« Touche pas à mon porc », une morale | Entre les lignes entre les mots
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« Touche pas à mon porc », une morale
Publié le 25 octobre 2017 | Poster un commentaire
♯touchepasamonporc. Cela pourrait être le hashtag de tous ces moralistes, réveillés en sursaut, et comme un seul homme, après le lancement de ♯denoncetonporc. Plus enclins à montrer du doigt la délation plutôt que l’agression, à faire front contre une supposée « guerre des sexes » – LES femmes contre LES hommes –, ces réactionnaires sont nos contemporains. Et le prouvent. Car les blagues salaces, les commentaires et pubs sexistes, le harcèlement sexuel, les agressions sexuelles, les viols, les féminicides (meurtres visant délibérément des femmes) continuent à nourrir notre actualité en toute impunité et avec la complicité de la majorité. « Ce sont les migrants qui font grimper les chiffres des agressions sexuelles », « en France, ce n’est pas comme aux États-Unis ou ailleurs », « ce sont des hommes malsains ou malades qui agissent de cette façon », « celles à qui ça arrive l’ont bien cherché », « n’ont rien fait contre », alimentent les discours sur les violences sexuelles au point de transfigurer la réalité et de transformer les agresseurs-assassins-violeurs en victimes (Cantat par exemple). Pour une fois que ces violences s’exposent en public – cela fait au moins quarante ans que des organisations féministes en parlent, les combattent –, la morale refait surface. Car il s’agit bien de cela : utiliser la grossièreté, déballer… n’est pas bien. C’est mal. Or, tripoter/harceler/initier sexuellement/violer/tuer une femme quand on est père, frère, oncle, grand-père, cousin, mari, beau-frère, patron, collègue, copain, voisin… est « normal », ou au mieux un « drame familial ».