe au milieu d’une misère noire. Et surtout, cet argent sert à mettre sur pied des armées, avec l’aide de celles des pays riches, capables de tenir les populations. C’est ce qu’a fait la France en Afrique. À tout cela s’ajoutent les catastrophes climatiques et les guerres que toute cette situation entraîne.

    Alors, travailleurs, ne nous laissons pas entrainer dans le piège de voir les migrants comme une menace. Ceux qui cherchent à nous dresser les uns contre les autres sont nos pires ennemis. Ces dirigeants politiques, ceux au pouvoir comme ceux qui espèrent y être, sont au service des plus riches et ils se moquent de nos vies tout autant que de celles des migrants.

    Par contre, les #migrants seront à côté de nous dans les entreprises et dans nos quartiers et deviendront nos sœurs et nos frères de classe. Et en tant que travailleurs, nous devons être pour la #liberté_de_circulation et d’installation et pour que tous les travailleurs, d’où qu’ils viennent, aient les mêmes droits. Il ne s’agit pas seulement d’une question d’#humanité, c’est aussi une question vitale pour le camp de la classe ouvrière. Celle-ci peut être une force considérable, avec une énergie révolutionnaire irrésistible, mais à la condition qu’elle soit soudée par une conscience de classe et par un parti porteur d’un programme pour renverser cet ordre social impérialiste qui pourrit notre vie ici et celle de milliards d’êtres humains de la planète.

    Prolétaires de tous les pays, unissons-nous !

    #liberté_d'installation

  • Maroc : une catastrophe naturelle aggravée par l’incurie et la misère | éditorial de Lutte Ouvrière
    https://www.lutte-ouvriere.org/editoriaux/maroc-une-catastrophe-naturelle-aggravee-par-lincurie-et-la-misere-7

    En dix secondes, le tremblement de terre qui a secoué le Haut-Atlas a plongé des dizaines de milliers de Marocains dans le drame et changé leur vie à jamais. Avec plus de 2100 morts, des milliers de maisons écroulées et des dizaines de villages entièrement détruits, beaucoup ont tout perdu et se retrouvent littéralement sans rien. 

    La plupart des victimes comptent parmi les pauvres, parce que ce ne sont pas les palais de la monarchie ni les paradis pour touristes qui se sont effondrés. Ce sont les maisons et les villages construits en pisé, parfois accrochés à flanc de montagne. Et eux n’avaient aucune chance de résister au séisme !

    Même à Marrakech, ce ne sont pas les quartiers riches qui ont connu les destructions importantes. Les riads de Strauss-Kahn ou de Bernard-Henri Levy n’ont pas été touchés, ce sont les immeubles les plus vétustes de la Médina qui se sont écroulés.

    Et comme toujours, les plus pauvres, surtout dans les régions les plus reculées, se sont retrouvés abandonnés avec leurs morts et leurs parents ensevelis. Deux jours durant, ils étaient bien souvent seuls à déblayer les gravats à mains nues pour retrouver des survivants. Encore aujourd’hui, beaucoup restent dans une détresse absolue, à dormir à même le sol avec une couverture pour seule protection, sans eau, sans nourriture et sans interlocuteur officiel.

    Et le destin, invoqué par certains, a bon dos ! Le risque sismique et la fragilité des maisons étaient connus. Le tremblement de terre d’Al Hoceima en 2004 avait déjà fait 600 morts dans la région du Rif. Il y a 60 ans, celui d’Agadir en avait fait 12 000…

    Mais le roi, qui possède un splendide hôtel particulier de 1 600 mètres carrés sur le Champ-de-Mars, au pied de la tour Eiffel, est sans doute plus intéressé par l’évolution de l’immobilier parisien que par un plan de prévention et de sécurisation des villages, des maisons et des infrastructures… 

    Exactement comme lors du séisme qui a frappé la Turquie, en février 2023, causant plus de 50 000 morts et celui de janvier 2010 en Haïti - 250 000 morts -, la population est non seulement victime d’une catastrophe naturelle, mais aussi et surtout de la misère et du sous-développement.

    Aujourd’hui, tous les chefs de gouvernement font assaut de bons sentiments pour venir en aide aux Marocains : la France, les États-Unis, le Qatar, le Royaume-Uni, l’Espagne, Israël… jusqu’à l’Algérie voisine, opposée au Maroc sur la question du Sahara occidental. Cet œcuménisme humanitaire est d’une hypocrisie sans nom !

    Hier, le président algérien et Mohamed VI s’invectivaient et brandissaient un nationalisme agressif visant à creuser un sentiment de haine entre Algériens et Marocains. Et aujourd’hui, Tebboune s’intéresserait au sort des paysans marocains !

    Il y a la même hypocrisie du côté de Macron. Il ne veut pas rater l’occasion de se montrer généreux, mais il refuse toujours d’accorder plus de visas pour les Marocains qui veulent venir ici ! La France fait partie des grandes puissances qui maintiennent les travailleurs marocains dans la misère.

    Même s’il y a de la friture sur la ligne entre Macron et le roi du Maroc parce que ce dernier a ordonné le piratage du téléphone de son homologue, la France est, depuis l’indépendance, un soutien de la monarchie. Et le grand patronat français s’accommode parfaitement de la dictature et de la répression politique et syndicale féroce que fait régner Mohamed VI pour exploiter les travailleurs au maximum.

    Alors, il faut prendre tout le tapage fait autour de l’aide internationale pour ce qu’il est : du cinéma !

    L’exemple d’Haïti ou de la Turquie montre d’ailleurs qu’il y a un fossé entre les promesses d’aide et ce qui parvient réellement sur le terrain. La seule aide qui n’échappera pas aux victimes et qui répondra réellement à leurs besoins viendra de la solidarité entre travailleurs.

    Celle-ci s’est mise spontanément en place, au Maroc, au travers des réseaux familiaux ou associatifs, où elle a souvent devancé la présence gouvernementale. Elle s’organise aussi, ici, à l’initiative des travailleurs d’origine marocaine, et c’est tant mieux, parce qu’elle donnera du courage aux sinistrés pour surmonter cette catastrophe et reconstruire.

    Mais pour reconstruire sur du solide, il faudra bâtir une société dans laquelle les exploités puissent jouir des richesses qu’ils créent. Dans ce but, il faudra s’unir pour renverser tous les régimes au service exclusif de la grande bourgeoisie, les monarchies répressives comme les soi-disant démocraties occidentales !

  • Rentrée : Macron prépare les prochains coups de bâton | éditorial de Lutte Ouvrière
    https://www.lutte-ouvriere.org/editoriaux/rentree-macron-prepare-les-prochains-coups-de-baton-726236.html

    Alors que la période des vacances se termine, marquée par les épisodes de canicule, les urgences fermées, la flambée des prix et les menaces de guerre, le gouvernement se met en ordre de bataille pour la rentrée.

    Fier d’avoir imposé sa réforme en nous volant deux années de retraite, Macron prépare les prochains coups de bâton. Ils viseront tout le monde parmi les classes populaires.

    Sous prétexte que la dette de l’État atteint les 3000 milliards d’euros, le gouvernement s’apprête à tailler dans les dépenses dites sociales, RSA, Sécurité sociale ou indemnités chômage.

    Mais cette dette n’est pas la nôtre. Si l’État a emprunté 700 milliards d’euros supplémentaires en cinq ans, ce n’est pas pour protéger la population. C’est pour permettre aux groupes de l’énergie de vendre l’électricité ou l’essence au prix fort. C’est pour permettre aux Dassault, Thalès et autres marchands d’armes de s’enrichir avec la guerre en Ukraine. C’est pour garantir les intérêts des capitalistes français face à leurs concurrents américains ou chinois.

    Il n’y a pas à accepter que les malades payent 50 centimes supplémentaires sur chaque boite de médicaments, que les arrêts maladie soient traqués et les chômeurs moins indemnisés pour que les banquiers, les industriels de la pharmacie, de l’énergie ou de l’armement continuent à se gaver !

    Bruno Le Maire se vante d’avoir baissé les impôts de production des entreprises de 10 milliards d’euros et s’engage à les supprimer d’ici 2027. Mais les industriels en réclament toujours plus ! Et comme toujours, c’est à nous de payer la facture. Ainsi les communes, coincées entre la hausse des coûts et le baisse de leurs dotations, augmentent la taxe foncière. Et d’autres taxes sont en préparation.

    Elles s’ajouteront à la hausse des prix de l’alimentaire et de l’énergie. Ministres et économistes promettaient une baisse de l’inflation dans l’été. Maintenant, ils l’annoncent pour l’automne... Non seulement ils n’en savent rien, mais ils cherchent à camoufler que les industriels et la grande distribution font monter les prix pour s’assurer des profits toujours plus grands. Cette inflation est une forme d’impôt prélevé par la bourgeoisie sur l’ensemble des classes populaires.

    Depuis le 1er août, s’applique la dernière réforme de l’assurance-chômage. Elle réduit de 25 % la durée de l’indemnisation et durcit les conditions pour obtenir des droits au chômage. Elle est conçue pour obliger les chômeurs à accepter n’importe quel emploi à n’importe quel salaire. Mais Macron veut en rajouter une couche et reparle d’une réforme du marché du travail « pour produire plus en travaillant davantage » !

    Les jeunes des classes populaires sont les premiers visés. Tous les prétextes sont bons pour les pousser à travailler de plus en plus tôt. L’apprentissage a explosé avec plus de 800 000 jeunes dont le maigre salaire est entièrement pris en charge par l’État. La réforme des lycées professionnels vise à augmenter les temps de stages en entreprise au détriment de la culture générale et à adapter « l’offre à la demande », c’est-à-dire les métiers enseignés aux besoins immédiats des entreprises.

    Si Macron prétend faire de l’Éducation son domaine réservé, ce n’est pas pour offrir une éducation de qualité à la jeunesse des quartiers pauvres. C’est pour la mettre au pas ! Pour l’embrigader derrière les valeurs militaires, il a déjà instauré le Service national universel. En déplorant que 20 % d’enfants ne sachent pas lire ou écrire en sixième ou qu’il y ait trop d’échecs à l’université, il prépare le terrain pour envoyer ces jeunes-là à l’armée ou se faire exploiter au plus vite à l’usine.

    En annonçant « la restauration de l’autorité à l’école », en sommant les enseignants d’être « les gardiens des valeurs républicaines », de contrôler les idées et même les vêtements des élèves, il drague avant tout les électeurs d’extrême droite. Ses coups de menton ne rajoutent aucun moyen, aucun personnel à l’école et sont bien incapables de proposer un avenir digne à la jeunesse ouvrière.

    Le gouvernement ne se prépare pas seulement à nous faire trimer plus, à réduire notre accès aux soins, à nous priver de l’essentiel avec des salaires qui ne suivent pas la hausse des prix. Il prépare de plus en plus ouvertement la guerre générale que la crise de l’économie capitaliste et les rivalités entre les grandes puissances rendent inéluctable. C’est l’un des objectifs de la mise au pas des travailleurs et de la jeunesse. Cet engrenage dépasse la petite personne de Macron ou de ses concurrents qui s’agitent sur la scène. La seule voie pour l’enrayer est que les travailleurs renversent ce système capitaliste dément.

  • Contre le capitalisme, fauteur de crises et de guerres | Édito LO
    https://www.lutte-ouvriere.org/editoriaux/contre-le-capitalisme-fauteur-de-crises-et-de-guerres-726115.html

    L’été et les vacances n’effacent pas les problèmes qui s’accumulent au-dessus de nos têtes. Climat, crise, guerre : où que le regard se tourne, on a l’impression d’être dans un scénario de film catastrophe.

    Les drames s’enchaînent, des canicules aux incendies géants, qui ont fait des dizaines de victimes à Hawaï, un État du pays le plus riche du monde, les États-Unis. Au Canada comme en Espagne, des dizaines de milliers de personnes ont tout perdu et doivent fuir l’avancée des flammes. Ces catastrophes, qui se répètent et s’aggravent, illustrent l’impasse du capitalisme, incapable de résoudre les problèmes générés par l’anarchie destructrice de cette économie orientée par le profit privé.

    S’ajoutent les tensions guerrières qui montent partout dans le monde. Tout près de nous, la guerre en Ukraine, commencée il y a un an et demi, aurait fait au moins un demi-million de victimes. Aux exactions de Poutine répond la tentative de contre-offensive de Zelensky, qui prévient qu’elle durera sans doute des mois. Franchissant un nouveau pas dans l’intensification de la guerre, les puissances occidentales lui promettent des avions de combat. Pour elles, la guerre peut bien s’enliser et les morts s’additionner, tant que cela leur permet d’affronter Poutine sans payer elles-mêmes le prix du sang, tout en testant leur arsenal sur le terrain.

    En Afrique, dans la région du Sahel, où la population subit déjà les exactions des bandes armées djihadistes, la crise menace de s’aggraver après le putsch des généraux au Niger. Les dirigeants français et américains s’abritent derrière la CEDEAO, coalition d’États africains voisins, pour menacer d’une intervention militaire. Ces deux puissances sont prêtes à tout pour défendre les intérêts de leurs capitalistes, chacune avec son calendrier et en fonction de leurs rivalités.

    Macron prétend restaurer « l’État de droit au Niger ». Quel mensonge ! Ce qu’il ne supporte pas, c’est que les putschistes – sortis du même moule que le gouvernement corrompu qu’ils remplacent – fassent mine de lui tenir tête. Ces putschistes, qui aujourd’hui dénoncent l’impérialisme français, trouveront peut-être demain un accord avec lui ou avec son rival américain. Mais quels que soient les calculs et les intérêts des uns et des autres, la population nigérienne paie le prix fort. Elle est frappée par les sanctions économiques, qui entraînent flambée des prix et pénurie de nourriture et de médicaments. Pour la population de ce pays, parmi les plus pauvres du monde, c’est déjà une condamnation à mort.

    Partout, les puissances impérialistes tentent de mettre le monde en ordre de bataille derrière elles. Le 18 août, Biden a réuni les dirigeants du Japon et de la Corée du Sud pour annoncer le renforcement de leur coopération militaire et affirmer que les trois pays formeront un bloc uni pour « la sécurité dans la région » face à la Chine et à la Corée du Nord. Les forces armées des États-Unis sont déjà présentes dans la zone, mais ces derniers rappellent ainsi aux populations du Japon et de la Corée du Sud qu’elles doivent se ranger derrière eux.

    En montrant ainsi leurs muscles, les impérialistes, États-Unis en tête, préparent le monde à une guerre générale pour mieux assurer leur domination sur la planète et endiguer la montée en puissance de la Chine. Le maintien de leur ordre mondial est à ce prix, la guerre économique débouchant sur la guerre tout court.

    C’est au nom de la défense de la liberté et des valeurs démocratiques qu’ils prétendent enrôler leurs populations, futures chairs à canon d’une guerre pour leurs intérêts. Ne marchons pas dans leurs mensonges !

    C’est ainsi que Macron justifie les 413 milliards de budget militaire. Le pays n’est pas sous les bombes, mais la facture est déjà présentée aux classes populaires. Pendant que les rois de l’économie de guerre, les Dassault, Thales et autres grands groupes, se frottent les mains et enregistrent des profits records, l’essentiel manque pour les quartiers populaires. Pas un sou ne doit servir à la sale guerre qu’ils préparent ! Réquisition des milliards des marchands de mort, pour répondre aux besoins de la population !

    Cet argent serait nécessaire, par exemple, pour le logement. L’incendie qui a fait trois morts dans une tour HLM de l’Ile-Saint-Denis, en banlieue parisienne, l’a cruellement rappelé. Sous le contrôle des travailleurs et des habitants, l’argent des profiteurs de guerre irait à la construction de millions de logements décents et abordables, pour éviter que d’autres familles meurent du mal logement.

    Nos intérêts de travailleurs sont à l’opposé de ceux de nos exploiteurs. Pour empêcher le monde de sombrer dans la barbarie, c’est contre leur domination qu’il faut partir en guerre !

  • Le capitalisme conduit à la guerre, il faut le renverser ! | #éditoLO
    https://www.lutte-ouvriere.org/editoriaux/le-capitalisme-conduit-la-guerre-il-faut-le-renverser-725726.html

    Même le plus naïf des travailleurs n’attendait rien du remaniement du gouvernement ni de la prise de parole de Macron, en direct de Nouvelle-Calédonie. Il sait brasser du vent, mais il n’est qu’un pantin au service des plus puissants.

    Ces puissants, chefs d’État et chefs militaires des grandes puissances impérialistes, se sont réunis ce mois-ci lors d’un sommet de l’Otan. Et cela pèsera bien plus sur l’avenir que les vaines gesticulations d’un Macron.

    En confirmant le réarmement à grande échelle, c’est la généralisation de la guerre qu’ils préparent. C’est un futur de mort et de destructions pour tous les exploités, ce que les hauts gradés appellent « la guerre de haute intensité ».

    Et tout près de nous, c’est déjà le quotidien des populations ukrainienne et russe. Au bout de seize mois, au moins 300 000 soldats ukrainiens et russes sont morts. Les images de cette guerre de tranchées rappellent les horreurs de la Première Guerre mondiale. Les armes sont plus sophistiquées et meurtrières, mais il s’agit toujours d’envoyer des soldats mourir pour regagner quelques centaines de mètres de terre calcinée.

    Poutine y mène une sale guerre fratricide. Mais le camp impérialiste, qui l’affronte par procuration, avec la peau des Ukrainiens, montre qu’il n’est pas en reste.

    La dernière décision en date des États-Unis, le pays maître du jeu impérialiste, est une étape de plus dans l’horreur, avec la livraison à l’#armée ukrainienne d’armes à sous-munitions. Elles sont particulièrement meurtrières pour les populations civiles, avec des centaines de petites charges qui peuvent exploser avant, pendant ou après le largage. Biden ose prétendre que cela a été une « décision très difficile à prendre ». Ces larmes de crocodile ne peuvent masquer que l’impérialisme américain est un expert en #arme_de_destruction_massive contre les populations.

    Sans parler des deux bombes atomiques qui tuèrent plus de 100 000 civils japonais en 1945, l’aviation américaine a déversé jusqu’à 260 millions de sous-munitions pendant la guerre du Vietnam, entre 1964 et 1973 ! Le Laos reste à ce jour l’endroit le plus infesté de sous-munitions de la planète, et ce n’est pas faute, pour les occidentaux ou leurs alliés régionaux, d’en avoir larguées ailleurs, de l’Irak à l’Afghanistan en passant par le Liban.

    Les protestations de ces grandes nations « démocratiques » contre la « guerre sale » menée par Poutine sont vraiment du cynisme ! Les puissances impérialistes prétendent venir en aide à un petit pays injustement attaqué par le bourreau Poutine. Mais elles ne cherchent qu’à asseoir leur domination et à agrandir leur sphère d’influence, pour mieux servir les intérêts de leurs classes dominantes respectives. Et la crise transformera tôt ou tard la guerre commerciale qu’elles livrent en guerre tout court. Alors, elles s’y préparent, comme le montre l’augmentation des #budgets_militaires partout dans le monde – 413 milliards d’euros rien qu’en France !

    Les travailleurs ont tout intérêt à se préparer eux aussi. Ils ont intérêt à s’armer de la conscience qu’il faut s’opposer à la guerre dans laquelle nos capitalistes voudront nous enrôler. Tout comme la #bourgeoisie ne peut obtenir ses profits sans travailleurs à exploiter, elle ne peut faire la guerre sans les convaincre de se laisser transformer en chair à canon.

    Pour les travailleurs, la seule certitude est que ceux qui, demain, les enverront « mourir pour la patrie » sont ceux qui font la guerre à leurs conditions d’existence aujourd’hui. Les politiciens au service du grand patronat, qui nous imposent de trimer deux ans de plus en osant prétendre que c’est pour sauver les retraites, expliqueront alors qu’il n’y a pas d’autre choix que la guerre pour sauver nos familles.

    Ils prétendront défendre la patrie ? Mais, derrière ce mot, les capitalistes et leurs représentants politiques ne mettent pas la préservation des écoles, des hôpitaux ou de l’usine et du bureau où nous travaillons. Ce sont eux, par leur politique au service du profit, qui les détruisent ! Les mêmes menteurs débiteront les mêmes mensonges sur l’intérêt du pays. Mais ce sera un poison plus violent. Ce sera une question de vie ou de mort.

    La #guerre qui se prépare ne sera jamais notre guerre, mais celle des capitalistes pour leurs profits. Notre intérêt de travailleurs est de ne pas nous laisser entraîner dans l’union sacrée derrière le grand patronat et ses représentants.

    Il est d’affirmer, au contraire, que la seule guerre qui vaille, pour nous travailleurs, est celle pour le renversement de nos exploiteurs, à commencer par ceux de notre propre pays.

  • Guerre, inflation, crise climatique... renverser le capitalisme

    Brochure de Lutte ouvrière (publiée le 20 juin 2023)
    https://www.lutte-ouvriere.org/sites/default/files/documents/brochure-ete-2023_0.pdf

    Sommaire :

    – Guerre économique, guerre sociale
    – Hausse des prix
    – Explosion de profits pour les capitalistes
    – Contrôle des comptes
    – Contre le chômage, répartition du travail entre tous !
    – Ni bon président, ni bon Parlement, ni bonne Constitution
    – Un programme de combat
    – Relocalisations, transition écologique
    – Le capitalisme, c’est la guerre !
    – L’ennemi principal est dans notre pays !
    – Pas de frontières entre les exploités !
    – Travailleurs français, immigrés, ne nous laissons pas diviser !
    – Le vent de la révolte se lève sans prévenir
    – Renouer avec la conscience de classe
    – Plus que jamais, mettre en avant une perspective révolutionnaire !

  • Ôter leur pouvoir destructeur aux capitalistes | édito
    https://www.lutte-ouvriere.org/editoriaux/oter-leur-pouvoir-destructeur-aux-capitalistes-725618.html

    La parenthèse estivale ne peut faire oublier une situation qui se détraque à grande vitesse. Que l’on ait pu ou non partir en vacances, l’inflation et la vie chère nous rattrapent partout. La chaleur nous étouffe, et ce n’est là qu’un aspect catastrophique du réchauffement climatique. En Ukraine, la guerre et son cortège de destructions continuent.

    Comme un miroir grossissant, cette période de vacances souligne bien des reculs. La chaleur de l’été rend les conditions de travail plus dures et fait ressortir l’exiguïté des logements et l’entassement dans les quartiers populaires. À cela s’ajoutent les services utiles à la population fermés ou en sous-régime. C’est particulièrement dramatique pour les hôpitaux plongés dans des situations impossibles.

    Rien de tout cela n’est nouveau. Le recul de nos conditions de vie est insidieux et progressif. Il n’y a pas d’images spectaculaires de ce qui est détruit. Il n’y a pas eu de tirs de mortiers d’artifice, pas d’incendies comme lors des émeutes. Les hôpitaux ne sont pas brûlés : ils sont vidés de leurs soignants ! Les logements manquants ne sont pas incendiés : ils ne sont pas construits ! Il n’y a pas de pillage visible et médiatisé, et pourtant, la société est mise en coupe réglée. Tout cela se fait dans « l’ordre » c’est-à-dire dans l’ordre de l’exploitation qu’aiment tant la droite et l’extrême droite.

    Le grand patronat s’enrichit comme jamais sur le dos des travailleurs en attaquant les conditions de travail, en maintenant les salaires au plancher et en intimidant tous ceux qui osent protester. Et comme si cela ne suffisait pas, il nous rackette au travers de l’inflation, car c’est lui qui décide d’augmenter les prix pour faire grimper ses marges.

    Par mille et un subterfuges, les capitalistes, plus ou moins couverts par la loi, s’arrangent pour soustraire des milliards aux impôts. Là, les politiciens qui se veulent à la pointe du combat contre la délinquance ne crient pas : « Au voleur » ! Tout cela, alors même que le grand patronat pompe déjà allègrement dans les caisses publiques au travers des subventions et autres ponts d’or. 

    Ces milliards, qui devraient servir à toute la population et permettre aux classes populaires de vivre mieux, sont accaparés par la grande bourgeoisie. Cette année, Bernard Arnault, en haut du palmarès, a perçu 2,84 milliards de dividendes, soit cinq smic par minute. De l’autre côté, certains travailleurs ne peuvent plus s’acheter ne serait-ce que des fruits et des légumes. L’écart entre les deux est le résultat de ce vol légalisé.

    Retraites, droits sociaux, hôpitaux et écoles publiques, environnement… les maitres de la société, la classe capitaliste et ses politiciens aux ordres, sont en train de tout saccager pour servir les intérêts d’une infime minorité de capitalistes. Ces destructions-là sont sans commune mesure avec celles provoquées par les émeutes de quelques milliers de jeunes révoltés contre les violences policières.

    Mais pas un gouvernement ne fera le compte des dégâts engendrés par la gestion capitaliste, car tous les politiciens qui se bousculent au portillon sont les défenseurs de cet ordre bourgeois, de la propriété privée et de la loi du profit.

    C’est vrai de Macron, qui nous en fait la démonstration tous les jours et qui l’a montré le 14 juillet quand, sans complexe, il a reçu à bras ouverts Modi, l’autocrate indien, tournant le dos aux droits de l’homme en échange de la vente de quelques Rafale. Ou quand il a décoré Pouyanné, PDG de TotalEnergies, grand promoteur de l’industrie pétrolière et des gaz à effets de serre.

    C’était aussi vrai de la gauche quand on l’a vue au pouvoir. Et nul besoin que le Rassemblement national et Le Pen soient au gouvernement pour comprendre qu’en ciblant la jeunesse et l’immigration, ils font diversion et cachent la responsabilité des capitalistes. Il est évident qu’au pouvoir, ils seraient, comme les autres, complices de leur vol, de leur pillage et de leurs crimes contre les travailleurs, la société et l’environnement.

    La ligne de conduite de ces capitalistes, ceux-là même qui font la pluie et le beau temps, peut se résumer ainsi : « J’accumule des fortunes, et après moi le déluge ». Il paraît que certains d’entre eux se payent maintenant des bunkers capables de résister à une bombe nucléaire, un tsunami ou une épidémie. Sauver leur peau, après avoir œuvré à la destruction des hommes et de la planète en les exploitant jusqu’à leurs limites : voilà à quoi pensent ceux qui prétendent nous diriger !

    Ces gens-là sont des dangers publics qu’il faut empêcher de nuire. Et c’est possible si les travailleurs retrouvent la conscience de ce qu’ils sont : les seuls capables de faire fonctionner la société. Les seuls à pouvoir la diriger pour qu’elle ne soit pas guidée par la soif de profits, la spéculation et la concurrence qui mènent la société à l’autodestruction !

  • Dénoncer la démagogie du gouvernement, lutter pour changer cette société ! | éditorial de LO
    https://www.lutte-ouvriere.org/editoriaux/denoncer-la-demagogie-du-gouvernement-lutter-pour-changer-cette-soci

    « Que les parents tiennent leurs gosses », voilà ce qu’a déclaré le ministre de la Justice, Dupond-Moretti, à la suite des émeutes. Macron a surenchéri en évoquant une sanction financière contre les familles, reprenant à son compte la démagogie de la droite. « Une sorte de tarif minimum dès la première connerie », a-t-il ajouté, affichant le mépris social dont ce représentant des classes privilégiées est coutumier. Et Borne d’enfoncer le clou en déclarant que le gouvernement réfléchissait à « une amende forfaitaire pour les parents » en cas de délit de leur enfant.

    Comme si les parents des quartiers populaires ne faisaient pas leur maximum pour leurs enfants ! La plupart se saignent pour leur payer des études et sont même parfois forcés de payer des cours privés pour pallier les absences des professeurs !

    Et à qui la faute si bien des banlieues sont devenues de véritables ghettos où la pauvreté et la précarité conduisent certains jeunes, et parfois même des très jeunes, à tremper dans des trafics en tout genre ? À qui la faute si des policiers racistes s’amusent à provoquer tous les jeunes qu’ils croisent ?

    C’est précisément de ces quartiers populaires que partent, tôt le matin, bien avant que les enfants soient levés, des cohortes de travailleurs pour aller faire le ménage, conduire les premiers bus ou prendre leur service dans les hôpitaux, quand ils ne travaillent pas de nuit.

    En menant cette campagne odieuse contre les familles des milieux populaires, le gouvernement cherche à faire diversion pour masquer ses propres responsabilités et celles de la classe capitaliste dont il sert les intérêts.

    Ceux qui, au sommet de l’État, prétendent se soucier de l’éducation des enfants des classes populaires ont fermé des classes dans les écoles pour faire des économies sur les postes d’enseignants. Ils ont planifié et organisé la fermeture de services utiles à la population, fermant les bureaux de postes, sacrifiant les moyens des hôpitaux et de la santé.

    Borne a expliqué qu’il n’était pas normal que les jeunes soient inoccupés avant même le début officiel des vacances. Mais là, encore, à qui la faute ! Et qu’y a-t-il d’organisé dans les quartiers pour proposer des activités à la jeunesse la plus défavorisée pendant ces grandes vacances ? Pas grand-chose !

    Cette société est pourrie d’inégalités, fondée sur l’exploitation et une violence sociale permanente. Pour aider une minorité de possédants à s’enrichir toujours plus, pour continuer à verser aux grandes entreprises des milliards de cadeaux, Macron et ses ministres ont privé totalement ou partiellement des dizaines de milliers de travailleurs de leur allocation chômage et viennent de voler deux ans de retraite aux salariés, programmant ainsi la réduction de leurs pensions.

    Tout l’appareil d’État est dressé à encadrer, réprimer et, au besoin, terroriser les plus pauvres, avec sa police gangrénée par le racisme. Pour « rétablir l’ordre » dans les quartiers populaires, le gouvernement a mobilisé des dizaines de milliers de policiers qui ont fait de nouvelles victimes parmi les jeunes. De son côté, la justice s’est déchainée contre les jeunes arrêtés au moment des émeutes et condamnés en comparution immédiate à des mois de prison ferme pour avoir tiré des mortiers d’artifice, mais aussi pour avoir volé des jeans, des baskets ou de la nourriture dans des supermarchés. Les tribunaux ne font pas preuve de la même sévérité et de la même rapidité quand il s’agit de juger des puissants qui enfreignent la loi, des industriels qui ont tué avec de l’amiante, du chlordécone ou en s’affranchissant des mesures de sécurité élémentaires sur les chantiers et ailleurs.

    Alors, oui, il y a de quoi être révolté ! Cette société n’a rien d’autre à offrir comme perspective au plus grand nombre que toujours plus de pauvreté et de violence.

    Ouvriers, employés, quelle que soit notre entreprise ou notre activité, nous faisons tout tourner dans cette société, et cela nous donne une formidable force collective. En étant unis, quelles que soient notre origine et notre nationalité, dans une lutte commune pour renverser la classe de riches parasites qui domine la société, nous sommes les seuls à pouvoir offrir un autre avenir que cette plongée dans la barbarie et le chaos. C’est notre responsabilité, à nous, travailleurs, d’être capables d’offrir une perspective de changement et d’espoir à toute la jeunesse.

  • L’espoir n’est ni dans la résignation, ni dans la violence destructrice | édito de Lutte Ouvrière
    https://www.lutte-ouvriere.org/editoriaux/lespoir-nest-ni-dans-la-resignation-ni-dans-la-violence-destructrice

    On ne peut qu’être révolté par la mort du jeune Nahel, 17 ans, à Nanterre. N’y avait-il pas d’autres moyens d’arrêter cette voiture que de tirer dans le thorax du conducteur ? Que viennent faire des menaces comme « shoote-le » de la part d’un policier ? Si la scène n’avait pas été filmée, l’exécution aurait été déguisée en légitime défense, et c’est sans doute ce qui se passe dans la plupart des cas.

    Cette fois-ci, on a la preuve par l’image : des policiers n’ont aucune retenue, ils tirent pour tuer et rétablissent, de fait, la peine de mort, parfois pour des délits mineurs. Et il suffit d’écouter les réactions de certains syndicats de policiers pour comprendre, qu’à leurs yeux, la vie d’un jeune de quartier populaire ne pèse pas lourd !

    Cela, les jeunes des cités l’ont intégré, parce qu’ils vivent tous les jours les contrôles au faciès, les réflexions racistes ou les discriminations à l’emploi ou au logement.

    Ils se voient condamnés à galérer sans argent, entre missions d’intérim et petits boulots mal payés, quand les jeunes de la bourgeoisie ont les relations et une belle carrière assurée. Ils sont témoins, aussi, de la façon dont leurs propres parents sont cassés ou usés par un travail mal payé qui ne leur laisse pas de répit, quand ils ne sont pas mis au chômage.

    Alors oui, il y a des jeunes, des gamins, qui vivent avec la rage au cœur. C’est ce qui pousse une petite partie d’entre eux à ne rien respecter, à tremper dans des trafics, voire à pourrir le quotidien des habitants d’une cité. Et c’est cette rage qui a explosé en violence aveugle avec la mort de Nahel.

    La furie destructrice qui a frappé certains quartiers suscite la consternation, le désarroi et même la colère. Et pour cause ! Ce ne sont pas les bourgeois qui voient leur voiture, leur restaurant chic ou leur terrain de tennis ou de golf partir en fumée. Ce sont les femmes et les hommes des classes populaires qui se retrouvent démunis sans centre social, sans magasin pour leurs courses, sans transport pour se rendre au travail.

    Les actions de ceux qui ont passé plusieurs nuits à casser tout ce qu’ils avaient à leur portée, y compris le centre de vacances dans lequel leur petite sœur était inscrite, ou le bus médical où leur mère allait se faire soigner, témoignent d’un manque de conscience dramatique. Parmi eux se retrouvent d’ailleurs de petits voyous et les trafiquants, qui se moquent pas mal de mettre la vie des habitants en danger.

    Cette rage aveugle ne doit pas prendre le dessus ! Mais qui y a-t-il pour porter la révolte de cette jeunesse et lui ouvrir une perspective ? Qui pour s’opposer à la politique du gouvernement ? Qui pour se faire respecter de la police ? Qui pour combattre la grande bourgeoisie qui dégorge de richesses, mais est de plus en plus rapace ?

    La révolte destructrice de cette jeunesse est la conséquence de l’absence d’organisation du camp des travailleurs, de son manque de combativité et de politisation. Ce camp des travailleurs, les jeunes en feront partie comme ouvriers, livreurs, magasiniers, caristes, serveurs ou cuisiniers. Postes que leurs frères, leurs sœurs ou leurs parents tiennent déjà. Alors, c’est à nous tous, travailleuses et travailleurs, de montrer la voie.

    C’est en nous organisant et en nous battant pour nous faire respecter du grand patronat, mais aussi de la police et de la justice, que nous pourrons devenir un exemple pour les jeunes. Cette perspective est indissociable de la contestation de tout l’ordre social, car il est vain d’espérer une meilleure police ou une meilleure justice.

    Derrière la police et la justice, il y a les lois de la bourgeoisie. Elles assignent les travailleurs et leurs enfants à se faire exploiter et servir les plus riches. Elles légitiment les inégalités. Elles permettent à un gouvernement comme celui de Macron de nous voler deux années de retraite. Elles donnent tout pouvoir à une classe de parasites, capables de tuer père et mère si cela grossissait leurs profits !

    En matière de pillage et de destruction, les jeunes émeutiers n’arriveront jamais à la cheville de la grande bourgeoisie prête à mettre la terre entière en coupe réglée, à détruire la planète, à exploiter l’humanité et à fomenter les guerres.

    La violence est au cœur de cette société pourrie d’injustices. Alors, nous n’obtiendrons la paix et la justice que lorsque nous enlèverons à cette grande bourgeoisie les commandes de la société. Nous construirons une société réellement juste lorsque les femmes et les hommes qui sont à la base de la production seront eux-mêmes au pouvoir et organiseront la société pour qu’elle réponde aux besoins de la population toute entière.

  • « En matière de pillage et de destruction, les jeunes émeutiers n’arriveront jamais à la cheville de la grande bourgeoisie prête à mettre la terre entière en coupe réglée, à détruire la planète, à exploiter l’humanité et à fomenter les guerres »

    L’espoir n’est ni dans la résignation, ni dans la violence destructrice | Éditorial de LO
    https://www.lutte-ouvriere.org/editoriaux/lespoir-nest-ni-dans-la-resignation-ni-dans-la-violence-destructrice

    On ne peut qu’être révolté par la mort du jeune Nahel, 17 ans, à Nanterre. N’y avait-il pas d’autres moyens d’arrêter cette voiture que de tirer dans le thorax du conducteur ? Que viennent faire des menaces comme « shoote-le » de la part d’un policier ? Si la scène n’avait pas été filmée, l’exécution aurait été déguisée en légitime défense, et c’est sans doute ce qui se passe dans la plupart des cas.

    Cette fois-ci, on a la preuve par l’image : des policiers n’ont aucune retenue, ils tirent pour tuer et rétablissent, de fait, la peine de mort, parfois pour des délits mineurs. Et il suffit d’écouter les réactions de certains syndicats de policiers pour comprendre, qu’à leurs yeux, la vie d’un jeune de quartier populaire ne pèse pas lourd !

    Cela, les jeunes des cités l’ont intégré, parce qu’ils vivent tous les jours les contrôles au faciès, les réflexions racistes ou les discriminations à l’emploi ou au logement.

    Ils se voient condamnés à galérer sans argent, entre missions d’intérim et petits boulots mal payés, quand les jeunes de la bourgeoisie ont les relations et une belle carrière assurée. Ils sont témoins, aussi, de la façon dont leurs propres parents sont cassés ou usés par un travail mal payé qui ne leur laisse pas de répit, quand ils ne sont pas mis au chômage.

    Alors oui, il y a des jeunes, des gamins, qui vivent avec la rage au cœur. C’est ce qui pousse une petite partie d’entre eux à ne rien respecter, à tremper dans des trafics, voire à pourrir le quotidien des habitants d’une cité. Et c’est cette rage qui a explosé en violence aveugle avec la mort de Nahel.

    La furie destructrice qui a frappé certains quartiers suscite la consternation, le désarroi et même la colère. Et pour cause ! Ce ne sont pas les bourgeois qui voient leur voiture, leur restaurant chic ou leur terrain de tennis ou de golf partir en fumée. Ce sont les femmes et les hommes des classes populaires qui se retrouvent démunis sans centre social, sans magasin pour leurs courses, sans transport pour se rendre au travail.

    Les actions de ceux qui ont passé plusieurs nuits à casser tout ce qu’ils avaient à leur portée, y compris le centre de vacances dans lequel leur petite sœur était inscrite, ou le bus médical où leur mère allait se faire soigner, témoignent d’un manque de conscience dramatique. Parmi eux se retrouvent d’ailleurs de petits voyous et les trafiquants, qui se moquent pas mal de mettre la vie des habitants en danger.

    Cette rage aveugle ne doit pas prendre le dessus ! Mais qui y a-t-il pour porter la révolte de cette jeunesse et lui ouvrir une perspective ? Qui pour s’opposer à la politique du gouvernement ? Qui pour se faire respecter de la police ? Qui pour combattre la grande bourgeoisie qui dégorge de richesses, mais est de plus en plus rapace ? 

    La révolte destructrice de cette jeunesse est la conséquence de l’absence d’organisation du camp des travailleurs, de son manque de combativité et de politisation. Ce camp des travailleurs, les jeunes en feront partie comme ouvriers, livreurs, magasiniers, caristes, serveurs ou cuisiniers. Postes que leurs frères, leurs sœurs ou leurs parents tiennent déjà. Alors, c’est à nous tous, travailleuses et travailleurs, de montrer la voie.

    C’est en nous organisant et en nous battant pour nous faire respecter du grand patronat, mais aussi de la police et de la justice, que nous pourrons devenir un exemple pour les jeunes. Cette perspective est indissociable de la contestation de tout l’ordre social, car il est vain d’espérer une meilleure police ou une meilleure justice.

    Derrière la police et la justice, il y a les lois de la bourgeoisie. Elles assignent les travailleurs et leurs enfants à se faire exploiter et servir les plus riches. Elles légitiment les inégalités. Elles permettent à un gouvernement comme celui de Macron de nous voler deux années de retraite. Elles donnent tout pouvoir à une classe de parasites, capables de tuer père et mère si cela grossissait leurs profits !

    En matière de pillage et de destruction, les jeunes émeutiers n’arriveront jamais à la cheville de la grande bourgeoisie prête à mettre la terre entière en coupe réglée, à détruire la planète, à exploiter l’humanité et à fomenter les guerres. 

    La violence est au cœur de cette société pourrie d’injustices. Alors, nous n’obtiendrons la paix et la justice que lorsque nous enlèverons à cette grande bourgeoisie les commandes de la société . Nous construirons une société réellement juste lorsque les femmes et les hommes qui sont à la base de la production seront eux-mêmes au pouvoir et organiseront la société pour qu’elle réponde aux besoins de la population toute entière.

  • Pour mettre fin à la guerre, il faudra une rébellion qui vienne d’en bas | Éditorial de LO
    https://www.lutte-ouvriere.org/editoriaux/pour-mettre-fin-la-guerre-il-faudra-une-rebellion-qui-vienne-den-bas

    Au lendemain de la rébellion avortée de Prigojine, les prétendus experts de la Russie se perdent en conjectures. Que recouvre cet épisode tragicomique ? Une tentative de putsch ou le coup de sang d’un chien enragé ? Prigojine s’est-il rendu indispensable ou finira-il noyé dans sa baignoire ? Allons-nous vers un durcissement du pouvoir de Poutine, avec purges et intensification des combats en Ukraine, ou vers sa décomposition ?

    Tout est possible. Les luttes d’influence, qui se mènent au sommet de l’appareil d’État russe pour accéder à la mangeoire, sont aussi permanentes que secrètes. Et elles doivent faire rage dans cette période où les échecs de la guerre en Ukraine fragilisent le pouvoir de Poutine.

    L’essentiel est de comprendre que les protagonistes, de Poutine à Prigojine, en passant par le ministre de la Défense Choïgou ou le despote biélorusse Loukachenko, sont les représentants d’une seule et même classe sociale : celle d’affairistes, les fameux oligarques, qui prospèrent au sein ou à l’ombre d’un appareil bureaucratique autoritaire et corrompu jusqu’à la moelle.

    Zélensky et la clique qui l’entoure en Ukraine sortent d’ailleurs exactement du même moule. Ils ont les mêmes mœurs, le même cynisme et le même mépris des classes populaires.

    Ce sont tous des vautours qui savent s’entendre quand il s’agit d’opprimer la population, exploiter les travailleurs et s’approprier les richesses du pays. Quand ils s’estiment lésés, il leur arrive, aussi, de s’entredévorer. Mais ils représentent la même politique d’oppression et de pillage.

    Le pedigree de Prigojine, un gangster devenu affairiste, est à l’image de l’oligarchie mafieuse où une des plus grandes qualités requises est d’être dénué de tout scrupule. Ancien bandit condamné à neuf ans de prison, Prigojine a rencontré Poutine en accueillant la jet-set russe dans ses restaurants de luxe, dans les années 2000. Les millions ont commencé de pleuvoir quand le maître du Kremlin lui a attribué de gros contrats dans la restauration collective pour les hôpitaux, les écoles et l’armée.

    Prigojine s’est ensuite diversifié et a pris du poids en développant la société de mercenaires Wagner. De cuisinier de Poutine, il est ainsi devenu son boucher, prêt à exécuter toutes ses basses œuvres en Syrie, en Libye, en Afrique ou dans le Donbass. Avec peut-être 25 000 combattants présents en Ukraine, la milice Wagner faisait, hier encore, figure de troupe de choc.

    La créature a-t-elle échappé à son créateur ? En tout cas, depuis des mois, la tension grandissait entre Prigojine et l’état-major russe. Ce dernier avait gagné une partie de la bataille en obtenant que les unités de Wagner soient intégrées dans l’armée régulière, ce qui expliquerait la rébellion ouverte de Prigojine.

    Une chose est sûre : la population n’a rien à gagner à ces intrigues et révolutions de palais. La seule rébellion pouvant mettre fin à la guerre ne peut venir que d’en bas, des soldats et des classes populaires sur qui pèse l’essentiel de cette sale guerre.

    On se souvient des manifestations contre la guerre qui avaient éclaté en février et mars 2022. En plus des 300 000 mobilisés, l’armée doit écumer les prisons et sortir le portefeuille pour trouver des engagés. Et il n’y a pas besoin de chiffres officiels pour estimer à des centaines de milliers les morts ou les blessés de cette guerre. Dans les régions les plus pauvres, d’où sont issus la plupart des combattants, certaines villes agrandissent déjà leurs cimetières !

    Après 17 mois de carnage, l’opposition ou, du moins, le ressentiment et les questions n’ont pu que s’accroître. Prigojine n’est certainement pas le seul à accuser les chefs de l’armée d’envoyer les soldats au massacre et de voler leur solde, puisque c’est la réalité. Et il n’est pas le seul à suspecter le haut commandement d’avoir inventé des raisons pour envahir l’Ukraine et gagner des galons !

    Si on se réfère à l’année 1917, rappelons que ce fut une révolution faite par les ouvriers, les soldats et les paysans, pour arrêter la boucherie de la guerre, renverser le tsar, les propriétaires et les exploiteurs. Et une telle révolte pourrait bien de nouveau voir le jour.

    C’est ce que craint Poutine, tout comme les États-Unis et les autres puissances impérialistes qui sont restés observateurs. Leur attentisme est l’aveu que les maîtres du monde préfèrent un bon dictateur, qu’ils se chargent d’affaiblir dans une guerre sans fin, à une déstabilisation risquant de déboucher sur une révolution.

    Pour les travailleurs de Russie et d’Ukraine, une telle révolution serait, au contraire, un formidable espoir. Car elle seule pourrait assurer la paix entre les peuples opprimés et renverser l’oppression, qu’elle soit le fait d’une grande bourgeoisie ou d’oligarques mafieux !

  • À nos soeurs et nos frères de classe | Dernier éditorial de LO
    https://www.lutte-ouvriere.org/editoriaux/nos-soeurs-et-nos-freres-de-classe-717975.html

    Mercredi dernier, un bateau transportant des centaines de personnes tentant de rallier l’Europe a fait naufrage au large de la Grèce. Combien d’enfants, de femmes et d’hommes y ont laissé la vie ? 500, 600 comme le font craindre les photos du bateau surchargé ?

    Le plus révoltant est que toutes les personnes à bord auraient pu être sauvées. L’embarcation avait été repérée par l’agence Frontex et les garde-côtes grecs étaient sur les lieux. Essayèrent-ils de repousser le bateau en haute mer, comme le dénoncent des rescapés ? Tout est possible car la politique criminelle de l’Union européenne pousse à ce genre d’ignominie. 

    Nous ne connaîtrons pas l’identité de tous les disparus. Mais une chose est certaine : parmi les victimes, on ne trouvera ni fils ni de femme de millionnaire ou de roi du pétrole. Eux ont tous les papiers nécessaires et les moyens de prendre l’avion pour voyager où ils le désirent.

    Les migrants de ce navire étaient destinés à faire partie du monde du travail. Ils ont tous été forcés de trouver une manière de gagner leur pain et d’assurer un avenir à leurs enfants. C’est précisément parce qu’ils ne le pouvaient plus qu’ils se sont retrouvés sur ce cercueil flottant, et c’est ce que ferait n’importe quel travailleur d’ici, dans la même situation.

    Fuir la misère n’est pas un crime ! La liberté de circulation devrait être un droit élémentaire de tout être humain. Il faut l’affirmer haut et fort contre les gouvernants de l’Union européenne qui mènent une véritable guerre contre les migrants. Et il faut le crier contre tous les démagogues qui font de l’immigration un épouvantail.

    Il n’existe aucune loi, dans aucun pays du monde, garantissant aux femmes et aux hommes dépourvus du moindre capital de gagner leur vie dignement. C’est vrai, même dans un pays riche et développé comme la France. La loi qui s’impose est celle de la jungle capitaliste qui ne laisse aux exploités d’autre choix que de trimer pour avoir le droit de vivre. C’est ce qu’il faut combattre.

    Les travailleurs ne se protègeront pas en se barricadant contre d’autres travailleurs, plus pauvres qu’eux. Le problème est de lutter ensemble contre la misère créée par l’exploitation et l’impérialisme.

    Combattre la classe capitaliste qui prospère en appauvrissant l’écrasante majorité de l’humanité ne peut venir que des exploités quand ils se révolteront ici, en Afrique, au Moyen-Orient et ailleurs, contre toute la barbarie charriée par le capitalisme.

    Ce n’est pas une vue de l’esprit. Partout où il y a des travailleurs, il y a des résistances, des tentatives d’organisation et des luttes. À l’échelle du monde, il y a, régulièrement, de grandes révoltes susceptibles de renverser les régimes les plus dictatoriaux. Et il y a, en permanence, des luttes partielles et locales de travailleurs, parce que la résignation n’est jamais éternelle.

    Que ces luttes se mènent sur le port de Dakar ou d’Abidjan, dans une mine du Congo ou d’Afrique du Sud, dans une usine en Turquie ou en France, on retrouve partout le même type de revendications concernant les salaires et les conditions de travail. Parce que, d’un bout à l’autre de la planète, la condition ouvrière nous livre à la même rapacité patronale, à l’arbitraire du marché et aux aléas de la guerre économique.

    Et il s’agit souvent des mêmes exploiteurs car le grand patronat, lui, ne connaît pas de frontières : il sévit à l’échelle du monde. Multinationales de l’automobile, du pétrole, de l’agroalimentaire, de la construction, de la surveillance… nombreux sont les exemples de frères ou de cousins exploités par la même entreprise, l’un sur le continent africain, l’autre sur le continent européen.

    Ici, en France, toutes les grandes grèves mélangent des travailleurs originaires des quatre coins du monde. Et certaines luttes marquantes de ces dernières années, comme les grèves des femmes de ménage des grands hôtels, ont été le fait de travailleuses immigrées.

    Alors, quelles que soient l’origine, la culture, la nationalité et les croyances des uns ou des autres, quel que soit le pays où nous vivons, nous sommes tous attachés à la même chaine : celle du grand capital qui nous exploite, détruit la planète et fomente des guerres. La seule façon de briser cette chaîne est de propager la conscience qu’on appartient au même camp et que l’on doit s’unir contre la classe capitaliste et ses laquais politiques.

    N’oublions jamais que notre seul ennemi est la grande bourgeoisie qui domine le monde.

    Contre les politiciens qui se servent de l’immigration pour faire diversion et masquer leur servilité vis-à-vis des plus riches, unissons-nous ! Contre le patronat avide de trouver des bras à exploiter, unissons-nous pour défendre nos intérêts de travailleurs !

  • Berlusconi : une carrière au sein de la bourgeoisie | Brève de Lutte Ouvrière
    https://www.lutte-ouvriere.org/breves/berlusconi-une-carriere-au-sein-de-la-bourgeoisie-706528.html

    Capitaliste véreux, politicien réactionnaire, corrompu, patron d’une presse aux ordres, misogyne, raciste, anti-ouvrier, souteneur de prostituées... Berlusconi était à l’image de l’ordre capitaliste qu’il a servi et dont il a profité.

    Il mérite les hommages qui lui arrivent, d’Italie et d’ailleurs, du monde bourgeois ; et la haine des travailleurs italiens, qui n’ont aucune raison de le regretter, bien au contraire !

    • Berlusconi : les hommages du système à l’une de ses plus belles crapules
      https://journal.lutte-ouvriere.org/2023/06/14/berlusconi-les-hommages-du-systeme-lune-de-ses-plus-belles-c

      [...] En 2001, le retour de Berlusconi au pouvoir fut encore précédé et préparé par les gouvernements de centre gauche, qui menèrent eux-mêmes la politique du grand capital, à coups de privatisations et d’attaques antiouvrières contre les retraites et de mesures précarisant le marché du travail.

      Le seul argument d’un centre-gauche, que rien ne distinguait plus, sur le plan de la politique antiouvrière, du pôle de droite qu’incarnait #Berlusconi, devint la personnalité de ce dernier. Mais les dirigeants des partis de gauche, qui dénonçaient la démagogie du milliardaire, sa mainmise sur les médias ou son utilisation du pouvoir politique pour privilégier ses affaires, étaient de moins en moins crédibles, tant ils en avaient été complices, et même acteurs directs. Le « grand homme » que les politiciens de tout bord et leurs valets médiatiques pleurent était bien à l’image de leur société et d’une république bourgeoise corrompue, affairiste, cynique et méprisante à l’égard des plus pauvres. Cela juge tout ce monde politique et médiatique, à plat ventre devant les capitalistes.